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Accueil du site > Tribune Libre > La Chine 2.0 et son prolétariat sacrifié, la honte du communisme (...)

La Chine 2.0 et son prolétariat sacrifié, la honte du communisme !

La honte du communisme !

La leçon de Mao piétinée :" N'oubliez jamais la lutte des classes " !
 
Face au protectionnisme américain, qui a doublé les droits de douane sur les produits chinois sous Biden (passant de 12 % en moyenne sous Trump à près de 25 % en 2024), la Chine doit maintenir sa machine économique à plein régime. Ces tarifs, censés freiner l’exportation massive chinoise (3 000 milliards de dollars en 2022), pèsent lourd sur les épaules des 250 millions de travailleurs mobiles – les nongmin gong – qui triment dans les usines et sur les chantiers pour contourner cette guerre commerciale. Mais à quel prix ? Ces prolétaires, souvent jeunes, sont les "recalés du bien-être chinois", sacrifiés pour une prospérité qui profite à d’autres, et ça pose un problème brûlant.
 
Ils sont le moteur d’un miracle que le Parti communiste chinois (PCC) célèbre comme une victoire socialiste : 740 millions de sorties de la pauvreté, une classe moyenne de 500 millions, une confiance populaire de 70 à 90 % selon les enquêtes. Pourtant, ces migrants venus des campagnes vers les villes vivent une réalité détestable. Des journées de 10 à 12 heures, souvent sous le régime "996" (9h-21h, 6 jours/semaine), pour 2 000 à 4 000 RMB par mois (300-600 $). Ils s’entassent dans des dortoirs surpeuplés, laissent 60 millions d’enfants au village, et n’ont ni le temps ni la force pour une vie digne. Leur labeur dope l’économie exportatrice face aux barrières douanières américaines, mais les fruits vont à la classe moyenne et aux milliardaires (plus de 1 000), pas à eux.
 
Le PCC se dit issu des masses, au service des masses. Mais pour ces 250 millions, le tableau est sombre. Sans hukou (permis de résidence urbaine), ils n’ont pas accès aux services complets – écoles, santé – là où ils bossent. Sans syndicats indépendants, leur voix est étouffée. Sans droit de grève reconnu, leurs colères (1 000-2 000 grèves locales par an) restent des sursauts vite matés. Le Parti décide, ils exécutent. Ça sent la dérive stalinienne : un système où les prolétaires ne sont plus acteurs, juste des outils.
 
La lutte des classes, c’est le cœur battant de tout communisme digne de ce nom. Ces jeunes devraient pouvoir se lever, revendiquer, arracher leur dû – comme des générations de prolétaires l’ont fait ailleurs. Mais le PCC leur vole cette chance. Pourquoi ? Parce qu’ils sont une menace potentielle : 250 millions, mobiles, pleins d’énergie, pourraient faire vaciller l’ordre s’ils s’unissaient. Alors, le Parti les disperse avec le hukou, les use avec des cadences infernales, et les muselle en interdisant toute organisation. Leurs plaintes sur Weibo sont censurées dès qu’elles grossissent, leurs grèves tolérées tant qu’elles restent petites.
 
Le PCC justifie ça par la "nécessité". Ces prolétaires sont le prix d’une Chine qui tient tête aux États-Unis, qui double les droits de douane pour l’affaiblir. Ils sont sacrifiés pour que l’économie reste compétitive, pour que la classe moyenne prospère, pour que la "prospérité commune" arrive un jour. Mais un prolétaire qui ne lutte pas, c’est un prolétaire mort. Leur jeunesse est volée pour l’aisance des autres, et ça, aucun communiste ne devrait l’accepter. Le Parti dit "servir le peuple", mais ces 250 millions servent le Parti – et ceux qui profitent.
 
Ce "socialisme aux caractéristiques chinoises" a mis la lutte des classes en sommeil. Il impose, il exploite, il décide d’en haut. Ces prolétaires n’ont pas la chance de se battre, de dire non, de gagner leur place. Ils exécutent, et c’est une insulte à ce que des millions de prolétaires, partout, ont porté dans leur sang. Pourquoi eux, ils doivent plier sans combattre ? Ça n’a rien de socialiste – c’est une dérive où le Parti joue au chef, pas au camarade, et où ses soi-disant partisans de la lutte des classes ferment les yeux.
 


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22 réactions à cet article    


  • toto toto 9 avril 18:16

    Pas de prolétariat,pas de communisme...

    Pas de bras, pas de chocolat...


    • sylvain sylvain 10 avril 10:05

      @toto
      La seule chose un peu claire dans le communisme, c’est que c’est une tentative de moralisation de la société. Pour le reste c’est très flou. La « dictature du prolétariat » n’en est pas la realisation, c’est cense etre une etape et le communisme est bien cense faire disparaitre ce proletariat


    • Seth 10 avril 13:05

      @sylvain

      le communisme est bien cense faire disparaitre ce proletariat

      Le but ultime du communisme est de mettre fin aux classes par la disparition de la classe dirigeante.


    • sylvain sylvain 10 avril 14:14

      @Seth

       Je dirais plutot que le but ultime du communisme est de creer une societe plus juste. Sinon que fais tu de la disparition de l’etat, de « a chacun selon ses moyen a a chacun selon ses besoins », de mettre fin a l’alienation du travail qui a priori ne depend pas que de la classe dirigeante, d’abolir la propriete privee, et ce ne sont pas seulement les dirigeants qui possedent....

      Mais c’est en soit flou comme programme. L’origine du bien et du mal comme valeur commune n’etant meme pas explicitee


    • Seth 10 avril 15:15

      @sylvain

      La société plus juste commence par la fin des classes. Même si le PexCF ne veut plus entendre parler de ce prolétariat, toujours existant pourtant, mais dont la tertiarisation et la mitterrandisation a fait que ces employés, quel que soit leur niveau, refusent de reconnaître en faire partie. Surtout depuis que la bourgeoise leur a refilé 3 malheureuses actions pour services rendus, ces pauvres aveugles, ce qui les fait péter plus haut qu’ils n’ont le cul.


    • sylvain sylvain 10 avril 16:45

      @Seth
      si il existe un sens commun du bien et du mal chez l’humain ( et je pense qu’il en existe un), je ne vois effectivement pas comment une societe de classe peut etre vue comme juste, ce qui ne veut pas dire qu’une societe sans classe soit forcement juste. Concernant le proletariat je confirme, il existe toujours, edulcore chez nous, brut dans les pays producteurs.

      Si plus personne ne veut en faire partie, il me semble que c’est que le spectacle a reussi a faire croire aux prolos qu’ils sont responsables personnellement de leur situation


    • Com une outre 9 avril 18:45

      Communisme, socialisme, est-ce vraiment la même chose ?


      • Seth 10 avril 13:07

        @Com une outre

        Le communisme comme dit supra est la disparition de la classe bourgeoise et partant de la notion de classes.

        Le socialisme est l’étape intermédiaire de la prise en main de l’appareil de production par le prolétariat.


      • Zolko Zolko 10 avril 13:32

        @Seth : la lutte des classes est une invention du communisme, de Marx plus précisément. Sans communisme la lutte des classes n’existe plus. C’est une sorte de prédiction auto-réalisatrice. Ou le pompier-pyromane si on veut : on invente un problème (la classe bourgeoise) et on impose sa solution (la dictature du prolétariat)
         
        Je sais bien que vous n’allez pas me croire, alors je vous invite à lire la nouvelle « le ferme des animaux » par George Orwell (celui de 1984), qui décrit très bien comment un groupe (les cochons) prend le pouvoir sous prétexte de lutte sociale. 
         
        Le communisme n’est rien d’autre que cela : une supercherie pour s’accaparer le pouvoir et les privilèges qui vont avec. 


      • sylvain sylvain 10 avril 14:22

        @Zolko
        Y’a warren buffet aussi quand meme.

        Je vais faire un peu de divination : tu n’as jamais fait un boulot de production, ou alors peut etre pendant quelques semaines quand tu etais jeune. Tu as toujours eu de l’argent et tes amis en ont aussi. Et tu es moins honnete intellectuellement que warren buffet


      • Seth 10 avril 14:31

        @Zolko

        Orwell qui refilait ses ex-potes socialos au MI5 n’est certainement pas une référence en matière de gauchisme en général. Toute référence à lui est plus que discutable.

        De plus 1984 et Animals Fram est en référence à l’URSS et non au Communisme.


      • Zolko Zolko 10 avril 14:32

        @sylvain : nous nous connaissons pour que vous m’insultiez en me tutoyant ? 


      • Hervé Hum Hervé Hum 12 avril 16:53

        @sylvain

        D’accord avec vous, Zolko est soit moins honnête intellectuellement que Warren Buffet car celui-ci reconnaît l’évidence de la lutte des classes et dit que c’est la sienne qui a gagnée, soit un idiot utile où ce n’est pas une question de malhonnêteté intellectuelle, mais de stupidité.

        Car pour ne pas voir le fait que travailler 10 ou 12h par jours, 6 jours par semaines avec pas ou très peu de congés payés et où vous allez à la retraite à l’heure de mourir, suffit à faire comprendre que ces gens là voudraient être un peu plus qu’un simple outil dont on donne juste de quoi reproduire sa force de travail de génération en génération.

        Bref, l’imbécile ne voit pas que l’émergence du communisme est une réponse à une violence sociale et économique existante et qui demandait une analyse des rapports de dominations et de prédations d’un petit nombre sur le grand nombre. En comprendre le mécanisme étant l’étape nécessaire pour le transformer.

        Cela dit, tous les pays industrialisés se sont plus ou moins construits sur ce même processus, seule l’époque est différentes.

        Si vous avez faim, manger est la réponse à ce besoin, il n’en est pas la cause qui est de vouloir vivre.

        La Chine n’est pas communiste, après dire que le socialisme est une étape intermédiaire, il me semble qu’il y a fondamentalement deux systèmes qui se font face selon où c’est le prédateur qui domine ou le végétarien au sens économique, celui qui veut vivre du fruit de son propre travail sans voler et être volé par autrui et vivre en paix avec ses voisins.

        Bref, penser l’économie en terme de mérite personnel est l’opposé de la penser en terme de la capacité à exploiter le mérite personnel d’autrui à son profit et donc réduire le mérite personnel à sa capacité à servir autrui, même et surtout à son propre détriment.


      • sylvain sylvain 10 avril 10:09

        Ca a ete exactement la meme chose avec le bolchevisme, tous les principes sacrifies sur l’autel de l’efficacite industrielle. Toutes les esperances mise sous condition de la competitivite, qui les tue plus surement encore que le NKVD tue les opposants.


        • Zolko Zolko 10 avril 11:12

          La Chine historique n’était pas communiste. Le communisme de Mao était une mauvaise période de l’histoire Chinoise, et la Chine se redresse depuis que Mao n’est plus là. Le parti a gardé le nom de parti communiste mais la Chine n’est plus communiste depuis longtemps, elle a repris ses références millénaires, partagé entre la tradition des Confusianistes et la modernité des légalistes. 

           

          Tout comme la Russie d’ailleurs, qui n’est plus communiste non-plus. 

           

          La communisme n’existe plus nulle-part, heureusement. 


          • sylvain sylvain 10 avril 14:24

            @Zolko
            A vrai dire, selon les criteres du marxisme, le communisme n’existe plus en Europe ou en Chine depuis plusieurs millenaires, pas comme systeme dominant en tout cas


          • Seth 10 avril 13:23

            La communisme n’existe plus nulle-part, heureusement. 

            Pourquoi « heureusement » ?


            • Zolko Zolko 10 avril 13:26

              @Seth : parce-que le seul moyen d’avoir du vrai communisme est la dictature. Sans dictature, les gens plus doués vont forcément être plus riches. 


            • sylvain sylvain 10 avril 14:29

              @Zolko
              plus doues pour quoi ?? parce que si c’est plus doue tout court, ca ne veut rien dire. Mais si c’est plus doue pour etre riche, alors c’est le concept de richesse qui est en cause, parce que que ce soit dans une dictature, une democratie ou ce que tu veux, celui qui est plus doue pour etre riche sera plus riche. Sinon il n’existe rien pour objectiver le fait que tu sois doue ou non.

              Je ne connais d’ailleurs aucune dictature ou il n’y ai eu des riches et des pauvres. Par contre c’est a peu pres systematique chez les chasseurs cueilleur, qui ne connaissent pas le concept de richesse


            • Seth 10 avril 14:39

              @sylvain

              Ça correspond à une vision d’un « communisme » reprenant les caractéristiques et défauts du capitalisme sans arriver à en faire abstraction tout simplement ,avec les références orwelliennes comme vu dessus ou pourquoi pas à Koestler qui fut si remuant dans le Congrès pour la Liberté Culturelle (institution « philanthropique » CIA utilisant la gogoche conte la Gauche) qu’il du en être éloigné.  smiley

              Parmi ces collabos « de gauche » anticommunistes du CCF on trouve aussi la si à la mode Harendt.


            • Julien30 Julien30 10 avril 16:08

              @Seth
              Y a juste à ouvrir un livre sur l’histoire du 20è siècle.


            • Zolko Zolko 10 avril 17:25

              @Seth : je suis né et j’ai grandi dans un pays communiste. Ce que vous imaginez sous le concept de « communisme » n’existe que dans les fantasmes des petits bourgeois gâtés. Même les travailleurs l’ont compris et votent FN maintenant. 
               
              L’explication est toute simple : si vous êtes payé de la même façon que vous travailliez bien ou pas, alors vous n’allez pas faire d’effort, personne ne fera d’effort, et toute la société sera tournée vers la fraude. Si il n’y a pas de valorisation du travail, les gens ne travaillent pas, font le minimum pour ne pas être viré, et toute la société est tirée vers le bas. 

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