La Grande Russie à travers l’histoire : Le centenaire de la Révolution de 1917
« Dans une société fondée sur le pouvoir de l'argent, tandis que quelques poignées de riches ne savent être que des parasites, il ne peut y avoir de "liberté", réelle et véritable ». Lénine
Dans quelques jours la Russie est en droit de fêter le centenaire de la Révolution de 1917. Cet évènement planétaire tenu en haleine le monde occidental pendant près de trois quart de siècles avant de tomber sous les coups de boutoir d’un Occident qui a tout fait pour le démolir en vain, par méconnaissance de l'âme et de la résilience des Russes. Tout a été fait une fois l'Urss démantelée pour terrasser la Russie qui a pratiquement eu une seconde naissance grâce à un leader de talent que l"histoire retiendra comme un sauveur un tsar des temps modernes continuant le lustre de Catherine II et de Pierre Le Grand
Ce que fut la Révolution d’Octobre
Une contribution de l’encyclopédie Wikipédia résume assez bien le formidable événement que fut la Révolution d'Octobre. Tant en Russie que dans le reste du monde. Nous lisons : « En « février », des manifestations et des grèves dans la capitale Pétrograd, renversent la monarchie tsariste. Alors que la guerre avec l'Allemagne continue, au printemps et à l'été, il y a concurrence pour le pouvoir entre le gouvernement provisoire (surtout composé de bourgeois) et le soviet de Pétrograd (composé d'ouvriers et de soldats) dans lequel le parti bolchevique renforce progressivement son influence. En « octobre », par un coup d'état contre le gouvernement provisoire les Bolcheviques s'emparent du pouvoir. Rapidement ils prennent des mesures destinées à établir un nouvel ordre politique et économique en Russie. De cette révolution naîtra en 1922 l'URSS Jusqu'en 1917, la Russie est gouvernée par le tsar Nicolas II de Russie. À la suite de la révolution de 1905 Nicolas II a été obligé de créer une Douma, parlement qui est censé représenter le peuple russe. Depuis août 1914, la Russie est engagée dans la Première Guerre Mondiale aux côtés des Anglais et des Français . Elle se bat contre l'Allemagne et l'Autriche -Hongrie. La Russie a du mal à résister aux Allemands. Au commencement de l'hiver 1916-1917 la situation militaire devient dramatique. Les pertes russes (morts et prisonniers) sont considérables (..) La situation matérielle des paysans, déjà difficile avant la guerre, s'aggrave. L'approvisionnement des villes est compromis. Dans les usines, en particulier celles de la capitale Pétrograd les ouvriers et ouvrières sont mobilisés militairement pour produire le plus possible »(1).
« Le 8 mars 1917, la grève et des manifestations ouvrières ont lieu à Pétrograd capitale de la Russie mais aussi grande ville industrielle. Le 12 mars une partie de la garnison de Pétrograd se range du côté des manifestants. Le gouvernement impérial, n'ayant plus de soutien possible, est éliminé et un comité provisoire formé par des députés de la Douma le remplace. Mais le même jour les ouvriers manifestants, les soldats révoltés rejoints par les militants des divers partis socialistes russes, forment le soviet des ouvriers et soldats de Pétrograd. Le 15 mars, le Tsar abdique (…) Le même jour un gouvernement provisoire est mis en place, il est composé de ministres pris parmi les députés des partis bourgeois. Le gouvernement provisoire décide immédiatement d'accorder les libertés politiques de base (réunion, presse...) et de convoquer une assemblée constituante chargée de mettre en place une organisation nouvelle pour la Russie. Progressivement les soldats organisés en soviet se mettent à discuter les ordres de leurs officiers dont une partie est d'origine noble. L'offensive organisée au début juillet débouche sur un échec sanglant. Les soldats commencent à déserter (plus de 200 000 de juillet à novembre). » (1)
« Dans les campagnes la situation change plusieurs fois entre mars et novembre 1917. La Révolution s'étend dans tout le pays et les notables (personnes jusqu'alors importantes dans leur localité), qui dirigeaient au nom du tsar, sont destitués ou bien partent d'eux-mêmes. Dans les villes et les villages, à l'annonce de la révolution dans la capitale, des soviets se forment. Ce sont des assemblées d'ouvriers , de paysans et de soldats élus qui s'organisent pour gérer les entreprises, remplacer l'administration disparue. Rapidement, les soviets s'occupent aussi de la politique, ce qui force la Douma à prendre en compte leurs opinions. (…) Les bolcheviks, rejettent l'alliance avec la bourgeoisie. Ils veulent la suppression de la propriété privée de la terre et des entreprises industrielles, bancaires et commerciales. Ils sont également favorables à l'arrêt de la guerre. En avril 1917,Lénine chef des bolcheviks, rentre de Suisse. Les bolcheviks entreprennent de gagner la majorité des ouvriers, en particulier ceux du soviet de Pétrograd. (…) Progressivement les ouvriers en viennent à penser qu'ils doivent prendre en main la direction des entreprises. Ils rejoignent ainsi les bolcheviks. Le parti, jusque-là composé surtout d'intellectuels, recrute. Il a 200 000 adhérents en juillet 1917. Certains bolcheviks s'arment et s'entraînent clandestinement, ils forment la« garde rouge » ».(1)
« En octobre, Lénine et Trotsky considèrent que le moment est venu d'en finir avec la situation de double pouvoir (le gouvernement officiel à la Douma, le gouvernement réel aux soviets). Mais Lénine et Trotsky l'emportent et après avoir résisté, le Comité approuve et prépare l’insurrection (…) L'insurrection éclate dans la nuit du 6 au 7 novembre (24 et 25 octobre dans le calendrier russe de l'époque). Un Comité militaire révolutionnaire, dirigé par Trotsky et composé d’ouvriers armés, de soldats et de marins, est créé et organise la prise d’assaut des points stratégiques de la ville, comme le Palais d'Hiver, siège du gouvernement provisoire, le central téléphonique, les gares, les très nombreux ponts. Le lendemain, 7 novembre, Trotsky annonce officiellement la dissolution du gouvernement provisoire lors de l'ouverture du Congrès panrusse des soviets des députés ouvriers et paysans (649 délégués y furent élus, dont 390 bolcheviks) » (1)
« Dans les quelques heures qui suivirent, une poignée de décrets allait jeter les bases de la révolution : Tout d'abord, Lénine annonce l'abolition de la diplomatie secrète et la proposition, à tous les pays en guerre, d'entamer des pourparlers « en vue d'une paix équitable et démocratique, immédiate, sans annexions et sans indemnités ». Seule l'Allemagne accepte. D'autres mesures suivront, comme la nationalisation des banques , le contrôle ouvrier sur la production, la création d'une milice ouvrière, la souveraineté et l'égalité de tous les peuples de Russie, leur droit à disposer d’eux-mêmes, la suppression de tout privilège à caractère national ou religieux, la séparation de l'Eglise orthodoxe et de l'Etat, le passage du calendrie julien au calendrier grégorien , etc. » (1)
Pendant longtemps l’armée et bolchéviques furent traités de sanguinaires. Jérôme Metellus nous explique les larmes de crocodile à géométrie variable en comparant les deux révolutions françaises et russes : « Au fil du temps, la littérature hostile à la révolution russe – et plus précisément à la révolution d’Octobre – a pris des proportions impressionnantes, en termes quantitatifs. Cependant, la valeur scientifique de ces innombrables livres et articles est proche de zéro. (…) On peut ranger dans deux catégories les arguments contre la révolution russe. La première regroupe toutes les « révélations » et anecdotes visant à peindre les dirigeants du parti bolchevik sous les traits d’hommes sans foi ni loi, cyniques et mus par des pulsions sanguinaires. Bien des larmes sont versées sur le sort de « Nicolas le Sanglant » et de ses proches, De même, lors du bicentenaire de la Révolution française, en 1989, des historiens ont pleuré sur le sort que les Jacobins ont réservé à Louis XVI et Marie-Antoinette ». (2)
La mutation réussie de l'URSS en Russie
Quel héritage a-t-elle laissé après 72 ans d’existence auprès de ces 147 millions de citoyens ? Où en est la Russie ? Cet immense pays qui s’étend de l’Europe à l’Asie sur 9000 kilomètres avec 11 fuseaux horaires, attire, agace, mais ne laisse guère indifférent. Il y a 100 ans, l’empire des Romanov tombait ; Qu'après le chaos des années Eltsine (1991-1999) l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine (1999) a été bien perçue par une population laminée déçue par l’expérience capitaliste d’Elstine. Naturellement en Occident tout a été mis en œuvre pour casser la Russie Après une période de recul, la Russie entend retrouver sa place sur la scène internationale. La guerre en Ukraine, l’élargissement de l’Union européenne et de l’Otan ont détérioré les relations avec l’Europe. Au point que le pouvoir souhaite accélérer son basculement vers l’Asie.
Peter Bachmaier nous explique le sacerdoce de Vladimir Poutine concernant les grands évènements du monde et la place que compte prendre la Russie. Il écrit : « Le 1er décembre 2016, Poutine a déclaré lors de l’Assemblée fédérale au Kremlin : « Nous savons bien quelles conséquences entrainent les ‹grands bouleversements›. » Et de continuer : « Nous avons besoin des enseignements de l’histoire avant tout pour aller vers la réconciliation … Nous croyons en l’instinct de survie, en la solidarité et en l’unité. » En conclusion, il a affirmé : « Nous sommes un peuple unique, un peuple, et nous n’avons qu’une seule Russie. » (3)
La dette de l’Occident envers l’Union soviétique
La critique si facile est une caractéristique de l’Empire qui lâche sa meute journalistique et pourtant pour l’Histoire, l’Union soviétique a sauvé l’Occident d’une débâcle en donnant un coup d’arrêt aux armées nazies. Ce fut l’armée du généralissime Joukov qui entra la première dans Berlin. De plus, l’épopée de Stalingrad en fut un exemple : « Le 2 février 1943 lit-on dans une contribution de Laurent Brayard, les combats cessaient dans les ruines de Stalingrad, le maréchal Von Paulus fraîchement nommé, capitulait avec les restes de sa 6ème armée. Ce coup de tonnerre qui a retenti il y a 70 ans [2 février 1943] a été considéré comme le tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale, le coup d’arrêt aux forces de l’Axe qui perdirent définitivement l’initiative. Cette victoire fut l’oeuvre du peuple soviétique tout entier, rendons hommage en ce jour à ceux qui sont tombés pour que le monde vive libre. 841.000 soldats allemands et également roumains, hongrois, italiens et croates, dont 91.000 prisonniers lors de la capitulation allemande, ce sont les pertes des forces de l’Axe".(4)
"Du côté soviétique il y eut 1 129 619 pertes, dont environ 478.000 tués, 650.000 blessés et prisonniers et plus de 40.000 victimes civiles. Tel fut le bilan final de la fournaise de cette bataille titanesque qui se livra sur les bords de la Volga entre le 17 juillet 1942 et le 2 février 1943. Le 30 janvier, Hitler confère à Von Paulus le titre de maréchal pour l’encourager à ne pas se rendre. Les héros de l’Union soviétique n’étaient pas tombés pour rien et le monde libre se souviendra éternellement d’eux. (...)Mais sur 5,7 millions de prisonniers soviétiques en Allemagne, 3,3 millions ne sont jamais revenus. L’idéologie nazie considérait les Soviétiques comme « des sous-hommes », et l’URSS n’ayant pas signé la Convention de Genève, le sort des prisonniers soviétiques fut terrifiant. » (4)
L’après URSS et la tentative de vassalisation vaine de la Russie
On ne mesure pas honnêtement l'apport de la Russie au patrimoine scientifique et historique de l'humanité La Russie de Gorki, Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï, la Russie de Chostakovitch de Tchaikovsky. Nous eûmes droit à la conquête de l’espace, avec le premier engin spatial construit par l’homme . Le premier astronaute Youri Gagarine La première femme de l’espace Valentina Terechkova. La première station spatiale Mir qui a servi aussi aux occidentaux et le seul vaisseau spatial Spoutnik encore en activité pour ravitailler les cosmonautes de na nouvelle station internationale autant de réalisations de l’âme russe quel que soit le régime. Souvenons-nous de la guerre froide après la seconde guerre mondiale où l’Union soviétique a perdu plus de vingt millions d’âmes autant que tous les autres pays réunis belligérants et alliés. On se rappelle le slogan américain de Reagan qualifiant l’Urss de « l’empire du mal » . Il aura eu raison de l’URSS aidé notamment par le syndicat Solidarnosc aux ordres l’ouvrier métallurgiste qui se verra décerner le prix Nobel le pape Jean Paul II appelant à la sédition poloniase avec son fameux “ N'ayez pas peur !”
Une fois l’URSS démantelée méthodiquement, Les pays occidentaux pensaient à tort que la patrie de Dostoïevski, de Pouchkine de Tolstoï allait s’effondrer. L’empire pensait avoir réussi cela en intronisant - après la reddition de Gorbachev qui a permit le démantèlement avec à la clé un prix Nobel- , Boris Eltsine qui a fait se vider la Russie L’Occident pensait aussi avoir raison de ce continent-22 millions de km2 (2,5 fois les Etats Unis, 40 fois la France, 100 fois le Royaume Uni à la fois culturel par la grandeur de sa littérature, son cinéma, mais aussi de son essence spirituel au nom d’un marché qui lamine les identités les spiritualités seul le Dieu argent le money-théisme devait régir le monde l’empire se crut hyperpuissant au point d’offrir l’admission à l’Otan à toutes les anciennes républiques soviétiques pour naturellement encercler la Russie de bases américaines.
Pour l’histoire l’Otan était le pendant du Pacte de Varsovie pour les pays communistes et son existence actuelle n’a plus de sens. Il n’empêche l’empire voulant être le seul à régenter le monde Tout sera fait pour diaboliser et affaiblir la Russie. Ce sera entre autre la création d’une révolution orange en Ukraine avec Porochenko un ancien oligarque . En clair tout est fait pour amoindrir la renaissance de la Grande Russie sur les décombres de l’Urss. On se souviendra longtemps que la France obéissant aux ordres de l’empire et en vassal obéissant a cru bon de ne pas inviter la Russie au 70e anniversaire du département. Pire encore il ne veut pas honorer une vente- à savoir un bateau Mistral - que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy avait faite avec la Russie qui a payé rubis sur l'ongle avant la livraison qui ne s'est jamais faite. Dans l'une de ses dernières errances le président Hollande s'interrogeait s'il devait recevoir le président Poutine qui devait inaugurer une Eglise orthodoxe à Paris. Le président Poutine lui fit une réponse toute diplomatique qui voulait dire : "Que le président Hollande prenne son temps, à ce moment Poutine avisera...
L'économie russe
Les pays occidentaux n'arrivent pas de diaboliser la Russie pour n'avoir pas voulu rentrer dans le rang notamment dans l'affaire ukrainienne où une révolutuon orange a été créé de toute pièce qui a vu le départ de Yanoukovitch rempalcé par Porochenko . Ils ont mis en place ( Européens et américains une série de sanctions sans succès ! L'économùie russe a pu se réorganiser et aller vers l'autosuffisance.Un autre angle d’attaque des médias français qui présente l’absence de l’Empire et de ses vassaux comme une « punition »,-décidément l’Empire aime punir les récalcitrants- est la situation financière russe que l’on présente comme arriérée. Nous lisons dans une contribution de Challenges.fr le contenu objectif de cette « arriération » par rapport aux donneurs de leçons : « A pouvoir d’achat comparable, les quatre premières puissances émergentes ont désormais toutes dépassé la France. Fin décembre 2012. (...) La France se retrouve alors, selon le FMI, reléguée en neuvième position avec 2.217 milliards de dollars de PIB (PPA). la Russie (6e). » (5)
Poutine s'est imposé sur la scène itnernationale
Vladimir Poutine reste l’homme le plus puissant du monde, devant Donald Trump et Angela Merkel, selon le classement 2016 du magazine Forbes. A 64 ans, le président russe remporte le classement du magazine américain pour la quatrième année consécutive.Le moins que l’on puisse dire est que Poutine dérange les dirigeants occidentaux. On se souvient comment il avait fait la leçon à Sarkozy au dernier G8 auquel il a participé. Morceaux choisis : « Dans un documentaire diffusé le journaliste Nicolas Hénin raconte les coulisses d’une rencontre en 2007 entre Nicolas Sarkozy, et Vladimir Poutine. Un face-à-face au cours duquel l’homme fort de la Russie aurait si violemment humilié son homologue français Selon le compte rendu que dresse le journaliste Nicolas Hénin d’un tête-à-tête en 2007 entre les deux dirigeants le chef de l’Etat français, commence par expliquer sur un ton assuré à Vladimir Poutine qu’avec lui, « on va parler des sujets qui fâchent ». Les centaines de morts en Tchétchénie ? « Inadmissible », lâche le locataire de l’Elysée. Anna Politkovskaïa, la journaliste russe assassinée ? « Inadmissible ». D’après les sources de Nicolas Hénin, le président russe aurait d’abord répondu par un silence. Malaise dans la pièce. L’homme fort de Moscou aurait ensuite entrepris de rappeler à Nicolas Sarkozy de ne pas trop jouer les insolents. Bon alors je vais t’expliquer. Tu vois, ton pays, il est comme ça », lui aurait-il dit, mimant un petit écart avec ses mains. « Mon pays, il est comme ça », aurait-il poursuivi, écartant cette fois largement ses bras. Alors maintenant, de deux choses l’une, ou bien tu continues sur ce ton et je t’écrase. Ou alors tu arrêtes de parler comme ça et tu verras. Tu viens juste de devenir Président de la France mais je peux faire de toi le roi d’Europe », lui aurait-il lancé, dans un discours ponctué d’insultes et de propos humiliants. Selon le journaliste, Nicolas Sarkozy serait ressorti complètement « éberlué » de cette rencontre. Comme « K.-O. debout ». (6)
"L’idée russe" consubstantielle de "l'âme russe"
Le point fort de la « philospophie poutinienne est de s'adapter aux conjoncture sans rien perdre de ses fondamentaux comme l'empathie la spolidarité et l'âme russe L ; pour cela il faut un Etat fort, qui ne laisse personne sur le bord de la route : « Cette notion d’Etat fort, juste explique Peter Bachmaier amène à savoir ce que c’est qu’être russe c'est-à-dire partageant des valeurs léguées par l’histoire et les épreuves subies par le peuple russe, valeurs auxquelles d’ajoute la nécessité d’un complément d’âme offert par l’église. L’auteur écrit : « Une notion centrale de l’« idée russe », comme elle est formulée par l’orthodoxie, est « sobornost » [communauté], comprise comme le contraire de l’individualisme occidental qui mène à la dissolution de la société. Une autre notion de base est « pravda », « vérité » en russe moderne, mais en ancien russe « justice ». Les communautés, notamment la famille et l’Etat, sont vraies et justes, et le bien commun a la priorité devant le bien individuel. L’église orthodoxe russe, connaissant aujourd’hui une renaissance, joue un grand rôle. L’Etat soutient l’Eglise, construit des églises et des couvents. L’Eglise n’est pas une église d’Etat, mais « la religion de la majorité du peuple russe » et l’unique force dont pourrait venir le renouvellement intellectuel du peuple russe. (…) »(7)
Ariane Walter va plus loin en expliquant tous les coups bas et les pièges tendus à Poutine pour le faire trébucher en vain . Elle nous décrit d’une façon magistrale la kabbale anti-poutine : « Poutine, comme Macron, a eu une institutrice dévouée qui, nous dit-on, l’a sauvé des mauvais quartiers, mais il ne l’a pas épousée ce qui détermine deux destins très différents ! L’émission explique comment cet être, au demeurant fade et soumis, finit par être remarqué pour ces deux qualités et placé au pouvoir par les oligarques qui comptaient en faire leur marionnette. Surprise. Poutine mouche un oligarque et lui demande de lui rendre son stylo ! Le présent du dictateur. On l’attendait, on l’a. La Tchétchénie avec cette accusation non prouvée du rôle de la FSB dans trois attentats à Moscou, les médias muselés et fermement, les assassinats de journalistes, les témoignages à charge. Main de fer dans un gant de velours. Ceci existe. C’est une réalité. Mais le documentaire a l’honnêteté de montrer comment Poutine a sauvé la Russie du marasme Eltsinien ».(8)
« Poutine le nouvel empire » va alors être la divine surprise. Passionnant d’apprendre comment cet homme, favorable à l’Union européenne au début de sa carrière, va être traité comme une merde par le cartel capitaliste et, sentant la menace infinie de l’Otan, entamera, le couteau sous la gorge, pour ne pas devenir un nouveau Kadhafi, une partie d’échecs qui le place très haut dans l’Histoire de notre monde. J’ai un peu l’impression que Védrine et d’Encausse sont amoureux de Poutine.. ! Poutine est entré dans l’Histoire des débuts d’un autre monde au moment où Hollande, notre clown de service, s’apprêtait à aller bombarder la Syrie. De graves accusations étaient portées contre Assad, que la suite a révélées fausses : Le fil rouge avait été franchi ! Et c’est là que Poutine, soutenu par le pape (!) a fait cette proposition : qu’Assad se débarrasse de tout son arsenal chimique ! C’est à ce moment-là que pour beaucoup d’entre nous, Poutine est sorti de son armure de dictateur infréquentable pour devenir un sauveur. Merci Poutine. En face de lui, une clique qui avait laissé faire le 11 septembre pour ne pas dire, ce qui sera révélé demain, qu’elle l’a organisé. Et ce n’était sans doute pas le premier crime auquel l’Etat profond mettait la main à la pâte. N’est-ce pas JFK ? Etudier la savante partie d’échecs qu’il a menée est un régal. Comment, boudé, humilié, menacé il a continué son chemin et fini par faire la conquête de tous les peuples. Poutine et la Crimée, Poutine et la Syrie, (...) Seul bémol à ses triomphes, la présence, en face de lui d’ennemis faibles, démasqués et haïs. Conquérir tous les peuples quand on a pour adversaires Hollande, Merkel, Cameron, et la clique Obama, c’est quand même facile. » (8)
Poutine, le tsar de la Russie éternelle
« Si l'on veut savoir qui est Poutine, écrit William Kergroach ce dont il est capable, il faut se rappeler d'où vient l'homme et quelle est l'histoire de son pays. (…) Après son service en RDA il revient à Leningrad, (…) Boris Eltsine, président du Soviet Suprême, devient le nouvel homme fort. Il liquide l'Union soviétique en quelques mois, devient président de la Fédération de Russie, le 25 décembre 1991. À la faveur de la privatisation brutale de l'économie russe, de nombreux oligarques construisent des fortunes gigantesques en mettant la main sur les richesses naturelles du pays. Le peuple russe, lui, souffre. En 1992, les prix augmentent de 2600 %. Boris Eltsine est alcoolique. Les Américains s'occupent de sa réélection en 1996, comme le rapporte le journaliste Michael Kramer dans TIME magazine, pour éviter que les communistes ne reviennent au pouvoir et mettent un coup d'arrêt à la libéralisation programmée de l'économie russe. (…) En août 1999, Poutine est nommé Vice-Président de la Fédération de Russie. Le 31 décembre 1999, Eltsine démissionne, officiellement pour raisons de santé. (…) Quand Poutine arrive au pouvoir, coopté par les oligarques pensant avoir trouvé en lui une marionnette, Poutine trouve un pays en ruines. Le libéralisme sauvage a été catastrophique pour le peuple russe ; l'armée et l'administration sont à l'agonie. Son objectif est de restaurer la grandeur de la Russie, redonner confiance à l'armée et à la population » (9)
« Il engage avec détermination les troupes russes dans la seconde guerre de Tchétchénie pour écraser la résistance, restée victorieuse en 1996. Le nouveau Tsar reprend en main l'administration, et renforce les « Siloviki », les organes de sécurité : armée, police, services de renseignements. (…) Il faut surtout mentionner la relance des exportations énergétiques, reprises aux griffes des oligarques. Aujourd'hui, la Russie est le premier exportateur de gaz au monde, le deuxième en matière de pétrole, premier fournisseur de l'Union européenne. Cela apporte de la croissance au pays, en engrangeant 1,7 % de croissance du PIB en 2017. Cette stratégie économique a enrichi les Russes et explique la popularité de son dirigeant, qui surfe aujourd'hui sur plus de 80 % d'opinion favorable. Même les sanctions économiques, destinées à abattre la Russie, permettent de développer une fabrication nationale, pour réduire les importations et développer l'autonomie du pays » (9).
« Le modèle sociétal qu'impose Poutine, poursuit l'auteur ce sont les traditions, l'attachement aux valeurs familiales et religieuses. (….) Vladimir Poutine considère l'Église orthodoxe comme un facteur de cohésion pour la Russie. Le président Poutine affiche volontiers son amitié avec le patriarche de Moscou, Cyrille 1er, et communique beaucoup sur sa foi orthodoxe. (…) La volonté des Etats-Unis d'intégrer l’Ukraine et la Géorgie à l’OTAN, ou la présence accrue de la Chine en Asie centrale, sont-elles perçues comme des agressions. Face à l'encerclement systématique auquel procède Washington (Pologne, Ukraine, Géorgie, régions turcophones, Syrie), la Russie s'efforce de reprendre le contrôle de son pré carré. La Russie a pris le contrôle de deux enclaves en Géorgie, a absorbé la Crimée, et s'est maintenue dans la république moldave du Dniestr (Transnistrie) et dans l’est de l’Ukraine. (…)” (9)
On le voit, Poutine est le digne héritier des héros de l’Union soviétique que sont le peuple et ses généraux, tels que Guiorgui Joukov l’officier général le plus décoré de l’histoire de l’Union soviétique qui réussit à terrasser l’ordre nazi avec des généraux et non des moindres comme Von Paulus à Stalingrad,. Poutine est aussi l’héritier du maréchal Koutouzov celui qui battit la grande armée de Napoléon et amena la Berezina devenue par la suite une expression signifiant la débâcle. La révolution d'octobre 1917 a été une aventure humaine qui a en définitive échoué non pas dans son essence que l'on redécouvre mais de par l'application par des hommes . Plus que jamais les valeurs d'empathie de solidarité sont d'actualité dans un monde capitaliste du règne de l'argent qui ne fait pas de place aux plus faibles
On aura tout dit en définitive de la tentation tsariste -somme toute légitime- de Poutine qui veut faire retrouver à la Russie l'aura de Pierre le Grand. Pourquoi pas ? Cependant, dans la réalité Poutine ne fait que se défendre, et défendre ses intérêts. Avec Poutine qui a une haute idée de la grande Russie de Pierre le Grand, de Catherine II celle qui avait pensionné Voltaire venu humblement se ressourcer. Bien plus tard dans la France du XXe siècle les auteurs et homme de culture d'ascendance russe ont façonné la littérature française il y aurait 27 personnalités françaises d’origine russe qui ont façonné la France. Parmi elles des prix Nobels, des immortels à l'image d'Henri Troyat, Michel Druon et tant d'autres. Cette moisson française se retrouve aussi dans pratiquement tous les pays occidentaux. Ce même Occident qui est allé jusqu’à " débaucher" des auteurs qu'il a nobélisés . Il n'est que de se souvenir de Boris Pasternak l'auteur entre autre du "Docteur Jivago" dont le manuscrit a été exfiltré de "derrière le rideau de fer" et plus tard de Soljenitsyne l'auteur de l'archipel du goulag qui lui valu aussi le prix Nobel..
Tout ceci pour dire que la Russie de Tolstöi de Dostoïevski de Gorki devrait avoir plus de respect de la part de cet Occident qui série ,récompense punit selon sa doxa.. Lu sur internet le commentaire d’un internaute les Français admirent les Américains qui les méprisent et méconnaissent les Russes qui les admirent. L’exemple nous est donné par l’écrivain André Makine qui lors de son discours à l’académie française élu au fauteuil d’Assia Djebbar et dont il a fait l’éloge comme il est de tradition, à fait un discours sans concession de la politique de l’Occident ; un procès en règle des travers du monde sous l’égide de l’Empire et de ses vassaux notamment français(10).
Il a évoqué : « le demi-million d'enfants irakiens massacrés, la monstrueuse destruction de la Libye, la catastrophe syrienne, le pilonnage barbare du Yémen. Qui aurait, aujourd'hui, l'impudence de contester le martyre de tant de peuples, musulmans ou non, sacrifiés sur l'autel du nouvel ordre mondial globalitaire ? » Sans ne rien oublier, il remonte loin dans le passé et au milieu de son discours, il est revenu sur la sanglante bataille de la Moskova, la guerre de Crimée, l'Ukraine d'aujourd'hui et Kiev, dénonçant « la guerre fratricide orchestrée, dans cette ville, par les stratèges criminels de l'Otan ». Dans le bréviaire des méfaits, on se demande pourquoi il a oublié l’incendie de Moscou par Napoléon. ». (11)
Se rapprochant graduellement de la période dénonçant les méfaits d'un Occident sûr de lui et dominateur il écrit : « Nous avons eu la plaie tchétchène : mais alimentée par l'argent turc, l'argent islamique. Alors que Bush père, lui, chapeautait la CIA : combien de crimes l'agence a-t-elle commis ? 250.000 morts pour le Nicaragua. Sans parler de l'Irak, des révolutions arabes... Le monde est extrêmement sauvage ! Et les Français installés comme nous dans un café à Saint-Germain-des-Prés disent : « Les choses doivent se passer comme ça » Andreï Makine a également regretté que « les grandes puissances » occidentales « jouent avec le feu, en livrant des armes aux intégristes, en les poussant dans la stratégie du chaos, au Moyen-Orient ». « Qui aurait, aujourd'hui, l'impudence de contester le martyre de tant de peuples, musulmans ou non, sacrifiés sur l'autel du nouvel ordre mondial globalitaire ? » (12)
A sa façon, Andreï Makine fait l'éloge du secret de la vie à savoir la sobriété en tout : « Dans son roman, deux de ses personnages iront s'isoler sur une île hostile, battue par les vents, de l'archipel des Chantars. Au jeune garçon qui l'interroge sur ce choix étrange, Pavel répond : « nous y vivions ». Aujourd'hui, Andreï Makine comprend de plus en plus le choix de Pavel. « On peut vivre autrement. On peut choisir un mode de vie qui exclut la pollution, la surconsommation, la surexploitation ». « L'homme ne devrait pas oublier qu'il n'est qu'un pauvre locataire de la Terre », insiste le romancier qui égratigne une nouvelle fois le mode de vie américain (« avoir chacun quatre bagnoles », résume-t-il avec provocation). « Les Américains ne comprennent pas qu'on est sur le même radeau. On détruit la planète. Il faut arrêter cette escalade », dit-il avant de s'interroger : « Est-ce que les gens sont capables de l'entendre ? ». » (12)
L'Occident devrait être reconnaissant à la politique russe d'être constamment du bon côté de l'histoire en 'attisant pas les haines. S 'agissant de Poutine , il aurait mérité le Prix Nobel s'il n'y avait comme on le sait manipulation, pour avoir éviter le chaos en Syrie et dernièrement au Venezuela où la Russie et la Chine ont freiné les velléités de Trump d'en découdre pour remplacer Maduro par un vassal. Pour l’analyste Mathieu Slama On peut reprocher beaucoup de choses à Vladimir Poutine, mais il y a une chose qu’il est difficile de lui contester, c’est son intelligence et son imprégnation qu’il a de la culture et de l’âme russes En nous dit Hubert Védrine , dans le dernier numéro de Magazine Society consacré à Poutine, il se distingue très nettement de ses homologues européens : « c’est un gars [sic] très méditatif, qui a énormément lu. Vous ne pouvez pas dire ça d’un dirigeant européen aujourd’hui. Il y a une densité chez Poutine qui n’existe plus chez les hommes politiques » Poutine a quitté l'histoire il est entré dans la légende.
1.https://fr.vikidia.org/wiki/R%C3%A9volution_russe_de_1917
2.Jérôme Métellus https://www.marxiste.org/theorie/histoire-materialisme-historique/2105-il-y-a-100-ans-la-revolution-russe*
3.Peter Bachmaier http://arretsurinfo.ch/la-russie-et-la-grande-revolution-1917-2017/
4.http://chiron.over-blog.org/article-il-y-a-70-ans-von-paulus-capitulait-a-st-114972559.html
5.Chems Eddine Chitour https://www.legrandsoir.info/resurrection-de-la-russie-millenaire-de-catherine-ii-a-dostoievski-a-poutine-et-a-sotchi.html
6. http://www.bfmtv.com/international/comment-sarkozy-s-est-fait-humilier...
7.Peter Bachmaier 16 octobre 2017 http://www.zeit-fragen.ch/fr/editions/2017/no-25-16-octobre-2017/la-russie-et-la-grande-revolution-1917-2017.html
8. Ariane Walter https://www.legrandsoir.info/poutine-un-ovni-sur-france-2.html
9.William Kergroach https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/poutine-le-tsar-de-la-russie-194440
10. Chems Eddine Chitour https://www.mondialisation.ca/discours-a-lacademie-andrei-makine-fait-leloge-dassia-djebar-et-chante-lame-russe/5564993
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
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