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Accueil du site > Tribune Libre > Le gouvernement Valls II : dernière étape avant la catastrophe (...)

Le gouvernement Valls II : dernière étape avant la catastrophe ?

Ce gouvernement serait la dernière étape avant le chaos . C'est ce que vient d'affirmer, il y a quelques jours, l'ancien Premier Ministre Raffarin à RTL. Raffarinade d'un ancien chef de gouvernement de Jacques Chirac, version 2002 ou une intuition qui découlerait de l'analyse de la situation réelle du pays ? L'accélération stupéfiante de la crise politique de ces derniers jours plaide malheureusement pour cette deuxième interprétation des évènements.

http://bestofactus.files.wordpress.com/2012/12/sondage-hollande.jpg

 

GAUCHE, DROITE : EN AVANT VERS LE GRAND MARCHE !

Nicolas Sarkozy, avait inauguré le "national-libéralisme" : un monde libéré de toutes contraintes nationales comme terrain de jeu pour une élite décomplexée qui ne craint plus d'afficher sa réussite et, la nation, avec un savant mélange de politique identitaire et sécuritaire pour le petit peuple ( 1). Pendant qu'une petite minorité se gave sans complexe, le "président des riches" prétend assurer la sécurité et la tranquillité des sans grade - comme pouvaient le faire les seigneurs envers les paysans au moyen-âge - . Beaucoup ont espéré qu'avec Hollande on en finirait avec cette politique d'apartheid social entre le "top-ten" mondialisé et les 90% restant. Deux ans après, avec la nomination de Manuel Valls comme premier ministre, force est de constater que rien n'a changé. Gauche ou droite, Omo ou Skip, les deux continuent à laver plus blanc que blanc et à rincer toujours les mêmes. Gauche ou droite, ces faux clivages ne visent qu'à maintenir au pouvoir une élite politique inféodée au capitalisme total. " il y a longtemps que le clivage gauche-droite, en France comme ailleurs, ne correspond plus ni aux grands problèmes de notre temps ni à des choix politiques radicalement opposés ." écrivait déjà Cornélius Castoriadis dans une tribune du Monde du 12 juillet 1986.

Jusqu'à présent la gauche, tout en excellant dans la mise en place de mesures émancipatrices de l'individu et de réformes dites " sociétales",(PACS-mariage pour tous ) avait réussi - pour maintenir la paix sociale et fidéliser son électorat - a truffé son programme économiques de quelques conquêtes sociales ( retraite à 60 ans, 35 heures, CMU, etc ...) tout en poursuivant plus discrètement l'oeuvre de libéralisation de l'économie. Ainsi cahin-caha dans l'alternance et les cohabitations, chacun, gouvernement de gauche ou de droite, poursuivait ce travail dit de "modernisation" et "d'intégration" de la société française à la mondialisation. Mais, depuis l'élection du "président des riches", avec la crise économique qui ne cesse de sévir depuis 2007 puis la victoire de François Hollande, le fragile jeu de rôle entre la droite et la gauche n'est plus de mise. Cette "gauche de gouvernement" pour "gouverner La France" dans ce monde affairiste, faute de marge de manoeuvre, est contrainte de trahir ses promesses électorales et son discours social, indispensable pour assurer la victoire. Pour gagner les voix de ceux qui n'ont que leur travail pour capital, on a promis que l'on irait s'attaquer aux excès du capitalisme ultra-libéral, cause de la crise, et que l'on défendrait becs et ongles les acquis sociaux. En bon tribun, on a fustigé les financiers. Il fallait bien, une fois encore, séduire ceux qui ont encore des idéaux socialistes et qui sont du coté des anticapitalistes, on avait besoin de leur voix pour accéder au pouvoir et pour cela on a manié l'anaphore pour séduire les derniers hésitants. Alors pour sortir l'agité et ses excès beaucoup ont voté pour celui que les sondages annonçaient gagnant. Mais une fois la victoire acquise, après les effets dévastateurs de la crise on fait mine de s'apercevoir, qu'on a plus les moyens de mettre des louis d'or sociaux dans la galette libérale. Notre bon président de gauche, au lieu d'affronter la situation en s'appuyant sur ceux qui l'on porté au pouvoir, s'empresse d'abandonner ses habits de "président normal" pour endosser un costume mal taillé de monarque et d'imposer au peuple une galette infâme. Peu à peu, face aux mécontentements et aux désillusions, le "petit roi" se replie discrètement dans son palais de l'Élysée.

FIN DE PARTIE.

Le président "normal ", mué en petit monarque républicain, exerce alors le pouvoir en solitaire, entouré de sa cour, de ses conseillers et de ses courtisans. Ainsi François Hollande aura décidé seul, sans consultation, ni débat ni vote parlementaire, du déclenchement de deux guerres (Mali et Centrafrique) et aura failli en déclencher une troisième (bombardements sur la Syrie). C'est seul encore qu'il choisit de renoncer à renégocier le traité européen, sa majorité parlementaire devant s'incliner quelques semaines plus tard le pistolet sur la tempe. Enfin c'est le président qui décida d'entamer le grand virage de son quinquennat en annonçant en janvier dernier le lancement du désormais fameux « pacte de responsabilité ». En Mai, au lieu de tenir compte du formidable cri de détresse porté par le résultats des élections municipales et des européennes, le singulier monarque décide alors de trahir définitivement ses promesses en choisissant comme premier ministre celui que les militants socialistes avait massivement rejeté.

En cette fin d'été, ce président bien étrange décide alors de se libérer de toute entrave. Sans débat, sans explication, sans volonté de convaincre, il passe par-dessus bord les derniers engagements de campagne, il tourne le dos au parti qui l'a mandaté, à sa majorité parlementaire et à la majorité des électeurs qui l'avaient choisi. On tombe les masques et on s'affiche pour ce que l'on est vraiment : un serviteur zélé de l'économie libérale. A la suite du dernier remaniement ministériel et de l'éviction des derniers indisciplinés on annonce, en rafale, un certain nombre de mesures qui ne visent qu'à s'attaquer à ce que les luttes sociales avaient réussi à imposer au cours du temps. On se met à vouloir reprendre les "cadeaux offerts" par les gouvernements de gauche précédents :

  •  les 35 heures et le processus de réduction du temps de travail, seraient des mesures d'un autre temps. Emmanuel Macron, ce brillant banquier d'affaires, promu ministre de l'économie, sans aucune légitimité politique autre que d'avoir été choisi par le président monarque, se moque de ces vieux dogmes qui le fatiguent  : « Il faut revenir sur des certitudes passées, qui sont, à mes yeux, des étoiles mortes », avait-il expliqué à Mediapart il y a quelques mois (voir  l'article de Lenaïg Bredoux). Avec 39,5 h de durée hebdomadaire à temps plein et 36,6h pour l'ensemble des salariés, cette mesure vise à diminuer encore le prix du travail, déjà bien mis à mal depuis plusieurs années.
  •  le travail du dimanche avec l'urgence décrétée à le libéraliser au plus vite, quitte à se passer du parlement. Mesure qui détruira encore plus les liens sociaux et n'aura aucun effet significatif sur le nombre de chômeurs mais favorisera encore les grands groupes de la distribution au détriment du commerce de proximité.
  • Les seuils sociaux et l'organisation de la représentation des salariés dans l'entreprise.
  • l'abandon de l'encadrement des loyers annoncé haut et fort par Manuel Valls. Outre la gifle assenée à Cécile Duflot et aux députés socialistes qui avaient voté à l'unanimité la loi ANRU il y a quelques mois.
  • La déréglementation plus large du monde du travail sous prétexte de s'attaquer aux rentes (réelles) de quelques professions protégées.

Dans cet élan "libérateur", ceux, qui jusqu'à il y a peu, se contentaient de commenter les dégâts des politiques récessives et les chiffres du chômage, tombent les masques et en rajoutent, révélant leur vraie nature anti-sociale. C'est ainsi que le ministre du travail d'un pays sans emploi, le sinistre Rebsamen, impuissant à résoudre le problème du manque d'emplois, en mauvais joueur, au lieu de s'attaquer au chômage s'attaque aux chômeurs, avec l'annonce d'un contrôle accru pour chasser les fraudeurs, réhabilitant ainsi le thème favori de la droite : la dénonciation des  "assistés". " Assistés" qui ne font qu'exercer un droit, celui de percevoir une assurance grâce aux cotisations déduites des salaires. "Fraude" qui ne représente que 1 % de la fraude fiscale dont certains ministres et autres secrétaire d'Etat se sont révélés experts. Quand on ne peut pas s'attaquer au plus fort, on vise les plus faibles, ces "salauds de pauvres" qui détourneraient l'argent public.

Après ce véritable coup d'état de salon estival, ce déni démocratique, met fin définitivement à ce subtil équilibre dans ce jeu de rôle entre la gauche et la droite initié en 1981 avec la victoire de François Mitterand. Pire, ce demi-tour à droite a été négocié dans la précipitation, sans prendre la peine de vérifier qu'un nouveau secrétaire d'Etat, membre de la commission des finances néglige de remplir annuellement sa feuille d'impôt. Pour couronner le tout, son ex-compagne, transformée en 2012, pour les besoins de la cause, en Première Dame de France, répudiée au printemps dernier, porte le coup de grâce à ce conducteur imprudent, en révélant le vrai visage de cet imposteur de président. Ainsi, ce qui devait-être l' " aggiornamento" de ce quinquennat se transforme en un dérapage totalement incontrôlé qui ne peut conduire le cortège présidentiel que dans le fossé.

En trahissant ses électeurs, ses valeurs morales et éthiques, en usurpant leurs acquis sociaux, ce président et sa cour ministérielle n'ont plus aucune légitimité démocratique. Sans perspective politique, les électeurs floués seraient priés d'attendre 2017 pour trouver une nouvelle alternative. Mais comme la défiance envers les acteurs politiques existants atteint des sommets, c'est bien dans une impasse politique que se trouve le pays.

Face à la hantise de voir le Front National l'emporter, je doute que les députés socialistes dits " frondeurs" soient capables de renverser ce gouvernement à l'assemblée. Ceux qui se revendiquent d'une "autre gauche" ( Verts, Front de Gauche- Parti Communiste- Extrême Gauche, scission a venir au P.S. ) sont bien incapables de se regrouper avant une prochaine échéance électorale et de proposer un programme social alternatif qui romprait définitivement avec ce capitalisme total et qui serait capable de remettre en cause les institutions défaillantes de la représentation populaire. Il faudrait aussi que les acteurs politiques de ces mouvements renoncent à leur pratique détestable de l'entre-soi pour enfin gagner la confiance de tous ces orphelins de la politique.

Que faire face à ce nouveau désastre de la démocratie ? Comment sortir de cette impasse dramatique dans laquelle se trouvent tout ceux qui se reconnaissent encore dans un projet de société "à la fois libre, égalitaire et conviviale" (2) ?

Mais peut-être qu' au bout de ce malheureux quinquennat la "catastrophe" serait notre seul espoir, comme l'indique Joshua Adel, sur son blog, dans cette tribune en citant le philosophe Walter Benjamin, opposant à Hitler : « Il faut fonder l’idée de progrès sur l’idée de la catastrophe. Que les choses continuent comme avant, voilà la catastrophe. Elle ne réside pas dans ce qui va arriver mais dans ce qui, dans chaque situation, est donné. L’enfer n’est pas quelque chose qui nous attend mais la vie que nous menons ici ».

LA SCIENCE DU PARTAGE

____________________________________

(1) Voir l'interview de Jean François Bayard : la gauche répète les fadaises du national-liberalisme

(2) J.C. Michéa - "Les mystères de la gauche" Ed. Climats-2013


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19 réactions à cet article    


  • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 8 septembre 2014 09:27

    Je ne vois pas ce qu’il y a de catastrophique dans la perspective que vous dessinez.


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 8 septembre 2014 13:02

      Tout de même, la perspective qui s’annonce est celle de la liquidation presque totale des acquis sociaux de la population. Et l’article a raison de souligner "Il faudrait aussi que les acteurs politiques de ces mouvements renoncent à leur pratique détestable de l’entre-soi pour enfin gagner la confiance de tous ces orphelins de la politique". Sauf que, à y regarder de près, un tel rapprochement ne paraît guère possible avec ce gouvernement.

      Voir notre article d’hier :

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2014/09/06/trierwe iler-l-ena-hec-et-le-gouvernement-50184.html

      Trierweiler, l’ENA, HEC et le gouvernement

      Le dimanche 7 septembre 2014, Le Nouvel Observateur écrit « Hollande : une séquence calamiteuse qui révèle un socialisme déboussolé », évoquant l’appréciation d’analystes sur un « divorce désormais consommé entre le pouvoir socialiste et les milieux populaires ». De son côté, RTL relève « « Sans-dents » : la marque Générale d’optique reprend la polémique pour sa publicité ». Comment a-t-on pu en arriver à une telle situation ? Dans l’article de Rue 89 « Valérie Trierweiler a failli faire un grand livre sur le pouvoir en France », Pierre Haski soulève notamment la question des «  élites » qui font campagne électorale auprès de la population « mais n’en partagent ni les souffrances, ni les espoirs ». Comme dans notre article « François Hollande et les professions réglementées (II) » , nous ne commenterons pas ici le livre Merci pour ce moment. Mais sur la question de la proximité entre le monde politique et la population soulevée par Pierre Haski, un élément de réponse peut résider dans la composition du gouvernement et dans le type d’études réalisées par ses membres, dans leur curriculum professionnel... Il apparaît notamment qu’aucun membre du gouvernement ne possède, à l’instar de François Hollande, à la fois des diplômes de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) et des Hautes Etudes Commerciales (HEC). Mais Fleur Pellerin détient des diplômes de l’ENA et de l’ESSEC Business School. Cinq ministres et un secrétaire d’Etat sont des énarques, de même que le candidat à la Commission Européenne Pierre Moscovici. Personne ne semble détenir un diplôme des HEC ou avoir été reçu à l’Ecole Polytechnique. On constate surtout un défaut général d’études dans des domaines scientifiques tels que la Physique ou la Chimie, de formations de technicien ou d’ingénieur, ou encore dans le domaine de la santé sauf pour deux médecins secrétaires d’Etat. De même, on ne trouve pas des ouvriers, ni des syndicalistes, ni des artisans... dans ce gouvernement de « gauche  » où les études dominantes de ses membres ont pour l’essentiel un caractère politique et « gestionnaire ». En moyenne, les membres du gouvernement ne possèdent pas des diplômes vraiment « élitistes  » en ce qui concerne leur niveau. En revanche, leurs études et parcours semblent souffrir d’un profil très monocorde lié à une professionnalisation politique ou « gestionnaire » précoce et aux choix des coupoles dirigeantes du pays et des partis concernés.

      [la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2014/09/06/trierwe iler-l-ena-hec-et-le-gouvernement-50184.html ]


      et pour rappel :

      Le décret Fioraso sur les enseignants-chercheurs (I)

      François Hollande et les professions réglementées (I)

      François Hollande et les professions réglementées (II)

      Elections européennes : ce que les Français ont rejeté (I)

      Un triste 1er Mai pour les secteurs populaires

      Hollande, Valls et l’Economie (I)

      Hollande, Valls et l’Economie (II)

      Hollande, Valls et l’Economie (III)

      Hollande, Valls et l’Economie (IV)

      Hollande, Valls, « austérité », « réformes »... (I)

      Hollande, Valls, « austérité », « réformes »... (II)

      Hollande, Valls, « austérité », « réformes »... (III)

      Hollande, Valls, « austérité », « réformes »... (IV)

      OMC, ACS - TISA, commerce mondial... (I)

      Assemblée Nationale, Traité transatlantique, OMC... (I)

      Assemblée Nationale, Traité transatlantique, OMC... (II)



      Cordialement

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs
      http://science21.blogs.courrierinternational.com/
      http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 8 septembre 2014 13:17

      Nous abordons la question d’un rapprochement avec l’actuel gouvernement en rapport avec ce que l’on appelle la « gauche de la gauche », « l’extrême-gauche »... à cause, notamment, du chantage à la « victoire de la droite », « la victoire du FN », etc... auquel se livrent en ce moment même les milieux gouvernementaux. Notamment, à propos du vote de confiance.

      Sans oublier qu’un large secteur de cette « gauche de la gauche », « extrême-gauche »... a appelé à voter pour François Hollande en 2012. EELV a même participé à un gouvernement de casse sociale.


    • Gourmet 2012 8 septembre 2014 15:19

      Indépendance des Chercheurs a raison en ce qui concerne le parcours et les compétences des membres de l’actuel gouvernement. Les ouvriers, agriculteurs, artisans... en sont absents, et pareil pour les spécialistes des sciences et technologies « dures », techniciens et ingénieurs compris.

      Et parmi les anciens ministres, même quelqu’un comme Cécile Duflot, qui se prétend « proche du peuple », s’avère être tout compte fait titulaire d’un diplôme de l’ESSEC Business School comme Fleur Pellerin. Duflot est ainsi devenue urbaniste dans un groupe immobilier (« specialisé dans le logement social », certes...).


    • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 8 septembre 2014 16:12

      Cela fait plus de 30 ans qu’est intervenu « le tournant de la rigueur », autrement dit un virage à 180 degrés du PS.


      Le PS a alors abandonné toute perspective socialiste, pour se tourner vers l’horizon indépassable de la mondialisation heureuse, sous l’égide de la finance internationale.

      Et voici que le peuple ouvre les yeux, et se rend compte que gauche et socialisme n’ont plus grand chose en commun. 

      Au fait, quelqu’un a-t-il entendu un seul dirigeant du PS prononcer le mot « socialisme » depuis 10 ans, 20 ans ? Merci de me faire parvenir l’enregistrement ou le texte du discours.

      Si pour Raffarin le gouvernement Valls II est une catastrophe, c’est que la vérité est dévoilée.

      Ou est la catastrophe ? Qu’une imposture qui dure depuis 30 ans soit dévoilée ?




    • Danièle Dugelay Danièle Dugelay 9 septembre 2014 17:35

      Bonjour. Je suis abonnée à votre site des Chercheurs... et j’aime beaucoup vos articles, notamment parce qu’ils apportent des renseignements très précis et complets. Cette fois-ci,

      je dois moi-même compléter votre commentaire par souci de justice et de vérité. Le candidat du Front de Gauche a appelé à voter pour Hollande, c’est vrai, mais ce dernier ne se montrait pas alors à ce point libéral. Il a d’ailleurs fait quelques promesses, notamment en faveur des grévistes poursuivis en justice, qu’il s’est empressé d’oublier dès son élection.

      Le plus important, c’est que le choix ; c’était Hollande ou Sarko dont on avait goûté la politique et le manque d’humanisme pendant des années. Auriez-vous voulu refaire passer Sarko ?

      Pour ma part, je me doutais qu’il n’y avait rien à attendre d’un Young Leader de la Fondation France-Amérique, mais je comptais un peu sur les députés socialistes les espérant, les uns moins pourris, et les autres plus courageux, capables de retenir le président sur un chemin au moins social, s’il n’était pas socialiste au sens économique du terme.

    • alinea alinea 8 septembre 2014 10:18

      Bonjour Karol,
      Vous répondez brillamment à une question que nous étions deux à nous poser, sous forme de doute : est-ce possible que Hollande puisse faire autrement et qu’il agisse comme il le fait ?
      C’est peut-être l’homme qui ne peut pas faire autrement, tandis que la fonction le permettrait ! Ils sont nombreux à faire croire que la fonction ne le permet plus.
      En tout état de causes, vient le moment où la lutte ne se contente plus de petits ajustements, mais aspire, et exige même, à devenir totale.
      Nous sommes au pied du mur et pourtant il n’apparaît guère que les gens ( le peuple !) soit prêt à s’unir pour la mener, cette lutte ; que beaucoup espère encore en un guide... parfait !
      Le PG s’y emploie ; je posterai en modération tout à l’heure une longue interview de Coquerel.
      S’il doit y avoir divergences, malgré les besoins et les nécessités bien communes, qu’au moins elles ne s’éparpillent pas, et se rassemblent au contraire, pour peser de tout le poids du nombre et de la détermination !


      • Karol Karol 8 septembre 2014 11:41

        Bonjour Alinéa,

        Je suis d’accord, la fonction le permettrait, puisque le peuple lui a donné une majorité pour faire bouger les lignes. Mais c’est bien l’homme qui refuse de s’appuyer sur cette volonté populaire pour tracer son chemin. Quant aux forces qui pourraient se poser en alternative, il serait urgent qu’elle s’accordent sur quelques objectifs et s’unissent pour enclencher un mouvement social qui est aujourd’hui privé de toute forme d’expression.


      • jeanVidales jeanVidales 8 septembre 2014 12:09

        Bonjour Karol,
        Je crois que nous somme beaucoup à avoir cette analyse et se demander : « Comment Hollande peut-il continuer ? ».
        Néanmoins il y a quelque chose qui me chiffonne quand vous dites que la gauche et la droite c’est pareil. Je pense que Hollande applique une politique de droite et qu’il doit donc être rangé à droite avec Sarkozy et Chirac. Mais je respecte votre opinion. Il est vrai que c’est très perturbant de voir le Parti Socialiste, fils de Jaurès et cousin du PCF, faire une politique de droite ...

        Maintenant, si pour vous le clivage gauche-droite n’a plus lieu d’être, comment vous faite la différence entre « capitaliste » et « partageux » ? Dit autrement, comment vous faite la différence entre votre camps et celui de Hollande ?


        • Karol Karol 8 septembre 2014 14:14

          Bonjour JeanVidales,

          Le problème est qu’ un parti capable de rassembler le plus grand nombre sur un programme de sortie du capitalisme et de mobiliser les foules sur des revendications sociales de partage de la richesse n’existe qu’à l’état embryonnaire avec des forces disparates. Le clivage gauche-droite dans l’histoire a montré son ambiguité et a trop souvent déboussolé le mouvement ouvrier : déjà au XIXéme siècle, cette histoire gauche-droite semait le trouble : Cavaignac en 1848 a ordonné une répression sanglante des journées de juin , en décembre il se présente aux élections présidentielles comme candidat de gauche contre Louis-Napoléon Bonaparte. Thiers, qualifié a sa mort par E. Zola « enfant de 1789 » et « chef avoué du centre-gauche » est le grand responsable de la répression de la Commune de Paris en mai 1871. Je vous conseille de livre le livre de JC Michèa « Les Mystères de la gauche, de l’idéal des lumières au triomphe du capitalisme absolu » ; Il est très éclairant sur ce sujet.


        • Yohan Yohan 8 septembre 2014 15:38

          Gauche droite ! logiquement c’est deux pas en avant. Là c’est plutôt deux pas en arrière. Fallait pas supprimer le service militaire... smiley


          • filo... 9 septembre 2014 04:38


            Pour son traité de Maastricht, afin que les allemands acceptent de le signer, Mitterrand à vendu la Yougoslavie !
            Mais aussi par la même occasion a fait acte d’allégeance à l’axe Washington-Berlin.
            Et il a fait consciemment !
            Son unique désir était d’entrer, à tout prix, dans l’histoire de la « construction européenne »

            2 grossières erreurs occidentale du 20ème siècles sont :

            • réunification allemande et
            • la destruction volontaire occidentale de la Yougoslavie
            Du coup ces fautes sont devenu de germes de la décadence et in fine, de la destruction de la « civilisation occidentale »

            http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=154118

            Concernant le parti dite « Socialiste » F. Mitterrand (encore lui) dans les année soixante dix l’a utilisé pour détruire l’autre parti sœur le PC en lui faisant signé « le Programme Commun »
            Depuis lors ce parti n’a pas fini de se décomposer.

            Et quel ironie du sort, l’histoire qui se répète, F. Hollande à son tour a détruit le PS.

            Désormais ce parti politique c’est pour la dernière fois qu’il est au pouvoir et dès 2017, probablement même avant si F. Hollande démissionne, il disparaîtra définitivement de la scène politique française.

            Et la politique en général. Pourquoi persister et vouloir créer des nouvelles partis politique censés porter le flambeau des changements futurs.

            Politique, sa définition est périmé, compromis et corrompus donc incapable à relever le défis de ce monde à la croisée des chemins.

            De ce fait il vaudra mieux créer un mouvement citoyen de participation directe dans la gestion des affaires des sociétés civiles.

            Finie la politique, fini le capitalisme !

            Place à la coexistence et aux partages !
            Le vrai communisme, le futur de l’humanité.

            Qu’ont le veuillent ou non, ça sera comme ça !

            Et qui vivra verra !



              • alinea alinea 9 septembre 2014 14:42

                Oui !! filo, je me disais aussi, il a bien paru cet article !!
                Le PS n’est pas un parti si vieux ! 76 si je ne m’abuse ; pas comme le PC.
                C’est assez passionnant de voir que tout est à refaire ; dommage que cela advienne à un moment où tout le monde s’en fout, par fatigue, par usure ou par inadvertance !!
                Bon Coquerel ne passera pas, mais vous pouvez toujours aller le lire en modé !! Il fait une analyse assez intéressante des erreurs de cette « gauche-là » !!! la vraie quoi !
                ( je rejoins Karol et Michéa, sur la très évidente obsolescence de cette partition, mais bon, c’est encore un vocabulaire commode.)


              • Karol Karol 9 septembre 2014 18:00

                Dommage pour l’article sur Coquerel, j’ai voté mais ça n’a pas été suffisant. Le combat pour une nouvelle république peut rassembler tous ceux qui sont trahis par cette élite politique ambidextre.


              • alinea alinea 9 septembre 2014 18:14

                Je savais qu’il ne passerait pas : j’aurais dû écrire un article où je l’aurais cité, mais j’ai eu la flemme !! Pourtant ce n’est pas du tout une interview de propagande !!


              • ACS 9 septembre 2014 18:20

                Excusez-moi.


                ok pour toutes ces questions de fond qui ne sont pas neuves.

                Mais ne voyez vous pas ce qui est réellement en cours ?


                Tout ces débats sont du vent. Tout est le fruit d’une stratégie de Hollande pour tuer Valls. Et il a foncé dans le piège comme pour Tapie avec Miterrand. Toute la sauce que l’on donne à savourer aux intellectuels c’est du vent !!!!!! Y a rien la !! déjà à ce niveau la alors imaginez plus haut !

                Ce n’est ni pour le peuple, ni pour combattre les fronts de droites non !Le roi est conspué alors il va se défendre basta !!!Le peuple n’est même pas capable ni d’assumer sa connerie ni de respecter la fonction suprême alors il mérite de se faire foutre de sa gueule. 

                Merci !

                • BA 9 septembre 2014 23:23

                  Mardi 9 septembre 2014 :

                  Thomas Thévenoud, « phobique administratif », n’avait pas payé son loyer pendant trois ans.

                  Les révélations s’enchaînent autour de Thomas Thévenoud. Non seulement l’éphémère secrétaire d’Etat au commerce extérieur a quitté le gouvernement en raison d’irrégularités fiscales, mais, dans son édition à paraître mercredi 10 septembre, Le Canard enchaîné affirme que le député de Saône-et-Loire n’a pas payé pendant trois ans le loyer de son appartement du 5e arrondissement parisien.

                  http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/09/09/thevenoud-phobique-administratif-n-avait-pas-paye-son-loyer-pendant-trois-ans_4484724_823448.html


                  • Laurent Simon 10 septembre 2014 15:45

                    Chiche ! Rassemblez tous ceux qui veulent (gauche de la gauche EELV, PG, extrême gauche, etc.) être cohérents avec une partie des promesses (celles ’de gauche’) de F. Hollande, et vous n’aurez qu’une minorité aux élections !

                    Ce qui permettra aux autres, ceux qui constatent (en observant les pays voisins, européens du Nord, ou Autriche, ou Suisse, ou pays comparables Canada, Australie, Nouvelle Zélande, notamment ) ce qui marche en économie, donc au niveau social, de voter pour un programme responsable, permettant de sortir le pays de cette ornière incroyable, résultat d’aveuglements depuis des décennies : et donc d’obtenir un gouvernement qui fera ce qu’attend la majorité des français : enfin des mesures qui permettent de réduire, durablement, le chômage de masse !

                    La catastrophe, elle est déjà là, elle ne fait que s’aggraver depuis des décennies, avec quelques pauses liées à ce qui se passe (croissance) dans les pays voisins. Parce que non, on n’a pas « tout essayé » ! On n’a pas vraiment mis en oeuvre les politiques qui font leurs preuves en Suisse, en Allemagne, en Autriche, et même en Suède (où « il n’y a plus de statut, ni d’emploi à vie. Ces fonctionnaires sont employés comme dans le privé et peuvent être licenciés) »

                    Mais effectivement la situation devient de plus en plus compliquée pour le gouvernement, qui a désormais le dos au mur. Avec seulement 13% de popularité, il faut enfin AGIR dans le sens de ce qui est annoncé depuis des mois, sans mesure concrète, pour tourner effectivement le dos à des mesures qui ne sont de toute façon pas applicables (ce que F. Hollande savait, mais il les a annoncées pour se faire élire : "la gauche est condamnée, aux élections, dans son discours au moins, à tomber à gauche pour récupérer l’extrême gauche, et la droite à tomber à l’extrême doite pour récupérer les voix de Marine Le Pen.« ).

                    Et tourner le dos à des mesures qui sont effectivement au coeur des programmes des partis de gauche depuis des décennies, mais qui ont fait la preuve de leur inefficacité, dès 1983 ( »déséquilibre du commerce extérieur record et crise du franc obligent, il fut évident qu’il fallait corriger le cap économique, et renoncer à une bonne partie des promesses électorales !) ..[en 2014]. les Français vivent d’amères désillusions, après ces deux élections qui déchantent. Et même les électeurs de gauche veulent des décisions enfin efficaces, pour sortir de cette crise sans fin, et de ce chômage de masse, qui a repris une hausse quasi constante depuis quelques années."

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