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La Russie, entre canicule climatique et médiatique

La Russie vient de traverser une période difficile, ce pays à été frappé par des incendies naturels, une canicule très forte et cela pendant près de 6 semaines. Durant toute cette période, les médias Francais ont dévoilé leur médiocrité et leur capacité d’analyse finalement limitée à une propagande obsessionnelle n’ayant qu’un seul but : démontrer une éventuelle : « faille du système Poutine » (Dorothée Olliéric).

Pourtant contrairement à ce que nos « amis les journalistes » ont voulu vous faire croire, le régime Russe n’a que peu de reproche à se faire. Alors que les incendies en Russie sont « presque » totalement éteints, l’heure des bilans approche. 

L’analyse ci dessous, celle d’un Francais de Russie qui à vécu en Russie les dernières semaines vise à démontrer à quel point les médias Francais sont propagandistes.

Vivre à Moscou est pourtant très plaisant, les saisons y sont prononcées, la ville est vibrante, très verte et c’est sans doute l’un des endroits au monde ou vos amis de l’étranger vous demandent le plus fréquemment si « tout va bien ». Prenons cette année 2010, lorsque j’ai affiché sur ma page Facebook les températures de cet hiver, mes amis se sont rués pour me demander comment survivre par un froid aussi polaire. Au printemps, les odieux attentats perpétrés dans le métro ont déclenché angoisses bien justifiées chez ces mêmes amis. Récemment, la semaine dernière, ils m’ont demandé si l’on pouvait "survivre" à Moscou avec ce cocktel de fumée et de grande chaleur. Je leur ai répondu que contrairement à ce que l’on pouvait lire sur le net, comme par exemple qu’il était impossible de passer plus de 72 heures d’affilée à Moscou, la vie ne s’était pas arrêtée, et que les Moscovites avaient continués à travailler, faire leur course et sortir, prenant leur mal en patience. Je ne pense pas avoir des amis particulièrement craintifs ou angoissés, mais des amis qui, comme beaucoup de gens de leur génération, surfent et lisent les synthèses d’actualité que Internet propose. Comment pourraient t-il dès lors être sereins ?
 
Au coeur de cette année croisée, la presse francaise s’est en effet relativement "emporté" sur l’analyse des évènements difficiles que la Russie traverse. La seule lecture des titres des articles ne donnaient pas il est vrai une impression très positive de la situation en Russie si l’on en juge à ces quelques exemples pris au hasard : "Armageddon", "Tchernobyl", "Enfer", "Danger nucléaire", "Le pouvoir incapable de faire face" etc etc.
 
Hormis avoir ajouté de l’huile sur le feu (ce que le journaliste Hugo Natowitcz a parfaitement bien expliqué dans cet article : « Offensive contre un pays en flammes  »), la presse n’a au final pas été fichue d’informer objectivement les francais sur la réalité des évenements. Normal, son objectif n’était visiblement pas celui la, a en juger par l’obsession hystérique de certains correspondants (prenons l’exemple de la journaliste de France 2 qui m’a contacté) à vouloir à tout prix démontrer une hypothétique responsabilité du pouvoir Russe et notamment une « faille du système Poutine  ». L’argument massue de « nos amis les journalistes  » : la réforme du code forestier de 2006, voulue par Poutine, qui supprimait le système fédéral centralisé de « prévention et gestion des incendies » (et les 70.000 postes de gardes forestiers liés) pour déléguer aux autorités régionales la gestion de leurs espaces verts, et donc également leur protection. On ne peut qu’être à moitié surpris que ceux qui furent les premiers à dénoncer la re-centralisation du pouvoir Russe dans les premières années du règne Poutine (dénoncée à l’époque comme quasi-totalitaire), soient aujourd’hui également les premiers à dénoncer les très hypothétiques effets pervers de cette même décentralisation qu’ils ont pourtant continuellement défendus.
 
Trève de plaisanteries, tentons d’être un tout petit peu objectif, à l’inverse de certains, qui se sont permis dans un excès de chauvinisme mal venu de comparer le système Francais de gestion et protection des incendies au système Russe, en pointant du doigt que la Russie ne comprend que 22.000 pompiers, soit deux fois moins que la France alors que le pays est 26 fois plus étendu. Pourtant comment comparer l’incomparable ? 
 
La Russie s’étend sur plus de 17 millions de km². Son immense ceinture forestière Russe s’étend elle sur une surface totale de 8 millions de km² (45% de la surface du pays), ce qui fait de la Russie le pays du monde ayant la plus grande surface boisé, devant l’Amérique, le Brésil ou le Canada. Une grande partie de cet espace boisé est composée de résineux, et de forêts dites "sauvages", c’est-à-dire non entretenues. Au cœur de ces forêts, de nombreux villages de maisons en bois, parfois sans lac à proximité, et sans eau courantes, ont été construits, souvent de façon anarchiques, et cela dès les années 1980. Le grand éparpillement de ces « maisons » et « villages » rend très difficile leur protection.
 
La France en comparaison s’étend sur 650.000 km² et les forêts (très entretenues) sur 150.000 km/² (soit 23% de la surface du pays). Le nombre de pompiers professionels y est de 51.000 soit un pompier professionnel pour 3 km² de forêt. Autre comparaison, aux Etats-Unis d’Amérique, les forêts occupent 780.000 km² sur 9.800.000 km² soit 8% de la surface du pays. Le nombre de pompiers professionels y est de 321.700 soit un pompier professionnel pour 2,4 km² de forêt.
Un équivalent Franco-Américain en russie signifierait tout simplement 2.500.000 pompiers, soit presque 3% de la population adulte du pays (les 16-64 ans étant 96 millions en 2009). On comprend bien le ridicule d’un tel argument.
 
Et pourtant, malgré cela, les incendies n’épargnent pas la France ni l’Amérique. En France chaque année brûlent en moyenne 30.000 hectares, soit 0,05% de la surface du pays. Aux états-unis, chaque année, les flammes emportent 1.740.000 hectares soit 0,18% du territoire. En 1991 par exemple l’incendie d’Oakland Hills avait détruit 2.900 maisons et tués 25 personnes, l’incendie de Cedar en 2003 avait lui détruit 4.847 maisons (source et source). En 2007 et 2008, rien qu’en Californie, plus de 800.000 hectares ont brulés.
 
A titre indicatif, en Russie depuis le début de ces incendies, 28.000 foyers d’incendies ont brûlés près de 850.000 hectares, 3.000 personnes ont perdu leurs logements et 52 seraient mortes. Cela correspond à une surface de 8.500 km², soit 0,05% de la surface du pays. A comparer aux chiffres fournis ci-dessus. On se demande au vu de ces chiffres les justifications des critiques excessives contre le pouvoir Russe, personne ne critiquant le pouvoir Américain, démocrate ou républicain, lorsque chaque année, l’Amérique est tragiquement en proie aux flammes.
*
Plus grave, et bien plus important qu’une simple démonstration statistique, le même scénario se répète dans le traitement des « victimes » de ces incendies. Les gens dont les maisons ont brulées n’intèressent finalement que les médias Francais que lorsque ceux-ci « crient » sur Poutine ou se « plaignent » du pouvoir. L’express a par exemple titré : « un village tient tête à Poutine » , en utilisant cette vidéo montrant des femmes dont les maisons avaient brûlée parler virulement au premier ministre. Comment ne pas comprendre le désespoir de ces femmes qui ont tout perdu ? Comment aurait t-elles pues être calme ? Pourquoi néanmoins en tirer des conclusions hâtives qui seraient que « elles incrimineraient Vladimir Poutine » alors qu’une simple écoute de la vidéo montre que ce n’est pas le cas ? Serait ce pour influencer les lecteurs non Russophones ?
 
Reprenant la même source, la tribune de Genève affirmait le 03 aout 2010, par la voix de son « pigiste » du moment, Frédéric Lavoie que « Poutine était dépassé par les incendies », rien que ca. L’article décrivait une situation catastrophique, précédant une éventuelle fin du monde et en portant bien plus d’intêret à la responsabilité d’un Poutine soi disant dépassé qu’aux victimes Russes. Pour le quotidien régional Alsacien, Poutine est « otage de son système  »..
 
Je le répète, l’obsession poutinophobe qui a frappé nombre de correspondants de presse ne me semble pouvoir se justifier que par l’excès de CO2 respiré, et se traduire par l’adage suivant : « La Russie se calcine, c’est la faute à Poutine", "Je suis tombé par terre/C’est la faute à Voltaire.. »
 
Les exemples sont légions, les victimes qui intéressent nos « amis les journalistes » seraient donc principalement les victimes urbaines de la canicule. Sans chiffres réels, mais en se basant sur des « on dits », la presse Francaise n’a pas manqué de rappeler que la mortalité pour les mois de juin et surtout juillet devrait être plus deux fois plus élevée que la normale. Pour ma part j’attends les chiffres officiels et ne serait pas surpris d’une hausse de la mortalité des personnes agés, surmortalité qui, si nous envisageons la situation d’un point de vue statistique, « améliorera » la baisse de de la mortalité dans les prochains mois. Je rappelle néanmoins que cette même presse Francaise s’est fait bien plus discrète quand au décès de 15.000 personnes en 2003 en France, et pour voir plus large, se fait encore plus discrète quand au fulgurant rétablissement démographique que la Russie connait depuis 2005.
*
L’obsession à dénoncer le « culte du silence  », « les vieux démons  » est perceptible dans nombre d’articles de la presse soit disant spécialisée ou régionale. Si l’on lit avec beaucoup d’attention la majorité des articles, on s’apercoit que la propagande n’est pas la ou elle est montrée du doigt. La « voix du nord » a par exemple trouvé des Français de Russie, visiblement non Russophones, qui affirment que l’ambiance de fin du monde à Moscou était accrue car je cite « En Russie, il n’y a pas d’infographies ni de cartes détaillées. Le pouvoir refuse de communiquer ». Enormité parmie les énormités, il suffit de voir la page d’acceuil du site Yandex, ou bien alors sur le site de l’agence ria novosti en 9 langues pour trouver les fameuses cartes interactives et détaillées qui « soi disant » manquent.
 
Un autre exemple, le Figaro le 10 08 2010 publiait un article signé Yves Myserey pour nous expliquer que la vague de chaleur qui frappait Moscou était la plus forte depuis « 1000 ans » ! Rien que ca ! Un rappel millénariste et ésotérique effrayant, si le pigiste enfermé dans son petit bureau Parisien n’avait pas confondu le Mexique et la Russie en nous présentant en image pour illustrer son article des citoyens en grands chapeaux blancs. Non il ne s’agit pas de touristes Mexicains à Moscou, mais de .. Grévistes de la faim de Kabardino Balkarie qui protestent contre une loi fédérale pour portéger leur identié locale, bref rien à voir avec les incendies ! On ne peut que rester ébahi devant le choix du Figaro d’illustrer la canicule à Moscou avec une image de militants identitaires, grévistes de la faim. Quand à une vague de chaleur « jamais vue depuis 1000 ans », une simple recherche sur internet nous prouve le contraire, source en Russe la et en anglais ici.
 
Enfin les Français se sont fait forts de dénoncer le silence terrible des autorités Russes sur les incendies dans les zones radioactives, autour des centres nucléaires, ou de retraitement des déchêts, mais également celles contaminées par tchernobyl, à la frontière Ukrainienne. Je me demande quel silence parle t-on, alors que l’agence RIA Novosti, agence d’état, propose sur sa page en « anglais » une carte interactive des « émanations radioactives ».
 
Mais visiblement, au pays de la presse francaise de 2010, on a rien à envier à la Pravda. Mauvaise foi ou incompétence ?
Loin des mensonges, de la propagande et de la mauvaise foi, ou en est t-on objectivement aujourd’hui sur le front des incendies, de l’effondrement de popularité qui attend Poutine et Medvedev et enfin de l’alerte rouge sur la production de blé qui guette la Russie ?
 
Selon le ministère russe des Situations d’urgence, 27.724 foyers d’incendies naturels d’une superficie totale de 856.903 ha sont apparus en Russie depuis le début de l’été, y compris 1.133 feux de tourbières sur une superficie de 2.051 ha. En ce 19 aout 2010 les incendies ont été réduits à a peu près 20.000 hectares. Oui la Russie aurait pu « empêcher » une grande partie de ces incendies, mais en premier lieu via les « citoyens » qui doivent s’approprier des comportements écologiques, essentiels. Oui il faut que les Russes « cessent » de laisser trainer leur déchêts lors des pic-nics, les milliers de bouteilles en verre abandonnées ayant eu un effet loupe, déclencheur d’un très grand nombre, si ce n’est malheureusement sans doute de la majorité des incendies.
 
Non l’effondrement de popularité n’est pas arrivé, au contraire les côtes de popularité du président et du premier ministre remontent passant de 53% en juin à 57% en aout pour Dimitri Medvedev et de 61% à 64% sur la même période pour Vladimir Poutine. Des côtes de popularité qui ferait envie à tous les leaders Occidentaux à la sortie d’une telle crise, quoi qu’en pensent nos « amis les journalistes » trop habitués à écouter les « spécialistes » de Carnégie et pas assez le peuple Russe.
 
Non, la Russie ne subira pas une explosion des prix qui entrainera une révolution sociale qui entrainera la destitution de Poutine, la crise du blé que va connaitre la Russie n’aura que des effets minimes, et l’embargo à le soutien des producteurs locaux.
 
Non, chers amis journalistes, contrairement à ce que vous avez pu écrire, aucune « censure » comme vous en parlez n’a eu lien, les commentaires des gens « ulcérés » par la situation ont été publiés, comme vous pouvez le voir ici ou la. A noter d’ailleurs l’échange publié sur internet entre un Vladimir Poutine plein d’humour et Aleksey Venediktov, rédacteur en chef de la radio « écho de Moscou ».
Non Poutine n’a pas passé ces 3 dernières semaines à allumer des incendies la nuit pour les éteindre la journée en jouant au « canadair » et afin de passer à la télévision, puisque il a pris le sens tragique des évenements en comparant les incendies à : « la Seconde Guerre Mondiale, l’invasion des Petchenègues, des Cumans et des chevaliers qui ont déchiré la Russie »
 
Vladimir Poutine a d’autant plus de raisons d’être concerné par de tels évènements que en 1996 c’est sa propre Dacha qui a brûlé. Enfin, vous avez omis « amis journalistes Francais » de parler des remerciements de Vladimir Poutine envers les pompiers étrangers, notamment les sapeurs Français, surnommés « escadron Normandie Niemen  ».
 
Non, la centralisation politique, que vous avez sans cesse décriée comme étant Fascisante avait des raisons d’être, comme le rappellait Izvestia à la lumière de ces incendies : « Скорее всего к централизованной системе придется вернуться. Слишком дорогой ценой дается нам победа над огнем »... Mais sans doute faut-il un traducteur pour comprendre ce qui est écrit ..
 
En attendant, les reconstructions sont lancées, et les nouveaux logements doivent être prêts avant l’hiver. La surface des habitations sera de 100m², à raison de 30.000 roubles (750 eurs) par mètre carré (source).

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26 réactions à cet article    


  • sylvie 19 août 2010 18:34

    Tout à fait exact, Portugal brule, Espagne, Corse, Gréce etc et le seul sujet c’est l’URSS, cela m’a paru bizarre


    • vilistia 19 août 2010 18:36

      Latsa

      Pendant 6 semaines, les musulmans du Monde furent tranquilles.
      Le génie français qui a ses habitudes de pilier de bar au Café du Commerce a pu pratiquer sa russophobie.

      Vous n’êtes pas sérieux, Latsa !
      Vous auriez dû lui dire la vérité :
      Le débarquement des américains en Russie aurait été aperçu et que les russes ont employé un vieux remake :

      « la politique de la terre brulée ».


      • galien 20 août 2010 13:16

        Anachronisme amusant.


      • vilistia 19 août 2010 18:36

        Sylvie
        c’est l’URSS, cela m’a paru bizarre.

        l’URSS n’existe plus !


        • sylvie 19 août 2010 18:40

          Oui Vilistia, mais pour moi c’est très théorique , cela reste le « blok »


        • vilistia 19 août 2010 18:46

          Sylvie

          Bonne idée... Mais c’est la Fédération de Russie, le nom !


        • sylvie 19 août 2010 19:17

          Ok comme tu veux Mme Vilistia pas de problèmes cela ne changera rien
          à rien bonne soirée


        • floyd floyd 19 août 2010 18:38

          « Vivre à Moscou est pourtant très plaisant, les saisons y sont prononcées, la ville est vibrante, très verte et c’est sans doute l’un des endroits au monde ou vos amis de l’étranger vous demandent le plus fréquemment si « tout va bien ». »


          Très verte ? Je suis allé à Moscou il y a environ deux ans et je n’ai jamais vu une ville aussi pollué dans ma vie. Sans parler de la puanteur à certains endroits, j’avais souvent les yeux et la gorge irrités. Les voitures sont pratiquement toutes grises, recouvertes de poussière. Un moscovite m’a dit que cela ne servait à rien de laver sa voiture, car au bout d’un jour elle était recouverte de poussière... 
          Alors on peut trouver toutes les qualités qu’on veut à Moscou mais svp ne parlez pas de ville verte.

          • Alexandre Latsa Alexandre Latsa 19 août 2010 18:56

            Ville verte ne veut pas dire ville pas polluée.
            Moscou est « très » polluée mais également très verte

            http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=922
            " Moscou, à l’intérieur de la MKAD[1], a une surface de 1.081 km², dont 450 km² d’espaces verts (une constellation verte de 96 parcs, 18 jardins dont 4 botaniques) et plus de 100 km² de forêts mixtes".


          • vilistia 19 août 2010 18:43

            Il y a 96 parcs et 18 jardins à Moscou, dont 4 jardins botaniques. Au total, les espaces verts représentent 450 km², sans compter plus de 100 km² de forêt.

            Floyd

            Vous avez raison ça pue et les rats.... Surtout, et tous les moscovites marchent à quatre pattes.... Hélas, c’est la Vodka !


            • floyd floyd 19 août 2010 18:49

              Pas les rats, mais les usines qui déversent leurs fumées nocives. Vous pouvez faire toutes les boutades que vous voulez, il faut être aveugle ou endoctriné pour ne pas ressentir la pollution dans cette ville.


            • vilistia 19 août 2010 18:53

              Paris ça pue aussi , il faut être aveugle pour ne point le voir !

              A chacun ses clichés !


              • Waldgänger 19 août 2010 19:43

                Bonsoir Alexandre, votre article est intéressant.

                Vous avez tout à fait raison de 

                Aussi je me permets d’apporter une petite précision. La lutte contre les incendies aux USA est différente de ce qu’elle est en Europe, car ce pays a actuellement une politique de « let it burn », différente de celle de l’Europe de l’Ouest où on combat tout départ de feu dès son début. Voici deux citations, avec les liens correspondants. Il en est peut-être de même en Russie, où il n’y a pas de volonté d’un maillage aussi serré de pompiers et d’aéronefs, politique moins indispensable dans des forêts bien moins peuplées et qui serait de toute manière illusoire au vu des étendues à sécuriser.



                 « Le paradoxe du feu tient à ce qu’à vouloir lutter à tout prix contre cet élément, on augmente les dégâts potentiels des feux suivants du fait de l’accumulation de biomasse. Certes, les forêts européennes n’ont pas la dimension suffisante et sont surtout trop habitées pour envisager une politique de type « let it burn » laisser brûler, telle qu’elle se pratique aux USA. »

                « Dans les années 70, on a commencé à prendre conscience de l’importance que revêtent des incendies naturels périodiques. C’est à la fin de cette décennie que les États-Unis ont renoncé à une politique en vertu de laquelle tous les incendies devaient être éteints pour éviter qu’ils ne s’étendent sur 4 hectares le lendemain à 10 heures du matin (Gorte, 1996). On convint de ne combattre les incendies dans les espaces naturels et les parcs nationaux que s’ils devaient constituer une menace pour la population ou les terres avoisinantes (COTF, 2000 ; Turner, 2001). De plus, on instaura les brûlis obligatoires et la politique du « laissez-brûler » afin de réduire les accumulations de combustible et de protéger les établissements humains et les entreprises. Il s’agit de feux allumés délibérément ou allumés par la foudre et qu’on laisse brûler. Chaque année plus de 2 millions d’hectares sont traités de la sorte aux États-Unis (Mutch, 1997).

                Pareille politique n’a pas été sans susciter des controverses. En 1988, on n’est pas intervenu pour éteindre des incendies allumés par la foudre à Yellowstone, le plus grand parc national des États-Unis. Le feu s’est propagé rapidement, attisé par la sécheresse estivale et des vents violents. Finalement, on a décidé d’éteindre les incendies. Il en a coûté 120 millions de dollars, la somme la plus élevée consentie pour lutter contre l’incendie dans toute l’histoire des États-Unis (NPS, 2000). »

                Merci pour l’article et bonne soirée. smiley


                • Zangao Zangao 19 août 2010 19:48

                  Paris ça pue............... et ça se sent ! On voit aussi que c’est une ville sale ;)


                  • ELCHETORIX 19 août 2010 22:43

                    MERCI pour cet article , l’auteur qui met en évidence la désinformation des médias de l’ouest , d’autant plus qu’ils n’ont pratiquement pas parlé de la catastrophe de la plate-forme pétrolière dans le golfe du MEXIQUE , avec cette pollution des eaux de ce golfe causée par la multinationale BP qui a aidé financièrement à l’élection du très pacifique et démocrate , j’ai nommé Barak HUSSEIN OBAMA  !
                    RA .


                    • joelim joelim 19 août 2010 22:46

                      La russophobie est l’épine dorsale des convictions de l’« élite » politico-financière. 

                      Ils en sont encore à l’époque du collectivisme honni par eux puisque remettant en question les mécanismes peu clairs de leur propre enrichissement.

                      Pas étonnant que les valets des médias fassent caisse de résonance.

                      • zadig 20 août 2010 07:12

                        A l’auteur,

                        Merci pour cet article passionnant (et oui ! )
                        Je souhaite beaucoup d’articles de cette qualité sur Agoravox.

                        Quand a nos journalistes !
                        Ce ne sont que des hommes et il faut bien vivre.
                        Qui dans sa vie n’a pas eu recours à la prostitution morale ?

                        Cordialement.


                        • joseW 20 août 2010 10:09

                          Merci pour ce compte-rendu intéressant et argumenté.

                          La propagande officielle fait feu de tout bois, et cela malheureusement, ce n’est pas une nouveauté...


                          • jjwaDal jjwaDal 20 août 2010 10:19

                            Voilà pourquoi on vient sur ce média. Bon il y a eu dans la région une forte anomalie thermique et le reste va de soi. Certains jours il ne faisait pas bon respirer à pleins poumons à Moscou tout de même...


                            • friedrich 20 août 2010 10:22

                              Qu’ attendre de plus de la Pravda du 51ème état des Etats-Unis... Le gouverneur Sarko a du donner ses ordres depuis son politburo : 


                              Bon cette semaine on en profite pour donner une sale image de la Russie qui gêne un peu trop notre business au Moyen-Orient.

                              • friedrich 20 août 2010 13:26
                                Lire sale image de l’ Etat russe, et non de la Russie of course, I spoke 2 fast. On sait bien que nos amis slaves sans beaucoup de liberté d’ expression jouissent d’ une grande compassion de la part de nos apparatchiks médiatiques.

                              • Laoren 20 août 2010 14:01

                                Globalement d’accord avec cet article.
                                D’ailleurs tous les été il y a de grands incendies en Russie. Ce qui a différé cette année c’est d’une part la surface brûlée et le nombre de victimes beaucoup plus grands, d’autre part le fait que les Moscovites ont été concernés. Alors on en a beaucoup plus parlé.
                                En ce qui concerne l’information les Russes sont aujourd’hui bien informés sur internet. Je le constate chaque jour en écoutant ma femme me parler d’évènements russes ou mondiaux qu’elle vient de découvrir sur les grands sites russophones. Souvent avant que moi, Français, le découvre sur les sites français.
                                Depuis que je connais -assez bien- la Russie je suis effaré que nous trainions encore en occident de bons vieux préjugés.
                                Pour autant je suis très critique vis à vis du pouvoir russe et du peuple qui, trop souvent, laisse aller sans réagir et se laisse aller lui-même.


                                • eric 20 août 2010 14:22

                                  A l’auteur : pour une fois globalement d’accord avec vous si ce n’est sur un point de détail. Il me semble que c’est moins par russophobie que des journalistes se sont précipités sur une dénonciation de poutine que par déformation professionnelle.
                                  Pour beaucoup, ils sont moins partisans d’une presse d’info que d’une presse d’opinion. Ils cherchent des coupables plus que des faits. Cela n’est pas nécessairement lié à la Russie. Lors de l’ouragan à la nouvelle Orléans aussi on avait pu assister à un déferlement de critiques sur le gouvernement américain.



                                    • bluebeer bluebeer 22 août 2010 14:17

                                      bonjour,

                                      merci pour l’article. Les préjugés ont la vie dure.

                                      A l’appui de votre propos, le témoignage de Xavier Moreau sur realpolitik :

                                      http://www.realpolitik.tv/geopolitique-de-la-russie/les-incendies-en-russie-par-xavier-moreau.

                                      Il est amusant de contraster le ton direct et décontracté des réponses de Xavier Moreau à celui du journaliste qui cherche la faille, un indice selon lequel tout ça a été mal géré, faute de moyens et d’organisation. A sa question de savoir si les compagnies occidentales sont rassurées sur les possibilités d’implantation en Russie, Moreau s’esclaffe et rappelle que si elles sont là, c’est parce qu’elles gagnent beaucoup d’argent !

                                      Franchement, on se demande si il faut vraiment faire des études pour devenir journaliste...

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