A l’attention de Monsieur le Préfet des Alpes Maritimes,
Monsieur Christian Estrosi, Président du CHU (Centre Hospitalier
Universitaire)
Aujourd’hui 9 décembre, à Nice,
dans l’immeuble du 1 rue Clémenceau où s’étaient abrités 120 demandeurs
d’asile (dont une quarantaine d’enfants et bébés), non hébergés par la
préfecture au mépris des injonctions du Tribunal Administratif,
l’expulsion par de nombreuses forces de police est en cours, depuis 6h
du matin.
C’est l’horreur. Merci de signer cette pétition pour
faire pression sur le Préfet des AM afin qu’il reloge ces personnes
comme il est dans l’obligation légale de le faire.
Depuis quelques mois, les demandeur-se-s d’asile rencontrent à Nice un véritable martyre.
Les familles qui bénéficient d’une prise en charge
hôtelière ont eu à connaître des changements d’hôtels brutaux, les
contraignant à s’éloigner des établissements scolaires fréquentés par
leurs enfants. Certaines chambres d’hôtel ne permettent pas de cuisiner
et sont à ce point petites ou encombrées que les enfants ne peuvent y
travailler.
D’autres familles en demande d’asile sont « punies » par
les autorités pour avoir refusé d’intégrer un CADA (Centre d’Accueil
pour Demandeurs d’Asile) loin de Nice et ont perdu, tout à la fois, leur
hébergement hôtelier et leur allocation de survie. Elles errent dans la
rue d’un hébergement amical à un autre, au jour le jour. Il faut savoir
que Nice compte 1200 demandeurs d’asile, que 400 d’entre eux sont
accueillis dans deux CADA (Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile),
que des centaines de personnes sont prises en charge à l’hôtel, que les
primo-arrivants ne sont pas hébergés non plus que les isolés.
L’hiver dernier un collectif de citoyens s’est porté au
secours de plusieurs dizaines de célibataires qui avaient trouvé refuge
dans un parking. Hébergés deux mois durant dans un théâtre désaffecté
transformé en dortoir, ces jeunes hommes venus d’Afghanistan,
d’Erythrée, d’Irak, d’Iran, du Nigeria et du Soudan, ont finalement été
pris en charge par la Préfecture : 300.000 € avaient débloqués à la
hâte, à l’approche conjointe du sommet de la Françafrique et des
élections régionales, pour les entasser dans des chambres d’hôtel...4
mois et demi après, les 89 isolés étaient brutalement jetés à la rue le
27 juillet.
Et puis, il y a la situation la situation des familles
sous EURODAC. Les « EURODAC », pour parler vite, ce sont les personnes
réfugiées qui ne peuvent effectuer en France leur demande d’asile en
raison du fait qu’elles ont déposé dans un autre pays de l’Union
Européenne leurs empreintes digitales. A Nice, actuellement, sont
surtout concerné-e-s les ressortissant-e-s de Tchétchénie, de Georgie,
d’Ingouchie et du Daghestan.
Concrètement, ces familles sont hébergées à l’hôtel
jusqu’à leur « réadmission », le plus souvent en Pologne. A compter du
moment où ce pays a donné son accord pour accueillir sur son sol les
familles en question, la France dispose de 6 mois pour assurer le
transfert. Scandale : on fait passer des enfants par des centres de
rétention. Rien n’y oblige et pourtant, il a été décidé de donner une
allure d’expulsion de clandestins à ces transferts de demandeurs d’asile
en Europe. On ajoutera utilement que les transferts en Pologne posent
un autre problème : celui du danger. Disons, pour ce qui regarde la
protection de certaines valeurs, qu’il existe un risque à retourner en
Pologne (la présence en Pologne d’agents du dictateur en place à Grozny)
et un vrai danger à regagner le Caucase. Même si un doute subsistait
sur la réalité du péril encouru, il devrait bénéficier aux demandeurs
d’asile. C’est tout le sens des conventions internationales par la
France au regard des Droits de l’Homme et des Droits de l’Enfant.
C’est en réponse à ces agressions contre le droit d’asile qu’est né le Le Collectif Niçois de soutien aux Demandeurs d’Asile.
C’est en réponse à ces atteintes au droit à
l’hébergement que de nombreuses actions en justice ont abouti à la
condamnation de l’Etat à héberger les familles sous EURODAC et les
réfugiés statutaires. Rien n’y a fait. En dépit d’astreintes extrêmement
lourdes, le Préfet a choisis ou reçu l’ordre de ne pas exécuter des
décisions de justice.
C’est en réponse aux appels au secours de toutes ces
personnes en demande d’asile qu’un campement a été organisé dans
l’arrière-pays pour les célibataires jusqu’à la fin octobre. Le 6
novembre, ils ont rejoint les familles et ont décidé d’accepter
l’invitation faite par un autre collectif qui avait ouvert un immeuble
d’habitation en plein centre ville, propriété du Centre Hospitalier de
Nice et désaffecté depuis de longues années.
Le 6 novembre, avec le soutien du Collectif Niçois de
soutien aux Demandeurs d’Asile, 115 personnes, dont une quarantaine
d’enfants, se sont installés dans une quinzaine d’appartements. Un mois
après, le 6 décembre, un jugement du Tribunal d’Instance n’a accordé à
cette occupation pacifique et responsable aucun délai. En plein hiver ,
tout le monde est condamné à se retrouver à la rue sous les
applaudissements du Maire, Christian ESTROSI, du Président du Conseil
Général et député Eric CIOTTI, du Préfet et de son secrétaire général
(promu à Nice pour avoir démantelé, comme sous-préfet, la « jungle »de
Calais). Le seul espoir demeure dans une mobilisation nationale. Ce qui
se passe à Nice, laboratoire sécuritaire de la Sarkozye, se passe déjà
ou se passera prochainement dans d’autres villes.
C’est le droit d’asile qu’on assassine en mettant des femmes, des hommes et des enfants en danger dans les rues de France.
En un clic de souris, nous pouvons
être des milliers à dire notre indignation à cet Etat qui met des
familles avec enfants et bébés à la rue alors que des immeubles entiers
sont laissés à l’abandon par les nantis et les administrations. Merci
donc de signer et de faire passer au maximum de monde, partager sur
facebook et autres. VITE !!!
http://www.cyberacteurs.org/actions/presentation.php?id=209
Agir contre le Racisme, les Alternatifs, les Amis de la
Démocratie, Amnesty International Nice, Artisans du Monde Nice,
l’Association pour la Démocratie à Nice, ATTAC 06, la CIMADE, le Comité
Catholique contre la Faim et pour le Développement - Terre Solidaire, le
COVIAM, les Don Quichotte de Nice, l’Eglise Sainte-Rita, Europe
Ecologie- Les Verts, la FASE 06 (Fédération pour une Alternative Sociale
et Ecologique), Habitat&Citoyenneté, la Ligue des Droits de l’Homme
Cannes-Grasse, la Ligue des Droits de l’Homme-Nice, le Mouvement
Français pour le Planning Familial, le Mouvement contre le Racisme et
pour l’Amitié entre les Peuples, NI.C.E.A.(NIce Citoyenne Et
Altermondialiste), le Nouveau Parti Anticapitaliste, le Parti Communiste
Français 06, le Parti de Gauche, Parti Socialiste, Pastorale catholique
des Migrants, Pax Christi, Secours Catholique, la Section Syndicale SUD
duCHU de Nice, l’Union Syndicale CGT des Hospitaliers de Nice,
Vie&Partages mais aussi des militant-e-s de RESF 06, d’ATD 1/4 Monde
et des citoyen-ne-s à titre personnel.