• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le prophétisme de J.J. Rousseau

Le prophétisme de J.J. Rousseau

Les rêves, les songes et les méditations, comme des elfes démiurges, se glissaient dans la nature pour mieux entrer en résonance avec l'esprit de ce « devin de village. » Un univers de croyances lié à l'organisation sociale...la genèse des sciences humaines.

La promenade pastorale prend le temps de la réflexion, elle est l’exercice naturel de l’esprit qui fait retour sur lui-même, qui ferme sur son passé le cercle de la conscience . « Ne trouvant plus d’aliment pour mon cœur sur la terre, je m’accoutumais peu à peu à le nourrir de sa propre substance et à chercher toute sa pâture au-dedans de moi »

1)Allégorie de la nature originelle selon Henri Rousseau

Lévi-Strauss ne se sent pas seulement en harmonie avec Jean-Jacques Rousseau, son héritier par le cœur. Il se présente aussi souvent comme son disciple moderne.

Il lui attribut le rôle d’instituteur et même celui de prophète de l’ethnologie moderne. « On pourrait citer cent textes à la gloire de Rousseau. A la fin du Totémisme aujourd’hui, ce chapitre sur ‘Le totémisme du dedans’ “ferveur militante” “envers l’ethnographie”, « clairvoyance étonnante » de Rousseau qui, “mieux avisé que Bergson” et “avant même la découverte du totémisme” a “pénétré dans ce qui ouvre la possibilité d'un univers de croyances lié à l'organisation sociale. »

« Rousseau ne s’est pas borné à prévoir l’ethnologie : il l’a fondée. D’abord de façon pratique, en écrivant son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes qui pose le problème des rapports entre la nature et la culture, et où l’on peut voir le premier traité d’ethnologie générale ; et ensuite sur le plan théorique, en distinguant avec une clarté et une concision admirables, l’objet propre de l’ethnologue de celui du moraliste et de l’historien : « Quand on veut étudier les hommes, il faut regarder près de soi ; mais pour étudier l’homme, il faut apprendre à porter sa vue au loin ; il faut d’abord observer les différences pour découvrir les propriétés » (Essai sur l’origine des langues, ch. VIII) (p. 240)”. (Thème cher à Merleau-Ponty : le travail ethnologique réalise la variation imaginaire à la recherche de l’invariant essentiel).

« Si la loi naturelle n'était écrite que dans la raison humaine, elle serait peu capable de diriger la plupart de nos actions. Mais elle est encore gravée dans le cœur de l'homme en caractères ineffaçables. »

« Socrate, celui qui n'écrit pas » F. Nietzsche. (la pensée silencieuse qui parle)

Au terme de son existence, dans ses « Rêveries » désormais célèbres, il égrenait ses peines et ses déboires paranoïdes avec délicatesse, créativité et gravité.

« ... Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même. Le plus sociable et le plus aimant des humains en a été proscrit par un accord unanime... »

Rousseau répète le geste platonicien en se référant à un autre modèle de la présence : Présence à soi dans le sentiment qui porte l'inscription de la loi divine.

L'émotion conduit à la vision, le sentiment au concept. Ce premier romantique à l'hyperémotivité délirante et inventive, entre lumière et crépuscule, à l'énergie défaillante flirtant avec l'inertie, à la secondarité retentissante paradoxale qui alimente une mémoire affective abondante se jouant du temps et des époques. Cet esprit complexe en phase paradoxale,(Pavlow). cela correspond à une perte du sens des intensités : forte réaction à des signaux faibles ou très faibles, ou inversement, faible réaction à des signaux fort et très forts

(ex.«  Elle emportait une imputation cruelle à son honneur de toutes manières. »

Rousseau éprouve des remords insoutenables : «  Ce souvenir cruel me trouble quelquefois et me bouleverse au point de voir au cours de mes insomnies cette pauvre fille venir me reprocher mon crime, comme il n'était commis que d'hier. »

«  Elle arrive on lui montre le ruban, je la charge effrontément ; elle reste interdite, se tait, me jette un regard qui aurait désarmé les démons, et auquel mon barbare de cœur résiste. »(forte réaction)

A des, signaux faibles et très faibles : Dans son enfance, Jean-Jacques Rousseau avait commis un petit larcin et avait chargé sa camarade de jeu.

«  Elle arrive on lui montre le ruban, je la charge effrontément ; elle reste interdite, se tait, me jette un regard qui aurait désarmé les démons, et auquel mon barbare de cœur résiste. »

ou inversement : faible réaction,

« Oui, Madame, j’ai mis mes enfants aux Enfants trouvés ». (l'assistance publique) lettre, (Bibliothèque Pléiade) Il avouera toujours tranquillement, en parfaite bonne conscience qu'il n'avait ni le temps ni les moyens d'assumer cette tâche.

à des signaux forts, très forts,

La grande majorité des enfants déposés aux Enfants trouvés y décédaient rapidement. J.J. Rousseau bien sur ne pouvait l'ignorer.

2) Sophie et Jean-Jacques (litho.XIX eme)

Ce personnage sentimental et sensoriel, mais cérébral, s'alimente inlassablement à la pleine nature originelle, sur laquelle il fonde son savoir et parfait sa culture

D'un ami de passage, autre visionnaire du romantisme naissant, (David Hume, dans ses Dialogues) « Ce livre qu'est la nature, contient une grande et inexplicable énigme, plutôt qu'aucun discours ou raisonnement intelligible »

La promenade pastorale prend le temps de la réflexion, elle est l’exercice naturel de l’esprit qui fait retour sur lui-même, qui ferme sur son passé le cercle de la conscience. « Ne trouvant plus d’aliment pour mon cœur sur la terre, je m’accoutumais peu à peu à le nourrir de sa propre substance et à chercher toute sa pâture au-dedans de moi »

Confessions livre 1

« ....Dans cette étrange situation, mon inquiète imagination prit un parti qui me sauva de moi-même et calma ma naissante sensualité ; ce fut de se nourrir des situations qui m'avaient intéressé dans mes lectures, de les rappeler, de les varier, de les combiner, de me les approprier tellement que je devinsse un des personnages que j'imaginais, que je me visse toujours dans les positions les plus agréables selon mon goût, enfin que l'état fictif où je venais à bout de me mettre, me fît oublier mon état réel dont j'étais si mécontent. Cet amour des objets imaginaires et cette facilité de m'en occuper achevèrent de me dégoûter de tout ce qui m'entourait, et déterminèrent ce goût pour la solitude qui m'est toujours resté depuis ce temps-là... »

Et pourtant homme de contradictions, suscitant à la fois approbations et oppositions dans une polémique encore aujourd'hui bien vivante.

« Un philosophe peut être lui même son propre antidote » 

Il allait de soi qu'il suscita aussi la Terreur, bien malgré lui.

Robespierre et Saint-Just, les deux incorruptibles montagnards puisèrent à leur mesure, une théorie politique populaire extrême et...tranchante.

Dans un même temps il fut paradoxalement, l'étendard brandi par les contre révolutionnaires.

Son contrat social dénonce un certain progrès dans ce monde qui va mal.

« Le progrès technique n'est pas le progrès moral. L'homme n'est plus ce qu'il est, il est ce qu'il parait. » (1er discours sur les sciences et les arts)

En réponse à des conceptions actuelles qui désespèrent de la démocratie, « Rousseau pense que la démocratie n'est pas faites pour les hommes. Seul un peuple de Dieu se gouvernerait démocratiquement. » Les expériences politiques et religieuses ravageuses qui précédèrent et suivirent ce constat visionnaire en témoignent tragiquement la véracité chimérique.

Dans son discours sur l'économie politique, ce fut lui, l'anarchiste qui déclara, « la propriété, c'est le vol » et non pas Proudhon.

Ainsi chacun de puiser dans ses écrits qui alternent entre méditations et rêveries. Et tous de s'interroger.

« L'homme en état de nature est innocent, il devient l'ennemi de l'homme lorsque la société est formée »

Ses propositions éducatives, sauvegarder dans l'enfant les qualités de l'homme naturel.

3) Jean-Jacques à Ermenonville

Proudhon dénonça chez lui « l'aristocrate ». Mme de Warens fut sa félicitée et son inspiratrice spirituelle et charnelle, et peut être son unique privilège aristocratique.

« Cette époque de ma vie a décidé de mon caractère...ce premier moment décida de moi pour toute ma vie et produisit, par un enchantement inévitable, le destin du reste de mes jours... » Ce qui ne pu contenir sa propension à fusionner inlassablement dans l'imaginaire et dans la chair, sur les pas de l'antique sculpteur de Chypre, Pygmalion.

4) Françoise Louise de Warens (médaillon)

« L'impossibilité d'atteindre aux êtres réels me jeta dans le pays des chimères ; et ne voyant rien d'existant qui fût digne de mon délire, je le nourris dans un monde idéal que mon imagination créatrice eut bientôt peuplé d'êtres selon mon cœur » (Confessions, IX).

« La rêverie n’est donc pas un délire de l’imagination qui se transporte au pays des chimères, elle est au contraire une méditation véritable, une introspection méditative plutôt qu’une fantaisie déréglée. »

Rousseau cherche en fait de se comprendre lui-même, et tente de découvrir son « moi ». Il essaie ainsi de comprendre ses actes et son comportement, et analyse sans arrêt ses fautes.

« L'intuition ne peut apparaître qu'après le déroulement complet d'un cycle, au terme d'une somme d'expériences faites sur les différents plans de l'être. Elle se charge alors d'exprimer le fruit d'un savoir diffus, ou de saisir l'ultime signification d'une érudition complexe. A partir de là sa fonction prophétique coule de source. L'homme qui trouve les clés du monde n'a aucun mal à prédire ses voies futures. » (c,g. Jung)

« Il faut expliquer les discours d'un homme par son caractère, et non son caractère par ses discours. » (invitation à respecter le mode d'emploi)

Sans doute l'annonce du raz de marée romantique et l'inondation de littérature autobiographique des XIX et XX eme siècles.

Authentique héros romantique entre un homme perfectible, à l'intelligence et au charisme exceptionnels, habité d'une empathie culpabilisante pour son prochain, et un personnage légendaire, un demi-dieu, qu'il n'aura de cesse de construire et d'affiner durant toute sa vie de solitude relative. Siegfried wagnérien de justice et de pureté, vulnérable à la nature humaine, en lui même (l'ego) et dans la société des hommes (alter-ego). Dans cette articulation laborieuse marquée du sceau paradoxal (Pavlow) tel un colosse au pieds d'argile, en bon chrétien, il connaîtra son Golgotha, mais en philosophe il accomplira son cheminement vers sa condition naturelle. La différence de ses facultés à ses désirs s'amenuisera et la félicitée viendra à lui. (Emile livre II)

 

LATOUR Maurice Quentin de : Portrait de Jean-Jacques Rousseau


Moyenne des avis sur cet article :  4.6/5   (10 votes)




Réagissez à l'article

35 réactions à cet article    


  • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 4 avril 2013 11:50

    Un salut au passage Jack. Je vois que votre plume ne reste pas sèche dans l’encrier et que vous conservez ce don de partager et de vous exprimer en mêlant astucieusement science et affect. Merci du dernier petit mot sous mon article consacré au peintre Michel Ciry. Beaucoup de travail, comme à l’habitude, avec les deux blogs et la sortie d’un roman dans une quinzaine de jour.
    Amicalement 


    • jack mandon jack mandon 4 avril 2013 12:19

      Bonjour Armelle,

      Votre intervention est pour moi toujours importante.
      J’ai pu, dans un passé proche, pour des raisons subjectives,
      négliger mes amitiés, à l’instar du personnage important que je présente.
      Il m’est très familier de coeur, tant il porte dans son tempérament
      et dans sa vie, des travers qui me sont familiers.
      J’ai voulu porter sur lui un regard plus philosophique que négativement critique.
      Evoquer son fonctionnement paradoxal m’est naturel.

      Je me souviens, en d’autres temps, vous aviez souligné
      ce qui pour une maman est impardonnable.

      J’en profite, obsessionnellement, de vous rappeler,
      que j’ai tenté d’expliquer, avec Pavlow , sans juger.

      Moi aussi, à mon niveau, je ne désespère pas de m’améliorer.

      Amicalement, à bientôt.
       


      • Furax Furax 4 avril 2013 12:25

        Merci pour ce texte empreint, comme toujours, d’humanité sage et de tendresse !


        • jack mandon jack mandon 4 avril 2013 12:49

          Furax,

          Notre culture chrétienne, heureusement, ne véhicule pas que des travers de l’âme.
          A la lumière d’un certain humanisme, mais aussi d’une certaine liberté de ton,
          il faut reconnaitre que les philosophes des lumières ont redonné au monde
          religieux et politique beaucoup d’honneur, mais aussi un bon sens critique.
          Merci de votre intervention que je n’aurais pas dédaignée dans les articles
          précédents. J’aime les échanges critiques.

          Amicalement


          • Gollum Gollum 4 avril 2013 13:20

            Bonjour Jack. Je me joins aux autres pour vous remercier de ce portrait poétique de Jean-Jacques, que je connais très mal à vrai dire, n’ayant jamais eu l’envie de le lire..

            Ben oui, faut faire des choix..

            J’avoue avoir beaucoup plus d’affinités avec l’autre Rousseau, le peintre, artiste médium, très neptunien, qui me parle à l’âme et qui me ravit...

            Mais nul doute qu’il y ait des points communs entre les deux, marqués par le Cancer, et l’esprit d’enfance. L’esprit d’enfance est en fait la clé vers l’autre monde. 

            Mais vous le savez. smiley

            • jack mandon jack mandon 6 avril 2013 13:29

              Gollum, vous êtes courtois mais assez curieux.

              Bonjour Jack. Je me joins aux autres pour vous remercier de ce portrait poétique de Jean-Jacques, que je connais très mal à vrai dire, n’ayant jamais eu l’envie de le lire..

              Notre ego n’a absolument aucune importance dans cette affaire.

              Je prend acte de votre amabilité et regrette que votre intérêt objectif
              soit inexistant dans ce cas précis. Il y avait un piège certes, ce n’est pas
              une raison pour tomber dedans.
              Sachez Gollum que les êtres qui nous paraissent le plus antipathiques
              sont précisément ceux qu’il nous faut impérieusement reconnaitre,
              pour mieux cerner les contours de notre ombre, c’est à dire du pire
              ennemi de nous même qui vit en nous.

              En fait je parle à travers vous et m’adresse à tous les autres.

              A l’occasion, méditez cela.

              Il est difficile de s’ouvrir à l’infini d’un être en devenir, car il nous place
              devant le mystère de la vie. Ce personnage nous indispose car il nous
              oblige à transgresser nos certitudes illusoires, nos théories savantes, nos
              croyances confortables et rassurantes. C’est humainement paniquant.

              Faut il encore être dans le désir de connaître et surtout reconnaître l’autre.


            • Gollum Gollum 7 avril 2013 10:02

              Bonjour Jack. smiley


              Je prend acte de votre amabilité et regrette que votre intérêt objectif

              soit inexistant dans ce cas précis. Il y avait un piège certes, ce n’est pas
              une raison pour tomber dedans.


              Je le répète, on ne peut s’intéresser à tout. Et je revendique le droit de ne m’intéresser qu’à ce dont j’ai envie...


              Sachez Gollum que les êtres qui nous paraissent le plus antipathiques
              sont précisément ceux qu’il nous faut impérieusement reconnaitre,
              pour mieux cerner les contours de notre ombre, c’est à dire du pire
              ennemi de nous même qui vit en nous.


              Bien d’accord. Mais en ce qui concerne Rousseau je n’ai aucune antipathie, pas la moindre... Je me demande d’ailleurs d’où je la sortirai cette antipathie, je ne connais pas Rousseau et n’ai absolument aucun argument pour me donner envie de le connaître vu le peu que j’en sais et qui doit être celui du français moyen...


              Donc votre diatribe est... bizarre.. L’émotion qui s’y dégage ne serait-elle pas le fruit de votre ombre ? smiley


              A l’occasion, méditez cela.

              Il est difficile de s’ouvrir à l’infini d’un être en devenir, car il nous place
              devant le mystère de la vie. Ce personnage nous indispose car il nous
              oblige à transgresser nos certitudes illusoires, nos théories savantes, nos
              croyances confortables et rassurantes. C’est humainement paniquant.

              Oui d’accord..


              Faut il encore être dans le désir de connaître et surtout reconnaître l’autre.


              Mais ma liberté consiste précisément à reconnaître et accepter mon absence de désir de connaître certaines personnes et j’accepte en conséquence que beaucoup de gens ne cherchent pas à me connaître... 

              Je n’attend rien des autres et ne cherche pas à imposer quoi que ce soit non plus.

              Vous devriez me comprendre. La position de l’analyste ne doit-elle pas être celle de la bienveillante neutralité ? pour être réellement efficace ? smiley

              Bon dimanche Jack. 


            • jack mandon jack mandon 7 avril 2013 11:48

              Bonjour Gollum,

              Bien d’accord. Mais en ce qui concerne Rousseau je n’ai aucune antipathie, pas la moindre... Je me demande d’ailleurs d’où je la sortirai cette antipathie, je ne connais pas Rousseau et n’ai absolument aucun argument pour me donner envie de le connaître vu le peu que j’en sais et qui doit être celui du français moyen...

              Indifférence ?

              Les Exercices de M. de Montaigne évoquent la notion d’indifférence à plusieurs reprises, et nous rencontrons même l’image de la balance : «  Je dois me trouver indifférent sans aucun attachement désordonné, de façon à ne pas être incliné ni attaché à prendre ce qui m’est proposé plus qu’à le laisser, ni à le laisser plutôt qu’à le prendre.


              La liberté d’indifférence a parfois été conçue, à l’époque moderne, comme l’expression la plus haute de la liberté humaine, mais René Descartes y a vu au contraire « le plus bas degré de la liberté », parce que le choix n’est alors déterminé par aucun motif, c’est-à-dire aucune raison réfléchie et conçue par l’entendement du sujet.

              Dans la IVe Méditation métaphysique, Descartes qualifie la liberté d’indifférence au sens habituellement utilisé de « plus bas degré de la liberté », car elle résulte d’une insuffisante détermination de l’entendement et donc d’un défaut de connaissance. À l’opposé, quand l’entendement voit un plus grand bien dans l’une des alternatives, l’action qui en résultera sera plus libre quelle qu’elle soit :

              • Dans le cas où l’on choisirait d’aller vers le plus grand bien, ce choix serait plus libre car effectué avec une plus grande facilité
              • Dans le cas où l’on choisirait l’autre solution, on exprimerait une liberté d’indifférence « positive »
              Descartes présente cette seconde forme de liberté d’indifférence comme la marque du libre-arbitre de la volonté humaine.

              La balance que l’on évoque chez Montaigne se retrouve chez Descartes sous la forme négative et positive, relativement à la liberté.

              Mais serait-ce simplement de la mauvaise foi, car astrologiquement et intuitivement ce personnage ne vous est pas étranger. Cette part d’indifférence s’inscrit naturellement dans
              un conscient refoulé, un inconscient personnel...tout ce qui est inconscient est projeté
              Cela s’inscrit dans le schéma projectif de l’ombre.

              Quant à mon ombre elle est gigantesque, mais compte-tenue de notre éloignement
              j’ai la certitude que depuis votre tonneau, Diogène, je n’entendrai jamais de votre bouche
              cynique « Ôte toi de mon soleil »
              Alexandre.
              Vous pouvez m’appeler Sandro

              Bon Dimanche


            • jack mandon jack mandon 4 avril 2013 13:38

              Oui Gollum,

              « Devenez comme des enfants et vous verrez Dieu »

              Qui tout de suite et repris et déformé par d’autres
              Redevenez comme...etc

              Pas d’infantilisme, de retour en arrière, de nostalgie
              mais l’accent posé sur la connaissance et son regard
              humble et virginal qui ouvre les portes de l’être,
              contrôle et maitrise celle de l’avoir que paradoxalement
              tout le monde condamne mais ouvre à la démesure.

              Dommage pour vous, Jean-Jacques est une partie
              de vous même que vous n’aimez pas !


              • soi même 4 avril 2013 20:10

                Je vais faire le méchant, un texte bien sirupeux qui verse dans le passéisme, la maïserie sentimental.
                Il est temps de te secoues, car les temps vont êtres dur dans un avenir proche.
                Les Rousseaux ont eux leurs de gloire, revenir à eux, c’est fuir notre réalité qui demande autre chose que d’être dans un sentimentalisme nébuleux.

                 


                • J-J-R 4 avril 2013 20:55

                  Tu n’as rien compris à Jean-Jacques Rousseau le baratineur. J-J Rousseau, ce grand philosophe des lumières est le précurseur de la révolution française qui inspira la toute première constitution montagnarde, un autodidacte de talent, et surtout l’ami du peuple qui nous transmis des concepts clefs pour nous donner les moyens intellectuels de nous armer contre l’arrogance et l’élitisme des puissants de ce monde.


                • jack mandon jack mandon 5 avril 2013 06:10

                  Quand je trouve une merde sur mon chemin, je tente de l’éviter.


                • soi même 5 avril 2013 09:30

                  Personne échappe à la tuile du toit.


                • soi même 5 avril 2013 09:40

                  @ J J R ; le temps à passer, passons à autre chose.
                   Il est déplorable de resté attacher à un temps qui est passé, il y a d’autre défis qui nous attendes et la réponse tu ne la trouveras pas dans les anciens même si j’ai du respect pour certains penseurs.
                  Une pensé vers le passé et une pensé de guimauve, et cela ne fait pas un printemps !


                • jack mandon jack mandon 5 avril 2013 11:26

                  Au début, je crus que s’en était,
                  mais à la fin, je regrettais que ça n’en fut pas.


                • jack mandon jack mandon 6 avril 2013 13:51

                  Vous ne faites pas le méchant mais vous faites l’imbécile.

                  Si ça vous amuse, c’est votre droit, vous n’êtes pas le seul,
                  c’est même ce qui pour nous tous est d’une grande banalité.

                  La vie est courte, la misère grandiose, le besoin d’être reconnu immense.

                  J’ai décliné mon identité, un aspect de mon parcours, c’est mon choix.
                  Maintenant je respecte votre jeu mais ne peux répondre à une chimère.
                  .


                • alinea Alinea 4 avril 2013 22:18

                  Ça me donne envie de poser là Internet et les fadaises politiques pour retourner aux fondamentaux ; lire et relire, indéfiniment.


                  • Antoine Diederick 5 avril 2013 00:59

                    oui, écoutez de la musique, contempler le silence éloquent des grands artistes, écrivains et chantres....cela permet de prendre de la distance....très nécessaire aujourd’hui, que dis-je, koi ke j’écris-je, salvateur, c’est tout !


                  • jack mandon jack mandon 5 avril 2013 05:16

                    J-J-R et Alinea,

                    Au printemps de l’année passée je me suis coltiné un arbuste broussailleux
                    qui envahissait ma haie, à l’image de cette actualité qui fait de l’ombre
                    à mon besoin de comprendre et d’expliquer.
                    J’avais coupé les premières branches, puis comme pris par un folie
                    de vivre, je me suis battu avec un monstre végétal qui me faisait de l’ombre
                    et limitait mon champ de vision. J’ai eu envie de l’anéantir, j’ai taillé, coupé,
                    tant et si bien que je suis arrivé au fondement de son histoire.
                    Je l’ai abandonné réduit à son rôle originel de racine.
                    Les saisons ont passé, je l’ai oublié. Il n’existait plus.
                    A l’entrée de l’hiver il était devenu verdoyant, compact, équilibré.
                    Alors que cet hiver s’éternise, il est devenu lumineux.
                    Cette arbuste me cachait la forêt de ma vie, il m’est devenu amical.

                    Bonne nuit


                  • jack mandon jack mandon 6 avril 2013 12:31

                    Bonjour Alinea,

                    Lire et relire, oui et non.

                    D’ailleurs ce papier, modeste certes et un peu brouillon,
                    fut un courant d’air dans la perception que l’on en fit.

                    Peut être faut il simplement se poser les vraies questions.
                    A la recherche du sens. Développer ce qui fait notre unicité.

                    On n’est pas obligé de foncer tête baissée dans l’actualité,
                    à la manière d’un psychotique en période de décompensation.
                    C’est vrai que nous sommes tous plus ou moins névrosés,
                    mais tout de même.
                    Enfin nous trouverons ce que nous aurons cherché.
                    Merci de ton passage discret.


                  • jack mandon jack mandon 6 avril 2013 14:00

                    Antoine,

                    Tout simplement, la philosophie est une science qui nous apprend à vivre.
                    Comme nous sommes tous libre de nous en foutre alors sauve qui peut !

                    On se connait un peu, nous avons un nom et tentons de l’honorer.

                    Puisque nous reconnaissons tous à longueur d’articles et de commentaires
                    que le monde va mal, essayons de nous poser la question de savoir si nous
                    ne sommes pas tous individuellement responsables de cet état de fait.

                    Merci de votre écoute.


                  • Antoine Diederick 5 avril 2013 00:17

                    comme il est impossible de connaître personnellement 9 milliards d’humains, je ne me désole aucunement du succès reproductif de l’espèce humaine quoique je subodore que les causes naturelles régulent simplement le succès humain.


                  • jack mandon jack mandon 5 avril 2013 05:28

                    Bonjour joyeux pédagogue !

                    Un concert de silence qui pense, en écho aux bruits naturels des grands espaces

                    vierges. Un siècle de curiosité respectueuse, de recherche éclectique et joyeuse

                    dans l’antre de Gaïa. Le passage du pèlerin du voyage intérieur qui a vécu

                    et qui nous dit (avec Novalis) « c’est en nous, sinon nulle part, qu’est l’éternité

                    avec ses mondes, le passé et l’avenir ».

                    Ainsi j’introduisais mon petit papier en mémoire à Claude Lévi-Strauss

                    Merci pour la fraîcheur de votre intervention.


                  • kemilein 4 avril 2013 22:44

                    encore du blabla abscons (abstrait) pour l’entre-soi académicien, une langue exclusive et donc sectaire.
                    rendez les choses intelligible (compréhensible) ou ne dites rien. et sinon le sujet porte sur quoi ? et qu’en dit-on.


                    • jack mandon jack mandon 5 avril 2013 12:20

                      Kemilein, Bonjour.

                      Métaphore,

                      Si nous demandions à Jacques Prévert de venir à notre secours ?

                      Imaginons que la culture et la nature soit un oiseau espéré.

                      Peindre d’abord une cage
                      avec une porte ouverte
                      peindre ensuite
                      quelque chose de joli
                      quelque chose de simple
                      quelque chose de beau
                      quelque chose d’utile
                      pour l’oiseau
                      placer ensuite la toile contre un arbre
                      dans un jardin
                      dans un bois
                      ou dans une forêt
                      se cacher derrière l’arbre
                      sans rien dire
                      sans bouger ...
                      Parfois l’oiseau arrive vite
                      mais il peut aussi bien mettre de longues années
                      avant de se décider
                      Ne pas se décourager
                      attendre
                      attendre s’il le faut pendant des années
                      la vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau
                      n’ayant aucun rapport
                      avec la réussite du tableau
                      Quand l’oiseau arrive
                      s’il arrive
                      observer le plus profond silence
                      attendre que l’oiseau entre dans la cage
                      et quand il est entré
                      fermer doucement la porte avec le pinceau
                      puis
                      effacer un à un tous les barreaux
                      en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau
                      Faire ensuite le portrait de l’arbre
                      en choisissant la plus belle de ses branches
                      pour l’oiseau
                      peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
                      la poussière du soleil
                      et le bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été
                      et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter
                      Si l’oiseau ne chante pas
                      c’est mauvais signe
                      signe que le tableau est mauvais
                      mais s’il chante c’est bon signe
                      signe que vous pouvez signer
                      Alors vous arrachez tout doucement
                      une des plumes de l’oiseau
                      et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.




                       

                       

                       

                       

                       

                       



                    • jack mandon jack mandon 6 avril 2013 14:29

                      Bonjour Kemilein,

                      encore du blabla abscons (abstrait) pour l’entre-soi académicien, une langue exclusive et donc sectaire.
                      rendez les choses intelligible (compréhensible) ou ne dites rien. et sinon le sujet porte sur quoi ? et qu’en dit-on.

                      Je vous l’accorde le style, la manière, le thème, le personnage,
                      mais entre nous, quelle est la question ?

                      Prenez vous vos semblables pour des demeurés.

                      Quand on cherche, on trouve.

                      Bien sur il est indispensable de savoir lire, c’est la première condition.
                      Ensuite il est heureux d’être en questionnement, en recherche.
                      Il faut aussi avoir envie d’être reconnu dans notre différence.
                      Après, il faut se donner le temps de reconnaître l’autre.
                      L’autre dans ce cas précis, c’est un homme complexe.
                      Ses multiples facettes qu’il met en scène d’une manière candide,
                      ne sauraient nous laisser indifférent.

                      Il est à la fois artiste, poète, comédien à son insu, musicien,
                      chrétien et pourtant anarchiste, malgré son conservatisme,
                      botaniste, sportif, grand marcheur, écologiste, écrivain,
                      classique et pourtant romantique, utopiste, révolutionnaire,
                      complexe et paradoxal, philosophe et terriblement humain.

                      Pour que tout devienne compréhensible, il faut se poser
                      et se donner le temps d’écouter et d’entendre, de regarder
                      et de voir, de sentir et de s’emparer de son message.
                      Il dépend de nous de rendre les choses intelligibles.

                      ÊTRE ADULTE, au moins de temps en temps est-ce si difficile ?
                      Vous avez dit blabla ? Qu’avez vous dit d’intéressant et d’utile.
                      Après votre constat, il eut été bien pour tout le monde d’argumenter.

                      A bientôt


                    • Antoine Diederick 5 avril 2013 00:02

                      il y en a aux moins deux qui sont dans un délire de persécution, Nietzsche et Rousseau smiley


                    • jack mandon jack mandon 5 avril 2013 05:48

                      Pnume et Antoine,

                      Laissons passer le gai savoir. La psychose évoquée est salutaire elle est
                      tellement plus joyeuse que la névrose qui paralyse une partie majoritaire
                      de l’humanité. Elle s’exprime d’ailleurs bruyamment, obsessionnellement
                      sur Agoravox étouffant toute velléité d’humour et de joie.
                      Et si ces deux philosophes étaient d’authentiques victimes d’une véritable
                      folie meurtrière. Celle d’un monde inique, qui dénonce la complicité quand
                      tu l’acceptes, qui te pense bourreau quand tu le changes.

                      Merci d’exister.


                    • Antoine Diederick 4 avril 2013 23:57

                      Jean-Jacques est un immoral moraliste, surtout aux yeux de notre époque

                      Votre texte est empli de sensibilité....

                      Dans ce moment contemporain de dérives , je crois qu’il est bien de réhabiliter la sensibilité qui n’est pas ’sensiblerie’.


                      • Antoine Diederick 4 avril 2013 23:58

                        a choisir, l’arabesque ou la ligne ?

                        ....l’improbable ou le convenu ?


                      • jack mandon jack mandon 5 avril 2013 05:57

                        Antoine,

                        Le plus court chemin d’un point à un autre, dans la libre nature,
                        c’est l’arabesque...le romantisme, la folie douce.
                        Dans la culture du monde nous avons appris que c’est la droite.
                        Le classicisme, la règle des trois unités, temps, lieu, action,
                        Le classicisme, c’est la folie dure.
                        Psychorigide, la droite.(la ligne évidemment)


                      • jack mandon jack mandon 5 avril 2013 11:47

                        Antoine,

                        Il fallut près de deux siècles de révolutions, de guerres mondiales,
                        de crises et guerres coloniales,d’indépendance des peuples opprimés...
                        Et l’étau culturel d’un certain classicisme changea de visage, flexible.
                        Il prit l’aspect multiforme de la mondialisation pour nous livrer à la finance.
                        Ce fut le prolongement indolore de la modernité classique inhumaine.


                      • jack mandon jack mandon 6 avril 2013 13:02

                        A tous,

                        Jean-Jacques Rousseau est déconcertant, je vous l’accorde.
                        Maintenant, tout dépend de ce que l’on cherche et de comment l’on cherche.

                        Jean-Jacques est manifestement hystérique, mais ce n’est pas un défaut.
                        Il s’agit d’un caractère humain qui se met en scène.
                        Le metteur en scène est aussi l’acteur. Il se dévoile, se ridiculise même,
                        dans la mesure ou l’on ne respecte pas sa personnalité.
                        Il nous offrait le mode d’emploi, on n’en a pas tenu compte.

                        « Il faut expliquer les discours d’un homme par son caractère,
                        et non son caractère par ses discours. »

                        C’est un artiste, hypersensible et vulnérable, mais c’est un visionnaire.
                        Il est le principal artisan d’une immense mutation humaine
                        qui connut la tragédie révolutionnaire et son cortège de brutalité,
                        d’injustice et de monstruosité.

                        Ce n’est pas le moment de faire des commentaires subjectifs,
                        cela ne fait pas avancer le débat...mais qui s’intéresse au débat ?


                      • jack mandon jack mandon 5 avril 2013 06:05

                        Bonjour Selena,

                        Acceptez d’aimer cette partie de vous même, celle que Jean-Jacques
                        met en scène humainement, dans sa nudité qui repousse,
                        la nudité que l’on qualifie d’hystérique pour la moquer, tant elle
                        dévoile ce que nous redoutons...tant de peurs inavouées et subies.

                        Amicalement

                         


                        • jack mandon jack mandon 5 avril 2013 11:22

                          Dans les cas exceptionnels qui flirtent avec la psychose,
                          ( il faut ) la volonté n’a plus d’incidence, l’être en illumination
                          vit en dehors de son corps, comme la phalène qui tourbillonne
                          autour de la flamme et pénètre le foyer incandescent pour disparaitre,
                          il passe à travers le miroir, et quelque fois ne revient plus (F. Nietzsche)
                          Certains états de conscience échappent encore à notre entendement.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès