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La guerre, une fatalité et une finalité dans un ordre déterministe. La Loi du devenir des peuples

  Dans son essai « Le Hasard et la nécessité », Jacques Monod exprime ses vues sur la nature et le destin de l’humanité dans l’univers, concluant ainsi son exposé : « On doit alors retrouver la source de vérité et l’inspiration morale d’un humanisme socialiste réellement scientifique sinon aux sources de la science elle-même, dans l’éthique qui fonde la connaissance en faisant d’elle, par libre choix, la valeur suprême, mesure et garant de toutes les autres valeurs ? Ethique qui fonde la responsabilité morale sur la liberté même de ce choix axiomatique. Acceptée comme base des institutions sociales et politiques, donc comme mesure de leur authenticité, de leur valeur, seule l’éthique de la connaissance pourrait conduire au socialisme. […] C’est peut-être une utopie. Mais ce n’est pas un rêve incohérent. […] L’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers, d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. A lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres. »

 Cette pensée généreuse de Jacques Monod suffit à elle-même pour dire ce que l’homme est capable de dire de lui-même et à lui-même. On ne peut qu’intérioriser cette pensée avec toute la déférence et l’humilité que l’on sent en l’homme et en nous-mêmes plus qu’elle ne nous apporte. Un idéal pourrait-on dire, mais pèse trop peu face à la réalité.
 

  1. L’homme ne pèche-t-il pas par méconnaissance de l’homme ?

 L’Univers n’est-il pas cette immensité dans laquelle on entend dire que l’homme a émergé par hasard ? Un univers qui est lui-même constitué de lumières et de ténèbres. L’homme s’est-il choisi ? A-t-il choisi son être et cet univers ? Et les hommes qui font partie de cet univers n’expriment-t-ils pas les lumières et les ténèbres de cet univers ? Cela paraît une tautologie de dire ce lien entre l’homme et l’univers, mais une tautologie même a un sens, c’est parce que à force de voir on ne voit plus que ce qu’on voit, et cela devient évidence. Mon regard s’arrête à mon regard parce que c’est mon regard et c’est ainsi, l’évidence même. Je n’ai pas besoin de penser, je ne pense plus, c’est l’évidence même que c’est ainsi, que je suis ainsi et qui ne peut être qu’ainsi.

 L’homme est une partie intégrante de l’univers. Son ascension dans le monde a été douloureuse. Et aujourd’hui, encore l’homme ne se sait pas réellement, il se recherche. Croyant savoir par la science, par le progrès des idées humanistes, il doute toujours et remet en cause ce qu’il a cru. Il croit de moins en moins aujourd’hui. Est-ce sa destinée de toujours se rechercher dans cette immensité trop immense pour lui ? Force de le dire vu les forces par lesquelles il est mû, et cela nous amène à Hobbes qui fut un des premiers à voir l’homme comme un produit d’un état de nature.

 N’a-t-il pas défini l’être humain comme un mouvement vital de forces qui l’animent, non seulement s’accomplissent dans son corps, indépendamment de lui-même, mais aussi par cet instinct de conservation prégnant en lui que Hobbes appelle « conatus » ou désir, passions et volonté ? Les pensées elles-mêmes ne sont que des mouvements internes provoqués par des mouvements extérieurs et que traduisent les sensations, l’imagination, les souvenirs. Et que la raison, les mettant en ordre, transforme en signifiants.

 Dans le Corpore, Hobbes écrit : « Je dis qu'à cet homme il restera du monde et de tous les corps que ses yeux avaient auparavant considérés ou qu'avaient perçus ses autres sens, les idées, c'est-à-dire la mémoire et l'imagination de leurs grandeurs, mouvements, sons, couleurs, etc. toutes choses qui, bien que n'étant que des idées et des fantômes, accidents internes en celui-là qui imagine, n'en apparaîtront pas moins comme extérieures et comme indépendantes du pouvoir de l'esprit. »

 Combien même Hobbes abstrait l’univers pour appréhender cette extériorité par la pensée, il demeure que les grandeurs, les mouvements, les essences qu’ils tirent sont bien à lui, dans le sens que c’est sa pensée qui en a témoigné, qui en a déduit et qui en a fait sa connaissance. Et cet univers par trop mystérieux, comme du reste lui-même par son essence qui lui demeure souvent incompréhensible, n’expriment-t-ils pas là la finalité de son existence. I.e. l’intérêt que l’homme tire de son existence. N’y a-t-il pas là tout l’humain dans cette ascension de l’homme dans l’existence ? Une existence faite probablement pour le grand nombre plus de souffrances, de désespoir, de désenchantement, de douleur, d’ennui, de peine, de tristesse que de bonheur, de joie et de sérénité. Est-ce le tribut de l’existence ?

Et si ces traits qui font partie intégrante de sa nature n’expriment en fait qu’un juste équilibre entre les angoisses existentielles, les agressivités à l’égard de l’homme et ce que l’homme retire quand il triomphe des mauvaises influences de ces déterminismes. Être humain, c’est reconnaître que le monde tel qu’il est est en fait une totalité au sein de laquelle toutes choses, et parmi elles les actions et les passions des hommes comme l’adversité, s’équilibrent et se compensent pour constituer l’harmonie universelle. Sans ces actions et ces passions, il n’y aurait pas d’existence. Précisément, cette lutte pour l’existence comme pour les valeurs humaines (dignité, noblesse, humilité) donnent le sens de la « vie humaine ».

 Mais si le sens de l’humain se réalise dans l’existence comme la pensée de Monod l’exprime comme visée généreuse, but ultime de l’homme vers son humanité, suffit-il à montrer le chemin positif de l’Histoire de l’humanité ? Ne pèche-t-il pas par méconnaissance de l’homme ? Ne pèche-t-il par idéal utopique qui ne tient pas compte de la réalité ? Les actions et passions des hommes suffisent-elles à compenser l’adversité dont une bonne partie provient de l’homme lui-même ? Puisqu’il reste toujours à l’homme un choix entre le « royaume » et les « ténèbres », entre les forces du bien et les forces du mal. L’harmonie universelle n’est pas pour autant acquise, elle n'est qu'une visée hypothétique.
 

  1. La guerre de tous contre tous, un « passage obligé de l’histoire » ?

 Dans le « Léviathan » ou la Matière, la forme et la puissance d’un Etat ecclésiastique, publié en 1651, Hobbes avait décrit l’homme comme toujours mené par ses passions, ses insatisfactions qui le poussent à toujours désirer plus. Précarité, finitude, l’homme se voit sans cesse le centre de forces elles-mêmes confrontées à des forces adverses dans une guerre de tous contre tous. Il est évident qu’il était inspiré par la situation qui prévalait à l’époque, l’Europe était le théâtre de luttes sanglantes entre les grandes monarchies, la Guerre de Trente Ans (1618-1648) dévasta l’Europe. Ce sont probablement ces dévastations qui l’ont poussé à penser des garde-fous pour sauver une humanité livrée à elle-même, livrée à sa propre destruction.
 

 « Le seul moyen d'établir pareille puissance commune, capable de défendre les humains contre les invasions des étrangers et les préjudices commis aux uns par les autres, (...), est de rassembler toute leur puissance et toute leur force sur un homme ou une assemblée d'hommes qui peut, à la majorité des voix, ramener toutes leurs volontés à une seule volonté ; ce qui revient à dire : désigner un homme, ou une assemblée d'hommes, pour porter leur personne ; et chacun fait sienne et reconnaît être lui-même l'auteur de toute action accomplie ou causée par celui qui porte leur personne, et relevant de ces choses qui concernent la paix commune et la sécurité ; par là même, tous et chacun d'eux soumettent leurs volontés à sa volonté, et leurs jugements à son jugement. » (Hobbes)

 Pour Hobbes, les lois de la nature sont dictées par la « raison » et conduisent à limiter le droit naturel de chacun sur toutes choses. La première loi de la nature est qu’il faut rechercher la paix et ne rechercher le secours de la guerre que si la première est impossible à obtenir. Ces lois naturelles sont éternelles et immuables car elles reposent sur la rationalité. Pour fonder un Etat civil, il faut un contrat passé entre les individus, qui permet de fonder la souveraineté de cet Etat. Par ce contrat, chacun transfère tous ses droits naturels, à l'exception des droits inaliénables, à une « personne », appelée le Souverain, le dépositaire de l’Etat ou « Léviathan ». Chacun devient alors « sujet » de ce Souverain, mais aussi « auteur » de tous les actes du souverain.

 Mais si le Léviathan accorde chaque individu dans une institution politique dont le souverain est l’expression, le monde par contre n’est pas unifié. Divisé en collectivités humaines qui, elles, n’ont pas de souverain commun, d’« essence théologico-politique » souvent différentes, l’état de nature entre les peuples est un état de la « guerre de tous contre tous », l’homme devient un « loup pour l’homme ».La guerre de tous contre tous est non seulement inévitable, mais un « passage obligé dans l’histoire ».

 Mais alors d’où va venir le « Léviathan » qui accordera cette fois-ci non pas les individus au sein de chaque collectivité mais les collectivités nationales au sein de l’humanité entière ?
 

  1. La barbarie n’en continue pas moins d’être semée, mais il y a l’espoir qui donne sens à l'existence aux peuples

 L’histoire de la guerre remonte aux origines des temps. Depuis l’avènement de l’homme sur la terre, le phénomène de la guerre était au centre même du développement humain. La guerre a été le moyen le plus sûr de laisser libre cours les pulsions dominatrices de l’homme. Les collectivités humaines, quelle que soit leur taille, ne se reconnaissent comme telles qu’en affirmant leurs unités en se distinguant d’autres groupes. Pour en avoir une idée, ne voit-on pas aujourd’hui, à l’occasion des matchs de football, au sein d’une même nation, les groupes humains de chaque région s’en prendre aux mains avec parfois des batailles rangées et leurs cortèges de blessés et parfois de morts. Et ce phénomène de confrontation footballistique concerne toutes les nations d’Europe, d’Afrique, d’Amérique ou d’ailleurs. Peut-être parce que c'est un sport de masse, propre à l’homme, i.e. à la virilité du mâle, et qu’il est vécu inconsciemment par l'homme. Dès lors, si pour le sport, c’est un phénomène avéré, qu’en est-il des guerres où les intérêts de domination sont encore plus grands puisque le vainqueur se voit dicter ses conditions au vaincu. Dès lors se pose cette question : « la guerre est-elle une fatalité » entrant dans la nature humaine ?

 Tout concorde à le dire. Les guerres ont jalonné l’histoire, depuis des milliers d’années jusqu’aux conflits armés avec les civilisations naissantes. Et des temps encore plus récents, de l’esclavage des noirs d’Afrique à la colonisation et aux deux guerres mondiales. L’Europe, obnubilée par sa puissance technologique de ses armements avait le monde à ses pieds. Et qu’il fallut deux guerres mondiales pour l’affaiblir et libérer les peuples d’Afrique et d’Asie sous tutelle. Dès lors, peut-on dire les guerres s’inscrivent dans les « Lois de la Nécessité ». Donc, tout en étant une fatalité, la guerre entre dans un ordre déterministe. Ce qui veut dire que les événements, en particulier les guerres, sont liés et déterminés par la chaîne des conflits antérieurs. Toute guerre qui met en prise un peuple contre un autre peuple a un sens, et travaille pour l’histoire.

 Après les deux guerres mondiales, et les millions de morts en Europe qui ne pouvaient pas ne pas rappeler les millions de morts dans les pays outre-mer du temps de la colonisation, ni des millions de morts en Europe durant les siècles passés et qui ont donné aujourd’hui la civilisation occidentale, et si le progrès s’est inscrit dans le fer et dans le sang, c’est qu’on est forcé de témoigner qu'il y a une raison dans l’Histoire. Une « Raison » qui est au-dessus des hommes et qui allait donner un autre « Léviathan » et celui-ci, indépendamment de la philosophie politique de Hobbes, de Rousseau ou de tout autre penseur humaniste. Mais comment va voir le jour ce « Léviathan » qui accordera au lieu des individus au sein d'une nation, mais cette fois-ci les puissances en les amenant à s’asseoir autour d’une table pour constituer par contrat un souverain ou une assemblée ou chaque grande nation devient alors « sujet » de ce souverain, mais aussi « auteur » de tous les actes du Souverain. D’où va venir ce « Souverain » tant nécessaire à l’humanité ?

 Il viendra de la « pensée » dont l’homme sait peu de choses, que l’homme utilise pour faire la guerre, que l’homme utilise pour faire la « science », pour faire avancer les « sciences ». Précisément il viendra de cette science pensée, de l’ « arme nucléaire » que l’homme « a pensée » et mis au point à la fin du deuxième conflit mondial. Un peu comme si la « Nature » s’est lassée de la bêtise humaine, et mit fin aux ravages qu’engendre l’homme à l’homme. Un peu comme si la « Nature » a pris en pitié l’homme en lui dévoilant l’ « arme absolue ». Et cette science n’a pas donné seulement à l’homme la puissance pour s’autodétruire mais lui a donné le moyen pour accélérer sa propre destruction, en lui dévoilant aussi les lanceurs balistiques. Les puissances, désormais frappées par cette épée de Damoclès sur leurs têtes, s’autocensurent contre la « guerre de tous contre tous ».

 Mais est-ce pour autant que la guerre a été supprimée ? N’a-t-elle toujours pas des beaux jours devant elle ? Les génocides qui ont été perpétrés durant les guerres passées ne continuent-ils pas encore même avec l’avènement de l’arme nucléaire ? Et quand on voit les millions de morts depuis des décennies qu’occasionnent ces guerres sur le genre humain. La guerre de tous contre tous à un échelon inférieur ne reste-t-elle pas un « passage obligé dans l’histoire » comme cela fut pour les grandes puissances ? Et cela nous amène à la réflexion de Jacques Monod qui a clos son essai en posant cette vérité : « l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers, d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. A lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres. »

 Pourra-t-on lui répondre, dès lors que son destin, son devoir n’est écrit nulle part, pourra-t-il choisir entre le royaume et les ténèbres ? A-t-il réellement le choix ? S’il l’avait, il n’aurait pas passé par ces épreuves douloureuses. L’homme reste toujours dépendant des vicissitudes de l’existence. Et c’est peut-être là le sens des « ténèbres » dans l’histoire, là le « combat de l’homme contre l’homme, le combat de l’homme contre lui-même. » 

 Cependant, comme le dit Jacques Monod, l’avenir de l’humanité est « dans la science, dans la pensée humaine qui puise ses sources aux sources même de la science elle-même, la valeur suprême, mesure et garante de toutes les autres valeurs. » Et il ne peut être autrement ; ce qui a joué historiquement pour les puissances jouera pour les autres nations, et donc pour l’Afrique, et il a déjà prévalu pour l’Asie. C’est une question de temps ; le progrès prescrit par l’Essence qui a donné la science à certains peuples s’étendra inévitablement aux autres peuples. Tous les êtres humains sont « égaux » devant l’Essence qui les créés ; ils ne sont inégaux que par leurs actes qu’ils commettent dans le bien et dans le mal.

Et il n’y a pas de surhommes, de peuples supérieurs et des peuples inférieurs, juste un fantasme, un trait de l’inconscient, un trait de folie cherchant à se dépasser alors que l’humain ne peut dépasser sa réalité humaine.

L’histoire de l’humanité progresse seulement à la mesure des « desseins » inscrits dans son développement où les peuples avancent, se structurent, se réforment, s’améliorent et sans qu’ils prennent conscience se transforment en puissances. A voir seulement ce que sont devenues les anciennes colonies britanniques, françaises, néerlandaises… (Corée du Sud, Hong-Kong, Singapour, Malaisie, Indonésie…) aujourd’hui, des puissances industrielles. Un formidable bond en avant au triple plan scientifique, industriel et économique. Il en va de même pour la Chine, pour l’Inde, et pour d’autres nations à venir.

Pour ce qui est du combat de l’homme contre l’homme, et donc la guerre, elle est à la fois une fatalité et une finalité, dans le sens que les guerres prédomineront pour un but déclaré qui est le renouveau du monde. Une marche inévitable relevant de la fatalité où l’homme n’est pour rien, tout vient de la nature humaine comme elle est constituée, et la finalité ou destinée que l’homme ne commande pas parce que il est simplement dans cette destinée qu’il n’a pas choisie.

Ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, les guerres en Ukraine et à Gaza prévaudront pour le renouveau du monde qui passera inéluctablement par l’éclosion de nouvelles nations comme ce qui a prévalu par le passé.

Les Deux Guerres mondiales n’ont-elles pas joué dans l’éclosion de la libération des peuples d’Asie et d’Afrique ? Le même processus dans ces guerres passera inéluctablement par l’éclosion de nouvelles nations. Une Russie qui sera unifiée et une Palestine où deux États israélien et palestinien viendront à coexister côte à côte, pacifiquement ; les guerres ne seront alors qu’un faible souvenir surtout pour les nouvelles générations qui n’auront pas vécu ces guerres, c’est dire que le temps pansera les plaies.

A voir seulement l’Allemagne nazie qui a occupé la France de 1940 à 1944, et des destructions et pertes de vies humaines massives qui ont suivi en Europe. Aujourd’hui, l’Allemagne et la France sont devenues paradoxalement les deux piliers de l’Union européenne des 27.

L’Algérie n’est-elle pas restée 132 ans colonisée par la France ? Mais, à force de combat, de lutte, et des guerres mondiales qui ont survenu et affaibli l’Europe, l’Algérie comme toutes les nations colonisées, devait se libérer, devait devenir indépendante. Une loi naturelle du devenir de l’Algérie et des peuples.
 

Un peuple ne restera jamais soumis à un autre peuple par la force comme l’est le peuple palestinien par Israël, depuis plus d’un demi-siècle. Tant le soutien de l’Amérique, de l’Europe et Israël, ils ne pourront pas arrêter la marche de l’histoire. Le combat mené par le peuple palestinien ressemble à tous les combats menés par les nations colonisées ; les crimes de guerre commis par Israël contre le peuple palestinien n’envient en rien des crimes commis par la France contre le peuple algérien.
 

En Algérie, par exemple, pour ne donner qu’un trait de cette inhumanité, durant la colonisation, des tribus entières, fuyant la guerre, ne trouvant abri que dans des grottes, en montagne, étaient « enfumées » par les forces coloniales armées françaises. A cette époque, il n’y avait pas d’ONU ; le crime contre l’humanité, le génocide perpétré par des armées coloniales, des termes qui n’existaient pas dans le lexique des lois internationales ; la charte des droits de l’homme qui a donné naissance à l’ONU n’existait pas. Il a fallu deux guerres mondiales et plus de 80 millions de morts en Europe et dans le monde, conséquences de ces deux guerres pour que de l’ordre soit remis dans les affaires de l’humanité ; et ce n’est pas fini.
 

Il existe donc dans la marche de l’humanité une « Loi du devenir » qui n’est pas pressentie par les puissances ; mais c’est parce qu’elle n’est pas pressentie que « cette loi est au-dessus des puissances, au-dessus des nations qui ne font en fait qu’appliquer cette loi sans penser qu’elle les régit » ; la barbarie n’en continue pas moins d’être semée, cependant des douleurs de la guerre viendra inévitablement le bien, et c’est cela qui donne espoir, qui donne sens à l'existence aux peuples.
 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective


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