Le DAL ne sert à rien !?

Les dizaines de familles que nous avons aidées en Seine et Marne ces dernières semaines connaissent et reconnaissent l'action du Droit au Logement.

La DDETS (Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités) commence à nous considérer comme des partenaires.

Par contre ; pour Madame Lacroute, Maire de Nemours « le DAL ne sert à rien » !.

Elle l'a dit ce mercredi 3 novembre à Madame L, mère de famille, expulsée de son logement .

Il y avait du beau monde ce matin à Nemours face à cette mère de six enfants : cinq personnes dont Madame la Maire, un travailleur social.

C'est un vrai tribunal qui s'est constitué face à cette dame, convoquée.

Notre responsable locale Smina Kernoua qui avait annoncé sa venue n'a même pas été reçue, elle a « poireauté » dans le couloir.

Quelle curieuse conception du partenariat !

Madame L a été accusée de mal gérer son budget, il lui a même été conseillé de quitter son mari !?

Jamais, nous, bénévoles, représentants du DAL n'avons osé juger les personnes que nous avons aidées.

On attendait d'une telle rencontre, de l'écoute et de l'empathie.

Madame L, effondrée est sortie en pleurs !

Venons-en au jugement de valeur de la première magistrate de Nemours :

«  le DAL ne servirait à rien » !?

Le DAL avec ses petites mains et ses représentants, a rencontré la famille, lui a cherché un hôtel et est intervenu auprès du 115 pour que cette famille nombreuse soit hébergée.

Elle le sera dès ce soir !

Le DAL qui ne dispose pas des moyens d'une ville va poursuivre l'accompagnement de ces personnes.

Madame la Maire a annoncé qu'elle n'avait été prévenue de l'expulsion qu'au moment où celle-ci débutait !

Pourquoi le travailleur social qui a assisté à cette expulsion n'a pas proposé un soutien à cette famille ?

Pourquoi la Municipalité n'a pas dénoncé une expulsion faite durant les vacances, en présence de deux petits enfants qui ont été traumatisés par la présence en nombre de policiers et par l'obligation non préparée de quitter leur domicile pour la rue ?

Ce sont autant de questions qui méritent une réponse.

Madame l'huissier que j'ai eue au téléphone a exprimé ses regrets que cette expulsion ait été si rapide, sans préparation et m'a dit que le couple de parents était sympathique de bonne foi mais désemparé, perdu.

J'aurais aimé qu'une élue de la République ait la même empathie vis à vis d'une famille désespérée et qu'elle s'abstienne de faire une leçon de morale !

Jean-François Chalot