• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La francophonie a 40 ans

La francophonie a 40 ans

Max Jean-Louis, 20 ans, de nationalité haitienne est depuis 2009, Ambassadeur de la Francophonie des Amériques. A l’occasion des 40 ans de la francophonie, il propose une nouvelle francophonie pour l’avenir.

20 mars 1970- 20 mars 2010, la francophonie institutionnelle a 40 ans. C’est, en effet, un 20 mars 1970, à Niamey, capitale du Niger, que Léopold Sédar Senghor, alors président du Sénégal depuis 10 ans, ses homologues tunisien Habib Bourguiba, et nigérien, Hamani Diori, ainsi que le prince Norodom Sihanouk du Cambodge, signaient le traité créant l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT). Et depuis...l’aventure continue et la francophonie continue à susciter un engouement fort pour plus d’un. Aujourd’hui, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a mis en place des structures solides afin que les différents peuples qui ont en commun la langue francaise ainsi que ceux qui s’intéressent à cette question à pouvoir parler entre eux dans une optique à la fois culturelle et politique. Sur le continent américain, le Centre de la Francophonie des Amériques mise sur pied depuis peu travaille dans le but rassembler les francophones des Amériques qui concerne pas moins 35 millions de gens sans compter les francophiles...Organe plus accessible et plus « concret » que l’OIF, le Centre de la Francophonie des Amériques dont l’illustre Michel Robitaille est le Directeur Général, veut créer des liens durables entre ces différentes communautés qui trop longtemps ont fait cavalier seul. Et justement en ces 40 ans de francophonie, nous avons bien compris que l’avenir de la francophonie passe surtout par l’union, par le dialogue, par la concertation. Aussi, en tant qu’ Ambassadeur de la Francophonie des Amériques, j’appelle de mes voeux que la thématique de la francophonie soit « désacralisée »...qu’elle ne soit plus l’affaire de bureaucrates...mais qu’elle devienne un engagement collectif, une source d’intérêt pour tous. En disant cela, je pense surtout aux jeunes qui se désintéressent, pour la plupart, aux grandes problématiques de notre temps, préférant se réfugier dans un individualisme sans nom...car pour nous francophone, c’est bien de notre identité qu’il s’agit ! Un effort particulier devrait être fait en ce sens dans les années à venir. Bien sur, ce sont ces grandes institutions qui devront donner l’impulsion et agir en ce sens...mais si cette condition est nécessaire, elle ne sera pas suffisante, il faudra que les « mouvements citoyens » : les associations, les regroupements etc... s’approprient eux aussi de cette problématique car aucune main ne saurait être de trop, comme le dit la devise d’Haïti, unique pays francophone du continent américain, l’union fait la force et l’avenir de la francophonie se fera par l’union : l’union des grandes institutions, l’union des associations, l’union des grandes figures, l’union de tous les citoyens francophones sensibles à cette question...qu’elle que soit sa nationalité...Je propose aux institutions que sont le CFA et l’OIF de créer plus de « ressources », de « kits d’engagement » pour donner un sens à ces actions et porter l’accent sur des points particuliers. De plus, au XXI ième siècle, il advient d’utiliser tous les moyens technologiques que nous avons à notre disposition, je ne cesserai jamais de le répéter : à quand un grand réseau social francophone digne de ce nom ? À quand un grand espace en ligne de création et d’expression artistique francophone ? La francophonie doit traverser le XXième siècle...et faire avec son temps ! C’est ce que je veux proposer en tant que jeune ambassadeur de la francophonie des Amériques !

La francophonie a 40 ans et depuis 1970, beaucoup de choses ont changé ! La mondialisation se fait inquiétante et certaines cultures sont devenues de « seconde zone »...Il advient de réfléchir pour savoir comment la francophonie doit s’orienter avec ces nouvelles donnes ! La francophonie a toujours symbolisé une exception culturelle, une certaine manière de penser, une conception poussée des questions des droits de l’homme et de liberté, d’indépendance ! Je penses volontiers à Haiti, à Toussaint Louverture, à Voltaire, à Victor Schoelcher, au général de Gaulle, a Léopold Sédar Senghor, aux québécois éclairés et j’en passe ! Dans ce tout-va de la mondialisation ou l’économie prend le dessus sur toutes les question, la francophonie de devrait-elle pas briller d’arrogance par sa volonté de se singuraliser ? De se singulariser en redonnant à la variété des cultures qui la composent tout la place qu’elle mérite...de se singulariser en briller d’un humanisme moderne...de se singulariser en devenant créateur d’optimisme et porteur d’avenir. Oui, donner à la variété des cultures qui la composent toute la place qu’elle mérite dans un monde ou depuis plusieurs années tout a tendance à aller dans un seul sens tandis qu’il y a tant de choses à faire découvrir, tant de talents francophones dans l’ombre ? Oui, briller d’un humanisme moderne en s’éloignant de l’économisme ambiant, du déni de l’humain...pour quelqu’un qui vient d’Haiti, je sais ce que c’est un pays pauvre...mais ce que je sais aussi c’est que si un pays est pauvre économiquement, il ne l’est pas humainement, il ne l’est pas culturellement. Haiti et l’Afrique francophone n’ont, certes, pas beaucoup d’argent, mais elles ont un potentiel un humain, un havre d’optimisme, de courage, de créativité qui les permettent chaque jour à faire aux difficultés auxquelles elle sont confrontées, oh non...soyons fiers de le dire : nous ne sommes pas pauvres et nous ne le serons jamais...n’est-ce pas tout cela la francophonie ? Oui, une francophonie de demain créateur d’optimisme et porteur d’avenir...en combinant le potentiel culturel, le désir d’apprendre et la foi en un lendemain meilleur. Ma francophonie...la francophonie de demain Une francophonie qui représente une alternative à ce « rêve américano-économique » qui a certes toute sa place mais qui ne saurait être le seul modèle dont la promotion est faite...nous devrons être fiers de notre langue, de notre culture et de notre vision. Une francophonie qui oppose « l’optimisme et la foi en un lendemain meilleur » au « rêve économique » anglo-saxon ! Une francophonie qui ne prend pas en compte que la valeur travail mais aussi la valeur culturelle, la valeur créative en offrant une espace de rencontres et de dialogues entre toutes ces « entités » artistiques et intellectuels, en favorisant et encourageant l’accès au savoir. Une francophonie ou toutes les cultures ont leurs places et s’expriment avec fierté. Une francophonie ou les pays les plus capables aident ceux qui ne peuvent pas. Je ne parle pas de charité...mais d’accompagnement économique, oui...mais aussi culturel, pédagogique, humaniste et de développement. Une francophonie solidaire, telle devrait être la francophonie de demain ! Nous sommes ce que nous sommes, prenons l’avenir à deux bras et comme le disait Ségolène Royal, en reprenant une expression sénégalaise : "soyons solidaires comme les grains de l’épi de maïs, forts comme le baobab, courageux comme le lion !"...et que vive la francophonie ! Qu’elle fleurisse et qu’elle soit porteur d’optimisme !

Max Jean-Louis

Ambassadeur de la francophonie des Amériques


Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (1 vote)




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès