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Accueil du site > Tribune Libre > La ruralité se porte bien

La ruralité se porte bien

bourr_eQue n’avons-nous pas entendu sur la France des villes qui avait mangé la France des champs, Paris et le désert français, le modèle urbain dominant, la fin du monde rural, etc ?.

Jusqu’aux députés européens : Saint-Josse, le chasseur, pêcheur (mais pardonné), naturel et traditionnel et ses complices dont Paul-Marie Coûteaux, le nouveau villiériste, qui affirmaient, dans des discours plus enflammés les uns que les autres, que la ruralité était, sinon l’avenir de l’Europe, au moins un des points primordiaux de son développement.

Déclarations un brin démagogiques, destinées, sans doute, à émouvoir la technocratie bruxelloise pour se faire mousser et aussi pour lui faire cracher quelque manne utile à une future réélection par les populations subventionnées.

Je vous rassure : en France, la ruralité se porte bien. J’ai sillonné la France profonde du Nord, de l’Est, du Sud-Ouest, des Alpes, des Pyrénées, d’Auvergne et d’ailleurs au cours de ces dernières années. Les villages aux « clochers et maisons sages » sont toujours là, vivants et florissants. On les traverse avec ravissement à quarante kilomètres à l’heure en évitant les chicanes, décorées de bacs à fleurs, au milieu des rues. Les agriculteurs n’ont pas tous disparu, si j’en juge par les nombreux tracteurs croisés ou suivis à trente à l’heure sur les routes départementales ? celles où Jean Yanne n’allait jamais- et par les nombreux jets d’eau, au milieu des champs cultivés, aperçus en plein midi en cette fin de mois de juillet 2005 entre Orléans et Chartres.

Le dimanche est un jour privilégié en ce qu’il devient l’occasion de prouver à tous que la ruralité est on ne peut plus festive : nos villages campagnards rivalisent alors de créativité : fêtes patronales ? il y a toujours une fête patronale dans un des villages traversés le dimanche- foires à la brocante, vide greniers, défilés folkloriques ?

Aujourd’hui dimanche 7 août, parti de Clermont-Ferrand à 14 heures 30, je n’ai pu atteindre Besse-en-Chandesse où se tenait la fête des estives. Vingt-cinq kilomètres avant l’arrivée , un bouchon automobile m’a permis de traverser la commune de Champeix, suffisamment lentement pour admirer la fête villageoise avec défilé de matériel agricole du siècle dernier, danses auvergnates du groupe folklorique local et marché en tous genres sur la grand’place.

J’avoue, à ma grande honte, ne pas être, faute de patience, resté dans le bouchon pour admirer la course cycliste et les flonflons du village suivant. J’ai pris le premier chemin de traverse vers les collines alentour.

Des esprits chagrins me diront que des villages se meurent, dans nos montagnes et nos campagnes, loin des bourgs. C’est vrai. Est-ce forcément une catastrophe ? Globalement la France demeure un pays sans déserts à traverser. Restent quelques départements en piteux état, comme celui de la Creuse, qui a vu, il y a quelques mois déjà, certains de ces maires ? à forte majorité sinon en totalité de l’opposition de gauche- manifester à propos de la fermeture de bureaux de poste et perceptions dans leurs communes. Il est vraiment temps de se bouger quand les entreprises, les services marchands, l’école-même ont disparu. Postes et perceptions qui s’en vont sont le signe du désert économique, sa conséquence ultime. C’est avant qu’il fallait agir. Qu’ont donc fait pour leurs communes et leur département ces soi-disant responsables pour maintenir l’emploi, refaire les routes, attirer les jeunes ? Rien. Ils ne savent que criailler contre l’Etat afin qu’il ne débranche pas le goutte à goutte de la perfusion administrative. Messieurs les élus locaux du peuple souverain, utilisez moins vos pieds pour défiler, votre langue pour rouspéter et davantage votre cervelle pour développer des activités. Car c’est aussi pour ça que vous êtes élus !

Secouez vous, mobilisez vos administrés, montez des projets, cherchez des financements à l’extérieur, faites des propositions à Brice Hortefeux, le ministre des collectivités locales, votre ministre, qui est tout prêt à vous écouter et à vous aider.

Serge Weidmann

NB : Certains aiment le dernier tango à Paris, moi, je préfère la première bourrée à Champeix. Cliquez sur la photo pour la voir.


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