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Le rapport Obin ? courageux mais peu lucide

« L’école face a l’obscurantisme religieux : 20 personnalités commentent un rapport choc de l’éducation nationale (Max Milo Débat) » : Cet ouvrage publie le rapport Obin sur « les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires « Pour paraphraser la plus part des commentateurs, c’est un texte courageux mais certainement pas lucide !

L’institution aborde et reconnaît officiellement pour la première fois ce que tout le monde savait depuis 25 ans au moins. L’intégration de populations originaires de pays de culture musulmane pose quelques questions spécifiques.

Certaines sont sans doute réellement liées aux caractéristiques de l’islam. Elles ne sont sans doute pas très importantes.

Pour prendre le cas le plus médiatisé par exemple, de 1994 à 2003 100 filles ont été exclues pour port de voile. La moitié a été réintégrée par les tribunaux. Une dizaine de cas par ans. Il y aurait eu 1200 a 2500 filles voilées dans le système en 2003 et 1000 militants « barbus » pour 50 000 nouveaux convertis en France. (source RG)

Incontestablement, les Inspecteurs sont tombés sur une réalité. Ils ont choisi des établissements dans des zones potentiellement problématiques plus ou moins en voie de ghettoïsation. Unité des formes du phénomène nous dit il, diversité des situations observées, généralité sur le territoire dans les zones de ghetto et surtout, des zones de ghetto.

Mais ce qui ressort de la façon la plus générale de l’ouvrage et qu’il révèle entre les lignes, c’est que le véritable problème n’est sans doute pas celui de filles voilées ou non, mais bien un profond malaise de l’institution Education Nationale elle-même.

Tout commence par l’histoire du rapport. Elle-même éminemment politique et peu laïque.

La publication de ce rapport n’était pas prévue. Annette Coulon conseillère en éducation et coauteur d’un ouvrage avec Obin commente cette « discrétion » initiale. Trois raisons :

- De ne pas stigmatiser les populations concernées : le rapport pourrait être considéré comme anti musulman

- De ne pas faire le jeux du front National : (le rapport avant publication a été utilisé par l’extrême droite et la droite et c’est notamment a titre de contre-feu que la publication a finalement été décidée).

- Toute vérité est elle bonne a dire au regard des causes a défendre ?

Toutes ces préoccupations sont peut être honorables, mais on ne voit pas ce qu’elles ont a voir avec les nécessités de faire connaître l’état de l’école a tous les intervenants pour améliorer son fonctionnement.

Ce type de comportement bien peu laïque semble caractériser toutes les questions qui se rapportent à l’école.

Un rapport peut être d’abord politique donc

A certains égards il semble d’ailleurs que la vocation du rapport soit plus d’établir des rapports de force entre tendances de gauche et de régler des comptes internes que de se soucier de ce qu’il faudrait faire.

Le rapport fut réalisé par des intervenants variés, et donc objectif, nous dit on. Variété toute relative ! Un des articles qui le défend contre le soupçon de « le Penisation » précise que 7 des 10 contributeurs seraient passés par des cabinets ministériels de gauche.

Sa mise en ligne, préalable à sa publication, a été décidée, après de longs débats internes entre sous tendances politiques de gauche, par la ligue de l’enseignement.

La décision finale, reflète d’abord un rapport de force politique à gauche.

En gros entre les « très laïques de la gauche de gouvernement », « laïques traditionalistes » pourrait on dire, et les « ultra laïques » de la gauche de contestation prêts a utiliser même l’islam dans la contestation de la société occidentale, chrétienne, et capitaliste. Le rapport règle ainsi quelques comptes internes. Page 310, avec « certains choix idéologiques de sociologues et travailleurs sociaux sur les beautés de l’ethnicisation », p329 certains chefs d’établissements qui prévoient de ne pas appliquer la loi, certains enseignants qui encouragent les filles a se voiler au nom de la liberté d’expression, et bien sur le vieux débat autour de l’enseignement des langues d’origine.

Il reflète bien la violence des discussions entre profs.

Organisation des emplois du temps et des classes en fonction des sentiments anti et pro foulard des enseignants...Conflit entre personnels lorsque le problème des élèves est réglé (p 332)

Bref, on devine le conflit entre PS bon teint, néo franc-maçon, alter mondialisto trotskisto écolo et pro-palestino-progressistes.

De l’école, il n’est finalement que peu question de façon directe

Il est pourtant permis de penser que vrai problème de l’école ne réside pas dans les 5 filles par an qui ont été exclues pour avoir voulu porter un voile ni même dans les divergences d’interprétation du phénomène entre collègues.

Un enfant sur trois sortirait sans qualification permettant l’accès à l’emploi. Certains parfois sans savoir réellement lire et écrire. Le tout, a budget réel par enfant en monnaie constante multiplié par deux en trente ans.

Une autre raison, non dite, aurait pu prévaloir pour justifier la non publication : Ce rapport met en évidence les disfonctionnements du système plus qu’une offensive de religions contre l’école. Il ne semble pas que les inspecteurs chargés de l’étude l’aient constaté. Il est difficile de juger si il est courageux ou inconscient..
Entre les lignes,le rapport parle bel et bien de l’école.Un système fermé qui connaît d’abord de gravissimes difficultés d’organisation interne

 

« Les établissements qui s’en sortent sont ceux ou il existe un chef charismatique.... » Nous dit il. N’importe quel consultant en organisation saura reconnaître cette situation. Quand tout dépend de l’équation personnelle d’un intervenant on a affaire à une absence d’organisation

 

Les profs se disent complètement isolés. Pas d’aide de la direction, de l’inspection...C’est a peine si ils osent parler de leurs problèmes, entre eux, sans parler des tiers, « notamment pour ne pas contribuer à dévaloriser leur établissement ».

La classe lieu d’isolement pédagogique (p 347) Impréparation des enseignants, absence de soutien, ignorance de l’encadrement p (348)

Les « jeunes professeurs » y sont nombreux (p. 353), « mal préparés à affronter ces situations, laissés sans directives ni soutien » (p. 362)

Les chefs d’établissements, recteurs, inspecteurs d’académie sont « mal » ou « très inégalement informés » de ce qui se passe dans les classes, absence totale de l’inspection. (p. 363)

 

Si tous cela est vrai, et rien ne permet d’en douter, on conçoit mal que cela ne concerne que la question religieuse. On voit mal des enseignants chefs d’établissement et inspecteurs qui dialogueraient intensément, travailleraient en équipe, échangeraient dans le domaine pédagogique c’est-à-dire sur l’essentiel de ce que devraient être leurs préoccupations professionnelles et qui tout d’un coup auraient un blocage sur le seul Islam. On conçoit mal également que cet état de fait ne caractérise que les établissements ghettoisés sauf à croire que l’institution elle-même contribue à la formation des ghettos.

 

 

Ce que ne dit pas le rapport explicitement mais qui est transparent, c’est que l’absence d’organisation, la fermeture et l’isolement ne sont pas les fruits d’un hasard, c’est une « culture d’entreprise ».

 

Pas de pouvoirs, pas de sanctions, pas d’évaluation. Les inspecteurs donnent presque toujours la note maximale. Pas de hiérarchie autre que fantasmée. On dit encore « Monsieur le directeur », avec un respect quasi scolaire, mais son seul outil de management hors « charisme » est de donner de mauvais horaires ou de mauvaises classes si tant est que l’impétrant n’est pas syndicaliste. Uniquement des sanctions ! Motivant !

 

La peur de l’extérieur est récurrente, peur des vagues, peur d’une mauvaise réputation, peur d’une médiatisation, peur des parents, des grands frères etc....

 

Le titre même de l’ouvrage est doublement révélateur. Obscurantisme  ! Il qualifie l’interlocuteur comme un adversaire, comme une forme de la bêtise voir du mal hostile aux lumières. Il défini aussi le système comme une forteresse assiégée....Le dialogue ne va pas être facile....

 

Ce que montre le rapport, c’est que notre école est dans une large mesure un monde assez homogène, fermé sur l’extérieur et qui fonctionne d’abord pour ses collaborateurs. Sur le mode de chacun chez soi dans sa classe pour le meilleur et pour le pire.

 

Cela corrobore d’ailleurs ce que nous savons tous.

Les parents sont exclus de toute décision au motif qu’on ne donne pas de conseil à son garagiste. Les instances participatives sont vidées de tous contenu. Les conseils de classe se déroulent en deux parties. Une entre prof ou on décide et discute vraiment. Une avec les délégués, grande messe où on entérine.

 

Du reste ce qui est absolument frappant, dans le texte, c’est l’absence des « clients ».des usagers, élèves et parents. Quels reproches font ils éventuellement, pourquoi se comportent ils ainsi. Qu’attendraient ils de l’école  ? Ils l’attaquent, mais pourquoi ? Que pensent leurs familles

 

On a le sentiment que pour les personnels, la société, c’est l’inconnu, l’étranger, hostile a priori.

 

Pourquoi ? Un élément de réponse avait été évoqué lors de la sortie du film « l’être et l’avoir ». Sous la mythique troisième république des hussards noirs, les instits venaient du milieu auquel ils étaient appelés à enseigner. Ils en comprenaient donc les spécificités et les respectaient. Un Instit pouvait être laïque en venant d’une famille rurale catholique. Il se battait pour la laïcité mais savait réellement ce qu’était le catholicisme. Elite de classes populaires, il était en prise directe avec les réalités de ses élèves.

 

En caricaturant a peine, on peut dire que nos enseignants sont désormais massivement rejetons d’enseignants, mariés avec des enseignants. Ils vivent toute leur vie en vase clôt sans jamais sortir de l’école.

 

Les impératifs internes deviennent donc logiquement prioritaires par rapport aux buts ultimes théoriques de l’organisation, former les enfants.

 

Les symptômes sont connus et décrits. Plus le prof est bon, moins il a de chance d’aller la ou on aurait le plus besoin de lui, c’est-à-dire dans les zones a problèmes.

La moyenne d’ancienneté des professeurs est inférieure à 3 ans dans des collèges particulièrement difficiles (p. 319),

On voit des élèves orientés vers des filières sans issues pour préserver l’emploi. Il n’y a pas si longtemps, on envoyait des élèves en typographie à l’heure du traitement de texte...

La lourdeur des programmes et des horaires notamment dans le secondaire laisse pensif. A quand les 35 heures pour les élèves de terminale ? Ah non, on ne va pas sacrifier des disciplines des matières, des postes... nous disent des profs qui ne font pas eux même ces heures mais sont massivement favorables aux 35 heures, pour les autres salariés, et pédagogiquement a plus de 35 heures encore pour les élèves.

 

 

Cette prédominance des intérêts des intervenants sur le but de l’organisation a les conséquences que l’on sait.

 

Un autre rapport interne qui lui ne sera sans doute pas publié du tout, montre que les profs de la région parisienne échappent massivement à la carte scolaire par dérogation et recours au privé (40%). Compte tenu qu’il existe de bons établissements, on peut dire que l’essentiel de ceux qui seraient au risque de la mixité sociale y échappent.

 

Un troisième rapport reconnaît que le niveau général de l’établissement est absolument déterminant pour l’avenir scolaire des enfants quel que soit leur niveau personnel. C’est donc a juste titre que les parents informés (notamment enseignants) font tout pour fuir les établissements de « mixité sociale ».

 

Le texte d’Obin ne se prononce pas explicitement sur cette question centrale. Entre les lignes, il loue les proviseurs qui résistent à la pression pour des dérogations à la carte scolaire (p320) Mais il est prêt à remodeler la dite carte pour forcer les enfants des autres a payer le prix de la mixité (p 367).

 

Fait ce que je dis ! Pas ce que je fais... !

 

Ainsi donc, en tendance, il disent une chose, en pensent une autre et en font une troisième pour les enfants des autres et une quatrième pour les leurs.

Cette espèce de schizophrénie semble être un phénomène général. Il existe des enseignants de tous bord. Tous les comportements sont possibles. Mais les tendances lourdes de l’institution sont nettes.

 

Même si il s’agit d’un effet pervers, d’une logique de système plus que d’une volonté délibérée le premier constat du rapport, c’est la ghettoïsation des pauvres au sens large sur tout le territoire bourg ruraux et petites villes comme banlieues et grandes agglomérations. (p301). On conçoit qu’il soit assez facile de concentrer des populations d’origine immigrée en Seine Saint Denis, mais parvenir au même résultat dans un bourg rural nécessite vraisemblablement un minimum d’efforts même inconscients, de tous les intervenant et en particulier de l’institution.

 

Constat courageux, notre école exclu très efficacement les pauvres. Au prix de trois ans chez eux, on peut faire une carrière tranquille !

 

Mais même si c’est peut être en passe de devenir une hérédité, le métier est le plus souvent aussi une vocation. Les enseignants, souvent, au moins au début, croient en leur mission.

 

Les réalités décrites par le rapport, celle d’un échec assez général en ce qui concerne ceux qui en aurait le plus besoin doit entraîner de fortes frustrations.

 

Une contradiction avec soi même permanente. Ils voudraient sans doute que le système change mais ne sont guère prêt à changer eux même. Découragés, démotivés, ils doivent sans doute subir un certain ennui aussi. Car ils ont beaucoup de temps libre. Ils doivent sans doute aussi être en recherche de bouc émissaires : société, capitalisme, religion...

 

Ne parvenant pas à donner leur chance à tous les enfants et notamment les plus défavorisés, les enseignants recyclent leur générosité frustrée et inemployée dans la défense de « grandes causes » (voire le point trois d’Odette Coulon) et d’interminables controverses entre eux sur les tenants et aboutissants.

 

C’est sans doute une des raisons pour lesquelles l’école constitue un système très peu laïque et même assez « religieux » au niveau des enseignants.

 

Dans les tentatives des profs pour réagir aux empiétement des « religions traditionnelles » on découvre plus d’anticléricalisme primaire que de laïcité réelle et souvent une inculture inquiétante.

L’inculture obscurantiste est signalée par les inspecteurs.

Tel veut faire supprimer le sapin de noël trop chrétien... ! (Au point ou on en est, il n’est peut être pas inutile de rappeler que le sapin est une tradition païenne) Tel autre refuse d’apprendre à ses élèves Au clair de la Lune (pour l’amour de Dieu... !) Certains recyclent halloween assortie de la lecture d’Harry Potter, fête commerciale américaine et également païenne, en forme de protestation contre l’omniprésence des fêtes catholiques....Squelettes sorciers et potirons au secours de la raison raisonnante !

 

Le parallèle en termes de maturité et de culture avec le refus de certains élèves « musulmans » d’utiliser le signe + dans les additions parce que c’est une croix est troublant... ! Pas-de-sa-pin-de-no-el-le na-na-ne-re  !

 

Gageons que c’est par ignorance de la signification du croissant boulanger (préparé pour se moquer de l’islam pendant le siège de Vienne par les turcs) que les alter-pro-musulmans n’ont pas encore exigé sont interdiction...

 

Mais les commentaires des inspecteurs évoquent l’hôpital se moquant de la charité ! On peut leur pardonner de découvrir les protestants ravinistes qui existent depuis le 19eme siècle en France mais constituent une communauté microscopique, mais il est plus étonnant de les voir confondre des évangéliques (seconde religion de France) et des évangélistes ( Mathieu Luc Marc Jean.... !) a moins que ce ne soit une faute de frappe de relecture ou d’orthographe.

 

 

L’agressivité anti-religieuse d’une partie du corps enseignant est signalée au passage mais sans approfondissement.

 

On découvre dans le rapport qu’il y a peu de problèmes avec les enfants dans le primaire, mais pas mal avec les profs qui au nom de leur convictions vont chercher des poux dans la tête des parents ! (p317). Il s’agit de savoir si on peut interdire aux mères de venir chercher leurs enfants en foulard ! Réflexion approfondie également pour savoir si des parents accompagnant une sortie peuvent être « enfoularé ».Comme souvent le principal problème est d’avoir assez de parents et qu’en principe, une femme en burqua ne peut pas sortir sans un homme, on se demande si tous cela n’a pas un caractère assez théorique visant surtout a marquer son territoire autant qu’a animer les réunions syndicales. Ce d’autant plus que le fait que des fonctionnaires ayant autorité aient pu massivement défiler à la tête de leurs élèves mineurs pour contester la légitimité d’un choix démocratique et citoyen en 2001 ne semble avoir choqué que peu de laïques..

 

On en vient à se demander si les provocations d’élèves dans le secondaire ne trouveraient pas partiellement leur source dans les comportements d’enseignants dans le primaire.

 

 

L’absence de laïcité politique des profs est massive tout niveaux confondus.

 

La laïcité, en principe, s’applique aussi à la politique. A quand un rapport Obin sur les transgressions des enseignants en la matière ? Et cela ne concerne pas uniquement le choix des rapports publiés mais aussi la vie quotidienne des élèves.

 

Michèle Tribalat soulève dans l’ouvrage, la question de la laïcité des personnels : par exemple, l’antiaméricanisme latent des programme et des enseignants : sujet du brevet 2005 Comment la puissance américaine a elle été contestée le 11 septembre 2001.

Ma fille en maternelle moyenne section a eu droit a un cours sur « le méchant Le Pen a pris injustement la place du gentil Jospin ». Et ce phénomène la, ne touche pas que « certains établissements dans les quartiers en voie de ghettoïsation ».

 

Rares sont ceux de nos enfants qui ne savent pas que leurs instits. sont majoritairement bio écolos équitables citoyens et anticapitalistes. C’est bien sur leur droit, mais nos enfants ne l’ont pas découvert tous seuls.

 

En tendance, beaucoup d’enseignants, sans doute en toute bonne foi, attaquent assez violemment tous ce qui est différent de leur vision du monde et enseignent aux enfants qui leur sont confié leur vérité -leur catéchisme-  ! Les exemples précédant montrent qu’il est assez confus intellectuellement même si il est assez clair politiquement.

 

 

Il est aussi très « religieux »comme le montre le rapport lui-même.

 

Cité par Jean Baubérot, notre spécialiste national es laïcité, les mesures proposées ne consistent pas a envoyer les profs de qualité dans les banlieues par exemple, elles visent à « régénérer chez ces jeunes le sentiment d’une appartenance à un ensemble politique capable de transcender leurs autres appartenances » (p. 366). L’emploi de 2 termes très religieux (« régénérer » et « transcender ») est-il conscient ?

Les IUFM devraient mettre Marcel Gaucher au programme, qui montre que la laïcité traditionnelle était, tout compte fait une religion et qu’elle souffre aujourd’hui surtout de sa sécularisation. Le prurit transcendantale de l’éducation nationale serait il le denier feu d’un intégrisme laïque peau de chagrin comparable au Latin des lefbevristes ?

 

 

A nouveau, on est surpris par les parallélismes des comportements de certains enseignants et des « islamistes ».

 

Une autre remarque particulièrement savoureuse du même Bauberot.

 

« Ben Laden comme « figure emblématique d’un Islam conquérant, assurant la revanche symbolique des laissés-pour-compte du développement » (p. 345). Ben Laden = nouveau Staline : s’il avait été jusque là, le Rapport aurait du se poser d’épineuses questions : une partie du corps enseignant a été plus ou moins stalinienne, et la France n’en est pas morte ! »

 

De fait, si on remplace occident et juifs par capitalisme ultralibéral mondialisé dans le discours des extrémistes islamistes, on retrouve a peu de chose prêt celui d’une bonne partie du corps enseignant. (On peut en trouver des extraits dans la nouvelle Judéo phobie de Taguieff par exemple). On retrouve a nouveau l’étrange parallélisme entre sapins de noël et signe plus....

 

Le rapport confirme d’ailleurs que les « barbus » sont des «  diplômés du Maghreb mais aussi de France ». On ne peut s’empêcher de penser aux thèses d’Emmanuel Todd montrant que les extrémismes sont toujours portés par des jeunes diplômés de la classe moyenne insatisfaits de leur statut social.

 

Notre école ne fait peut être pas tant face a de « l’obscurantisme religieux » qu’a une classe moyenne issue de l’immigration pour laquelle notre société n’a pas tenu ses promesses et qui se venge avec les moyens qu’elle a appris a l’école, sur l’école.

 

D’ou sans doute l’impasse signalée dans le rapport, dans laquelle se fourvoient les enseignants qui se battent pieds a pieds un coran bilingue a la main...

D’où aussi, le sentiment que la question n’est au fond pas principalement religieuse. Les enseignants la voient peut être ainsi parce que cela les arrange.

 

Enfin, cité également par Bauberot, parlant de Mona Ozouf la tentation latente et inquiétante de pureté du système. Exclure ! « Depuis Sieyès, est une tentation du républicanisme français : unir mais en excluant l’élément impur ou gênant ».

Dans le rapport et dans les commentaires, beaucoup de remarques portent sur le fait qu’il y a moins de difficultés avec les cathos et les juifs parce qu’ils ont leurs écoles......

Le regret que les musulmans n’aient pas leurs écoles est transparent dans de nombreux commentaires du rapport.

En 25 ans, il semble que l’on soit passé d’une adhésion majoritaire au concept de « grand service publique laïque unifié obligatoire » façon 1981 a une croissance du nombre de ceux qui sont prêt a abandonner ceux qui seraient par trop différents.

 

« Puisque nous ne parvenons plus a leur imposer nos discours, que la vie serait plus simple sans les éléments perturbateurs, c’est-à-dire ceux qui ne nous écoutent pas... »

 

Car à travers ce « combat laïque » c’est en effet la remise en cause du statut et du rôle des enseignants et de leur prétention à vivre en circuit fermé et à enseigner la vie aux autres qui se joue.

 

Il est un fait que « on ne les écoute plus » mais de trois façons différentes :

Les enfants de milieux qui ne pensent pas comme la majorité des enseignants se divisent en trois catégories.

 

Les familles « résistantes » et « réfugiées ».

 

Les résistants, car notre école n’est pas laïque.Si certains catho ou juifs ou autres vont dans le privé, c’est aussi parce qu’on enseigne à leurs enfants des valeurs non pas différentes des leurs, mais, en pratique, hostiles aux leurs.

 

Les réfugiés, car, pire, notre école ne défend pas ce qui reste de laïcité.

 

Si un corps constitué de 1 300 000 adultes fonctionnaires de l’éducation nationale n’arrive pas a imposer la présence normale d’enfants de familles juives a 1000 militants islamistes, même relayés par quelques milliers d’enfants, on peut se demander si il s’y efforce réellement. L’exclusion de fait d’enfants juifs ou réputés tels, constatée dans certains établissements par le rapport parait pour le coup beaucoup plus grave que le port de voiles. Ce d’autant plus que les enseignants ont parfaitement réussi a évité par exemple, une présence du front national réel ou symbolique dans les écoles. Celui-ci aussi, conteste les programmes et manuels qu’il juge orientés. Cela ne pose manifestement aucun problème a l’EN alors qu’il s’agit de 15% de l’électorat et non de 1000 illuminés.

 

On ne peut s’empêcher de se demander si la lutte contre l’antisémitisme fait l’objet du même unanimisme au sein de la communauté enseignante que la lutte contre « l’extrême droite ».

 

 

Les familles « adaptées ».

 

Elles savent qu’une certaine hypocrisie est nécessaire avec leurs profs. Notre système n’est pas tant éducatif que sélectif. Il faut, avoir le diplôme, primordial dans une société française marquée par son école. Donc il faut donner au prof la réponse qu’il attend.

Or, le public est moins cher et, dans les bons établissements, de bonne qualité, donc tant que l’on peut passer entre les gouttes....

 

Mais cette absence d’adhésion profonde à leur credo, les enseignants la pressente et en souffrent.

 

Ce souhait croissant des parents de « s’immiscer » dans l’avenir de leurs enfants est d’ailleurs vraisemblablement ce dont parlent les enseignants quand ils évoquent une intolérable et inéluctable « marchandisation  » de l’éducation nationale (Jospin, Gaucher)

 

Car, vraiment, le niveau a monté. Désormais, les parents qui se jugent moins compétents que les enseignants pour décider de l’avenir de leurs enfants sont de moins en moins nombreux, a part, peut-être, chez les immigrés. Il restait donc un espoir....

 

 

Et c’est la troisième catégorie de famille, « les pauvres »

 

L’enfant de milieux défavorisés, et notamment migrants souvent de troisième génération, sait désormais aussi que le système n’est pas fait pour lui et qu’il a peu de chance de passer a travers. Il comprend bien le mépris sous-jacent des enseignants pour sa culture d’origine (obscurantisme !)Il sent bien que pour ses profs, ses parents sont essentiellement des « bacs moins 5 » et que ceux-ci auront du mal a le défendre contre l’institution

 

. Pourquoi le voile serait il plus déplacé que le nombril apparent sur mini-jupe qui par ailleurs est beaucoup plus perturbant pour le déroulement des cours. Demandez à n’importe quel adolescent mâle et pas seulement originaire d’un pays musulman.

Il sait peut être que ma génération a connu les cours de gym séparés garçon/fille voir l’absence de mixité totale. On les lui présente désormais comme contredisant un principe intangible de la république quand ce n’est qu’une mode pédagogique. Certains pédagogues se demandent en effet si la séparation n’est pas plus facile à vivre à l’adolescence et plus favorable en tous cas à la concentration scolaire notamment des garçons.

 

Le petit Kabyle qui s’est vu imposer des cours d’arabe littéraire au nom du multiculturalisme de ses profs au lieu d’avoir du rattrapage en français voit bien que les enfants de ceux-ci ne sont pas dans son établissement.

Il a vu en primaire, son instituteur faire des remarques à sa mère sur son foulard en toute illégalité.

Il voit bien qu’on veut lui enseigner un catéchisme qui n’est pas mis en pratique par les enseignants. Egalité, mixité sociale disent ils.....Pour les autres.....

 

Il sait enfin qu’il n’a, lui, pas grand-chose à perdre.

 

Il est suffisamment bien intégré a la culture française pour savoir ce qui fait mal aux profs et la ou ils sont fragiles. Pour quelques vrais fanatiques religieux, il doit y avoir une masse d’enfants qui se vengent d’un système qui s’offre leur physionomie.

 

Car leur contestation constitue un comportement assez largement français et moderne et non importé et obscurantiste. On ne verra pas dans des pays arabes, des femmes, même encadrées de barbus, défilant dans la rue ou a la télé, en exigeant le libre choix de porter le voile, des élèves mettant en cause le contenu de l’enseignement.

 

Il n’y a pas de raisons objectives à ce qu’un Kabyle, familier avec la culture et la langue françaises depuis plusieurs générations soit plus difficile à intégrer qu’un polonais il y a 80 ans.

 

Le facteur religieux n’en est sans doute pas un, n’en déplaise à De Villiers. Les études de Bruno Etienne ont montré que les taux de pratique des maghrébins sont équivalents voir inférieurs a ceux des catholiques français et en tous cas moindre que ceux des catholiques Polonais il y a 80 ans.

 

D’où une hypothèse, c’est l’école qui a changée. Elle parvient peut être moins que par le passé à prendre en compte des enfants différents de son idéal type.

 

En focalisant ses angoisses sur un modèle culturel porté par les plus pauvres, les plus fragiles, l’éducation nationale révèle aussi ses faiblesses. La perte de ses dernières illusions. Même ceux-la, peu armés culturellement, résistent.

 

La preuve que la religion voir l’immigration ne sont sans doute que des prétexte est finalement donnée par l’étude de Libération sur le front national (Étude libération cevipof SOFRES de 97) 67% de ceux que l’étude défini comme gaucho-frontistes, très « populaires » très opposés aux privatisations, sont également favorables a l’école privée et c’est ce qui constitue leur choix politique le plus marqué...La contestation de l’école publique par les pauvres ! Car dans les fameux « ghettos des bourgs ruraux », il n’y a pas que des étrangers.

 

L’enthousiasme des professeurs engagés pour les enfants de «  sans-papiers » (réseau éducation sans frontière) autour desquelles toutes les tendances semblent se réconcilier, apporte une confirmation supplémentaire. Certainement beaucoup plus proches de leurs racines culturelles notamment pour ceux qui viennent de pays musulmans, ils ne sont pas encore à même d’avoir le recul nécessaire pour juger notre système scolaire, et les armes culturelles pour le contester. Ils constituent donc une population utilisable a merci puisqu’ entièrement dépendante, pour réaliser les phantasmes émancipateurs et illuministes du corps enseignant.

 

Il est particulièrement savoureux qu’on nous explique que des enfants afghans, présents depuis 6 mois dans notre école sont déjà presque français mais que les beurettes de troisième génération ont un problème d’intégration....

 

Le rapport Obin confirme le vote « gaucho-frontiste ». Même et peut être surtout les pauvres ne font plus confiance à notre école et à ses principes politiques pour les « émanciper ». Mais dans le cas de l’islam contrairement a ce qui concerne le front il n’y a pas de consensus interne du milieu enseignant : faut il exclure, accepter la contestation des principes internes, les changer, les imposer, au besoin par la loi ? Il y a donc « débat ».

 

Alors ? Les fillettes voilées victimes d’enseignants qui ont transformé l’école en champs clôt de luttes politiques intestines destinées a combler le vide crée par leurs désillusions politiques et personnelles et professionnelles ?

 

 

Le rapport Obin appelle les conclusions suivantes par ordre d’importance croissant

 

Il serait urgent de faire un rapport « choc » sur la laïcité des enseignants, en particulier politique car leur crédibilité dans la dénonciation des excès religieux éventuels est liée a leur respect de la dite laïcité. Faute de quoi, il s’exposerons toujours a des discours de type cours de récré comme «  c’est celui qui le dit qu’y l’est » ou « c’est toi qui a commencé », mais plus vraisemblablement encore a un développement du privé.

La politisation des enseignants, des cours des programmes et des manuels est incomparablement plus importante que sa contestation par des musulmans ou autres

Un de ses effets pervers et de concentrer le débat sur les angoisses des profs plus que sur les problèmes de l’école.

 

Ils ont réussi à imposer un débat et une loi sur un problème finalement mineur, 1200 filles voilées. C’est un problème de prof. La question des 38 000 enfants handicapés exclus de fait de l’école faute d’adaptation, reste dans les tiroirs, c’est un problème d’enfants et de parents. Et ce n’est qu’un exemple.

 

Un travail de fond sur l’organisation de l’EN est indispensable.

 

La gestion de carrière des enseignants est un moyen et pas une fin ou en tous cas pas LA fin prioritaire de l’école. L’égalitarisme de façade, nuancée dans les faits par une féroce hiérarchie des diplômes n’est plus acceptable. Oui il faut envoyer les meilleurs la ou c’est le plus difficile quitte a les payer beaucoup plus même si les syndicats sont contre.

 

L’école ne peu plus continuer à être gérée en fonction d’un présupposé, « foutez la paix » aux profs et laissez les faire ce qu’ils veulent sous prétexte d’une autonomie qui se traduit sans doute surtout par une grande solitude. Le travail d’équipe et la communication interne, cela s’apprend. Et c’est facile ! Le seul passage de l’équipe de rédaction a permis dans certains établissements de découvrir les problèmes « d’ouvrir la parole » etc...Les signes d’appartenance religieuse sont d’ailleurs un excellent prétexte. Si ils apprennent a se parler de voile, peut être se parleront ils de pédagogie, d’enfants, d’école. Si en cette occasion, le rôle du chef d’établissement est reconnu, peut être lui donnera-t-on des outils de mangement.

 

Surtout, il faut ouvrir l’école au monde extérieur.

 

 

La résurgence d’une agressivité laïque dans une société sécularisée comme jamais auparavant, toutes religions confondues et Islam compris, cache leur malaise plus général sur le sens de leurs engagements, l’efficacité de leur action, leurs frustrations ...

 

Redonner une vocation a l’EN est une nécessité. Faute de quoi, le malaise des profs ira en embellissant au détriment de notre école. Ils sont au bord de ressusciter une guerre scolaire, pour qu’on les écoute. Si on ne le fait pas, ils pourront faire pire comme en témoigne la montée des votes trotskistes en milieux enseignant.

 

A travers les lignes du rapport Obin, on devine une profonde insatisfaction. Sous prétexte d’islam, les profs parviennent, enfin, à nous parler de leurs malaises et de leurs disfonctionnements.

 

Ce constat ouvre, peut être une porte a leur possible re-mobilisation en faveur de ce qui est la vraie vocation de l’école républicaine, non pas changer la société a l’ image des profs, mais donner une vrai chance dans la vie a tous les enfants.

Le rapport montre que certains établissements ont surmonté les problèmes. Ce sur quoi il n’insiste pas assez mais que l’on sent, c’est qu’ils avaient certes un proviseur charismatique, une équipe soudée, mais surtout qu’ils se sont ouverts sur l’extérieur, et tous ces éléments sont sans doute liés.

 Courageux, le rapport Obin reconnaît les difficultés de l’éducation nationale. Peux lucide, il ne comprend pas que les origines en sont au moins autant internes qu’externes.

 

Il y a dans le dictionnaire, deux définitions de l’obscurantisme  :

 

1) Attitude, doctrine, système politique ou religieux visant à s’opposer à la diffusion, notamment dans les classes populaires, des lumières, des connaissances scientifiques, de l’instruction, du progrès. C’est l’acception des profs quand ils nous parlent d’obscurantisme.

 
2) Refus d’adopter un comportement libéral, ouvert, tolérant, dans un domaine particulier. C’est de plus en plus le jugement que les parents portent sur l’école.

 
Ce qu’illustre le rapport Obin, ce n’est pas l’école face a l’obscurantisme religieux mais bien le face a face de deux définitions de l’obscurantisme au détriment de notre école.

 
Pour sauver nos enseignants et notre école de l’obscurantisme scolaire où ils se sont enfermés, il faut les ouvrir au grand vent de la société, aux parents, aux entreprises et, pourquoi pas, aux religions.

 

La publication du rapport montre que certains d’entre eux commencent, peut être, à y être prêts.


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37 réactions à cet article    


  • fasbendair (---.---.226.126) 21 novembre 2006 15:49

    article trop long ... pas de mise en page ... wow ... dur-dur...


    • gem gem 21 novembre 2006 20:16

      +1

      dommage parce que c’est vraiment interressant (enfin, au début... après j’ai décroché)


    • (---.---.192.187) 21 novembre 2006 21:06

      Pareil, j’ai décroché à la moitier...

      intéressant, mais définitivement trop long... dommage smiley


    • ropib (---.---.27.229) 21 novembre 2006 17:05

      Dur à lire...

      Cet article mériterait une meilleur mise en page et une organisation en chapitres. J’avoue m’y être cassé les dents alors qu’il me semble vraiment très intéressant (mais je n’en suis pas sur : je n’ai du en lire qu’un tiers).


      • Eric 21 novembre 2006 17:43

        Je suis meme etonne que vous ayez tenu jusque la ! Je suis un peu neophyte et croyais que les format word etaient conserves automatiquement.... Toutes mes excuses


      • Fix (---.---.132.252) 21 novembre 2006 17:47

        J’ai lu jusqu’au bout !!

        Très bon article, très juste.

        Une fine analyse de la situation actuelle...

        Bravo


        • rjolly (---.---.227.38) 21 novembre 2006 18:39

          Je ne vois pas ce que cela apporte aux enfants que l’école s’ouvre aux entreprises. Quand c’est celle de leur papa, peut-être ?


          • Fix (---.---.132.252) 21 novembre 2006 18:42

            Tout à fait d’accord !!

            A quoi cela sert-il ?

            Puisque de toute façon, l’idéal pour les enfants serait qu’ils deviennent profs ....

            Comme ça, pas de risque de rencontrer le monde extérieur...


          • Eric 21 novembre 2006 23:58

            Oui ! VOus etes en plein dans la problematique que j’evoque ! Vous visualisez sans doute des enfants dont le papa est proprietaire d’entreprise, pas la majorite dont le papa travaille dans une entreprise... A quoi cela sert ? Je vais vous donner un exemple. Dans l’academie de Lille, les greta ( organismes de formation permanente education nationale) ont du renoncer a organiser une formation de poseur de brique malgre une forte demande car leur norme est « pas de formateur a moins de bac plus 2 » et qu’ils n’ont pas trouve de specialistes de la pause de brique a bac plus 2...Je pense que s’il ils avaient eu des contacts avec quelques papa poseurs de brique, ils auraeint vu, que cela peut etre un metier interessant, qu’il est possible de trouver de tres bons experts, meme a bac moins quelque chose et....Que vraiment, des entreprises cherchaient et qu’il y avait des emplois possibles etc...


          • jerome (---.---.216.28) 21 novembre 2006 19:16

            Lu avec passion ! (suis père de famille nombreuse : 5 rejetons qui se sont partagés entre public et privé ).A part la mis en page , c ’est sensé et démontre parfaitement les problèmes actuels de l’ E.N. Mieux , d’ailleurs , que le rapport Obin , vraiment pénible à ingurgiter !


            • jef88 (---.---.212.232) 21 novembre 2006 19:48

              —J’ai enseigné 15 ans en IUT, prof d’organisation, comme contractuel venant de l’industrie. Dans l’article un certain nombre de vérités emergent :

              - « Les établissements qui s’en sortent sont ceux ou il existe un chef charismatique.... » Nous dit il. N’importe quel consultant en organisation saura reconnaître cette situation. Quand tout dépend de l’équation personnelle d’un intervenant on a affaire à une absence d’organisation

              Vrai sans aucun doute

              - Les profs se disent complètement isolés. Pas d’aide de la direction, de l’inspection...C’est a peine si ils osent parler de leurs problèmes, entre eux, sans parler des tiers, « notamment pour ne pas contribuer à dévaloriser leur établissement ».

              Mais si quelqu’un « de l’extérieur » vient leur faire une remarque ou donner un conseil ils sortent de leurs gonds, suivis, par corporatisme (l’auteur n’a pas insisté sur ce point) par leurs collégues au complet VIVE LA LIBERTE DE L’ENSEIGNEMENT !!!

              - La peur de l’extérieur est récurrente, peur des vagues, peur d’une mauvaise réputation, peur d’une médiatisation, peur des parents, des grands frères etc....

              Et peur de son ombre !

              - Ce que montre le rapport, c’est que notre école est dans une large mesure un monde assez homogène, fermé sur l’extérieur et qui fonctionne d’abord pour ses collaborateurs. Sur le mode de chacun chez soi dans sa classe pour le meilleur et pour le pire.

              Vrai

              - En caricaturant a peine, on peut dire que nos enseignants sont désormais massivement rejetons d’enseignants, mariés avec des enseignants. Ils vivent toute leur vie en vase clôt sans jamais sortir de l’école.

              — Pour que l’education nationale se remette à fonctionner un certain nombre d’anomalie est à régler

              - Un enfant sur trois sortirait sans qualification permettant l’accès à l’emploi. Certains parfois sans savoir réellement lire et écrire. Le tout, a budget réel par enfant en monnaie constante multiplié par deux en trente ans.

              Voir plus bas les fondamentaux...

              - Ce que ne dit pas le rapport explicitement mais qui est transparent, c’est que l’absence d’organisation, la fermeture et l’isolement ne sont pas les fruits d’un hasard, c’est une « culture d’entreprise ».

              Voir plus haut la liberté de l’enseignant

              - Pas de pouvoirs, pas de sanctions, pas d’évaluation. Les inspecteurs donnent presque toujours la note maximale. Pas de hiérarchie autre que fantasmée. On dit encore « Monsieur le directeur », avec un respect quasi scolaire, mais son seul outil de management hors « charisme » est de donner de mauvais horaires ou de mauvaises classes si tant est que l’impétrant n’est pas syndicaliste. Uniquement des sanctions ! Motivant !

              - Ce que montre le rapport, c’est que notre école est dans une large mesure un monde assez homogène, fermé sur l’extérieur et qui fonctionne d’abord pour ses collaborateurs. Sur le mode de chacun chez soi dans sa classe pour le meilleur et pour le pire.

              - Les parents sont exclus de toute décision au motif qu’on ne donne pas de conseil à son garagiste. Les instances participatives sont vidées de tous contenu. Les conseils de classe se déroulent en deux parties. Une entre prof ou on décide et discute vraiment. Une avec les délégués, grande messe où on entérine.

              Du reste ce qui est absolument frappant, dans le texte, c’est l’absence des « clients ».des usagers, élèves et parents. Quels reproches font ils éventuellement, pourquoi se comportent ils ainsi. Qu’attendraient ils de l’école ? Ils l’attaquent, mais pourquoi ? Que pensent leurs familles On a le sentiment que pour les personnels, la société, c’est l’inconnu, l’étranger, hostile a priori.

              Pas seulement hostile... Ils pourraient porter de jugement de valeur Boooarks !!!

              - Les impératifs internes deviennent donc logiquement prioritaires par rapport aux buts ultimes théoriques de l’organisation, former les enfants.

              — -Le vrai problème se situe au primaire : le pourcentage d’éléves qui ne sait pas lire ou écrire correctement à l’entrée en 6ème est un véritable scandale. Depuis des années on a ajouté des matières « d’eveil » aux fondamentaux que sont la lecture l’écriture et le calcul. Bien sur il est plus distrayant d’enseigner des fariboles que d’insister sur le B A ba. Mais d’urgence il faut recentrer l’enseignement et penser PEDAGOGIE J’ai été stupéfait de constater qu’entre enseignants on parle moins de pédagogie qu’entre cadres ou agents de maitrise dans l’industrie.

              — -Il faut également revoir le contenu des cours d’IUFM. Comment expliquer qu’un enseignant à bac +++ soit moins performant que ceux que l’on a pu connaitre avec seulement le brevet supérieur. Ily a 50ans TOUS les enfants savaient lire au CM1 (sinon ils redoublaient le CE2)

              — La discipline
              - Il sait enfin qu’il n’a, lui, pas grand-chose à perdre. Il est suffisamment bien intégré a la culture française pour savoir ce qui fait mal aux profs et la ou ils sont fragiles. Pour quelques vrais fanatiques religieux, il doit y avoir une masse d’enfants qui se vengent d’un système qui s’offre leur physionomie.

              — La coherence
              - Il est particulièrement savoureux qu’on nous explique que des enfants afghans, présents depuis 6 mois dans notre école sont déjà presque français mais que les beurettes de troisième génération ont un problème d’intégration....

              Vrai


              • Eric 22 novembre 2006 00:15

                Merci pour vos encouragements. Je mettrai un bemol a votre commentaire. Oui, si on fait des remarques aux profs collectivement, on a affairre a de fortes reactions corporatistes, pas de jugement de valeur etc.... Mais a nouveau, ils sont victime du systeme. Si on leur parle individuellement, je crois que souvent, ils sont d’accord, ou partagent ce type de preoccupations dans leur fors interieur. Les profs ont peur de donner la mauvaise reponse a la « composition » a l’« evaluation » en groupe, d’ou leur cote tres gregaires. Mais leurs attentes sont telles qu’il suffit parfois de pas grand chose pour « liberer la parole » Un exemple. dans l’ecole de mes enfants, une ensiegnante a voulu faire une campagne sur la strict equivalence de l’homosexualite et de l’heterosexualite avec a l’appui photo de differents couples s’embrassant. A dire de profs, dans la salle des susdit, personne n’osait rien dire car c’est bien dans l’air du temps. Et puis un interimaire, sous contrat local (paye 6 fois moins pour le meme travail que les expats, non declare et sans sec soc ni retraite,chose que l’on ne trouverait pas dansle prive) a juste dit, tu ne peux pas faire ca. Et tous les autres se sont reveilles en approuvant... ! D’accord avec votre remarque sur les retards par rapport a l’industrie en pedagogie. Cela va plus loin. J’etais consultant en strategie aupres des greta. Commela culture est egalitariste, secretaires et parfois Atos etait convie aux reunion strategiques, ce qui est un peu absurde. Mais comme ce sont des bacs plus pas grand chose, j’ais ete frappe par la condescendance, voir le mepris sous jacent. Si on traitait des collaborateurs moins diplomes comme cela dans le prive, il y aurait des conflits sociaux...


              • gem gem 21 novembre 2006 21:06

                bon, j’ai fait l’effort (pénible) de tout lire. C’est vraiment un excellent article sur le fond. Vous pouvez envoyer votre texte aux auteurs du rapport, parce quc’est vraiment un préface formidable ! smiley

                S’il vous plait, refaite-le ! En HTML cette fois, avec des intertitres visibles, parce qu’il mérite bien ça.

                Je suggère également un autre titre, plus explicite sur le sujet (l’éducation nationale) et plus accrocheur (faut pas craindre de faire dans le démago : on est journaliste ou on ne l’est pas !).

                Et puis 35000 caractères, soit environ 12 pages denses, c’est vraiment beaucoup, beaucoup trop ; pourquoi ne pas couper l’article en plusieurs morceaux (je n’ose suggèrer de tailler dans la masse, car je n’ai pas senti de réels longueur) ?


                • Eric 22 novembre 2006 00:19

                  Comment faire techniquement ? Un coupe colle dans les commentaires ? Pour la demagogie, je ne sais pas, c’est un sujet grave et qui merite un dialogue approfondi entre tous, Je comprends que si j’avais titre comment l’education national parvient en pratique a exclure les enfants juifs, j’aurai peut etre plus de reactions, mais est-ce souhaitable......Merci en tous cas pour vos encouragements a un debutant qui n’est pas journaliste. SI vous avez les mails des auteurs du rapport..


                • gem gem 22 novembre 2006 12:35

                  Techniquement, si votre texte apparait satisfaisant dans un navigateur internet, il apparaitra de même dans agoravox. Donc vous copier-coller votre texte dans une page nommée *.htm, vous la visualisez, et vous savez si ça passe bien ou pas.

                  Sous word vous pouvez essayer, tout simplement, d’ « enregistrer sous » avec un « type de ficher » : page web (*.htm).

                  vous pouvez aussi faire ça « à la main », c’est très simple, il suffit d’encadrer vos titres par des « balises » « h1 » (niveau 1), h2 (niveau 2) etc. comme ça <#h1#>titre<#/h1"#> (supprimez les #, je les ai mis seulement parce que sinon vous auriez directement ça

                  titre Un saut de ligne suffit pour changer de paragraphe, mais vous pouvez utiliser br et /br, p et /p (toujours entre < et >)

                  le B-A BA se trouve partout, par exemple, et ici

                  Si vous avez besoin de plus de notions d’HTML vous trouverez facilement des cours qui vous convienne


                • gem gem 22 novembre 2006 12:38

                  flute, ça ne passe pas comme sur la prévisualisation... ( smiley ) reportez-vous aux liens, plutôt.


                • tigron 22 novembre 2006 04:46

                  Ce qui me révolte, c’est que l’enseignement est uniquement de gauche.

                  Je considère que c’est très grave. il serait excellent qu’il y ait un contre pouvoir Front National.

                  après la défaite du leader de gauche le 21 avril 2002. On comprends mieux le déchaînement complètement démentiel, réactionnaire et faschisant de faire descendre des enfants dans la rue. Dans l’enseignement le mieux serait de laisser la politique à la porte d’entrée. Et ça ! Ce n’est pas pour demain.


                  • Eric 22 novembre 2006 10:07

                    Vous savez, si on en croit le rapport, cette histoire de gauche ne veut plus dire grand chose. Tous cela n’empeche pas un peu d’alternance de temps en temps et je crois qu’ils ont bien senti que plus grand monde ne prete attention a ce qu’ils disent. Le plus grave me parait etre le facteur d’immobilisme d’inegalite et d’injustice sociale qu’entraine ce systeme plus encore que sa politisation apparente. Si cela se trouve, les instits 3 eme republique etaient plus politises encore, mais au moins l’ecole tenait en partie ses promesses.


                  • Paf le Klebs (---.---.64.121) 22 novembre 2006 09:11

                    Un texte inadmissible tant du point de vue de l’écrit car indigeste, mal construit ; c’est visiblement une accumulation d’idées ou de constats discutables sans fil directeur. En résumé, le propos est confus et la logique d’amalgame flagrante.

                    Je remarque cependant que cet article met sur le même pied enseignement et religion. A l’école laïque on enseigne des faits REELS !!!! On n’enseigne pas de croyance... Une telle attaque contre la laïcité de l’école puis de l’Etat montre bien que le combat contre l’obscurantisme (négation du Darwinisme, l’idée que toute théorie même contredite par des faits avérés en vaut bien une autre, dérives sectaires, ...) n’est toujours pas fini... Quand à la laïcité comme religion.... Drôle de religion ! sans temple, sans prière, sans aucun rite...

                    Il est sûr que le lobby religieux (tous confondus, on les a retrouvés ensemble dans l’affaire du voile) travaille au corps les politiques, les médias et autres acteurs importants de la société (il suffit d’entendre quelques prêches d’évèques de mollahs, de rabbins, de pasteurs,pour s’en rendre compte). Le résultat se voit en Pologne ou en Irlande,...

                    Il est sûr que quand on vaut tuer son chien....


                    • Eric 22 novembre 2006 09:54

                      Je reitere mes excuses pour la presentation (failbe maitrise technique) pour le reste...Tient allez voir ce site http://geronim.free.fr/ecogene/approfondissements/approf15.htm Un agrege d’economie de l’EN redacteur de manuels et programmes. Il montre que dans le partage de la valeur ajoute, la part des entreprises est stable, celle de l’Etat croit celle des menages baisse, et il conclue a une spoliation des menages par les actionnaires.... Un exemple entre mille que notre systeme scolaire vehicule des « croyances » retives a tous fait reel.... L’essentiels des "constats discutables : ne sont pas de moi mais de 10 inspecteurs generaux de l’education nationale dont 7 ex membres de cabinets ministeriels de gauche,


                    • Eric 22 novembre 2006 11:23

                      Ah oui et au sujet du Darwinisme, je voudrai vous eviter de tomber dansl’amalgame et vous permettre de vous associer a une juste lutte ! Vous comprendrez aisement je suppose que les agriculteurs anabaptistes ou evangeliques de la ceinture biblique americaine concoivent tout a fait une possibilite d’evolution des especes.... Ils savent tres bien que la Holstein frison ( la meilleure vache laitiere aujourd’hui, fruit de leurs efforts selectifs)n’est pas sortie toute equipee de l’Arche de noe ! La question du darwinisme se pose en termes de philosophie politique. Si on admet les hypotheses de Darwin (toute science est faite d’hypotheses) et qu’on les applique stricto senso en philosophie politique au nom d’un materialisme naturaliste total, alors on est necessairement au moins implicitement un partisant de la loi du plus fort, de la selection naturelle au detriment des plus faibles etc.... Ce que demande les protestants americains, c’est que l’on enseigne aussi a leurs enfants que meme si c’est peu materialiste et scientifique, meme si cela n’a jamais ete corrobore par des « faits reels », on peut esperer en une liberte, une egalite et une fraternite entre les hommes comme le promettent la bible et la republique....


                    • paf le klebs (---.---.64.121) 22 novembre 2006 13:12

                      Encore des erreurs grossières de votre part :

                      1° Vous expliquez qu’on peut donc mettre au même niveau croyance et savoir ! C’était bien le sujet de mon texte, relisez le !

                      2°votre explication de l’évolution est d’une indigence telle !!! pfff !!! Allez, vous semblez oublier que l’évolution des espèce suppose qu’un phénomène quel qu’il soit se situe non au niveau de l’individu mais au niveau d’un groupe soumis à une pression particulière du milieu...

                      Donc vos disgressions sur la loi du plus fort et autre billevesées pseudo idéologiques sont hors sujet... Enfin vous confondez espèce et race, ce qui est bien normal vu l’idéologie que vous semblez défendre...


                    • Eric 22 novembre 2006 13:32

                      Il y a visiblement un malentendu, j’ais du mal m’exprimer. Je distingue croyance et savoir. Je pretends suivant en cela Jacques Ellul, que tous le monde vie avec des croyances. Et je je reprends mon exemple.

                      Croyez vous personnelement a la possibilite de plus d’egalite entre les hommes et a son caractere souhaitable ? Si oui, c’est une croyance et non pas un savoir.

                      2) je ne comprends pas ce que vous voulez dire, je na’is pas d’explication de l’evolution. Darwin montre que face a la pression du milieu les individus les mieux adaptes assurent l’adaptation de l’espece.

                      3) je ne vois pas bien ce que races et especes ont a voir dans ce que j’ai dit... ?

                      POur le reste je vous renvoie au livre de finkelkraut l’humanite perdue ou il y a une bonne description des affinites entre les reflexions des Nazis et de MArx et le modele de Darwin et qui illustre les risques potentiels d’une mauvaise utilisation de ces idees


                    • gem gem 22 novembre 2006 13:47

                      paf, il me semble que vous faites un contre-sens : l’auteur ne met pas sur le même plan enseignement et religion, il dénonce un système éducatif qui se comporte comme une religion et même une grosse secte (fonctionne en vase clos, rejete l’extérieur, refuse les faits, exige de ses membres non le respects de règles clairs mais une une adhésion de type religieux, etc.). Et qui en est d’ailleurs fort malheureux, puisque sa pratique en devient l’inverse de son credo affiché !

                      La laïcité a certainement ses temples (les écoles !), ses prètres (vous, par exemple), son dogme, ses rites et ses prières. Mais si vous tenez absolument à ce qu’on ne l’appelle pas « religion » (exigence pointilleuse, normal, elle fait partie du dogme qu’on ne discute pas ...), on peut vous faire ce plaisir ; ça n’empêche pas certains laïcards, comme certains athées, de se comporter comme des fanatiques n’ayant rien à envier aux fanatiques religieux (violence incluse).


                    • Paf le klebs (---.---.64.121) 22 novembre 2006 17:13

                      Décidément, on ne pourra pas se comprendre, personnellement, à Ellul (religieux jusque dans le moindre tissu) et Finkielkraut (toujours près à faire parler de lui et religieux lui aussi) je préfère Comte Sponville et Onfray... Et surtout j’adore la grammaire... Chacun ses goûts... Salut !


                    • Eric 22 novembre 2006 17:23

                      Cela ne m’etonne pas ! rien que pour vous http://www.ppkaltenbach.org/news/140.shtml Michel Onfray ou le code da vinci en plus rigolo ! Vosu allez pouvoir vous autoexiter en vous disant que decidement, vous avez bien raison !


                    • Paf le klebs (---.---.64.121) 22 novembre 2006 17:38

                      Cher Gem, J’aimerais que vous me donniez des exemples de comportements « laïcards » ( que voilà un joli mot qui montre bien le fond de votre pensée) extrêmes.

                      J’ai très bien compris le sens de l’article... justement... Que l’on compare l’EN à une vague secte religieuse pourquoi pas... Mais j’aimerais en avoir quelques exemples frais (si possible)... Car, que je sache, les enseignants ont toujours dit que la Terre était sphérique et qu’elle tournait autour du Soleil... (je rigole !!!)

                      Donc à vous entendre, la diffusion du savoir ne serait que l’expression d’une religiosité mal placée,... ça reste encore à prouver car ce n’est pas l’EN qui refuse le droit à l’avortement, le port du préservatif, et émet d’autres petits édits pontificaux (la famille, la vie sexuelle,... et je ne parlerai pas des autres « religions »...

                      Enfin et pour finir, je vous signale que la laïcité ne se limite pas à l’école, heureusement. La tolérance est la seule manière qui permette à tous les humains de vivre en bon voisinage et dans le respect... je vous rappelle, car vous semblez l’avoir oublié, que notre pays a été le siège de conflits religieux pendant des siècles, certains d’entre eux servaient d’ailleurs de paravents à une conquête économique, politique et ethnique...

                      Mais il est vrai qu’étant un de ces farouches « laïcards » je puis accéder à la pensée suprême. Un ex-voltairien convaincu par d’Holbach.


                    • paf le klebs (---.---.64.121) 23 novembre 2006 06:41

                      A l’auteur.. Très intéressant en effet... Surtout sur vos sources ! J’ai bien aimé le passage sur les tribus, très rigolo et ringard... C’est le type même de la pensée gréco-latine revue et corrigée par les sectes chrétiennes... Avez-vous quelque chose sur Comte Sponville ? Ou Diderot ?

                      Enfin, et là, je serai plus précis que précédemment, j’aime la grammaire et l’orthogrpahe que vous massacrez allègrement... Peut-être est-ce une déformation athée ou laïcarde...


                    • Eric 23 novembre 2006 07:25

                      Diderot sponville, non. Sources : comme pour le rapport Obin la source principale est l’ouvrage considere. C’est Onfray qui dit dans un meme elan que la liberte n’existe plus en general depuis Freud mais qu’il est lui meme libre et solaire... Tribus:je publierai sans doute un jour un texte surles raisons ontologique qui expliquent l’abscence chronique d’humour et de second degre dans la pensee de gauche,en attendant, il faut savoir se mettre a la hauteur de son interlocuteur. Onfray arrive a decouvrir dans le judaisme quasi prehistorique l’origine du racisme et voit dans les monotheisme l’origine d’une differentiation des roles hommes femmes dans la societe et je n’ai pas cru necessaire de m’attarder beaucoup plus sur l’absurdite de cette these. Les sectes chretiennes : il est un fait qu’il y a plus d’egalite homme femme (nombre de pasteur par exemple) dans le protestantisme que dans la partie education recherche du secteur public qui est statistiquement le corps constitue le plus macho du pays mais aussi assez naturellement un des plus feministe dans ses discours faute de l’etre dans ses actes. Grammaire et orthographe je vous dirais ce que j’ais deja dis ailleurs....J’ais fait toute ma scolarite dans l’elite de l’elite des ecoles publiques a grand coup de methode globale....(lycee Louis le Grand pour etre precis) mais la n’est pas la seule raison, je voudrai vous y voir avec un word Russe et un clavier americain avec des touches en cyrillique...

                      la pensee d’Onfray, dont je maintient qu’elle a une forte parente avec le « code da vinci » constitue l’horizon intellectuel de beaucoup de sois disant « laiques » et je maintient que c’est une pensee religieuse assez primaire et intolerante. Sa pregnance en milieu enseignant peut expliquer les troubles « religieux » contemporains a le’cole, au moins autant que l’integrisme islamique ou autre


                    • Marsupilami Marsupilami 22 novembre 2006 18:05

                      Article très intéressant même si je ne partage pas toutes les opinions de l’auteur et si comme d’autres j’ai eu du mal à le lire tant il est péniblement mis en page (et plein de fôtes d’orthaugraf, ce qui est un comble pour l’auteur qui critique l’EN !).

                      Il décrit assez bien de nombreux dysfonctionnements de l’Education Nationale. Mais il est parfois tendancieux voir fallacieux sur le problème de la laïcité, même s’il est vrai qu’une minorité de profs bobo-gauchistes s’en font un vertueux étendard sectaire.

                      Une laïcité lucide, ouverte mais ferme doit rester au cœur de l’enseignement.


                      • Eric 22 novembre 2006 19:30

                        Dillettante sur agoravox, je connais pourtant bien sur votre nom et suis heureusement surpris d’un commentaire plustot positif et constructif car je vous vois souvent tres critique. Je partage votre avis,notre eocle publique doit etre laique mais completement laique. Pour l’orthographe je vous dirai que j’ais fais toute mon ecole dans les etablissements laiques les plus prestigieux de france, mais ce n’est pas la seule explication ! Je voudrai vous y voir avec un word russe et un clavier americain avec des touches cyrilliques... ! et notamment sans accent ni cedilles


                      • Eric 22 novembre 2006 19:25

                        A le klebs : 1) les comportements laicards frais : je vous renvoie au rapport lui meme qui en fourmille et les inspecteurs ont l’air surpris.. Du vecu ? Au lycee francais de Moscou, les profs ont voulu faire greve car les catho se reunissent le vendredi apres les cours en aumonerie ce qui est prevu par la loi. Comme nous nous connaissons tous, ils ont pu etre arrete avant s’exposer au ridicule de contredire la loi de 1905... 2) la comparaison me parait mal choisie, le pape s’adresse a des cathos, adultes, qui on le choix de respecter ou non ses prescriptions ( ils ne le font pas en general)L’idee assez laicarde par exemple que le pape aurait une responsabilite dans la diffusion du SIDA )que m’a longuement exposee une copine franc mac)implique l’hypothese implicite d’hosexuels polyandres catholiques integristes, qui apres avoir transgresse tous les commandements papaux, seraient pris d’un scrupule moral au moment de mettre une capotte. Ce n’est sans doute pas impossible mais vraisemblablement statistiquement limite.

                        La diffusion du savoir est une question a l’education nationale elle meme puisqu’une partie du coprs enseignant considere qu’elle devrait se reconcentrer sur ce « metier de base »

                        La tolerance ne permet pas de vivre dansle respect. A nouveau, elle se definie comme l’accpetation du bout des levres de choses au fon illegitimes. C’est la justice qui permet de vivre ensemble.

                        Je ne sais pas si gem a oublie les guerres de religions, mais je peux vous dire que dans une famille Calviniste on est, parfois un peu trop peut etre eleve dansle culte du souvenir (J’ais pas mal d’ancetres qui ont ete brules vifs en effigie, deportes au galere commes pasteurs ou enfermes enfants dans des couvents). Je me souviens de ce que fut l’edit de tolerance et je ne crois pas que c’etait une forme de respect Je ne sais pas si vous avez entendu parler de Ferdinand Buisson, un protestant parmi tous ceux qui ont lutte pour la laicite. C’est en tant que protestant et fort d’une memoire de ce que fut l’intransigeance religieuse que je suis un peu inquiet de l’etat de notre ecole.


                        • paf le klebs (---.---.3.95) 23 novembre 2006 07:50

                          Je m’adresse à GEM et c’est Eric qui répond !!!!

                          L’aumônerie : les lycées comportaient une aumônerie car les élèves étaient internes ; donc, dans la tolérance, on acceptait qu’ils puissent avoir accès à leur religion, que je sache ce n’est plus le cas dans de nombreux lycées. Au fait moi aussi j’ai vécu à l’étranger...et vous savez très bien que les lycées Français sont soumis aux lois du pays... donc les « laïcards » ne savaient pas ce qu’ils faisaient mais franchement, une aumônerie dans un lycée s’il n’a pas d’internat... !!! Au fait j’ai aussi fait des voyages scolaires et j’accompagnais les élèves qui voulaient aller à la messe le dimanche (je n’assitais pas à l’office)...On peut aussi parler du mercredi si vous le souhaitez...

                          Le pape ne s’adresse pas seulement à des gens qui ont acquis l’esprit critique... ex : les sectes en Afrique et en Amérique du Sud... Dons où est le libre choix ?

                          La tolérance est la reconnaissance, des idées des autres, je note certainement une faute de frappe : vous dites « illégitimes », j’espère que vous pensiez le contraire. On peut être en désaccord et quand même respecter l’être humain, la preuve dans notre discussion...

                          Votre langage « victimaire » est ridicule... Calvin lui aussi a fait allumer quelques feux de joie autour de « vilains mécréants ». Moi, je ne parlerai pas de ma famille (pourtant)... Ce passage montre bien la culture qui vous a imprégné... Peut-être pourriez-vous penser autrement en acceptant qu’on puisse penser d’une autre manière.


                        • Eric 23 novembre 2006 08:43

                          Je vous proposerai volontier de continuer hors agoravox car je ne suis pas sur que tous cela interesse les tiers. Pour cette fois au moins cher grammairien TOLÉRANCE, subst. fém. A. [À propos de pers.] 1. Fait de tolérer quelque chose, d’admettre avec une certaine passivité, avec condescendance parfois, ce que l’on aurait le pouvoir d’interdire, le droit d’empêcher.

                          La preferenc dans le choix des mots pour la tolerance, surout venant d’un gramairien ne saurait etre un hasard.

                          2) Et vlan, dans le piege ! Ma copine aussi a evoque les populations-arrierees-du-tiers-monde-qui-ne-comprennent rien-a-rien-et-vont-attrapper-le-Sida-pour-faire-plaisir-au Pape ! Mais dans ces conditions, ils devraient aussi se marier puceau et rester fideles faute d’esprit critique.Le mepris de la pensee de gauche en general pour le peuple et des bacs plus quelque chose en particulier pourles bacs moins quelque chose et abondamment illustre par le livre ’d’Onfray. Vous en apportez une confirmation supplementaire. Cela va d’ailleurs tout a fait dans le sens de l’article ci-dessus, il faut bien qu’ils soient obscurs si on veut les illuminer....

                          3)Il n’ a rien de victimaire dans mes propos. Je ne demande aucun devoir de memoire ou compensation. Simplement je vous explique pourquoi cette « culture qui m’a impregnee », rend sensible aux « clericalismes », meme « laique ». Notre courant de pense a ete historiquement a la pointe du combat pour la laicite ( Ferdinand Buisson vos connaissez ? cette culture vous a donc impregnee aussi, pratiquement tous les manuels de morale laique de la troisieme republique ont ete redige par des perosnnes de culture protestante...).Les interrogattions actuelles que partagent beaucoup d’entre nous devraient vous interroger.

                          4)La messe en sortie scolaire ! Bref vous avez laisses les enfants qui vous etaient confies sans, a tous le moins,votre surveillance personelle, par principe ? La seconde moitie de ma famille se sont des profs socialistes laiques anticlericaux et parfois francs macon. Mon arriere grand mere n’est pas venue au mariage des mes parents parcqu’il se passait dans un temple. Le comportement consistant a privilegier ses idees abstraites de facon demonstrative sur les personnes humaines me parait tout a fait typique....

                          5) je ne resiste pas ala tentation ! « Peut-être pourriez-vous penser autrement en acceptant qu’on puisse penser d’une autre manière » Vous vous relisez ? Vous etes en train de dire que ma pensee est innaceptable et qu’il faudrait que j’en change parceque je ne pense pas comme vous.... !et qu’il faut accepter que l’on puisse penser d’une autre maniere... ! Decidement, l’oximore est bien la caracteristique la plus evidente de la pensee de gauche actuelle . Mais tous cela est sans gravite. Ce qui est grave, c’est a nouveau que notre ecole publique n’assurre pas une chance a tous les enfants et je persiste a dire que cela me parait beaucoup plus important que d’enventuels manquement a des principes laiques.


                        • paf (---.---.3.95) 24 novembre 2006 06:49

                          Eric,... Eric... Drôle de doctionnaire celui que vous possédez, à moinssss que vous ne sachiez l’utiliser.... le Petit Larousse utilise une quinzaine de lignes sur le mot avec toutes les définitions selon l’emploi 1. disposition à admettre chez les autres des manières de penser, d’agir, des sentiments différents... je passe certaines définitions Tolérance religieuse : dispostion à laisser à chacun la liberté de pratiquer la religion q’il professe... Vous devez posséder un minimicro dictionnaire !!!

                          Pas de réaction à Calvin.... Tiens, tiens !

                          Pas de réaction sur les lycées... Tiens, tiens !

                          Quant à vos propos sur le pape.... Vous n’en savez rien ! Il n’y a pas de sondage !

                          Enfin j’étais en tort ! Et non ; mon brave, car j’ai confié mes élèves au curé, à qui j’ai serré la main...

                          Vraiment très très décevant, quant à votre laïus sur Onfray... c’est du jugement de valeur, ce qui montre que vous ne respectez guère la parole divine : « tu aimeras ton prochain comme toi-même »

                          Une dernière pour approfondir votre réflexion : la tolérance s’applique aux actes, aux paroles, aux idées, le respect s’applique aux personnes !

                          Quant à la fin, je suis pour une fois tout à fait d’accord avec vous...

                          Sur ce, cher jeune ami, lisez (pas que des choses qui vous plaisent), réfléchissez, profitez de la vie car elle est courte et nous reparlerons du sujet d’ici quelques temps.


                        • Eric 24 novembre 2006 08:35

                          Bon, vieil (?) ami, j’ais bien compris que vous entendiez clore cette discussion, neanmoins....

                          http://www.lexilogos.com/francais_langue_dictionnaires.htm D’ailleurs, si je vous dis que vous etes « tolerable » et que je suis pret a « tolerer » vos idees, vous comprendrez tout de suite la nuance et me demanderez au nom de quoi je m’estime en droit de vous tolerer.

                          Calvin a brule Michel Servet, c’est une des premieres choses qu’on nous apprend comme exemple de ce qu’il ne faut pas faire si je puis dire et compte tenu de contextes historiques differents...Il y a une plaque expiatoire en face de Saint Pierre a geneve pour qu’on ne risque pas d’oublier. Sur les lycees, quelles que soient les origines historiques, c’est« un droit acquis ».... Mon exemple visait exclusivement a montrer que sous l’emprise d’une sainte fureur laique, nos profs ne se souciaient ni de la loi russe ni de la loi francaise. J’ais eu, organise au lycee et par le lycee des conference sur « Marcuse ou la possibilite d’utiliser le marxisme pour arriver a une economie libidinale de type freudienne », alors pourquoi pas le cathechisme ?

                          Donc vous avez confie les enfants a un cure, l’associant a l’« execution meme du service public » pour reprendre les termes du conseil d’etat et du rapport Obin, vraisemblablement en soutane, ce qui vous classe dans les laiques ouverts.Pas ceux qui refuseraient qu’une mere voilee accompagne une sortie. En revanche sur le fond et du point de vue reglementaire et de la responsabilite.....(aujourd’hui encore, a ma connaissance, la loi interdit toute participation a l’enseignement public aux ecclesiastiques et vous auriez donc ete plus legalement laique en accompagnant vos eleves qu’en restant a la porte). Je maintiens que vous avez prefere vos principes personnels a la lettre de la loi republicaine...

                          Le pape : je suis bien d’accord, il n’y a pas de sondages permettant de penser que les habitants du tiers monde n’ont pas d’esprit critique....

                          Onfray et mes lectures : son ouvrage est tres exactement un jugement de valeur. Comme vous avez pu le constater, je l’ais lu tres en detail et « un crayon a la main ». D’une maniere general, je lis en ce moment essentiellement des ouvrages « de gauche » pour essayer de comprendre pourquoi en tout temps et en tous lieux,dans une sorte de fatalite tragique, toutes les collectivites dirigee par une gauche ou une autre produisent des resultats diametralement opposes a leurs principes. Pourquoi notre ecole par exemple a finit par parquer les pauvres dans des ecoles depotoirs. Conan, auteur de gauche, pense que c’est volontaire. Ce n’est pas mon cas. Pourquoi le secteur education national recherche, tres feminise, tres feministe et tres a gauche compte en proportion, moins de cadres superieurs femmes que l’armee ? Je pense qu’une mauvaise comprehension de soi entraine l’homme de gauche a une mauvaise comprehension de la societe et que ce diagnostic erronne entraine des solutions erronnees sans pour autant qu’il soit « mechant ».

                          Le rapport Obin apercoit plus ou moins que les problemes sont avant tout internes et conlue a la necessite de transcender les visions du monde des eleves...

                          Un des charmes du christianisme est qu’il apprend a aimer les gens meme si on est pas d’accord avec leurs idees( le bon samaritain par exemple) . Mon sentiment sur les idees d’Onfray n’enleve rien a l’affection que je pourrai eventuellementlui porter si je le connaissais. Combien avez vous d’amis militants au Front National ?

                          Et puis vous ne repondez pas non plus a ma question. Pourquoi a votre avis le protestantisme qui a fait don de ses ecole a la republique lors de la separation en est aujourd’hui a se demander s’il ne faudrait pas rouvrir des ecoles privees ( Libres... !)

                          Quand a ce qui est de profiter de la vie...Venez faire un tour a Moscou un de ces jours......


                        • Patrick Lefèvre 24 mars 2011 22:34

                          Bonjour,

                          Avec un peu de retard, j’ai répondu à votre commentaire

                           

                           

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