Le Maire – Macron, ultimes rejetons du giscardisme
Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont intelligents. Ils ont de belles têtes de vainqueurs. Ils sont le renouveau, l’avenir de la France. J’ai nommé à ma droite Bruno Le Maire (dit BLM) et à mon autre droite Emmanuel Macron, l’homme en marche.
Ils ont la lourde tâche de sauver la France. Oui, mais ce n'est pas gagné. Car d'une part les marges de manœuvres de la France sont sévèrement entravées par sa perte de souveraineté et sa dette. D'autre part, ces deux jeunes espoirs n'ont peut-être pas des idées si neuves que ce que l'on voudrait nous faire croire…
Pour commencer, nous ne sommes plus maître de notre politique économique qui peut être censurée à tout moment par les « marchés » (nos créanciers), ni de notre monnaie (dont le cours est désormais fixé à Francfort- siège de la BCE). Quant à notre politique étrangère, elle est désormais alignée sur celle de la Maison Blanche depuis que nous avons réintégré le train de l’OTAN.
Pour couronner le tout, on rappellera qu'environ la moitié de nos lois (les estimations varient de 30 % à 70 %) sont désormais faites par Bruxelles. Et pour la petite moitié restante, nos brillants dirigeants trouvent l’essentiel de leur inspiration dans le clientélisme politique et chez les nombreux lobbies qui hantent les couloirs du Palais Bourbon et du Palais du Luxembourg, au premier rang desquels le MEDEF. Le concept d’intérêt général est devenu un concept presque saugrenu.
Les marges de manœuvres semblent donc plutôt étroites pour nos deux jeunes espoirs. Mais il n’est pas non plus certain que leur capacité de changement soit celle espérée - car tous les deux font partie du corps des énarques, une caste qui règne sans partage sur la France depuis plus de 40 ans.
Giscard – le patient 0
Le principal responsable de cette situation n'est autre que Valery Giscard d'Estaing, élu en 1974, et qui fut le premier Président de la République issu de l'ENA. C’est lui qui inaugure les abandons de souveraineté en faveur de l’Europe, lance l’immigration de peuplement (regroupement familial), et laisse filer le déficit budgétaire. Maux dont la France ne s’est toujours pas remise.
Et pourtant lui aussi était vanté par la presse comme « jeune », « brillant » et « moderne » (on ne disait pas encore « cool » à l’époque). Il s’invitait à dîner chez les Français, jouait de l’accordéon à la télé, simplifiait le protocole présidentiel... On connaît la suite.
Vous pensez que Giscard a été battu et humilié en 1981 ? Grave erreur ! Car sa politique libérale, européiste, immigrationiste et féministe a été poursuivie avec zèle par tous ses successeurs jusqu'à aujourd'hui, avec la complicité de la haute administration issue de la même ENA.
Que ce soit sur la forme ou sur le fond, Giscard hante l’imaginaire des hommes politiques français. Et celui dont aime se moquer en raison de ses adieux ratés restera sans doute dans l'histoire comme le Président le plus influent de toute la Ve République.
Libéraux, pro-européens, certifiés conformes (politiquement corrects), nos deux jeunes élites ont comme un air de déjà vu. Leur principal mérite semble d'incarner de nouvelles têtes capables de continuer à conduire le troupeau dans la politique « néo-giscardienne » que nous subissons depuis plus de 40 ans, et qu'à n'en point douter nous continuerons de subir après 2017...
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