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L’Immortelle de Rubinstein : un chef-d’œuvre d’échecs

Dans l’histoire du jeu d’échecs, certaines parties atteignent un tel niveau de beauté stratégique et de précision tactique qu’elles deviennent immortelles. C’est précisément le cas de la rencontre disputée le 26 décembre 1907 à Łódź, lors du cinquième championnat de Russie, entre Akiba Rubinstein et Gersz Rotlewi. 

Cette partie, souvent surnommée «  l’Immortelle de Rubinstein  », est un véritable chef-d’œuvre.

Dès les premiers coups, Rotlewi, avec les pièces blanches, opte pour une structure proche du système Colle. Rubinstein répond avec son style caractéristique : développement harmonieux, contrôle du centre, patience stratégique. Mais rapidement, une erreur de Rotlewi – le coup 10. Dd2 – va ouvrir la voie à une offensive d’une rare précision.

À partir de ce moment, Rubinstein orchestre une montée en puissance méthodique. Il échange les bons pions, libère ses pièces et prend l’initiative. Puis vient le coup d’éclat : 20... Cg4 !! Un cavalier noir s’infiltre dans le camp adverse, menaçant le roi blanc de toutes parts. 

Rubinstein sacrifie ensuite ses tours avec une audace stupéfiante : 22... Txc3 !! suivi de 24... Td2 !! et 25... Th3 !! Chaque pièce s’offre pour mieux resserrer l’étau. Les coups sont d’une logique implacable et d’une beauté redoutable.

Face à une telle pression, Rotlewi abandonne. Le mat est inévitable, la partie parfaite.

Cette partie est bien plus qu’un exploit tactique : elle est l’expression du génie de Rubinstein, joueur méthodique, créatif et visionnaire. Plus d’un siècle plus tard, elle reste étudiée, admirée, enseignée. Elle témoigne de cette vérité profonde : aux échecs comme dans l’art, la perfection est parfois atteinte...


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9 réactions à cet article    


  • Radix Radix 6 juin 11:32

    Bonjour

    Etant un joueur d’échec très amateur j’ai toujours été impressionné par les grands joueurs.

    Le tournoi le plus dur que j’ai disputé c’était contre les élèves du Prytanée de la Flèche où les échecs était inscrit au programme d’enseignement.

    J’ai péniblement réussis à passer deux tours et me suis fait rétamer au troisième !

    Radix


    • La Bête du Gévaudan 6 juin 12:25

      merci de nous partager votre passion des échecs... je joue un peu, très mal... mais je reconnais la beauté de ce jeu et j’aime à regarder les gens jouer... 

      Un tel article relève le niveau de ce site. 


      • Franck ABED Franck ABED 6 juin 17:29

        @La Bête du Gévaudan

        Merci bien ! Lisez les autres sur le même sujet, ils devraient vous intéresser... Vous me direz.


      • Ostarc Ostarc 6 juin 19:26

        Bonjour,

        J’ai eu beau chercher sur la page mais je n’ai pas trouvé c’est peut-être un défaut de mon navigateur de lien vers la liste des coups, qui nous aurait permis de tenter de partager vos jugements si admiratifs, et cette chronique en aurait sans doute, du coup, atteint la perfection.



        • Ostarc Ostarc 7 juin 00:29

          C’est très aimable, mais à moins que les 3 navigateurs que j’ai testés sur votre blog soient déficients, je n’y ai trouvé nulle part de liste ou de lien vers les coups de la moindre partie.
          Cela dit, merci. 


        • Wladimir 7 juin 13:33

          @Ostarc
          il vous suffit de chercher sur google : Rubinstein immortelle et vous trouverez au moins 2 sites avec liste des coups et commentaires ...


        • Krokodilo Krokodilo 7 juin 15:37

          @Ostarc Vous l’avez en vidéo commentée par l’équipe de Blitzstream.


        • Wladimir 7 juin 14:20

          Beauté stratégique ? Cela supposerait que les 2 côtés aient bien joué dans ce domaine . Ce n’est pas le cas . 

          Blanc a joué médiocrement l’ouverture et ne roque que 6 coups après Noir !

          Blanc a pris du retard et joue un coup très imprécis avec 10.Dd2 ?! qui lui fera perdre un temps . Mais ensuite , alors que ses Tours ne sont encore pas bien positionnées (alors que Noir a placé les siennes sur les colonnes ouvertes) , Blanc joue 3 coups de pions successifs , ouvrant grandes les diagonales des Fous adverses . Lourde faute stratégique ! Noir se retrouve avec colonnes des Tours ouvertes avec de plus diagonales des Fous ouvertes !

          Si Rubinstein a bien joué avec une stratégie claire , c’est surtout Blanc qui le lui a permis en faisant des fautes stratégiques . Cette partie montre bien les erreurs stratégiques les plus classiques et leurs conséquences !

          La différence entre un champion et un bon joueur ?

          Ouverture : le champion place avec facilité ses pièces sur des cases précises favorables dans l’ouverture et ce quels que soient les coups adverses , ce qui est fort difficile et plus encore avec les noirs . Ici , Blanc était déficient face à un joueur de niveau supérieur . Cela crée du handicap .

          Le champion est conscient des enjeux stratégiques . Ici Blanc semblait hors course . Cela ne pardonne pas . 

          Le champion a des capacités tactiques hors pair . Car si la position de Noir était super favorable , pièces bien placées alors que la position de Blanc était désorganisée avec des pièces hors-jeu , comment porter l’estocade ? Trouver les bons coups avec de plus peu de temps à disposition ! Ici encore , le champion trouve vite les moyens ... Sacrifier du matériel est d’autant facilité que l’autre a des pièces hors-jeu . Les pièces noires sont toutes à l’attaque alors que des pièces blanches manquent pour défendre car hors-jeu dont la Ta1 et le Fb2 . 

          Enfin il maitrise bien les finales .

          Si on compare avec l’immortelle d’Anderssen , il y a 2 grandes différences ... Celle d’Anderssen a un gain final contestable ... Le sacrifice de D chez Anderssen est en réalité un pseudo sacrifice car la D est donnée pour le mat immédiat . Ici , la suite après la prise de la D est beaucoup moins évidente et donc plus subtile et remarquable . Il faut ici analyser pour mieux saisir ce qui se passe .

          Partie parfaite ? Pas du tout !

          Oui , partie parfaite jouée côté Noir mais pas du tout côté Blanc !

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