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Accueil du site > Tribune Libre > La mort clinique du système économique libéral

La mort clinique du système économique libéral

Alors que je disais, au fil d’une conversation sur Usenet ou l’on évoquait l’empressement de M. Strauss-Kahn à souhaiter voir les Etats « traiter » les actifs toxiques : « Il ne reste plus qu’a faire le simple constat de la mort clinique du système de mondialisation financière. » 
Le sagace Uly me répondit : « C’est encore plus grave ! C’est une crise économique engendrée par le libéralisme qui produit la crise économique. Les USA et les Anglos-Saxons ne produisent plus rien tout en consommant beaucoup trop en utilisant le crédit. Il va bien falloir admettre que les USA sont en faillite. L’empire américain a commencé son agonie. »

 Je le raillais un instant : " A commencé ? le terme est un peu faible "...
Puis je m’expliquais un peu : " depuis des années ils ont payé pres de 500 milliards de $/an aux détenteurs de bonds du trésor US. L’équipe Bush pere et fils ont fait prendre une courbe exponentielle au déficit du budget a coup de Tax-Cut"... 

"Pendant ce temps là ce sont autant de Mds de $ qui prenaient le chemin de la spéculation sur les devises, via quelques bonnes places défiscalisées. 
Ces flux de monnaie apatride se sont également investis dans le crédit à tx variable pour les humbles citoyens... 
Mais c’était originellement une monnaie nationale qui aurait du rester dans le pays, entretenir et développer l’activité via les investissements productifs et les rémunérations salariales correctes afférentes. 

Ces 500 mds de $ sont pompés annuellement sur la masse monétaire en circulation, qui se réduit comme un ballon de baudruche. 

L’argent rare, l’argent cher rend impossible l’industrie. Dévorée par une lutte concurrentielle enragée pour maintenir sa place sur le marché ; tout en payant elle-même de lourdes contributions pour les investisseurs toujours plus arrogants et les banquiers qui tiennent à la gorge ; qui réussissent à coup de "cost killing" et d "efficience libérale" par le charcutage et la casse d’excellents outils industriels (grace a ces fameux Leveraged Buy-Out) : à plonger des millions de familles dans le chômage et la misère. 
Cet argent rare rend impossible la consommation puisque les salaires stagnent ou régressent à l’unité et en volume global...

Pendant ce temps là le pays perdait davantage de devises par le déficit commercial et le besoin de financement résultant de l’importation à crédit de biens manufacturés.

Mais par dessus tout cela : L’Etat a trahi. La République pompe par des taxes et autres contributions indirectes, directement dans la poches des familles les plus modestes, ce dont elle a besoin pour soit-disant "honorer sa signature", c’est à dire pour payer la charge d’une dette détenue par d’honorables patrimoines sur des comptes numérotés (assistés de ces merveilleux hedge funds !)... qui eux ne paieront aucun impot !

Et que l’on ne me dise pas que la crise vient des amériques, c’est strictement la meme chose qui se passe dans notre beau pays, prétendument épargné par la crise avec de bons fondamentaux, etc. Et encore soyez contents que je ne vous répète pas tout le blabla officiel... Si celui-ci vous manque et que ma prose vous laisse dubitatif, lisez donc les journaux demain matin... 

Bref l’agonie n’a pas commencée... Elle est déjà finie..."

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5 réactions à cet article    


  • PhilVite PhilVite 1er juin 2009 14:21

    Si l’on admet votre conclusion, nous sommes déjà dans le post-libéralisme. Il serait intéressant de le définir, au moins dans les grandes lignes. Notre malaise actuel tient beaucoup au fait qu’on sent bien que quelque chose se termine, mais qu’on ne sait pas du tout ce qui commence. Il faudra bien finir par en parler.


    • jean-jacques rousseau 3 juin 2009 11:03

      Et bien je pense que vous venez de donner la definition du « post-libéralisme » : un espace d’incertitude pour lequel rien n’a été préparé, où tous les discours s’enchevetrent et semblent se contredire (a l’image des commentaires de cette tribune par exemple). 

      « Quelque chose se termine et on ne sait pas ce qui commence » voila la définition exacte du post-libéralisme. 

      Le Libéralisme qui était lui-même un discours global, une vision de la liberté et de l’efficience spontanée d’un modèle économique selon la formule : « Laissez-faire, laissez-passer » , s’éffiloche et se déchire comme un voile qui couvrait la réalité du monde en offrant une confortable vision des choses humaines.

      Aujourd’hui nous entrons dans une ere d’incertitude - incertitude qui n’a jamais quitté les esprits les plus critiques, bien sur - qui se substitue à une époque de « consensus » médiatique et institutionnel (dont il reste ici et la quelque reliques)

      Je regrette que la légende de la photo liée à l’article ne parraisse pas. Il s’agit d’une scene de l’émission Fox news que l’on peut voir ici : http://www.youtube.com/watch?v=NQwGFDnIVeU
      L’homme qui s’effondre est David Buckner,  professeur of organizational leadership à Columbia University.

      Au dela du detail piquant je rappelle l’essentiel : DSK demande aux Etats de « traiter », c’est à dire de prendre à leurs comptes, à la charge du budget public, le cout de l’assainissement des actifs toxiques, c’est à dire des créance insolvables. A lui seul cet element signifie un coup de sifflet final pour toute un systeme spéculatif prétendument « auto-régulateur ». Et donc le retour à l’intervention publique dans la régulation des flux économiques. Et à mon avis la sortie de crise réside dans cette solution de bon sens qui a été entrevue mais dont l’application réelle et pertinente tarde - comme le souligne DSK lui-même - et ce pour plusieurs raisons qu’il serait utile de souligner.

    • lineon 1er juin 2009 19:42

      cher pissou, les parasites te remercient et te disent tout net : les parasites ce sont les types comme toi qui ne voient que par ce liberalisme canibal et nocif pour la race humaine.


    • pdth pdth 2 juin 2009 06:44


      Amusant , cette tendance à croire que la liberté pusse être aussi facilement anéantie.
      Les individus conservent ils la liberté de se déplacer librement ainsi que leurs bien quand ils le veulent et ou ils le veulent au sein du monde libre ? Les nouvelles technologies permettent elles toujours de transférer des sommes immenses en moins de 5 secondes , partout au sein du monde libre ?
      Alors rien n’ a changé , une passe diffiicile et tout va très vite repartir d’autant plus que les états ont acceptés la mutualisation des pertes issue de la traditionnelle période de crise cyclique.
      Il ne faut aps faire de liens excessifs entre économie et finance , cette dernière a avant tout besoin de liquidités pas trop chères (ce qui est le cas) et de libertés (ce qui est toujours le cas) pour le reste c’est plus accessoire , si tout va bien , on investit sur la croissance et si tout va mal sur la baisse des marchés.
      L’économie réelle mettra probablement une ou deux décennie pour se remettre , les pertes mutualisées sont absolument gigantesque , il va falloir consacrer une partie significative des ressources disponibles pour les éponger.


      • anomail 2 juin 2009 22:54

        On ne va tout de même pas attendre 20 ans pour recommencer la fuite en avant, la sacro-sainte et illusoire croissance qui repose des ressources finies.

        Je préconise d’appuyer sur le bouton rouge, qui fait repartir l’industrie à plein régime en un clin d’oeil et remet les compteurs économiques à zéro. Après avoir pris dans leurs poches pour renflouer la finance, envoyons les pauvres faire la guerre.

        Regardez l’Iran et la Corée du Nord. Hou comme ils sont méchants !

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