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Accueil du site > Tribune Libre > La dette publique : qui en profitera, qui en pâtira et qui en est (...)

La dette publique : qui en profitera, qui en pâtira et qui en est responsable ?

Voici en une longue phrase le résumé des relations de causalité dans l’enchaînement des faits : à la place d’un capitalisme patrimonial, dont l’enracinement est local, qui gère sur le long terme, les lobbies ont réussi à imposer le capitalisme mondial, sans attaches, libre-échangiste, qui veut maximiser ses profits en s’affranchissant des contraintes imposées par les États soucieux du bien-être des citoyens en général, le capitalisme mondialiste qui abat les barrières protectrices des États nations, qui instaure comme idéologie suprême le mondialisme, qui crée ainsi en Europe et en général dans les « pays dits avancés » une situation où l’activité économique se dégrade face à la concurrence disproportionnée des « pays émergents » (salaires, protection sociale, conditions de travail, réglementation environnementale etc. plusieurs fois inférieurs à ce qu’ils sont dans les « pays dits avancés »), qui pour maintenir les habitudes de consommation malgré le déclin économique incité à la généralisation du recours aux crédits (de la part des particuliers et des États), qui pour financer ces crédits réussit à imposer la règle où au sommet de la pyramide des prêts la monnaie n’est pas créée gratuitement par « les Banques centrales d’État » (propriétés publiques de la collectivité) mais est en vérité émise au profit des intérêts privés qui prélèvent ensuite les intérêts de la dette.
 
Lorsque les États fonctionnent par le recours au crédit, lorsque dans leur budget les rentrées d’argent sont inférieures aux dépenses, on parle de déficit budgétaire : c’est la dette publique, c’est à dire la dette que les citoyens – actuels et futurs – devront rembourser. Ce qui désormais caractérise de façon très inquiétante les budgets des « pays dits avancés » c’est la très forte progression des déficits budgétaires.


Ces déficits budgétaires sont la conséquence de l’enchainement des faits résumés dans notre première phrase : le mondialisme est l’élément déclencheur de l’effondrement économique et social des « pays dits avancés ». 

Le mondialisme provoque la désindustrialisation de l’Europe. Les politiques de « gauche » et de « droite », qui alternent au pouvoir en Europe, agissent conformément aux préceptes de l’idéologie mondialiste, dont l’objectif final est la suppression des frontières de tout point de vue : libre circulation des personnes (afin de créer des situations de concurrence avec la masse des immigrés en provenance d’autres continents, pas exigeants sur les salaires et sur les conditions de travail) et libre circulation des biens et des services. La globalisation des économies, qui est un aspect de la mondialisation, agit donc contre la préservation des intérêts et des particularités des Européens. Dans le monde constitué de vases communicants, le petit vase dénommé « Europe » voit son niveau (de vie, d’emploi, de revenu global, de retraites, de protection au travail, de sécurité sociale etc.) baisser en liaison avec la montée du niveau des autres vases aux volumes plus grands. Les Européens sont les perdants des processus de globalisation des économies.

Ces orientations vers la globalisation ont par exemple été confirmées et renforcées lors du Sommet du Conseil européen de Lisbonne, en mars 2000, puis lors de la signature du Traité européen à Lisbonne le 13 décembre 2007. Le Conseil européen réunit quatre fois par an les chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Union européenne. Toutes les orientations importantes de l’Union européenne sont décidées lors de ces sommets périodiques.

Les politiques qui alternent au pouvoir en Europe sont donc personnellement responsables de la situation dans laquelle vivent les Européens. Quand les politiques disent « Ce n’est pas notre faute, c’est la Commission européenne qui impose les directives que nous devons respecter... » ils oublient de dire que c’est eux, les politiques qui au fil des ans se réunissent aux Sommets du Conseil européen, qui ont d’une part fixé les orientations mondialistes de l’Union européenne et d’autre part donné le pouvoir à la Commission européenne pour mettre en application ces orientations.

Pour illustrer cette duplicité rappelons-nous les déclarations d’un candidat à l’élection présidentielle française : il déclarait qu’il est opposé à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Depuis que Monsieur Nicolas Sarkozy a été élu à la fonction présidentielle il a montré dans les faits qu’il n’y est pas opposé : c’est au niveau du Conseil européen qu’il pourrait bloquer et même définitivement arrêter le processus d’adhésion de la Turquie mais il n’en fait rien – au contraire le processus d’adhésion se poursuit. On sait que les citoyens européens sont en majorité opposés à l’adhésion de la Turquie et lorsqu’on veut être élu on fait croire que l’on fera ce que demandent les citoyens. Mais ensuite lorsqu’on est au pouvoir, on fait ce que veulent les lobbies mondialistes.

Le mondialisme – par la concurrence disproportionnée et par le libre-échangisme dérégulateur – est la cause fondamentale du déclin des Européens. Mais à cela s’ajoute la crise financière qui a son origine dans la pratique du crédit généralisé qui était censé maintenir les niveaux de vie malgré le déclin économique imposé par le mondialisme aux « pays développés ».

Et voila que pour tenter de pallier à la crise financière les États ont plongé dans les profondeurs des déficits publics et ont amplifié les dettes publiques. 

Où sont les bénéficiaires des remboursements que paient les États lorsqu’ils contractent des dettes publiques ? En France, deux tiers des bénéficiaires du service de la dette (remboursement du principal et versement des intérêts) se trouvent à l’étranger. Actuellement les plus grandes masses de capitaux disponibles, générées par des excédents commerciaux, se trouvent dans les fonds d’investissement des pays d’Asie orientale.

À qui les États versent-t-il des intérêts ? À des banques, à des compagnies d’assurance, à des particuliers.

Deux très mauvaises habitudes de gestion ont été prises par les gouvernants : les dettes publiques permanentes et le recours à l’emprunt qui doit être remboursé avec intérêts. Ces façons de gérer ne peuvent aboutir qu’à des crises financières graves préludes à l’effondrement social des pays concernés.

On peut mentionner les exemples du Royaume Uni, de l’Espagne etc. Tous les pays de l’Union européenne sont concernés : la France, le Portugal etc. Actuellement on met en avant le cas de la Grèce mais par exemple la Belgique (330 milliards d’euros de dettes), qui dans la liste des pays « avancés » les plus endettés par rapport à leur PIB se situe désormais en 5ème place, juste après la Grèce (300 milliards d’euros de dettes et 4ème place d’endettement par rapport au PIB) [1], est un exemple type de ce qui est en train d’arriver aux États membres de l’Union européenne. La Belgique est déjà très avancée sur le chemin du déclin européen. La Belgique a perdu sa consistance économique : elle a perdu son aviation, ses banques, son industrie automobile et ses nombreux ateliers de construction métallique sont en déliquescence. Il lui reste ses dettes. L’État belge a enregistré 20 % de recettes fiscales annuelles en moins en 2009. Les Belges, les Portugais, les Espagnols etc. – les Européens en général – commencent à ressentir dans la dégradation de leurs existences où aboutissent les processus de mondialisme, de libre concurrence sans entraves, de l’économie qui repose sur la croissance perpétuelle à crédit (les citoyens sont soumis à un flot publicitaire incessant les incitant à vivre au dessus de leurs moyens ...). 

Cet enchaînement des décisions politiques – le mondialisme, l’incitation à consommer à crédit, les déficits publics (financement du budget à crédit) – mène les Européens vers un avenir très assombri.

Les perdants de cette dégradation économique sont connus : les salariés européens.

Revenons plus en détail à la question posée dans le titre de l’article : « à qui profite cette situation avec les dettes publiques qui explosent et devront être remboursées par des générations futures » ? Au bénéfice de quels maîtres seront obligés de travailler les Européens, ces nouveaux esclaves économiques ?

Il existe deux types de bénéficiaires principaux du mondialisme et de la généralisation de l’endettement dans les « pays dits avancés ». Les uns, mis en avant par les délocalisations, commencent à être bien connus par les citoyens européens : ils sont à chercher surtout en Chine et en Inde. Un autre groupe de bénéficiaires est à chercher ailleurs, dans des endroits géographiquement indéterminés, de sorte que ces profiteurs pourraient être qualifiés d’apatrides.

Concernant ce deuxième groupe qui profite du déclin des Européens et du recours accru aux dettes publiques, un élément de réponse est donné par Maurice Allais, Prix Nobel d’économie 1988, qui a résumé de façon très claire où se situe l’escroquerie (La réforme monétaire, 1976) : « Le jugement éthique porté sur le mécanisme du crédit bancaire s’est profondément modifié au cours des siècles. (...) À l’origine, le principe du crédit reposait sur une couverture intégrale des dépôts. (...) Ce n’est que vers le XVIIème siècle, avec l’apparition des billets de banque, que les banques abandonnèrent progressivement ce principe. Mais ce fut dans le plus grand secret et à l’insu du public » (...) « En abandonnant au secteur bancaire le droit de créer de la monnaie, l’État s’est privé en moyenne d’un pouvoir d’achat annuel représentant environ 5,2 % du revenu national. »

Ces mécanismes de création monétaire et de dette publique ne sont pas le résultat de décisions prises au hasard : l’escroquerie au profit de la finance internationale a été élaborée et améliorée au fil de décennies, puis pérennisée par des textes législatifs.

Ainsi par exemple en 1973, les statuts de la Banque de France sont modifiés par la loi 73-7, signée par Messieurs Pompidou, Mesmer, Giscard d’Estaing et dont le texte a été publié au Journal officiel le 4 janvier 1973. Dans l’article 25, il est stipulé que « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France  ». Cela signifie que la République française s’oblige à emprunter sur les marchés à obligation contre les taux d’intérêt.

Ainsi par exemple la législation européenne dans ce domaine a été mise en place très ouvertement et pourtant sans que la plupart des citoyens ne s’en rendent compte : les États européens ne peuvent pas créer de la monnaie à cause de l’article 104 du Traité de Maastricht de 1992 (devenu l’article 123 de Lisbonne) qui oblige les États membres de l’Union européenne à emprunter aux banques pour financer de budget. Il faut par ailleurs se souvenir que les États de l’Union ne peuvent pas instaurer des lois nationales contraires au Traité de Maastricht.

Cet article de loi supranationale dit : « Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédits aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »

Cela signifie que les États sont obligés de financer leurs investissements sur les marchés financiers, en augmentant leur dette et particulièrement celle due aux intérêts qu’ils ont à payer.

L’époque est révolue où un État pouvait s’accorder lui même, pour ses investissements, de l’argent gratuit, au bénéfice de tous. Les cadres législatifs mis en place par les politiques au pouvoir, qui se réclament « de gauche » et « de droite », sont orientés de manière à spolier les citoyens européens en général et à favoriser l’enrichissement d’un petit nombre de mégacapitalistes. Ces mégacapitalistes peuvent être qualifiés d’apatrides car ils ont favorisé la mise en pratique de l’idéologie mondialiste : le libre-échangisme, la réduction des contraintes régulatrices, l’interdiction de tout protectionnisme - tous ces dispositifs ont permis de démultiplier leur richesse tout en dégradant les conditions de vie des salariés européens.

Dans le système politique européen actuel – qui n’est pas la démocratie véritable – les politiques sont élus, ensuite ils prennent des décisions, écrivent des lois, signent les traités internationaux, engagent des dépenses que des générations futures devront rembourser etc., sans vérifier si la majorité de la population est d’accord avec chacun de leurs actes, et même souvent en sachant que la majorité de la population n’est certainement pas d’accord avec certains de leurs actes.

Vous trouverez tous les détails sur ce qu’est la démocratie véritable, et comment elle peut être mise en place, dans cet article : « Où est la démocratie ? ».

Le mondialisme et l’accroissement insoutenable des dettes privées et publiques sont liés.

Les Indiens et les Chinois et en général les habitants des pays « émergents » profitent du mondialisme libre-échangiste.

Les actionnaires des établissements financiers et des fonds d’investissement profitent de l’endettement privé et public.

Quelles sont les victimes à la fois du mondialisme et de ses conséquences catastrophiques sur l’activité économique et sur les finances des États européens : les citoyens européens. 

Relisez notre première phrase où sont énumérés les liens de causalité entre l’avènement du capitalisme mondialiste et la généralisation des dettes des particuliers et des États. Cet enchaînement des causalités a un prolongement. Car les citoyens européens sont en train de chuter le long d’une profonde cascade et la suite de la descente du gouffre s’annonce ainsi : afin de maintenir les équilibres budgétaires, pour faire face à un service de la dette qui s’amplifie, les gouvernements imposeront la suppression des services publics, la réduction des salaires, la réduction des services de sécurité sociale, la réduction des retraites, la réduction des budgets des collectivités territoriales etc.

Qui est responsable de cet effondrement de la société européenne : les lobbies mondialistes qui dictent les textes de loi mondialistes aux formations politiques au pouvoir, les politiques « de gauche » ou « de droite » qui se succèdent au pouvoir et qui affichent une continuité résolue quand ils s’agit de favoriser l’idéologie mondialiste, les citoyens européens qui depuis des décennies élisent et hissent au sommet du pouvoir des politiciens qui agissent contre les intérêts de la population européenne ?
 
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• Notes :

Précision : après la publication de mes précédents articles il est arrivé que des lecteurs demandent s’ils peuvent copier un extrait de mon article, à quoi je réponds « oui ». Les lecteurs qui partagent les idées développées dans mes contributions peuvent utiliser les textes de mes articles pour propager ces idées sur d’autres forums, dans d’autres médias ou autour d’eux. Si vous partagez mes opinions alors vous pouvez traduire mes contributions, vous pouvez utiliser mes textes tels quels, vous pouvez les copier entièrement ou en partie, ou vous pouvez les adapter de la manière qui vous convient. Si j’écris c’est pour que les gens lisent, donc plus il y a de lecteurs meilleur c’est. L’important ici est la propagation des informations et des opinions.

Si les idées qui sont exposées dans cet article vous plaisent assez, alors n’hésitez pas : distribuez ce texte autour de vous, aux personnes connues ou inconnues. Chaque personne qui lit ce texte peut en faire des copies et les distribuer à son tour à d’autres lecteurs potentiels.

Si dès demain vous donnez la copie de cet article à au moins cinq personnes qui ont l’air d’être intelligentes, vous aurez fait beaucoup pour la propagation d’une nouvelle conscience collective. Chacun qui aura reçu ce texte pourra à son tour le distribuer à au moins cinq personnes de plus. Et ainsi de suite. Cette méthode de propagation d’idées est une nouvelle démarche citoyenne : la pyramide des idées.

On constate que l’endoctrinement officiel, qui est constamment appliqué sur la population par des moyens multiples, obtient des résultats notamment par la technique de répétition incessante des idées et des faits que le pouvoir veut favoriser. En parallèle le pouvoir en place cherche, par tous les moyens dont il dispose, à empêcher la propagation des idées qui ne lui conviennent pas.

Tous les citoyens peuvent lutter contre cet endoctrinement officiel en utilisant les circuits qui sont à leur disposition pour propager à leur tour la vérité sur certains faits que le pouvoir en place cherche à masquer.
 
[1] La liste des pays « avancés » les plus endettés, selon les estimations pour 2010 réalisées par l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) :
1. Japon : 197,2% du PIB, 2. Islande : 142,5%, 3. Italie : 127,0%, 4. Grèce : 123,3%, 5. Belgique : 105,2%, 6. France : 92,5%, 7. États-Unis : 92,4%, 8. Portugal : 90,9%, 9. Hongrie : 89,9%, 10. Canada : 85,7%, 11. Royaume uni : 83,1%, 12. Allemagne : 82,0%.



 

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24 réactions à cet article    


  • ObjectifObjectif 23 février 2010 10:33

    Bonjour,

    Merci de votre article très intéressant.

    Compte tenu du blocage actuel de la démocratie, et selon votre connaissance des textes de loi que vous avez parcourus pour cet article au moins :

    - pensez-vous qu’il serait légal - ie non interdit par les lois européennes et françaises actuelles - qu’un groupe de citoyens motivés lance un système monétaire parallèle, basée sur une création mensuelle répartie sur les citoyens, selon le principe de revenu universel d’existence ;

    - pensez-vous qu’il serait envisageable que les tirés au sort pour les jurés d’assises constituent une « assemblée représentative » avec un rôle d’enquête et de contrôle démocratique sur l’exécutif ?


    • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 23 février 2010 18:58

      Sur la question « qu’un groupe de citoyens motivés lance un système monétaire parallèle, basée sur une création mensuelle répartie sur les citoyens, selon le principe de revenu universel d’existence » la réponse est : je ne suis pas juriste mais je pense pouvoir affirmer que cela serait contraire aux lois qui régissent l’activité bancaire d’une part et d’autre part cela serait contraire au principe « la monnaie est garantie par l’État » - autrement dit ce groupe de citoyens serraient de fait des faussaires.

      Cependant des expériences intéressantes existent où des responsables politiques locaux ont décidé d’émettre des traites, destinées à financer certains programmes, et ces traites n’avaient pas de couvertures mais étaient in fine remboursées par des rentrées d’argent que généraient des activités ainsi financées. Quelques recherches sur internet vous permettront de trouver des exemples de création de « monnaie alternative ».

      Sur la question « les tirés au sort pour les jurés d’assises constituent une « assemblée représentative » avec un rôle d’enquête et de contrôle démocratique sur l’exécutif » : il faudrait que des lois soient proposées et votées pour la mise en place de ce système. Mais les lois sont votées par le législatif, c’est-à-dire par les députés (parlementaires et sénateurs). Il se trouve que ces derniers n’ont pas pour principal souci la mise en place des principes démocratiques : c’est d’abord eux qu’il faudrait mettre sous contrôle démocratique. Pour en savoir plus vous pouvez lire l’article « Où est la démocratie ? ».


    • ObjectifObjectif 26 février 2010 10:03

      Merci de votre réponse :

      "je pense pouvoir affirmer que cela serait contraire aux lois qui régissent l’activité bancaire d’une part« 

      Mais concrètement, et compte tenu de ce que vous avez lu pour votre article, quelles sont les lois qui concernent cet aspect ?

       »et d’autre part cela serait contraire au principe « la monnaie est garantie par l’État » - autrement dit ce groupe de citoyens serraient de fait des faussaires."

      Qu’une monnaie officielle le soit, peut-être, encore que l’Euro n’étant pas la monnaie de l’état français... Mais aujourd’hui ce sont bien les banques privées qui créent la monnaie, et qui sont de fait des faux-monnayeurs...

      "Sur la question « les tirés au sort pour les jurés d’assises constituent une « assemblée représentative » avec un rôle d’enquête et de contrôle démocratique sur l’exécutif » : il faudrait que des lois soient proposées et votées pour la mise en place de ce système."

      Bien compris la limitation du système actuel, bien résumé par Francis Lalanne récemment, mais il serait possible de mettre en place un système informel de contrôle des élus...


    • PtitLudo PtitLudo 24 février 2010 08:30

      Bien d’accord. La dette individuelle a pour but de soumettre l’individu, la dette publique a pour but de soumettre les peuples. Tout cela est calculé.


    • plancherDesVaches 23 février 2010 17:04

      http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=8851
      « Kenneth Rogoff s’attend à une vague de défauts sur les dettes d’Etat (Bloomberg) »


      • WatchTower WatchTower 23 février 2010 17:11

        Plus vieux que l’art 104 du traité de maastricht, la loi de 73 Pompidou Giscard qui est LA trahison de Pompidou ( fion tendu en direction des usa ) envers DeGaulle.
        C’est cette loi qui est à l’origine de la dette, tout simplement.

        Mais bon, selon l’historienne trés trés documentée Annie Lacroix Ritz, dés 1930-40 la France était entre les mains des banques et de la banque de France ( histoires avec Franco, avec les nazis etc ).
        http://larocheauxloups.wordpress.com/2009/12/13/le-choix-de-la-defaite/

        Donc l’asservissement des Etats par la finance mondiale n’est pas nouveau. En revanche celui des citoyens l’est relativement, et chez nous en France cela a la particularité de mener inéluctablement à la destruction des services publics.
        Donc qui se dit vraiment de gauche doit être obligatoirement anti intégral liberal et anti néo capitalisme ( argent dette, usure ). Ce qui n’est le cas pour aucun parti si ce n’est l’extrême gauche non représentée aux présidentielles et l’extrême droite d’avant marine la haineuse arriviste lepen.


        • C LEBELLEC 23 février 2010 17:13

          la deregulation mondiale
          dans les annees 80 Tatcher et Reagan ont ete les promoteurs du neoliberalisme.Libre circulation des capitaux, sans protectionisme et depourvus de tout controle .
           Le mur de berlin tombait de meme que le communisme, rien ne s opposait plus au neo capitalisme triomphant.Tout le monde occidental entre en jeu,meme les socialistes en france.
           Les economistes du moment ne manquaient pas de chanter les louanges du liberalisme qui profiterait a toutes et toutes. Tout ce petit monde se structure:paradis fiscaux,OMC et prvatisations.
          Le capital rachete les entreprises na tionnales a vils prix,on depouille les pays en faisant d immenses plus values. L actionnariat devient le maitre au depend du travail qui se devalue.
          Tout travailleur qui coute(infirmiere,fonstionnaire,enseignant) est de moins en moins retribue car il ne rapporte rien mais augmente la dette publique.
           Les pays europeens maintiennent le social et le niveau de vie des citoyens grace a l emprunt
          Le citoyen est surendette car on le veut grand consomateur.La consommation d un pays comme la france represente 70% du PIB.
           Le capital est donc libre,sans entrave,sans regles le seul but etant de faire de l argent, les moyens important peu.On fait de l argent a partir de rien !!!
          BULLE technologique en 2000
          SUBPRIMES en 2007
          En 2009 debut d attaque de l euro en passant par la grece. la tactique est simple
          Les acteurs sont tous complices:les agences de notation donnent une mauvaise note a la grece dont les comptes sont maquilles depuis des lustres par des banques d affaires particulierement charognardes. Les obligations chutes ainsi que les assurances attachees a ces obligations. IL y a evidemment des hausses d interet pour le pays emprunteur.
           Rien n est venu endiguer ce montage falacieux.Aucun homme de loi n a ete commis a des fins d enquete(collusion entre goldman sachs et la grece)
          L europe n ayant aucune entite, la BCE etant une coquille vide, aucune decision n a ete prise !!

          Toute l europe est dans les mains des banques,meme l allemagne ! On apprendra bientot que les banques maquillent nos comptes ,on le sait deja de la belgique.

          actuellement c est la dictature des marches financiers , la chutes des niveaux de vie et du social seront un corollaire absolu afin de regler les dettes ou simplement les interets.

          la £ et le$ ont ete devalues de meme le yuan chinois.Ces pays sont plus competitifs
          IL nous est impossible de devaluer dans la zone euro


          • BA 23 février 2010 18:55

            Vers une crise systémique des finances publiques ? La Grèce n’est qu’un signe avant-coureur.


            Si la crise des institutions financières semble être en passe de se résoudre, en tous cas pour les grandes institutions, une nouvelle crise financière est en train de prendre de l’ampleur : celle des finances publiques.

            La Grèce a trafiqué sciemment et avec l’aide des banques ses chiffres d’endettement. Elle atteint un niveau record d’endettement par rapport à son Produit National Brut, lui-même grossièrement sous-estimé vu l’importance de son « économie parallèle ».

            Le Premier Ministre Papandreou a expliqué qu’il souhaitait simplement « se financer aux mêmes conditions que les autres pays de la zone Euro ». Ce manque de réalisme à la veille d’une opération d’émission d’obligations internationales montre à quel point les autorités grecques vivent en dehors de la réalité.

            Le rendement des obligations existantes de la Grèce se traitent a un niveau de 6.1 %, alors que celles de l’Allemagne, le meilleur crédit de l’Europe, se traitent a 3.9 %. Or la Grèce doit refinancer € 20 milliards sur les 300 en cours d’ici la fin du mois de mai. La Commerzbank vient de publier un calcul qui établit cette dette à € 400 milliards. Bref, on nage en plein délire.

             

            http://finance.blog.lemonde.fr/2010/02/23/vers-une-crise-systemique-des-finances-publiques-la-grece-n%e2%80%99est-qu%e2%80%99un-signe-avant-coureur/

            Vous avez bien lu :

            La Commerzbank vient de publier un calcul qui établit la dette publique de la Grèce à 400 milliards d’euros.

            Pronostic : dans quelques semaines, la Grèce va se déclarer en défaut de paiement.

            Ensuite, d’autres Etats la suivront.

            D’après le Fonds Monétaire International, en 2014, quelle sera la dette publique par rapport au PIB  ?

            La dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB.

            La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB.

            La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB.

            La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB.

            La dette publique des Etats-Unis sera de 112 % du PIB.

            La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB.

            La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB.

            La dette publique de l’Islande sera de 134,1 % du PIB.

            La dette publique du Japon sera de 239,2 % du PIB.

            C’est à la page 30 :

            http://www.imf.org/external/pubs/ft/spn/2009/spn0921.pdf


            • rastapopulo rastapopulo 23 février 2010 19:00

              belle esprit de synthèse à tous !

              pour ajouter ma pierre à l’édifice,

              En Belgique, le « tour de force » de réduire la dette publique en pleine politique de délocalisation européenne est dû à la vente de bâtiments publiques maintenant louer aux prix fort à l’état (! !!), à la privatisation des telecom et de l’énergie, à l’utlisation des fond de pensions (! !!), et, à l’installation des fonctionnaire européens à Bruxelles qui même non taxés (! !) pousse les ventes (et le prix des loyers !!!!!!).

              Donc la réduction de la dette belge, parfois citée en exemple, est un leurre et n’est en rien dû à une saine activité économique.

              Enfin, cette semaine, une entreprise offre officiellement des polonais ouvriers dans le bâtiment pour 14€/h. Et le journaliste de préciser que même si les entrepreneurs belges se disent choqués, il y aura de toute façon sous-traitance des travaux à un inconnu qui lui aura recourt à eux.

              Il me reste une interrogation,

              Existe t’il de la littérature sur le remboursement anticipé d’une dette publique (prêt avec intérêts) grâce à des avances du trésor (prêt sans intérêt), activité neutre du point de vue de la masse monétaire ?



                • Marc Bruxman 23 février 2010 19:12

                  L’effondrement industriel des pays européens n’est en rien lié au mondialisme. L’industrie a été victime de son succès et s’est mise en situation de surproduction dès la fin des années 60 / début des années 70. Cela a concordé avec le « choc pétrolier » mais ces deux phénoménes sont indépendents. Disons que le pic pétrolier aura servi de catalyseur au déclenchement de la crise.

                  Une fois en surproduction, les entreprises perdent leur capacité à fixer les prix. L’important n’est plus de fabriquer (on produit trop) mais de réussir à écouler. Les vendeurs deviennent les stars au détriment des ingénieurs de production. Pour les ingénieurs, seule l’innovation continue est la voie du salut de l’entreprise (en dehors de la vente). A cette époque les marchés sont peu ouverts, ils ne s’ouvriront vraiment que dans les années 80.

                  Dès lors, il est clair que le profit que peut dégager une activité purement industrielle (sans R&D) est proche de zéro. Phénoméne que l’on connait déja avec l’agriculture. Le plus simple est donc de laisser partir ces activités, et de libérer de la main d’oeuvre pour les activités de service qui vont se développer fortement. D’autant que l’industrie est très intensive en capital alors que la R&D et la vente le sont moins. Dès lors, il devient intelligent de séparer les deux activités. D’un coté une structure de R&D, Marketing et Vente, de l’autre une structure de production. Les pays émergents investissent dans la production, prennent tous les risques et peu de proftis, les pays développés investissent en R&D prennent moins de risque et tous les profits.

                  Cette crise se propagent à tous les pays. Longtemps le « made in Taiwan » était de rigeur. Vous ne le voyez plus. Taiwan fait produire en Chine. De même pour les Japonais et Coréens. De plus en plus, ils délocalisent en Chine.

                  Et en Chine ? Il commence à être trop cher de produire aux environs de Shanghai mais la région a pu se développer. Dès qu’un certain stade de développement est atteint les activités industrielles les plus basiques cessent d’avoir du sens (économique).

                  Lorsque il n’y aura plus d’échappatoire (de pays pour financer son industrie), on se retrouvera face à une pénurie de capital pour financer l’industrie. Il y aura alors un très fort mouvement de concentration et les usines les plus riches vont fagociter les autres. Elles pourront se payer des chaines robotisées high tech ce que les autres ne pourront. Le nombre d’emploi dans l’industrie va alors s’effondrer. A ce jeu, le dernier pays a avoir de l’emploi industriel perd. Et il vaut mieux donc pour la Chine qu’elle parvienne à industrialiser l’affrique. Sinon elle connaitra une explosion du chomage sans précédent.

                  Au final, rien ne sert d’accuser l’europe ou le mondialisme, la disparition de l’industrie est le sens de l’histoire. Elle suit le chemin de l’agriculture. Il faut juste se demander pourquoi nous avons des difficultés à créer un véritable complexe d’innovation comme les USA l’ont fait. Et pourtant la bas plus aucune entreprise innovante ne « produit ». Tout est dans la technologie, la fabrication est sous-traitée.


                  • plancherDesVaches 23 février 2010 20:23

                    C’est bien ce que je pensais...

                    Votre mère a dû éteindre le début d’incendie de votre berceau à coups de pelle.


                  • plancherDesVaches 23 février 2010 20:29

                    Le commentaire de ce bruxman est certifié 100% pur jus de rentier.
                    Encore un qui n’a jamais bossé de sa vie, ou éventuellement, s’est juste fait violence.

                    Prenez-en de la graine, une faignasse pareille doit faire partie du futur tableau de chasse.


                  • Le péripate Le péripate 23 février 2010 20:53

                    Vraiment au ras des pâquerettes ce post.

                    J’aimerais bien voir tes mains si elles racontent la même histoire que ta bouche.


                  • plancherDesVaches 23 février 2010 21:36

                    Tout comme au tarot on fait la chasse au petit, je viens de trouver le deuxième rentier. Lol

                    Un patron de boite qui a essayé de me téléphoner à 7 heures du soir et m’a trouvé au bout du fil m’a spontanément dit : « vous avez fait les chantiers, vous. »

                    Certes, quand on aime son boulot et que l’on construit quelque chose de grand réalisé par plusieurs centaines de personnes, ce que vous ne connaissez pas, messieurs, on ne compte pas. On aime.

                    Cela vous tuera et c’est une bonne chose.


                  • Ecométa Ecométa 24 février 2010 11:07

                    @Marc Bruxman

                    Très beau modèle économique : après on exploite qui ?

                    Nous sommes dans la troisième guerre mondiale : celle économique ! A quand l’armistice et un véritable traité de paix ?


                  • Marc Bruxman 24 février 2010 19:17

                    @PlancherDesVaches

                    Parce que vous croyez que ceux qui bossent dans les services n’aiment pas leur métier ? ? ? Je travaille dans l’ingénierie et l’innovation, ce qui fait travailler aussi du monde. C’est passionnant !

                    Mais je sais très bien que l’on ne gagnes plus d’argent sur la partie production. On crée des concepts que l’on exporte, ces concepts font avancer le monde, mais après la production c’est « made in china ». En fait une fois que l’innovation est réalisée, elle est « vendue » est cesse d’être intéressante pour nous. Certains vont l’acheter pour avoir un petit avantage concurrentiel en matière de vente de produit manufacturés. Cette avantage ne durera pas et ils reviendront.

                    Mais tout cela nécéssite du travail. Et c’est bien parce que la valeur ajoutée par salarié monte que notre niveau de vie peut s’améliorer. 


                  • rastapopulo rastapopulo 23 février 2010 20:16


                    Le sens de l’histoire il a bon dos !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

                    Parce que si c’est l’histoire du crack de 29 (tout bénef pour les « grands » financiers), du soutien inconditionnelle aux fascismes (que ce soit Franco, Mussolini ou Hitler) grâce au soutien préalable de Wall Street aux bolchéviques, j’en tire des conclusions opposées aux vôtres.

                    Aucun peuple ne délaisse son indépendance et sa souveraineté par hasard !

                    Cela ne peut être obtenu que par travestissement de l’histoire et manipulation mental qui n’ont qu’un temps.


                    • Bélial Bélial 23 février 2010 21:28

                      Il n’ y a pas de raison pour qu’on laisse les banques émettre la monnaie moyennant un intérêt.



                      • fifilafiloche fifilafiloche 23 février 2010 22:58

                        Vous oubliez de un point important dans votre article : l histoire de la mondialisation. Ce sont les Européens qui l’ont initiée, et ce il y a 500 ans, avec le commerce triangulaire colonial. Les banques déjà créaient des lettres de change pour permettre cette expansion commerciale.


                        Nous continuons d’ailleurs à vivre de la rente de cette époque. Les taxes sur les bénéfices des sociétés européennes délocalisant à l’étranger permettent de financer en partie notre système social. Nous avons toujours, nous occidentaux, un quasi monopole sur les institutions financières internationales. Nous avons imposé nos lois aux pays en développement, nos styles de vie, nos philosophies productivistes. Nous continuons à leur donner des leçons de bonne conduite.

                        Que ces pays nous battent sur notre propre terrain, ce n est qu’un juste retour des choses.

                        • rastapopulo rastapopulo 24 février 2010 02:24

                          Vraiment tarabiscoté !

                          Vous pensez encore que les peuples ont eu le choix ? genre 68 ? Ahahaha

                          Par contre c’est commode, ça évite de se fatiguer à connaître les vrais décideurs et à étudier l’Histoire des 2 derniers siècle en profondeur. Comme je vous comprend.

                          http://mccomber.blogspot.com/2007/07/introduction.html

                          Mais alors du coup, seul hic, votre idée de justice et de réussite ne valent rien, je vous signale.

                          Pierre Hillard est une antidote :

                          http://www.egaliteetreconciliation.fr/Histoire-du-Nouvel-ordre-mondial-2661.html
                           


                        • BA 23 février 2010 23:14

                          L’économiste Kenneth Rogoff (Harvard) s’attend à une vague de défauts sur les dettes d’Etat.

                          http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=aAd.sSfnhpTA&pos=6

                          (Information signalée par le site Contreinfo.info)


                          • sisyphe sisyphe 24 février 2010 06:29

                            Excellent article.

                            A cette question de l’auteur :

                            Et voila que pour tenter de pallier à la crise financière les États ont plongé dans les profondeurs des déficits publics et ont amplifié les dettes publiques. 

                            Où sont les bénéficiaires des remboursements que paient les États lorsqu’ils contractent des dettes publiques ?

                            ... quelques éléments de réponse...

                            Un article du Monde :


                            Maquillage de comptes ou habillage légal de bilan ? Sous le feu des critiques pour leur responsabilité dans la crise financière, les banques de Wall Street, Goldman Sachs en particulier, sont au coeur d’un nouveau scandale. Cette fois, il ne s’agit plus de « subprimes », ces crédits hypothécaires explosifs vendus à des ménages modestes, mais de produits financiers sophistiqués proposés à des Etats endettés pour enjoliver leurs comptes.

                            Encore une fois, la Grèce est au coeur de cette affaire. Mais le pays est, semble-t-il, loin d’être le seul à avoir eu recours à des astuces financières conseillées par des banques de New York et de Londres. Le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie le Portugal ont, eux aussi, « optimisé » leurs comptes avec l’aide de Goldman Sachs, JP Morgan, Barclays ou encore « feu Lehman Brothers ».

                            Dans le cas grec, la très controversée Goldman Sachs aurait, selon la presse allemande et américaine, offert ses services à Athènes pour réduire, en 2001, ses déficits en utilisant des « swaps de devises ». Un outil qui permet de se protéger des effets de changes en transformant en euros la dette initialement émise en dollars et en yens.

                            « Légal ! », affirment les autorités grecques. Sauf que le taux de change utilisé ici aurait été exagérément favorable. Bilan de l’opération : 1 milliard d’euros de dette gommée pour le pays et 300 millions de commissions empochés par la banque.

                            "Ce serait une honte s’il s’avérait que les banques, qui nous ont déjà amenés au bord du précipice, ont également participé à la falsification des statistiques budgétaires de la Grèce", a réagi la chancelière allemande, Angela Merkel, mercredi 17 février.

                            La Grèce a-t-elle triché ? Peut-être, mais dans les faits, le savoir-faire des banques américaines a profité à de nombreux pays. « Il s’agit d’opérations naturelles, qui participent de la bonne gestion de la dette », assure un émetteur de dette souveraine en Europe. Les mécaniques sont variées. « Elles n’ont de limites que la créativité des financiers », indique un ancien haut responsable de banque.

                            L’Italie a fait partie des pays les plus friands de cette ingénierie financière. Le pays a notamment multiplié les opérations de titrisation de sa dette. Autrement dit, l’Etat a revendu au marché ses créances sous forme de titres financiers pour se débarrasser de sa dette. La Belgique, de son côté, a titrisé des arriérés fiscaux, se souvient un opérateur sur le marché de la dette : « C’était en 2006. » Le pays a ainsi évité d’emprunter de l’argent, faute d’avoir perçu à temps les sommes dues par les contribuables.

                            Certains Etats ont vendu de la dette indexée « sur un peu n’importe quoi », indique un opérateur de marché. Exemple : ces emprunts grecs émis en 2000, dont le remboursement des intérêts était adossé aux profits attendus de la loterie nationale !

                            « Quand on est »limite’’, on a forcément la tentation d’utiliser ces astuces-là pour essayer de réduire sa dette, commente René Defossez, stratège sur le marché des taux chez Natixis . Ce n’est pas très orthodoxe, mais ce n’est pas forcément contestable."

                            La France n’a pas été pas absente du jeu. Le pays assure n’avoir jamais eu recours aux services de Goldman Sachs. « Nous ne faisons sans doute pas d’opérations assez »funky’’sur la dette française", indique-t-on au Trésor.

                            Mais jusqu’en 2002, le pays a utilisé des outils financiers complexes de couverture (des « swaps de taux ») pour modifier les échéances de remboursements de sa créance. A première vue, grâce à ces artifices, tout le monde est gagnant. "Pour les Etats, ces opérations permettent de reporter la dette à plus tard. Et pour les banques, ce sont des promesses de marges juteuses", indique Emmanuel Fruchard, consultant en risques financiers. Les établissements empocheraient en moyenne 1 % voire plus des montants de dettes émis.

                            Sur ce « marché », les banques anglo-saxonnes ont été particulièrement actives et recherchées. Du fait de leur savoir-faire, mais aussi « en faisant miroiter un accès direct à des investisseurs étrangers comme des fonds de pensions », indique l’économiste Philippe Brossard, de l’agence Macrorama. Pour lui, « fignoler » de la sorte la structure des déficits publics n’est pas sans risque. Si l’Etat semble gagnant à court terme, il peut être contraint par la banque à rembourser des intérêts beaucoup plus lourds à long terme. Le New York Times En utilisant des outils sophistiqués, les Etats se rendent dépendants des banques, ajoute M. Brossard. Certains avaient traité avec Lehman Brothers et se sont inquiétés lorsque l’établissement a fait faillite." raconte ainsi que le ministre grec des finances avait dénoncé, en 2005, l’opération de Goldman Sachs, se plaignant du fait que l’Etat devait rembourser de grosses sommes à la banque américaine jusqu’en... 2019. "

                            Conscient du danger, Eurostat, l’institut européen de statistiques, censé valider ces opérations, a mis en 2008 le holà à certaines pratiques, en déconseillant, notamment le recours à la titrisation.

                            Est-ce assez ? Pour Michel Sapin, ancien ministre français des finances et secrétaire national du Parti socialiste à l’économie, "une régulation plus contraignante est absolument nécessaire sur le marché. D’autant plus qu’il s’agit ici de la signature d’un Etat".

                            Claire Gatinois et Marie de Vergès

                            Vive le système capitaliste mondialiste libéralisé !!

                            On vit une époque formidable !
                             smiley smiley


                            • Ecométa Ecométa 24 février 2010 10:54

                              Le problème de l’Europe c’est de n’être qu’une organisation commerciale : seulement un vaste marché ! Les différents traités, à forte connotation « économico mondialiste », qui ont fondé cette Europe commercial, et malgré les déclarations préliminaires, rappelant les droits de l’homme et du citoyen, ou de belles intentions démocratiques et républicaines, sont par la suite largement bafouées par des dispositions purement économique allant au stricte contraire de ces intentions d’Humanité !

                              Je rappelle que le « libéralisme économique » est une théorie du XIX è siècle selon laquelle un système économique doit être considéré comme un système de nature essentiellement « physique » (science dure) fonctionnant en vertu de ses propres lois « naturelles » (mathématique en fait) et, qui doivent être fondamentalement indépendantes de l’intervention de facteurs extérieurs, d’ordre social, institutionnel, politique, idéologique ; autrement dit : en dehors de toutes considérations simplement républicaines voire des principes mêmes de démocratie et d’humanité !

                              Comment, d’un coté, peut-on prôner des principes mêmes de démocratie et d’humanité, ou encore ceux de la République qui les rejoignent, puis, de l’autres, ceux du libéralisme économique quand ils sont aussi antinomiques ; comment sinon par un manque total d’intégrité intellectuelle ?

                              Assez étrangement, pourquoi, dans les différents traités de l’Union Européenne, y a-t-il des textes concernant la lutte contre l’inflation, très contraignant d’ailleurs, et rien, mais absolument rien, concernant une éventuelle lutte contre la spéculation ?   

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