Le chômage est-il une fatalité ?
A la fin des trente glorieuses le chômage commençait à poindre le bout de son nez, alors les politicards de l’époque promirent, s’ils étaient élus, de mettre en œuvre des mesures afin de revenir au plein emploi, et le chômage continua d’augmenter.
Le chômage en quelques années atteignit un niveau de l’ordre de 5 %, alors les politicards de l’époque promirent, s’ils étaient réélus, de le faire baisser, et le chômage continua...
Ensuite toujours et encore en quelques années, le chômage grimpa à 10 % voire plus, alors les politicards de l’époque, parfois c’étaient les mêmes qu’auparavant, promirent s’ils étaient de nouveau réélus, de ramener le chômage à un taux de 5 %, et le chômage continua...
Il y a peu, malgré des tas de combines pour exclure des sans-emploi des statistiques, celui-ci dans certaines régions dépassa (officiellement) les 20 %, alors les politicards, dont certains sont connus de longue date et toujours là, promirent s’ils étaient encore de nouveau réélus, cette chose extraordinaire : infléchir la courbe du chômage, autrement dit passer d’une pente ascendante soutenue à une grimpette plus douce. Mais il y avait un plus, le candidat au poste suprême avait identifié le mal dont il faisait la main sur le coeur son adversaire absolu, LA FINANCE, et le chômage continua...
Et nous arrivons à l’époque actuelle : 6,7 millions de chômeurs officiels plus 4,8 millions d’exclus des statistiques, autrement dit PLUS D’UN TIERS de la population active française est concrètement sans emploi. Le chômage est un fait admis, il est quelque part entre une fatalité et un mal nécessaire, les promesses actuelles ne sont plus de le combattre, mais d’essayer de faire en sorte que ceux qui ont un travail, durant le temps qu’ils l’occuperont, conservent si possible une rémunération acceptable.
Une idée entre-temps a fait son chemin, le chômeur est devenu un fainéant, un parasite qui obère les finances de la collectivité, on veut également nous faire avaler que les cotisations chômage sont une charge insupportable pour les entreprises, y compris celles qui délocalisent et/ ou qui licencient, ou encore qu’elles seraient mieux employées si elles servaient par exemple à rembourser la dette contractée (génératrice de chômage) auprès de la FINANCE.
Avec ce bilan, il appert une évidence, jamais les politicards n’ont eu la volonté de combattre le chômage, pas plus qu’ils ne l’ont maintenant.
Le chômage est chronique, il est structurel, voulu, entretenu, il est du pain bénit pour l’économie car il met à la disposition des employeurs un vivier de travailleurs dociles et pas très exigeants ; il est mieux que l’esclavage, car l’esclave doit être nourri et logé par son maître quand le chômeur reste un consommateur, dans les faits le chômage n’est pas dû à la conjoncture mais enraciné dans des structures qui volontairement empêchent toute évolution vers une amélioration, le bien être des entreprises passent bien avant celui des quidams, le dogme est d’affirmer que quand l’économie va tout va. L’économie est un concept, une abstraction.
Nous ne devons pas espérez des politiques ou du marché (encore un concept) du travail pour tous, c’est pourtant le travail de chacun qui a mis en place toutes les infrastructures qui ont permis à notre pays d’être un état moderne, et c’est toujours ce même travail de chacun qui les maintiennent en fonctionnement, sans elles notamment les super riches n’existeraient pas.
Alors quand comprendrons-nous que sans les autres nous ne pouvons rien faire, sans la solidarité, il n’y a aucun espoir que notre monde change.
Quel sera le prochain épisode, maintenant que tous les indicateurs économiques (j’emploie cette expression sans trop savoir ce qu’elle signifie) sont dans le rouge ?
Une alternative jaune s’offre-t-elle à nous ?
Une solution aussi simple que le partage du travail et de ce qu’il produit a-t-elle une chance de germer dans les consciences ?
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