La belle peinture des chars de Kadhafi... cache de belles magouilles (II)
Hier, nous avons vu qu'une firme privée américaine a réussi à détourner littéralement le don de 77 vieux chars de l'ère soviétique en contrat sonnant et trébuchant pour elle. Avec semble-t-il l'accord des autorités américaines, alors que juridiquement le contrat qu'elle avait signé avec le gouvernement irakien, que l'on peut considérer comme étant sous tutelle américaine, était hors-la-loi. Et ce n'était pas tout : derrière cette firme se cachait un homme politique US qui n'a eu de cesse ces dernières années de jouer avec le feu. Or on apprend aujourd'hui que c'est le même qui a souhaité rencontrer Kadhafi pour qu'il quitte le pays... fortune faite, serait-on tenté d'écrire, à voir l'étendue de ses détournements financiers. Curieux télescopage de l'actualité avec les hommes de l'ombre qui agissent sans qu'on ne sache très bien quels sont leurs buts et qui ils soutiennent, véritablement. Enfin pas toujours : associé à l'ancien général Mc Caffrey, notre homme ne peut être que le représentant d'une droite extrême vivant des subsides de l'état américain accordés aux entreprises d'armement.
Une question restait en suspens depuis hier : au-delà de chars gratuits devenus subitement payants, rappelons-nous, pourquoi donc les irakiens avaient-ils signé un tel contrat qui favorisait tant leur revendeur, s'interroge Wired ? "Ce n'est pas clair, mais Ziad Cattan, l'homme qui a été choisi par les États-Unis pour surveiller les marchés de défense de l'Irak, a signé le contrat. Comme l'a rapporté depuis le Los Angeles Times, Cattan, a depuis été accusé de corruption massive, mais cela ne concernait pas les cas des soumissions de contrats pour l'équipement de l'ère soviétique". Car c'était cet homme qui avait en prime supervisé ces achats : or, comme tout bagage intellectuel ou économique, ce polonais d'origine avait auparavant vendu des fleurs ou des automobiles, rappelle justement CorpWatch ! On est bien dans le cas d'un second cas Diveroli, une affaire dont je vous avais aussi déjà entretenu il y a bien longtemps... ici-même (en novembre 2007 !). On nage dans le plus pur surréalisme : « Avant, je vendais de l'eau, des fleurs, des chaussures, des voitures - mais pas d'armes », a déclaré Cattan, qui a signé la plupart des 89 contrats militaires d'une valeur de près de 1,3 milliard de dollars pour équiper les forces de sécurité irakiennes, selon des documents. "Nous ne connaissions rien à propos des armes," ajoutera-t-il. Près d'un milliard et demi d'armements doivent leur transfert à un ex-fleuriste !
Le même homme réussissant à fourguer l'incroyable véhicule polonais connu sous le nom de "DZIK" ("sanglier") : "une simple camionnette Iveco entourée de tôles plus épaisses, dérivée d’une voiture de maintien de l’ordre". Un désastre roulant en tôles :"ça se distingue davantage encore dans la version "pick-up", nommée "cargo". Une fabrication made in Poland : 4 tonnes 1/2, monté autour d’un moteur de 150 ch, celui d’une voiture de tourisme ordinaire, le tout vendu 167 000 dollars (seulement) à la police irakienne. Juteux contrat, des autos mitrailleuses bricolées au prix des Ferrari", avais-je écris à son propos. Au premier essai, devant les journalistes, cet engin à fond plat (et donc sujet à être transpercé par les mortelles IEDs), en tentant de grimper une bosse, l'engin s'était couché sur le flanc... l'engin bricolé avait fait long feu, c'est le moins qu'on puisse dire...
Résultat, on s'en doute, les armements d'occasion reçus se sont révélés catastrophiques. "Car bien entendu, l'état des chars s'est révélé désastreux. Ce qui en fait arrangeait beaucoup Defense Solution, qui gagnait sur les coûts supplémen taires avant tout ! "Les pièces telles que les ventilateurs, les adaptateurs pour gaz d'échappement ou les garde-boue ont été trouvés manquants sur les tanks, et le prix pour les remplacer a été de plus en plus élevé. Parce que le contrat était lié au coût, plus les frais, le seul choix des Irakiens était sans hésiter de payer les coûts supplémentaires, en s'appuyant sur les estimations de coûts fournies par Défense Solutions . Ainsi, par exemple, dans un rapport intermédiaire, Défense Solutions indique un prix de 824 $ par tank pour les seuls ventilateurs. Est-ce trop payer ? Personne ne pouvait le savoir, parce que c'était le coût cité par Défense Solutions !" précise Wired. Personne ne connaissant le prix d'une pièce de tank de l'autre côté de l'ancien rideau de fer, on pouvait indiquer celui qu'on désirait... de l'arnaque, dans les grandes largeurs ! Dans un forum connu sur les questions militaires, un intervenant résume : "Ces T-72 ont été donnés, mais sont en cours de reconstruction en vertu d'un contrat avec le ministère irakien de la Défense. Les chars T-72 ont été initialement donné à l'Irak par le gouvernement de la Hongrie. Defense Solutions effectue ce travail sous une licence du Département d'Etat américain. Si ce n'est pas gratuit, les T-72 donnés à l'origine sont donc indésirables. Je sens la corruption là-derrière." C'était un excellent résumé : la firme de Weldon, indubitablement, a bénéficié de soutiens très haut placés... pour transformer ainsi cette donation véritable en dollars verts.
Et au final, cela tourne au désastre : "le rapport se termine par cette dernière note :. "Enfin, une information que j'ai signalés dans le rapport d'activité de du 24 juin est inexact j'avais indiqué que, avec les pièces de rechange que nous venons de recevoir, nous pourrions obtenir plus de 50 systèmes de lutte contre les incendies de travail à un coût minime. Il semble aujurd'hui que les éléments données ne contient pas les éléments nécessaires pour permettre la réparation de ces systèmes de contrôle de tir. " Bref, chaque rapport intermédiaire était l'occasion d'augmenter les frais ou de tenter de fourguer autre chose que prévu initialement dans le contrat ... et donc d'augmenter notablement la part de bénéfice de Défense Solutions ! Voilà comment les irakiens ont hérité de chars... dont la plupart ont leur moteurs ou leurs transmissions quasi fichus mais qui possèdent une belle peinture extérieure... aussi brillante que celle des chars de Kadhafi... ou de ses BMP (les irakiens ayant reçu eux aussi 36 BMP hongrois en plus des 77 chars).
Malgré tout cela et l'enquête du FBI, le patron de Defense Solutions n'est en rien inquiété : à la télévision US, en 2009, il vient même tranquillement expliquer dans l'émission "TechWatch" que le refurbishing des tanks irakiens a été une "fantastique opération"... un comble ! Une de ces publicités le présente même comme "investissement patriotique" !!!
Sur Fox, il fait aussi la "une" du journal télévisé en mars 2009. En montrant ce jour là des diapositives sur les lots effarants de chars qu'il a repeint... Defense Solutions, pour obtenir plus facilement des passages à l'antenne, s'était offert en 2007 les services du général en retraite Barry McCaffrey en qualité de "consultant" : or il travaillait déjà lui-même comme "expert" militaire chez NBC et était déjà membre de la table d'administration de DynCorp.
A peine entré chez DS, McCaffrey envoyait une proposition à... Petraeus, avec qui il avait travaillé jadis et qui était devenu un de ses amis, offrant 5000 véhicules des pays de l'Est pour réarmer l'Irak en ces termes : "Aucune autre proposition est plus rapide, moins coûteuse, ou plus sûre de réussir, disait-il" affirme le New-York Times, prouvant par la même l'implication directe de Petraeus dans cette histoire... McCaffrey, chez DS, sera l'avocat de rendre les vieux tanks plus sophistiqués, en leur ajoutant des gadgets pour les vendre... plus cher.
Question surenchère de frayeur auprès des populations pour vendre davantage d'armes, la firme sait le faire également, en mêlant politique et business. Sur Fox, Timothy Ringgold, en patron d'entreprise bombardé "consultant, venait un soir parler fort étrangement du danger de l'Iran pour... Israël, en ressortant le thème des scuds iraniens pointés vers elle. L'un des principaux vendeurs d'armes conventionnelles venant parler du danger nucléaire iranien, à grand renforts de drapeaux israéliens en fond d'écran... venir à ce point plaider la cause de Netanyaou avait quelque chose encore une fois de totalement surréaliste ! En sachant que Defense Solutions avait une partie de son staff en israël même, ça devenait plus clair. Mais ça, le grand public n'était pas censé le savoir.
Que lui valait cet honneur ? C'est simple, il suffit d'aller le chercher dans le CV ronflant que ce même Timothy s'était lui-même tressé sur son site propre d'armement. Attention, accrochez-vous, les chevilles du sieur Ringgols sont démésurées : "Immédiatement après les attaques terroristes de Septembre 11, 2001, l'Administration Bush a appelé les compétences largement reconnues de Tim, son sens politique, et son expertise de la sécurité nationale pour rédiger en 2002 pour la Maison Blanche une étude, "Critical Infrastructure Protection" (Classified).A ce titre, Tim a aidé à influencer les priorités nationale au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre". L'homme qui repeint au rouleau les chars soviétiques aurait eu une influence sur la politique des USA depuis 2002 ? Première nouvelle ! En fait, c'est bien d'un baratineur, dont il s'agît, qui finit par l'avouer lui-même d'ailleurs deux lignes plus loin : "Tim est un écrivain prolifique et un conférencier qui peut communiquer efficacement avec un public large et gagner son soutien. Il est appelé souvent à titre de conférencier et panéliste sur la sécurité intérieure, les questions de politique de défense, la transformation militaire et est apparu sur CNN, Fox, et les réseaux de télévision CNBC. De 2004 à 2008, il a été le chroniqueur du Homeland Security et un membre du magazine de l'Advisory Board for Security Products et il continue à servir, commeil l'a depuis 2003, le conseil d'administration de la National Infantry Association".
On a évité de peu la Chevalerie du Taste-Vin ou le Rotary, là... à noter l'hilarant rapport "classified", à savoir que personne n'a pu lire... en dehors de ceux auxquels il s'adressait : comme il s'agirait de la Maison Blanche... on ne va pas épiloguer : à partir d'une étude de quelques feuillets, commandés ou non, voilà notre homme auto-bombardé czar de la sécurité intérieure du pays ! Dans son fameux CV, l'homme se targue d'avoir fait passer son bataillon au Stryker, un programme à 2 milliards de dollars pour un véhicule tellement mal conçu qu'il se retrouvera en Irak enfermé dans une cage à lapins d'aluminium pour éviter de se faire volatiliser au premier tir de RPG venu : comme carte de visite, il y a mieux ! En Irak, le BTR-80 souffrira du même mal chronique et devra lui aussi porter des"stores" anti-roquettes.
A rappeler que ce général Mc Caffrey, en froid avec Rumsfeld, qu'il détestait, est toujours sous l'accusation du massacre de Rumaila. Deux jours après le cessez-le feu de 1991, avait froidement abattu des prisonniers irakiens. Il aurait aussi été impliqué dans l'horreur de "l'autoroute de la mort", au Koweit, les 26 et 27 février 1991. Les photos du massacre avaient choqué toute la planète. Un carnage inimaginable ! L'armée US avait mis du temps à montrer ce qu'elle avait fait : on ne devait pas révéler cette horreur, expliquée au départ comme un bombardement d'objectif militaire ordinaire... ceux qui avaient réussi à fuir de leur voiture avaient tous été abattus par des tirs d'Apache, comme on a pu le découvrir après également.
L'horreur, bien avant que Wikileaks ne montre les mêmes scènes d'hommes tirés comme des lapins au canon de 30 mm.
Le pire encore dans cette histoire qui semble sans fin avec le 6 avril dernier une énième apparition du principal protagoniste : on apprend ainsi récemment, par une dépêche d'agence, qu'un "parlementaire américain" souhaite rencontrer Muammar Kadhafi, l'entourage d'Obama s'empressant de dire "qu'il s'agissait d'une initiative privée". Ne cherchez pas très loin qui en était l'auteur : Curt Weldon, bien entendu, pas trop désireux sans doute d'être pris la main dans le pot de peinture de char... le même Weldon qui avait tant tenu à rencontrer Kadhafi en 2004 "pour oublier le passé", avant de lui proposer ses services de peintures de chars, comme notre leader maximo à minima à nous avait pu le faire en le recevant avec sa tente plantée en plein Paris...
Une hypocrisie réelle, valable autant pour les USA que pour la France. On apprenait en effet aussi le 7 mars dernier que le gouvernement d'Obama avait discrètement mis sous l'éteignoir une livraison d'armes en Libye, selon un contrat bel et bien passé d'Etat à Etat, et pour une somme rondelette : 77 million de dollars pour fournir, curieux hasard encore, 50 petits transporteurs de troupes de type M113, comme ceux qu'on avait pu voir fugacement lors de la dernière parade kadhafienne. Des chars américains, datant eux aussi de la h-guerre du Viet-Nam, remis à neuf. L'annonce de la dépêche AFP a depuis été retirée du Net, on ne la trouve plus qu'en cache, et ça aussi ce ne peut être un simple hasard... Parmi ceux qui avaient "dealé" l'envoi des M-113 : Khamis Kadhafi, qui souhaitait aussi des pick-ups armés (des Toyota, qu'il a fait équiper de missiles russes anti-tanks "Spigot"),
l'homme insistant avec son frère Saif, en parlant "d'affaire personnelle" à propos de cette livraison, comme le révélait Wikileaks : traduisons sans aucun problème par "rappel du versement de la commission négociée"... Khamis Kadhafi, présenté comme mort depuis sous les bombes de la cohalition... A ceux qui affirmaient que ses transports de troupes ne pouvaient avoir de vertus offensives, ne possédant pas d'armement lourd, un responsable des droits, William D.Hartung, le responsable de l'Arms and Security Initiative at the New America Foundation avait trouvé la bonne réponse : "Tout ce qui rend les troupes plus déplaçable leur permet d'être appliquées à des fins offensives, même si vous n'ajoutez pas d'armes dessus."
Les Etats-Unis de Bush avaient nettement profité du réchauffement des relations diplomatiques avec Kadhafi pour lui fourguer du matériel militaire, les chiffres bruts en attestent, mais ils n'avaient pas été les seuls : l'Europe les avait largement devancés : "dans l'ensemble, les livraisons de défense des États-Unis à la Libye sous Obama et Bush ont été bien sélectionnés, ces dernières années. Les ventes américaines ont été éclipsées par une marée d'armes vendues par les alliés européens. Les pays de l'union européenne ont approuvé la vente de 470 millions de dollars d'armes aux militaires de Kadhafi dans la seule année 2009 - une vente d'avions militaires italiens, d'armes de petit calibre maltaises et de munitions britanniques, selon un rapport de Janvier de l'UE sur la maîtrise des armements. Par comparaison, le pic des États-Unis était de 46 millions de dollars dans les ventes de défense, approuvées lors de la dernière année de l'administration Bush en 2008 - en hausse de 5 millions de dollars en chiffre d'affaires à la défense libyenne par rapport à l'année précédente. 46 millions de dollars, dont 1 million de dollars dans les explosifs et les agents incendiaires, (auxquels on peut ajouter) que département d'Etat a approuvé les transferts de cartouches d'explosifs utilisé dans l'exploration pétrolière. D'autres responsables américains se sont dits préoccupés que de tels agents explosifs pourraient être convertis en munitions brutes de champ de bataille". Les italiens ont en effet fourni des hélicoptères Agusta AW139, en deux exemplaires, le second ayant été livré en 2010. Des engins construit par la "Libya-Italian Advanced Technology Company" (ou LIATEC), un joint-venture entre l'industrie Libyenne et Agusta/Westland. L'avion décrit n'est autre que le Typhoon, le rival du Rafale, construit par un consortium dont l'Italie fait part : la version italienne de l'appareil avait été montrée en show devant un parterre de généraux libyens en 2009. Le 21 mars dernier, un appareil de ce type effectuait sa première mission de guerre en bombardant... la Libye.
Deux ans auparavant jour pour jour, le 6 avril 2009, Defense Solutions, lui -créé rappelons-le en 2001 (quel curieux hasard !)- annonçait, fièrement qu'il proposait désormais des BTR-4 "pour les armées et la police du monde entier", un véhicule "construit en Ukraine" et "assemblé en Macédoine"... en justifiant ainsi le choix de ces deux pays : "Défense Solutions a rejoint l'équipe parce que les BTR4 offre le meilleur rapport qualité-prix sur le marché et parce que l'Ukraine et la Macédoine sont d'importants alliés américains dans la guerre globale contre le terrorisme, et la présence de soldats, fournis pour combattre aux côtés des forces des États-Unis en Irak." En somme, on récompense économiquement les pays les plus engagés dans les guerres américaines en leur faisant construire des chars qui seront vendus par les USA... à d'autres pays du monde ! Voilà une bien étrange notion de "patriotisme" ! Defense Solutions et ses spots publicitaires quasi fascisants sont bien les représentants de cette droite dure US qui soutient à bout de bras le lobby industriel militaire ! Vendus entre 1,5 et 2 millions de dollars pièce, ce sont paraît-il les mieux placés en prix dans la catégorie, nous dit-on. Pour un marché que Ringgold estime aujourd'hui à 4-5000 pièces, ce qui ferait en fourchette haute.... 10 milliards de dollars ! Or ce fameux BTR a bien été imaginé par des ukrainiens de Kharkiv Morozov Machine Building Design Bureau, en 2006. Et c'est bien une évolution de la gamme des BTR-60/70/80, série démarrée dans les années soixante. On comprend beaucoup mieux tout à coup le soutien US à la "révolution orange", qui a démontré ses limites depuis !
Comment une firme privée US est-elle devenue la représentante principale d'une firme de chars ukrainienne, c'est un autre mystère.. la même année, l'Irak, curieux hasard, en commandait 420 exemplaires (soit entre 630 et 840 millions de dollars de contrats...). "Le plus gros contrat de son histoire", titre fièrement le 11 décembre 2009, Ria Novosti, annonçant 550 millions de dollars, moins qu'affiché par Defense Solutions. Un contrat de 400 machines, au final, plus "une dizaine d'Antonov-32"... le modèle irakien étant le BTR-3E. Et pour la deuxième fois donc de l'argent tombé dans l'escarcelle de Defense Solutions ! Un Defense Solutions qui changeait de registre le 28 janvier 2010 avec l'annonce de la conclusion d'un accord de 60 millions de dollars de contrats pour la fourniture cette fois de... nourriture à l'Irak !
Dans son communiqué, la firme qui avait signé un contrat illégal aux yeux de la justice américaine s'en vantait sans aucune honte : "Defense Solutions a commencé à travailler en Irak en 2005 quand il remis à neuf et livré 77 chars d'assaut en vertu de contrats avec l'OTAN, le ministère de la Défense en Irak, et l'armée américaine. Depuis lors, le ministère irakien du Commerce a déclaré Defense Solutions comme étant l'une des rares entreprises américaines autorisées à effectuer les activités de défense et commerciales en Irak. Le personnel de Defense Solutions en Irak se compose de citoyens américains et irakiens, de même que le personnel du siège de la société près de Philadelphie". Des contrats avec l'Otan et le Pentagone, ce détournement honteux de chars offerts ? Les irakiens ont obtenu quoi comme nourriture ? Les surplus avariés (gratuits !) de l'agriculture américaine dopée aux OGM ? Ou c'est une résurgence encore du "Oil for Food" qui a connu tous les détournements possibles ? En février 2011, l'Irak en était réduite à distribuer des cartes de rationnement dans le pays ! La crise alimentaire sévissant alors pour une raison simple : "le problème de la non-arrivée de la carte de rationnement des articles dans le passé était due à l'absence du respect des engagements des sociétés commerciales d'approvisionnement en denrées alimentaires à la date indiquée dans le contrat." Les dégâts continuent , après les chars repeints, les sacs de nourriture qui n'arrivent pas à l'heure, mais qui empoche ses 60 millions de dollars tranquille !
Weldon n'est pas en plus un novice : il a été "vice chairman of the House Armed Services Committee" et membre du "Homeland Security Committee". Mais à chaque fois qu'il a rencontré Kadhafi, (en 2004, 2005 et 2008) c'était paraît-il à "titre privé" ! Et pas un journaliste, lors des événements récents, ou il repointe le museau, pour rappeler cette carrière d vendeur d'armes à double, voire triple casquette ? Triple, car Weldon est aussi celui qui clame depuis toujours avoir averti du danger de ce qu'on a appelé le dossier "Able Danger", à savoir la découverte du réseau de Mohammed Atta en Floride et à Brooklyn par une partie des services de surveillance de l'armée... "Curt Weldon a exprimé comme témoignage que pas plus tard que deux semaines environ après le 9 / 11, on lui avait fait parvenir un rapport en provenance de ses connaissances de l'Information Dominance Center, en coopération avec les opérations spéciales. Ce rapport indiquait que différentes cellules d'Al-Qaïda avaient été identifiées par une unité de renseignement militaire appelé Able Danger. Au début de 2000 cette unité a localisé, entre autres, une cellule d'Al-Qaïda basée à Brooklyn, New-York, qui comprenait Mohamed Atta et trois autres futurs pirates de l'air du 11 septembre. Le nom d' Atta était clairement inscrit sur la liste donnée à Weldon. Peu de temps après avoir reçu cette liste, Weldon a rencontré l'adjoint du conseiller à la sécurité nationale, Stephen Hadley, et lui a montré la liste. "Hadley a regardé la liste et a dit, au membre du Congrès, d'où avez-vous eu cette liste ?Je lui ai dit, je l'ai eu de l'armée... Steve Hadley, a alors dit "Mr le député...je vais prendre cette liste, et je vais la montrer à "the man ". "The man" qui voulait dire ... le président des États-Unis. Je veux dire, M. Hadley, vous voulez signifier que vous n'avez pas vu quelque chose comme ça avant, en provenance par exemple de la CIA, ou via la liste d'al-Qaïda à travers le monde et aux États-Unis ?" demande alors les enquêteurs du Congrès...Ce à quoi il répondra clairement "non", et confiera la liste à Stephen Hadley, qui visiblement n'en fera rien.
L'informateur de Weldon s'appelait le Lt. Col. Anthony Shaffer, et il déposera lui aussi en révélant qu'Able Danger avait bien cerné la cellule terroriste autour d'Atta, en avait fait part à sa hiérarchie, mais que toutes les informations contenues dans le dossier, faisant plusieurs giga-octets de données avaient été détruites... sur ordre de cette même hiérarchie. Dedans, les dossiers sur Mohamed Atta, Marwan al-Shehhi, Khalid al-Mihdhar et Nawaf al-Hazmi, notamment. Shaffer avait TOUT trouvé AVANT que ça ne se produise. TOUT.
Et n'avait pas été écouté. Pourquoi s'était-on adressé à Weldon pour divulguer cette bombe médiatique ? Pour l'instant, à part qu'il végète depuis toujours dans les pires eaux troubles, je n'en ai pas la réponse, à part que Weldon était réputé comme détestant la CIA : seul quelqu'un voulant clairement s'en prendre à la CIA comme investigatrice du 11 septembre aurait pu songer à le contacter : pour moi, c'est bien le sens du message que lui avait fait parvenir Shaffer... C'est le moment, je pense de songer aux ouvrages de cet homme. Petraeus, aux dernières nouvelles, est pressenti pour diriger la CIA : il y nagerait pour sûr comme un poisson dans l'eau, avec ce qu'il a pu couvrir comme trafics en Irak et en Afghanistan ! Quant à Kadhafi, il tient encore une bonne partie du pays grâce à ses vieux chars repeints et non grâce à son aviation, s'achète des mercenaires grâce au matelas de billets verts que lui ont refilé en commission tous ceux qui lui ont vendu des armes, dont Weldon, et il a eu aussi recours à d'autres pour construire les centaines de bunkers dont il a truffé le pays, mais ça encore, c'est une autre histoire...
PS : Le dimanche 10 avril, l'Otan abîmait encore 25 chars a la peinture neuve. Onze près Ajdabiya et 14 à Misrata. Les ordres de BHL, sans doute...
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