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Le déclin du PS

Dimanche 29 mai 2005 : 22 H ! Le NON vient de l’emporter avec une écrasante majorité : 55 % de Français rejettent le traité constitutionnel pour l’Europe ! Le score est sans appel ! Toute la journée, je m’attendais à une petite victoire du OUI comme pour le traité de Maastricht (1992), mais c’est bien le non qui s’impose ce soir ! Européen convaincu mais « anti - OMC » (Organisation Mondiale du Commerce) tout aussi convaincu, je ne suis ni content, ni mécontent après ce résultat. Le matin même, au bureau de vote, ayant bien réfléchi ( peut - être trop en définitive) pendant cette campagne à mon vote, je n‘ai pu départager le oui du non et le non du oui ! Je les préférais liés, imbriqués l’un dans l’autre car ils exprimaient à la fois mon souhait d’une Europe politique et mon inquiétude face au néolibéralisme à l’américaine. Suivant la soirée référendum à la télévision, j’ai eu le droit au défilé et aux commentaires des personnalités politiques de cette campagne. Je n’ai bien sûr pas été surpris par le manque d’ouverture des extrémistes de gauche (LCR, FO, PC, ...) comme de droite (FN, MPF, ...) qui demandaient systématiquement et de façon démagogue la démission du président Chirac. Je n’ai pas non plus été surpris par le discours de N. Sarkozy. Cherchant l’impact médiatique avec la phrase percutante ou l’idée choc, il a exprimé sa « compréhension » (en apparence) du message des Français et a appelé au rassemblement derrière le chef de l’état en tant que président de l’UMP. Je n’ai, encore une fois, pas été surpris par le discours du chef de l’état, mais il m’a une fois de plus déçu et il s’est encore plus enfoncé après sa lourde défaite. Une de plus dans une décennie à l’Elysée placée sous le signe des bourdes !

Mais la déception la plus grande à mes yeux provient du Parti Socialiste (PS). Les héritiers de Jaurès sont en bien mauvaise posture après leur division au cours de ce référendum. Les socialistes n’ont toujours pas digéré la défaite du 21 avril 2002 ... Après le 29 mai 2005, les séquelles vont être encore plus accentuées ! N’ayant pris aucune mesure, tiré aucune conséquence après la claque de 2002 (Seul Jospin a pris ses responsabilités en se retirant courageusement de la vie politique), Hollande se retrouve avec une nouvelle défaite sur les bras et, en prime, un parti morcelé ! Malgré tous ces avertissements, les socialistes veulent croire que le non au référendum correspond uniquement à la défaite de Chirac et que les Français ont exprimé le même mécontentement contre le gouvernement Raffarin que lors des Régionales 2004 (victoire du PS dans toutes les régions sauf l’Alsace). Mais, cette fois c’est différent, Chirac n’est pas le seul à avoir perdu. Car ce sont bien 60 % des électeurs de gauche qui ont voté non (alors qu’en octobre 2004, le même nombre voulait le oui) et qui se sont donc retournés contre Hollande et la direction du PS. Alors que s’est - il passé entre octobre 2004 et le 29 mai 2005 ? Et bien, ... il y a eu les nouvelles bavures de la politique Raffarin additionnées à une campagne agressive pour le non cherchant à réveiller les inquiétudes des Français en matière d’emploi, de sécurité, ... Seuls Fabius (libéral de gauche, appartenant à la bourgeoisie socialiste) et quelques autres (Mélenchon, Emanuelli, ...) ont senti le coup venir ... Mais ce ne sont que des opportunistes, recherchant seulement un peu de crédibilité auprès des électeurs en vue des présidentielles de 2007 : Mission accomplie ! Dimanche soir, les « nonistes » du PS appelaient à la réconciliation, au rassemblement du PS, ... Mais les « ouiouistes » ne l’entendaient pas de cette oreille et ils voulaient exclure, bannir les « nonistes » qui étaient pourtant vainqueurs ! La division de ce parti n’arrange en rien son gros problème : le manque de crédibilité ! Le PS avec F. Hollande à sa tête n’était déjà pas très pouplaire et boudé par les électeurs (sauf quand il faut trouver une alternative à Raffarin) en attente d’un leader de la trempe d’un Jaurès ou d’un Blum, mais désormais Hollande est contesté au sein même de son propre parti ! Mais comment voulez - vous qu’un homme, qui, d’un côté pose avec Sarkozy et de l’autre critique à tout va la politique du gouvernement soit crédible ? Cette lacune du PS est confirmée par un sondage CSA/Marianne demandant aux Français : quel homme choisirait - il au second tour de la présidentielle de 2007 entre Sarkozy et toutes les personnalités du PS. Pas une seule ne dépasse les 40 % face à Sarkozy, sauf Jospin qui obtient un score honorable de 46 %. A 2 ans des présidentielles : c’est très inquiétant !

Ces résultats médiocres ont sans doute un lien avec le fait que le PS n’a pas de programme politique défini ! Il se contente seulement de critiquer la politique du président et de son gouvernement sans jamais rien proposer en face ! Chaque mesure du gouvernement Raffarin, bonne ou mauvaise, constitue une occasion pour le PS de faire parler de lui en montrant qu’il est force d’opposition ... Mais il faudrait surtout qu’il soit force de proposition !

Ce bilan peu réjouissant du PS est de très mauvaise augure pour 2007 ! Comme le résume si bien S. Pocrain (ex - porte parole des Verts) « une partie de la gauche est atteinte de tex - averyte : elle continue de courir alors que le sol se dérobe sous ses pieds. » En continuant à ignorer de telle façon les messages du 21 avril 2002 et du 29 mai 2005, les socialistes vont avoir du mal à se hisser au deuxième tour des prochaines présidentielles et ils feront, ainsi, le jeu de Sarkozy qui ne demande pas mieux. A moins qu’ils ne fassent appel à Jospin qui est pour l’instant la seule solution crédible au PS !


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