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Le fabuleux destin des renégats Aux pays des mirages

Le fabuleux destin des renégats

Aux pays des mirages

 [...] livrée aux fantômes de tous les vents, de tous les temps et de tous les camps, tant est si bien qu’on ne sait point à quel saint désormais, ni à quel dieu se vouer, encore moins sur quel pied danser, tant restent intraitables les contraires, les chocs et les démons intérieurs, bien impatients, eux, d’en découdre aveclivrée aux fantômes de tous les vents, de tous les temps et de tous les camps, tant est si bien qu’on ne sait point à quel saint désormais, ni à quel dieu se vouer, encore moins sur quel pied danser, tant restent intraitables les contraires, les chocs et les démons intérieurs, bien impatients, eux, d’en découdre avec[...]

Le fabuleux destin des renégats

Aux pays des mirages

 

« Comme un pays de milliers de fous oisifs qui se promènent dans le cosmos avec des étiquettes et des crayons pour écrire des choses sur les surfaces. Ecrire quoi ? Les deux mots magiques du binaire islamiste : ceci est haram, ceci est hallal. C’est le mode de calcul favori du cerveau local depuis deux décennies : catégoriser les objets de la création avec deux concepts à l’origine alimentaire et sexuel : Hallal ou Haram. Licite et illicite. Cela rappelle un peu le sport favori des anciens colons et leurs ancêtres les explorateurs », Kamel Daoud, extrait d’un article, débutant sur le ton d’une généralité (Des millions qui n’écrivent que deux (02) mots) mais en fait une spécialité de l’auteur de Meursault, contre-enquête : s’étant fait l’habitude de revenir dans sa chronique hebdomadaire du « Point » comme dans la presse de son pays. Paru sur la page Facebook de « Chroniques algériennes ». Et daté du 27 août à. 15h.

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Je ne tiens pas mon texte pour une critique pure et dure de la pensée de l’auteur mais comme une occasion de rebondir et d’abonder dans une réflexion qui engloberait plutôt des états d’esprits arabes et en tous cas algériens.

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 L’intellectuel algérien dit occidentalisé, donc nécessairement plus ou moins déraciné, philosophiquement et physiquement délocalisé, voire décontextualisé et dénaturalisé, sans pour autant arriver à s’intégrer entièrement dans son point de chute, ni rompre aucun pont d’aucune sorte avec ses origines car resté agrippé par la manche, gêné aux entournures, quand bien même il paraitrait adhérer à son nouveau monde, ou avancerait sans façon, ne dépense pas moins tant d’effort à accorder ses contraires, cela a tout l’air d’une mainmise sur sa conscience, d’indépendance mitigée non-autonomisée, cela s’appelle aussi remords, scrupules, retenue ou d’embarras profond, mais cela interpelle, et à juste titre s’interprète et se remarque comme un gros nez au milieu du visage, le dicton n’est-il pas explicite qui nous rappelle : chasser le naturel il revient au galop, car, en effet, l’arrachement au soi communautaire, fût-il violent et prétendument définitif, n’empêche guère un « petit chouia » du moi premier et/ou primitif de traverser la Méditerranée et de continuer à exprimer ses avis, « petit chouia », soit dit en passant, comme on dit de l’autre côté de la Méditerranée, par goût du pittoresque, pour singer les indigènes d’hier, leur rappeler leur passé de sous-hommes, de colonisés… voire un certain triomphalisme à peine avoué destiné aux ancêtres réprouvés, récemment abandonnés, trahis, dont la logique, mise au ban des accusés et répudiée, qui, eux, crient revanche : honte au renégat ! et, ainsi, mine de rien, tandis que les fesses entre deux chaises lui coûtent déjà l’écartèlement et la schizophrénie, voilà que tout menace de s’effriter en lui, voilà qui divise, désagrège, pulvérise, émiette, disperse et anéantit, non sans d’abord donner le la aux légions des voix, aux chants des démons hantant l’être comme qui dirait quelque demeure abandonnée, livrée aux fantômes de tous les vents, de tous les temps et de tous les camps, tant est si bien qu’on ne sait point à quel saint désormais, ni à quel dieu se vouer, encore moins sur quel pied danser, tant restent intraitables les contraires, les chocs et les démons intérieurs, bien impatients, eux, d’en découdre avec ce qui diverge du communément admis, dépare de l’ensemble par fatuité consciente ou inconsciente ; lesquels démons et autres entités contraires, déjà à l’œuvre, rompent eux-mêmes avec la totalité, l’unité et la cohésion des origines ; et alors qu’ils commencent à se défaire et à se dissocier, à se repousser et à s’accuser de leurs grands maux, impitoyablement et sans rémission aucune, d’ailleurs se tenant les uns les autres un langage d’étrangers ou des tranchées, on devient inévitablement, parfois ou même souvent, faux-culs ; on succombe au faux-semblants, au paraître, aux malaises de l’être et autre vague à l’âme mais tantôt vis-à-vis du Même tantôt vis-à-vis de l’Autre, on aura soi-même choisi ses référents, ses maîtres à penser, ses démons, ses amis, ses frères ennemis, ses prophètes, ses anges, ses songes, ses vérités, ses sages et ses mensonges ; on oublie ou on ignore ses origines, on ménage le chou et la chèvre, plus la chèvre que le chou en fait, passant d’un antipode à l’autre, alternant les contraires, les nuances et les contrastes, de là, avec deux rives écartelant l’âme, la damnant et la condamnant, en arrive-t-on au supplice que supporte que les résignés, les sempiternelles coincés, pris en tenaille et ayant abandonné toute idée de lutte ou d’engagement, pourvu bien sûr qu’on n’en perde pas pied, et qu’on en sauve un minimum de prestige, de dignité et de fierté ; la tête hors de l’eau et nullement obligé de s’exposer, encore faudra-t-il tout prévoir, tout remettre à zéro et ne plus *retomber dans l’engrenage ; pourvu donc que le deal paraisse juste, consensuel et fasse bon effet sur les consciences d’habitude averties, entre les deux, donc tantôt oublieux tantôt ignorants, mais à bon escient, drôlement à bon escient, perdant ainsi le sens de la mesure, perdant la cadence des origines, perdant la mesure et le rythme, redoublant d’erreurs et d’incohérences, on ronronne pour effacer les ratés, bref on se met à chanter faux, la voix, rogue domine, voix reconditionnée, refaite et recyclée, s’élève au-dessus du chœur, le meurtrit et l’estropie, tranchant dans le décor, l’abimant furieusement et le saccageant, le révélant aux yeux comme un danseur certes très appliqué mais piètre danseur, au pied bot, et claudiquant, ainsi, quand, prenant la défense de la femme à l’occidentale, le sexe faible battu, maltraité, humilié, mis au pilori, sa défense laisse entrevoir un machisme tapi dans l’antre de l’être depuis des millénaires, mais, emmené dans ses bagages devient anti-machisme, retourné comme les manches d’une veste portée à l’envers par le déraciné à l’insu de lui-même, non des siens qu’il a quittés, l’ont eux-mêmes excommunié, et sans doute à l’insu de ceux qui l’ont intégré et qui ne sauraient être critique de leurs travers, c’est là une réalité des regards prisonniers d’eux-mêmes et des reflets des miroirs choisis sciemment pour leur montrer des facettes imaginaires, supposées les définir et les honorer, préférant donc à la réalité n'importe quoi, voire tout et son contraire, pourvu que le soleil tape si fort les têtes, fasse sonner les cymbales, que les mirages enjolivant sachent parler aux regards des assoiffés, qui, errant dans un désert brûlant, voient surgir du sol tant de fontaines que les paradis leur envieraient. A chacun son mirage en fait, à l’ancêtre fanatique le sien et à l’enfant prodigue le sien, deux mirages planent dans l’espace qui font à chacun ce qu’il aime voir, ce par quoi précisément le rêve de chacun se trouve habité, nous sommes à l’évidence issus de nos parcours particuliers, la résultante d’un CV bourré de prétentions, d’aspirations et d’inspirations, autoprogrammés pour être ceci ou cela dans un monde que nous n’avons pas choisi mais arrangé et modifié selon les préconçus de chacun, en tout cas dans la voie du fatalisme et du passéisme, du conservatisme et du stationnaire, du moderne et du changement à la vitesse sinon de la lumière du moins du TGV, et au milieu de tout cela il y a l’existence où l’on se bouscule, se récuse, se juge, se maudit, s’agresse et s’empresse, quand au bout du compte le rendez-vous de tous est le même, la mort, la finitude, le jugement dernier, l’au-delà ou pour d’autres la fin de tout, les uns œuvrant donc pour mériter leurs paradis, les autres pour une plénitude sur terre, ici et maintenant : pas ailleurs ni plus tard ou plus loin ; c’est au côté dérisoire de notre existence que j’ai pensé aussitôt dès les premières lignes d’un article de Kamel Daoud portant sur ceux qui en sont encore à imaginer nos vies en fonction de la binarité licite/illicite qui clive les relations, dérive nos êtres de leurs voies et leur fait faire aux yeux des uns les pires choix, aux yeux des autres la résolution du siècle qui garantit jusqu’au paradis, de tous les maux que cela génère il en est un qu’on n’est pas près de résoudre depuis le siècle de Voltaire et, peut-être, ne le sera jamais jusqu’au siècle des siècles. 

 Mohammed-Salah Zeliche

 

 


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6 réactions à cet article    


  • Mohammed-Salah ZELICHE Mohammed-Salah ZELICHE 4 septembre 2023 13:35

    D’emblée je suis moinssé. 1/5 vous imaginez un peu ? Et savez-vous par qui ? Par quelqu’un qui comme le dit Kamel Daoud au début de son article ne sait écrire que deux mots. C’est précisément là que je diverge avec l’auteur de Meursault contre-enquête. Eh oui le problème n’est pas de savoir les écrire les deux mots. Non pas du tout. Celui qui vient de me rabaisser a un tout autre problème. Même si d’apparence il commet le même. Lui, c’est de ne pas savoir les aligner ses deux mots. Il fausse l’ordre et persiste à voir l’anarchie là où elle n’est pas. Entre ne savoir que deux mots et en user et abuser et ne pas pas savoir du tout les les aligner réside la nuance des nuances. C’est-à-dire le non-sens et la déraison. Tous les peuples se targuent d’être des modèles à suivre. Certains plus que d’autres. Plus excessivement que d’autres. Et c’est là qu’on perd vraiment le nord. A peine les a-t-on approchés que nous les voyons déjà briller par leur désordre. Fanatiques jusqu’au bout des griffes. Nombrilistes au point même de se prendre pour le centre de l’univers. Humanistes et donneurs de leçons, qui plus est de morale, mais pour autant ignorant jusqu’à la simple générosité, jusqu’à l’entraide la plus élémentaire. Bref, ceux qui moinssent les autres ont peut-être force de loi pour donner des leçons, On les voit les promouvoir et les imposer. oui même par la force des lois. Mais depuis quand en fait avoir droit donne raison. A tant faire on fait trop. Des principes de tolérances qu’on prône à tout-va on dérive mine de rien dans l’intolérance. Ceux—là je le redis sont le chaos même, certes en le (le chaos) dénonçant souvent, mais tout de même en l’instaurant toujours.. De fait. Certes en prônant les valeurs et les principes qui flattent les oreilles. Mais en les rejetant dès qu’ils ne profitent qu’aux autres. Elémentaire vraiment. Mais pas évident. Bizarre vraiment en ce siècle qui sait tout et qui ne répond de rien ! 


    • SilentArrow 4 septembre 2023 15:01

      @Mohammed-Salah ZELICHE
       

      D’emblée je suis moinssé. 1/5 vous imaginez un peu ? Et savez-vous par qui ?

      Vous avez l’air bien ulcéré pour un simple moinssage. Il faut prendre les choses avec philosophie. On ne peut pas plaire à tout le monde.

      Et non, ce n’est pas moi qui ai moinssé l’article. Je ne vais pas le plusser non plus.


    • zygzornifle zygzornifle 4 septembre 2023 16:21

      Intéressant a lire après on en pense que que l’on en pense .....


      • Mohammed-Salah ZELICHE Mohammed-Salah ZELICHE 4 septembre 2023 16:40

        J’aimerais dire à ceux qui infestent cet espace de dialogue et d’échanges, ceux qui, profitant de l’anonymat, usent et abusent de comportements arbitraires, parce que je n’aurai pas pensé comme on le leur a appris, que je ne suis pas prêt de changer mon logiciel pour le leur ni encore d’aller hurler avec les loups. Mes convictions je les défendrai jusqu’au dernier souffle. Je ne joindrai ma voix qu’à ce que je juge juste et digne. Ni susceptible ni paranoïaque, j’accepte la contradiction d’où qu’elle vienne et quand je réponds je reste toujours courtois  à condition qu’elle vienne d’une volonté d’échanger sereine. Depuis que je suis ici à Agoravox j’ai vu que le pseudonyme ne profitait guère qu’à l’impunité de la lâcheté sous toutes ses formes. Il est l’instrument par excellence de ;tous les coups bas. Pour toutes ces raisons,, je ne souhaiterais plus avoir affaire à ceux et celles qui n’assument pas leur identité.    


        • Pauline pas Bismutée 4 septembre 2023 17:57

          Salam Aleykoum,

          ’Depuis que je suis ici à Agoravox j’ai vu que le pseudonyme ne profitait guère qu’à l’impunité de la lâcheté sous toutes ses formes. Il est l’instrument par excellence de tous les coups bas’

          C’est bien pour ces raisons que beaucoup ne viennent plus sur ce site, que certains s’évertuent avec énormément d’efforts (et même acharnement) à faire ressembler à une poubelle. Moinssages pavloviens ??? Mais ce n’est rien, on peut y ajouter insultes, menaces, et tutti quanti….

          Et si vous venez sous votre vrai nom, ce qui est courageux, certaines personnes bien intentionnées créent même de faux blogs, etc…sous votre nom bien sûr, pour y renvoyer les lecteurs crédules (ou très cons, ca dépend d’où on se place).

          C’est lamentable et très pervers, et, oui, pauvre France….Ne prenez pas tout ça trop au sérieux, imaginez en arriver là, à quel niveau il faut dégringoler !!!!……La pitié s’impose-t-elle ? L’anonymat protège beaucoup de gens bien, mais aussi quelques « balancés trop près du mur »…..

          Bon maintenant je vais lire votre article smiley

          PS Mais je n’arrête pas de répéter : protéger vos enfants des réseaux (et de ces débiles !)


          • Mohammed-Salah ZELICHE Mohammed-Salah ZELICHE 4 septembre 2023 19:42

            @Pauline pas Bismutée
             Ce que vous dites est vrai. Il ne faut pas généraliser. Tous les anonymes ne sont pas forcément pervers. J’ai commencé très tôt à fréquenter Agoravox. Et j’y ai connu toutes sortes d’avatars. Certains reflétant un aspect de leur personnalité . D’autres en revanche un fantasme ou une idéalisation. Même ceux qui sont à l’effigié des grands penseurs perdent la mesure et se lâchent : leur surmoi ne les dérangeant pas ni le regard d’autrui n’impressionne personne. L’être humain vraisemblablement est sournois et pervers parce que humain, voire tricheur.et resquilleur. Qu’attendre en fait d’une entité échappée tout à coup à tout surmoi ? 

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