Le CPE, quand y’en a plus, y’en a encore. Pendant ce temps, au Népal...
Après la victoire incontestée du CPE dans l’arène médiatique et son enterrement devant la presse du monde entier, nous nous attendions à ce qu’il tire sa révérence. Mais visiblement, les médias ont du mal à passer à autre chose. Pendant ce temps, au Népal...
Quand la République oublie les idéaux démocratiques.
Le roi Gyanendra, sur le trône depuis juin 2001, s’est accordé les pleins pouvoirs le 1 février 2005. Il justifie cette "autarcie" par la volonté de mettre un terme à la rébellion maoïste. Le Népal vit au rythme d’une guerre sans merci entre maoïstes et l’armée, depuis 1996. Les Népalais, n’étant foncièrement ni pour l’un ni pour l’autre, sont pris entre deux feux.
Les maoïstes, sur fond de revendications populaires, s’en prennent aux propriétaires, aux usuriers, notables, responsables administratifs, policiers... Les journalistes sont harcelés, menacés, battus, et parfois même assassinés, s’ils dénoncent la terreur du Parti communiste népalais maoïste. Ces maoïstes peuvent aussi s’en prendre aux habitants si ceux-ci refusent de leur venir en aide.
Quant au roi, sous prétexte qu’il souhaite mater la résistance maoïste, il a déclaré l’état d’urgence, limogé le gouvernement, donné carte blanche à l’armée, et ne recule devant rien : arrestations de masse, emprisonnements illégaux (donc rendant possible la disparition du détenu), pression et violence à l’encontre de journalistes, blocage de ravitaillements alimentaires et médicamenteux... Le roi s’est érigé en prédateur de la presse et des droits de l’homme. Les représailles contre les manifestants sont de plus en plus violentes : au cours des derniers jours, l’armée a tiré sur la foule.
Etudiants, paysans, journalistes, maoïstes, partis politique manifestent pacifiquement et ont entamé une grève générale depuis plus d’une semaine. Pendant ce temps, notre République oublie ceux qui manifestent pour la démocratie.
What’s the matter with les journaux télévisés ?
"Please help... Tell the world about what has happened in
Quand je vois que le journal télévisé commence par la météo, et fait un reportage sur une charmante petite rivière de la Provence, je me demande pourquoi, à la place de Jean Pierre Pernaud, nous n’avons pas Nicolas Hulot !
Quand je vois que TFI, France 2 et France 3 réunis ont traité le CPE plus de 12 heures, et le Chikunguya seulement vingt minutes, au mois de mars, je me dis : Je dois rêver !
Quand je vois la généralisation des micro-trottoirs ; les gros plans sur une voiture en feu dans les banlieues (ils nous font le coup depuis les années 1970) ; les gros plans sur les manifestants donnant l’impression que Paris est à feu à sang ; le peu d’intérêt pour les questions politiques et économiques, les sempiternelles informations décousues, creuses, sans importance, j’ai envie d’éteindre la télévision.
Et que dire des sempiternels reportages sur le tabac, les loups dans les Alpes, la sécurité routière, les radars automatiques, les plans de licenciement, la vieillesse, le chômage, les artisans, la pénurie de médecin en rase campagne, les retards d’indemnisations après les inondations, les SDF, la délinquance et la sacro-sainte insécurité, la précarité, l’ouverture des soldes, les grèves de transports avec Monsieur Le Mécontent de Lagrève ? Croient-ils que l’on a des mémoires de poisson rouge ?
Quelques solutions, à débattre pour améliorer les JT
- Réglementer le temps accordé aux informations sur la France, l’Europe, et l’international, et s’y tenir. Je propose un tiers du temps pour chacune des rubriques, avec la possibilité de ne pas s’y tenir en cas de faits exceptionnels : crise sociale, élections...
- Réglementer le temps consacré au même sujet durant le même journal télévisé. Pas plus de 15 minutes. (Pour éviter l’effet CPE)
- Veiller à ce que le rapport réalité/médiatisation soit respecté. Par exemple, pourquoi traiter 56 % du temps des casseurs, alors qu’ils ne représentent qu’une minorité des manifestants ?
- Veiller à ce que durant une longue période de médiatisation, les reportages ne se ressemblent pas. Chercher à aller plus en profondeur, apporter un éclairage nouveau...
- Limiter le temps couvert par les images, laisser plus de place à la parole des présentateurs.
- Traiter les faits divers en fin de journal.
- En finir avec le journal de 13 heures, le raccourcir, ou ne faire qu’un seul journal, le soir, afin que les informations soient analysées plus en profondeur par la rédaction.
- Avancer le journal du soir, le mettre à 19h30, pour éviter qu’il ne tombe au moment du repas (cela favoriserait l’écoute, et éviterait le JT divertissant)
- Rétablir quelques règles de morale : on ne peut pas filmer un enfant mourant de la grippe aviaire, ni des corps ensanglantés, ni la guerre en direct, ni la souffrance, ni montrer en boucle la mort d’un jeune athlète foudroyé d’une crise cardiaque en plein effort. Pourquoi ? Ma foi...
- Redéfinir le JT : divertissement, reportages sur les régions, film à sensation ?
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