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La charge contre les charges

Plus j'écoute les débats plus je déprime. Maintenant que l'on est un peu sorti du feuilleton Fillon, certains médias rebondissent sur Pénélope et se posent la question de savoir si elle va découdre la tapisserie de son mari. J'aurais envie de dire rien à foutre, car j'en ai vraiment rien à foutre, ce n'est pas avec les rémunérations de sa femme et de ses enfants que les salaires vont augmenter. La seule chose qui me fait plaisir c'est, qu'il se soit auto-éliminé et qu'il ne sera pas le président de la France pour appliquer un programme destructeur. Vous l'avez entendu il veut supprimer les charges et beaucoup de citoyens sont d'accord avec cela. Alors, je dis que ceux qui partagent cet avis écrivent à Fillon et aux autres qu'ils se portent candidats et dans le même temps on leur réduira proportionnellement les prestations de la sécurité sociale auxquelles elles donnent droit. Il n'y a pas de raison que l'on fasse payer l'austérité à ceux qui sont contre. Il me semble que ce serait justice.

 

Parfois je me demande si Des citoyens savent ce que sont les charges.

Les charges c'est du salaire. Indirect pour la part que verse l'employeur, direct pour celle prélevée sur le bulletin de salaire. Depuis quelques années les bulletins de salaires comportent la part patronale. Chacun peut donc savoir combien il paie les services auxquels donne droits ces prélèvements obligatoires. Les services, de santé, retraite, chômage. il ne sont donc pas gratuit et ce ne sont pas les employeurs qui les paient, mais les salariés, des parts obligatoires, l'une directe et l'autre indirecte. Ces sommes constituent les ressources de la sécurité sociale, en plus de celles versées par les seuls employeurs. ces sommes sont également le chiffre d'affaire des entreprises pharmaceutiques et autres fournisseurs, ainsi que les salaires de ceux qui y travaillent. Les charges font vivre ces gens-là.

Les paiements des services, santé, retraite, chômage sont rendus obligatoires, car si l'on laissait les citoyens libre de cotiser volontairement, la plus grande majorité ne le feraient pas. Nous avons des milliers d'exemples où les citoyens sont libres d'adhérer ou pas par une cotisation, très peu le font, qu'ils soient riches ou pauvres.

Une valeur conventionnelle.

Donc, quand quelqu'un parle de supprimer les charges, il faudrait qu'il supprime proportionnellement le nombre de citoyens qui correspondent à la perte de consommation que cela représente, sinon ce sont les autres qui vont devoir payer par des prélèvements. Ceci fait alors transférer sur le salaire brut la part indirecte réglée par les employeurs. C'est-à-dire que les sommes qui figurent dans la colonne charges patronales viendraient en déduction de notre salaire par le versement, soit de l'impôt, soit de la CSG, soit de la TVA, soit en vous passant des services de santé, de retraites et de chômage, par la diminution de notre niveau de vie.

Pour quelles raisons : une raison simple, ce que nous achetons n'est pas le prix du produit ou du service, mais celui du niveau de notre bien-être que nous réalisons par le travail productif, même si nous constatons qu'il est inégal. Aucun produit, aucun service n'a un prix intrinsèque, aucun produit, aucun service n'a une valeur qui lui appartient en propre.

Nos valeurs d'échanges ne sont que des valeurs d'accommodement liées à ce que nous pouvons produire dans un temps pour satisfaire à notre niveau de vie. Ce sont des valeurs conventionnelles d'échanges.

Le prix ne règle que la rareté.

Le principe de vie voudrait que chacun de nous participe directement à la production des biens et services qu'il désire. Je veux du pain je me le fais, je veux des légumes je jardine, je veux une voiture je la construis, je veux de l'acier je le fabrique, je veux me soigner je deviens docteur etc. etc., nous n'aurions pas assez d'une vie pour réaliser les produits que nous utilisons, la nourriture que nous ingurgitons, les services que nous sollicitons. Alors, nous nous sommes répartis les diverses tâches pour qu'un ou plus fassent le pain pour tout le monde, pendant qu'un autre ou d'autres jardinent pour servir aux boulangers des légumes, pendant que d'autres font de l'acier pour permettre à chacun d'avoir une automobile. En conséquence quand l'on achète un produit, par exemple le pain au boulanger, nous ne lui payons pas le prix du pain, mais tout ce dont il a besoin pour vivre. Pour qu'il puisse s'acheter des légumes, de l'acier et une automobile. Tout ce qu'il ne peut pas produire parce qu'il passe tout son temps à produire du pain pour les autres. Nous payons son niveau de vie. S'il part en vacances, se promène en train ou en avion, s'il se marie, s'il a des enfants le pain coutera plus cher. S'il achète des biens durables le pain coûtera moins cher. Toutefois, ceux qui produisent des biens renouvelables n’auront plus de ressources et dépendront des autres. Ceux-ci devront lui garantir son niveau de vie, alors qu'il n'a pas de place disponible pour participer à l'activité productrice. A moins, que ceux qui produisent ne l'intègrent en réduisant leur temps de travail ce qui augmentera aussi le prix du pain. Ou que ce dernier innove pour produire des biens et des services qui feront croitre le niveau de vie et augmenter le prix du pain pour que le boulanger puisse l'acquérir. Nous ne payons donc que le temps de travail ou l'énergie que consomme l'homme durant cette activité, plus tout le travail et la consommation de ceux qui ont produit ou concourent au bien-être dont il a envie, sa désidérabilité. En fait le prix des produits et services ne règlent qu'un problème celui de la rareté, celui de la répartition de tout ce qui n'est pas renouvelable à souhait, de tout ce qui n‘est pas abondant.

30 ans qu’ils se font duper et 70% d’entre eux sont à droite.

 

Pour que les produits restent accessible nous avons fait de la productivité et comme celle humaine à des limites et celles des animaux aussi nous avons mécanisé et robotisé et nous sommes dans cette dynamique.

Tout le monde a bien compris que l'UE et un marché de 27 états dans lesquels chacun essaie de s'enrichir en allant puiser la richesse chez l'autre par un coût de niveau de vie plus bas, idem pour la mondialisation, plus le niveau de vie sera bas moins les salaires seront élevés. Cela n'a rien, absolument rien à voir avec le prix d'un produit. C'est une « guerre » économique que se livrent les états et pour en sortir vainqueur, Fillon, Macron et tous ceux que l'on nomme à tort les libéraux proposent de réduire les salaires, en supprimant les charges ou les prélèvements qu'ils présentent comme une augmentation de pouvoir d'achat.

Ou, ils augmentent la dette, ou ils réduisent les services, ou ils compensent par d'autres prélèvements. Comme nous avons compris qu'ils n'entendent pas prélever sur les revenus des riches qu'ils considèrent nécessaires pour relancer l'économie et investir, interrogeons nous pour savoir qui va payer. Il n'y a pas le choix, ou payer, ou baisser son niveau de vie. 30 ans qu'on nous vend cette salade et les Français ont glissé pour environ 70% à droite, c'est-à-dire vers tous ceux qui proposent ces solutions, c'est pour cela que je disais que je finis par déprimer.

Ce qui engage nos existences.

Pour finir par où j'ai commencé, Fillon. Si les enquêteurs ne peuvent prouver que les bulletins de salaires sont des faux pour la circonstance, alors Fillon sera relaxé. Il n'a commis aucun interdit si l'emploi fictif n'est pas démontré. Cela ne peut être acquis sur une simple présomption de culpabilité qu'elle soit morale ou politicienne. Pourtant, cela devra nous interroger. Comment nous en arrivons à faire succomber quelqu'un sous les coups d'un tribunal d'opinion publique entretenue pas les faiseurs d'opinions. Comment pouvons-nous faire confiance au peuple s'il n'est pas capable de résister à la stratégie de l'émotion que lui vendent les médias et s'il n'est pas capable d'utiliser son intelligence pour raisonner et accéder aux informations disponibles pour que chacun se fasse son point de vue, même si forcément il ressemblera à d'autres. Il serait temps que l’on se ressaisisse pour débattre de ce qui engage nos existences.

 


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12 réactions à cet article    


  • leypanou 29 mars 2017 11:00

    Salut @auteur.

    Et merci pour ce petit rappel. On vit dans un monde d’escroquerie sémantique et beaucoup de gens n’y voient que du feu.

    En nous martelant à longueur de journée qu’il faut baisser les charges pour rendre la France plus compétitive, « on » nous -les salariés- enlève en fait une partie du salaire différé.

    Cet exposé (7mn) et cet article complètent, à mon avis, ton excellent article.


    • ddacoudre ddacoudre 29 mars 2017 19:06

      @leypanou
      bonjour merci pour les liens.
      cordialement.


    • troletbuse troletbuse 29 mars 2017 11:02

      Excellente conclusion.
      Un bémol, ne parlez plus de droite ou de gauche car il n’y a plus qu’un parti unique, celui des profiteurs qui veulent garder leur statut de privilégiés avec tous les avantages faramineux qu’ils s’octroient. L’HERPES est une véritable saloperie. Il ont mis du temps, les rares qui ont quitté le gouvernement de Flamby car au bout de six mois, on a vu la dérive de Hollandouille qui n’avait aucune carrure à part aller chercher ses ordres à Washington ou à Bonn ou Berlin. Donc, ils ne sont plus crédibles. Les Français se rabattent donc sur ce qu’on appelle les extrèmes qui ne sont pas plus extrémistes que l’HERPES, tous soumis au mondialisme. Chomage, guerres, attentat, état d’urgence, liberté bafouée, détricotage sécu, loi travail, etc.... voilà le bilan de ce qu’on appelle la gauche. Non, merci


      • Francis, agnotologue JL 29 mars 2017 11:40

        @troletbuse
         

         je pense que notre ami dd soit un peu naïf, sinon sourd : les charges (pas cotisations hein !) qui pèsent sur Fillon sont autrement plus graves que ce qu’il en dit et il amalgame un peu tout.
         
         Fillon ne peut pas être relaxé, les charges sont trop lourdes et d’ores et déjà, certaines sont avérées.
         
         Le pb n’est pas que Fillon soit relaxé ou non, le pb c’est que des gens soit capables de voter pour un tel personnage.

      • troletbuse troletbuse 29 mars 2017 11:46

        @JL
        Il faudrait me donner la différence entre un escroc dont la justice s’occupe et un escroc qui n’intéresse pas la justice  smiley


      • Francis, agnotologue JL 29 mars 2017 13:56

        @troletbuse
         

         Ne me prenez pas pour une buse : si vous ou votre camp en connaissez qui vous défrisent, des escrocs que la justice ne poursuit pas, les colonnes du Canard, à défaut celles des sites citoyens vous sont largement ouvertes.
         
         Si ce n’est pas Fillon qui disait que la Justice indépendante c’est un scandale auquel il se proposait de remédier, c’est l’un des siens !
         
         De fait, Sarkozy disait, je cite : « je ne laisserai à personne le monopole de la justice ». En bon français ça veut : "je tordrai le cou à l’indépendance de l’institution judiciaire. Fillon est puni par là où il a péché. Et deux fois plutôt qu’une, ça vous dérange ? Et alors ? 
         


      • troletbuse troletbuse 29 mars 2017 14:51

        @JL
        Fillon, je m’en fous comme de l’an 40, comme on dit. Si vous pensez que le Canard -comme Mediapart- sort ce qu’il veut, vous vous foutez le doigt dans l’oeil. Comme les costards de Fillon, on leur donne des subventions. Alors les cadeaux sont bien faits pour avoir un retour, non ?


      • ddacoudre ddacoudre 29 mars 2017 19:25

        @troletbuse
        bonjour j’ai compris ton commentaire. il y a trés longtemps j’ai quitté le PS parce qu’il n’était plus socialiste, cela a commencé en 1984 petit à petit il n’a plus combattu le capitalisme et est devenu l’argent défenseur de la loi du marché qui est favorable au capitalisme qui se cache derrière le libéralisme, je parle donc souvent du « libéralisme capitalistique » car, je suis un libéral mais anti capitaliste, ce qui n’est pas incompatible du tout le PS est devenu un libéral capitalistique et il a essayé de socialiser le capitalisme ce qui est impossible car ce n’est pas dans son essence. le capitalisme n’est pas redistributeur et quand il redistribue c’est pour gagner cent fois plus. le problème c’est qu’autour de 1993 les adhérents du PS non pas voulu changer d’acronyme « de sigle » pour coller au changement de cap et d’idéologie du PS. depuis lors la plus part des citoyens imaginent que le PS est a gauche alors qu’il n’est que social démocrate, il veut socialiser le capitalisme. cette confusion à durée jusqu’ aujourd’hui où le voile est entrain de se lever. la politique de Hollande n’est pas une politique de gauche, dans le social la droite a su faire aussi.
        donc ce que tu reproche à la gauche n’est pas le résultat d’un parti de gauche, sauf que cela a intéressé tout le monde de ne pas lever la confusion, les journalistes qui sont souvent des incultes politiques les socialistes de souches, ceux d’avant 80, les parti de droites qui avaient intérêt à discrédité le socialisme, et surtout cela n’inquiétait pas la finance que la dite gauche du PS gouverne car ils faisaient la même politique que ceux de droite. voila en bref quelques mise au point j’espère qu’elles t’éclaireront.
        cordialement http://ddacoudre.over-blog.com/article-le-phenomene-anormal-est-que-les-fran-ais-la-ferment-69214709.html.


      • troletbuse troletbuse 30 mars 2017 00:26

        @ddacoudre
        Je sais que tu m’a compris. Je pense que tu n’es pas du tout sectaire. J’ai toujours voté à gauche mais aujourd’hui c’est terminé. Il n’y a plus de gauche Comme je l’ai dis, il y a un parti unique au centre qui comprend le LR, le PS(si on peut dire) et l’UDI. Pour Sarko, on ne pouvait s’attendre à mieux mais pour Hollandouille, ce mec-je l’ai dit souvent ici- est le pire des salopards. Donc la vois ira chez Asselineau et pour le deuxième tour (n’ayant plus confiance en JLM qui est un bon tribun, c’est tout) probablement MLP car il y a une autre vermine à éliminer qui est Macron qui est le 3eme président proposé par la finance et le système.Pour les affaires de Fillon, ca ne m’interesse pas car quand j’ai été voir les patrimoines des derniers élus, je me suis aperçu que c’était les mêmes escrocs. D’ailleurs tous les ralliements à Macaron ne sont faits que pour pouvoir bouffer dans la gamelle. Et puis sur AV, je perçois une secte, si on peut dire- qui votera sûrement Macron sans l’avoir jamais dit car ces gens-là (Brel) ils restent complétement muets sur son compte et c’est très louche, cet arriviste sans culture et sans idées à part celles qu’on lui soufflent, qui a vendu les entreprises françaises sans que personne ne lui reproche, un mec sans couilles à part celles des autres.
        A p)lus tard.


      • Francis, agnotologue JL 29 mars 2017 11:27

        ’’Depuis quelques années les bulletins de salaires comportent la part patronale.’’

         
         Ah ? Je croyais que c’était le contraire ! J’ai toujours vu sur mes fiches de paie, figurer la part patronale.
         
         Je n’ai pas noté l’adresse de cette savoureuse vidéo dans laquelle JL Mélenchon reprend Anne Sophie lapix : quand elle prononce le mot « charges » il rétorque « cotisations », et cela devient un gag par un effet comique de répétition.
         
         Les charges c’est dans le langage patronal, l’appellation de ce qu’il conviendrait de nommer cotisations dans le langage universel.
         
         La comptabilitié est un outil inventé pour les chefs d’entreprises. Pas pour les travailleurs. Une réforme importante mais aux bouleversements imprévisibles serait de changer ça.

        • Frédéric Van der Beken Frédéric Van der Beken 29 mars 2017 11:48

          @JL
          Tout ceci est un ensemble très lié, les charges ou les cotisations suivant ce que l’on veut y voir et qui au final se traduisent par une somme collectée et redistribuée d’une manière ou d’une autre. Beaucoup de monde en vivent ou en profitent autant financièrement et autant pour sa propre santé ou son bien être.
          Vu l’étendue, ma question est de savoir si faire un prélèvement salarial et patronal est encore judicieux vis à vis d’une taxe sur tous revenus (flat taxe ou progressive). A l’époque, où nombreux sont ceux qui vivent de rentes boursières ou locatives, à combien se monte leurs participations à la protection sociale ou emploi, alors qu’ils en vivent ou profitent directement ou indirectement.
          De même, dans une UE imposant des règles (je sais, il n’y a qu’à la quitter mais je préfèrerais la réorienter), dans des traités mondiaux définissant les droits de douane, il est évident que le seul moyen de faire cotiser les importations au chômage ou à la santé est une tva sociale en réduction des cotisations sociales sur salaire (part employé).
          Le genre de question que j’aimerais voir se transformer en débat.


        • ddacoudre ddacoudre 29 mars 2017 19:29

          @JL
          bonjour, il fut un temps où elle ne figurait pas sur les bulletins de salaires.
          c’est à monsieur Barre que l’on doit l’entrée de la notion de charge dans le langage politique car il figure dans celui comptable.
          comme tu l’écris la comptabilité à été faite pour les capitalistes(c’est un peu plus compliqué mais je résume) http://ddacoudre.over-blog.com/pages/Le-capitalometre-8441227.html
          cordialement.

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