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Accueil du site > Tribune Libre > Le suicide des esclaves

Le suicide des esclaves

L’actualité sociale de cette rentrée 2009 est marquée par une vague de suicides au travail sans précédent, ou plutôt la médiatisation sans précédent d’un phénomène qui n’est pas forcément très récent.

Il y a probablement toujours eu des suicides au travail, il y a toujours eu des suicides d’ailleurs, à commencer par celui de Socrate, qui ne date pas d’hier.
 
On doit à Emile Durkheim une classification somme toute assez arbitraire, d’un geste de désespoir, mais qui est porteur d’une lueur d’espoir, espoir qu’il soit reconnu pour ce qu’il est, la forme la plus ultime de protestation contre les autres hommes et le destin.
 
On connait le suicide glorieux, celui des capitaines dont le navire sombre, pour ne pas abandonner leurs passagers prisonniers de la coque qui fait naufrage, et celui des guerriers qui sacrifient leur vie dans l’espoir que ce geste ramène la victoire dans leur camp, comme les kamikazes japonais par exemple.
 
On connait le suicide altruiste, qui s’y apparente, dont le plus bel exemple contemporain est celui du tchèque Jan Palach, qui fit la couverture de Paris-Match en son temps (janvier 1969), et qui ébranla le mur de Berlin dans les têtes, avant qu’il ne s’écroule pour de bon 20 ans plus tard.
 
On connait moins le suicide de l’esclave, qui inflige à son maitre une triple perte : le rapport de domination, l’argent et la bonne conscience.
 
Force est de constater que les suicidés de France Telecom, de Renault, du Pole Emploi, de Thalès, de PSA, font du bruit. Leur mort spectaculaire, sur leur lieu de travail, s’apparente au suicide de l’esclave. Elle a déjà porté ses premiers effets : démission du numéro 2 de France Telecom, arrêt des restructurations, mise sous le boisseau de la privatisation de la Poste. Les entreprises concernées par le phénomène sont celles dans lesquelles les salariés étaient protégés par un statut qui les mettait, croyaient-ils, à l’abri des restructurations et disparitions d’emplois qui affectent les salariés des PME depuis des lustres.
 
En 1929, les banquiers sautaient par les fenêtres. 80 ans plus tard, ce sont les banquiers repus qui voient passer leurs variables d’ajustement en chute libre. Cette mutation ne s’est pas produite fortuitement, elle est le fruit d’une triple trahison, celle des politiques, des religieux et des intellectuels.
 
 
La trahison des politiques
 
A partir des années 1970, de l’année 1983 en France plus précisément, les forces politiques progressistes, socialistes ou non, ont trahi leur vocation première, la défense des prolétaires et des plus faibles, au profit de l’horizon indépassable du marché, de la concurrence libre et non faussée. Rangeant les oripeaux du souverainisme économiste, les nouveaux adeptes d’Adam Smith nous expliquèrent que, à terme de quelques décennies, l’ouverture des frontières, la libre circulation des marchandises, des hommes et des capitaux amèneraient à la prospérité universelle. Il suffirait d’attendre un peu, de sacrifier une génération de travailleurs, et nous verrions advenir un monde de prospérité partagée. On attend encore.
 
Suppression du taux de l’usure avec Bérégovoy, privatisations massives avec Jospin, soutien inconditionnel à l’Europe de Maastricht, la conversion des socialistes au marché fut, pour les libéraux, une divine surprise, au sens Maurassien du terme. Les nouveaux convertis à l’économie de marché occupant des positions statutaires dans tout ce que les innombrables institutions publiques peuvent comporter de postes bien à l’abri de cette fameuse concurrence.
 
Depuis le début de la crise des Subprimes en 2008, un certain doute se fait jour, mais ne débouche sur rien. A gauche de la gauche, un frémissement électoral en Allemagne et en France semble cependant annoncer un renouveau.
 
Les syndicalistes ouvriers suivirent gentiment, au point qu’il est bien difficile de savoir aujourd’hui si c’est le MEDEF ou la CFDT qui parle, quand on entend François Chérèque s’inquiéter que les entreprises ne puissent licencier quand elles font des bénéfices. Quant aux autres centrales syndicales, elles étouffent mollement toute velléité de mouvement.
 
Du gaullisme et de ses velléités interventionnistes, on n’en trouve plus la moindre trace à droite.
 
 
La trahison du clergé
 
Il peut paraitre incongru de se préoccuper, en France, de la position de l’Eglise Catholique. Mais c’est oublier que son pouvoir d’influence est très important dans l’Europe qui nous gouverne.
 
De la doctrine sociale de l’Eglise, il ne reste pas grand-chose. L’Eglise Catholique verse elle aussi dans le culte du marché. De Léon XIII à Benoit XVI, l’inflexion du discours est très nette. "La concentration entre les mains de quelques-uns de l’industrie et du commerce, devenus le partage d’un petit nombre d’hommes opulents et de ploutocrates, qui imposent ainsi un joug presque servile à l’infinie multitude des prolétaires". Léon XIII, Encyclique Rerum Novarum, 1891.
 
On peut lire et relire la dernière encyclique de Benoit XVI, " Caritas in Veritate", rien de tel ou qui s’en rapproche n’y figure. Une allégorie du marché, tempérée d’un appel à la charité des plus riches, sous réserve que les pauvres soient bien sages et reconnaissants y tient lieu de doctrine. Et Monseigneur Vingt-Trois de communier dans le même culte. L’Archevêque de Paris s’apprête à proclamer docteurs honoris causa de l’Institut catholique de Paris Michel Camdessus, ancien directeur du FMI, sous les auspices de Jean-Claude Trichet.
 
Désespérant.
 
 
La trahison des intellectuels
 
Ce que l’on appelle les intellectuels n’est en fait que la part d’entre eux qui est autorisée à s’exprimer dans les médias. Entre la Libération et la disparition de l’Union Soviétique, ils ne trouvaient pas d’éloges suffisamment flatteurs pour vanter les mérites du paradis socialiste, avant de retourner leur veste au cours des années 80.
 
Les mêmes, qui ne trouvaient pas de mots assez durs pour fustiger le capitalisme, se sont précipités dans la louange du marché et de la mondialisation heureuse. A leur décharge, la confiscation de la quasi-totalité des médias par les puissances d’argent a fait dépendre leur survie alimentaire de leur collaboration au système.
 
 
Des tentatives d’étouffement
 
Pour le pouvoir politique et financier, il va devenir urgent de faire beaucoup de bruit pour surtout ne rien changer, comme on l’a vu depuis un an avec la crise du système bancaire.
 
Il faudra mandater beaucoup d’experts : psychologues, ergonomes, juristes, astrologues, météorologues, spécialistes des relations sociales,… pour tenter de faire passer la vague de désespoir qui atteint les salariés des entreprises concernés pour tout, sauf ce qu’elle est : la conséquence directe de la surexploitation du travailleur par les actionnaires.
 
La pression continue sur la productivité, la concurrence acharnée entre les entreprises, la compétition féroce entre salariés devront disparaitre du tableau final.
 
Les acteurs habituels du théâtre politico-médiatique prendront le relais, en déroulant le scénario classique : feindre de découvrir le problème, faire croire qu’on va y porter remède et passer à autre chose, sans rien toucher aux fondamentaux du système.
 
Il est à craindre que cela fonctionne, au moins à court terme.
 
 
Du suicide à la révolte
 
La triple trahison, du politique, du religieux et du médiatique explique le sentiment de profond abandon qui s’est saisi des passagers de la mondialisation heureuse. Ceux qui se sont jetés par-dessus bord ont décillé les yeux des autres voyageurs.
 
Ce geste, qui aurait pu rester dans la sphère privée, est commis sur le lieu de travail. Insensé, il prend du sens. Désespéré, il devient subversif. Cette tragédie privée peut prendre a posteriori le sens d’un sacrifice altruiste si elle débouche sur une prise de conscience collective.
 
Il serait heureux que les autres, ceux qui restent, ne songent plus à mettre fin à leurs jours. Mais au contraire, en resocialisant leur destin, qu’ils déclenchent un mouvement social et politique de grande ampleur.
 

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30 réactions à cet article    


  • titi titi 26 octobre 2009 13:08

    « La pression continue sur la productivité, la concurrence acharnée entre les entreprises, la compétition féroce entre salariés devront disparaitre du tableau final. »

    Celà existe depuis des années dans les PME. Les salariés des grands groupes le découvrent : bienvenue dans le monde du travail tel qu’il se pratique depuis plus 15 ans.


    • titi titi 26 octobre 2009 13:21

      « François Chérèque s’inquiéter que les entreprises ne puissent licencier quand elles font des bénéfices »
      Lors d’un recrutement on peut se tromper et embaucher une burne.
      Il y a 20 ans si on mettait la burne derrière une machine on voyait tout de suite si elle faisait l’affaire ou pas. Maintenant la burne on lui file un dossier dont le suivi peut durer 6 mois 1 an. Or les périodes d’essais ne sont pas aussi longues.
      La burne il faut alors la licencier, que l’entreprise fasse ou non des bénéfices.


      « prospérité universelle » ... « On attend encore. »
      Les salariés de FT ou Thalès ce n’est pas l’humanité.
      La France n’est pas l’universalité.
      Pendant que sont « esclaves » (sic) 35 h/semaines, 47 semaines par ans ( - RTT et arrêts maladie) les salariés de FT et autres, à l’autre bout du monde le niveau de vie et les conditions de vie s’améliorent.
      Que représentent les gens de FT dans l’universalité ?


      • sleeping-zombie 26 octobre 2009 14:43

        "Maintenant la burne on lui file un dossier dont le suivi peut durer 6 mois 1 an. Or les périodes d’essais ne sont pas aussi longues.« 
        Non mais tu te relis ? 6 mois de période d’essais pour un CDI »standart« . En 6 mois t’as pas le temps de savoir ce que fait le type qui bosse pour toi ?

        Après »les entreprises ne veulent plus former leur salariés, c’est à l’éducation nationale de le faire, a coup de stages gratuits« , ça devient » les entreprises ne veulent plus évaluer leurs nouvelles embauches, c’est à l’assurance chômage de prendre ce coût ".
        Le problèmes des dirigeants d’entreprise (enfin, de certains..) c’est qu’il lorgnent trop fort du coté des rentiers : ils voudraient prendre l’oseille sans avoir la moindre responsabilité derrière...


      • titi titi 26 octobre 2009 16:52

        « En 6 mois t’as pas le temps de savoir ce que fait le type qui bosse pour toi  »
        Bah non.
        Un commercial ou une personne qui suit un projet 6 mois c’est court.


      • titi titi 26 octobre 2009 16:55

        « Le problèmes des dirigeants d’entreprise (enfin, de certains..) c’est qu’il lorgnent trop fort du coté des rentiers : ils voudraient prendre l’oseille sans avoir la moindre responsabilité derrière... »
        A quelle responsabilité pensez vous ?


      • titi titi 26 octobre 2009 17:01

        Au passage :
        « 6 mois de période d’essais pour un CDI »standart« . »
        C’est faux.
        La période d’essai de 6 mois correspond à la période d’essai d’un cadre renouvelée une fois.
        Or dans le cas d’un ETAM (typiquement le cas du commercial de base) ce sera maxi 2 x2 = 4 mois.
        Vous allez me dire que dans un contrat de commercial on peut mettre des objectifs. Mais le formalisme est tel en cas de licenciement que c’est inappliquable.

        Conclusion : autant ne pas prendre le risque d’embaucher. Vive la sous traitance à outrance !!


      • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 26 octobre 2009 21:26

        Bonsoir

        Merci de vos remarques.

        Cependant, je tiens à préciser que François Chérèque parlait bien de licenciements collectifs pour raison économique.

        Cordialement.


      • titi titi 27 octobre 2009 08:05

        Celà n’empêche.

        Le bénéfice est un arrêté comptable qui renseigne de la situation pendant l’exercice écoulé.
        Déjà techniquement c’est un trompe l’oeil : par exemple les investissements lourds payés dans l’année sont amortis et donc on peut être « beneficiaire » et en cessation de paiement.

        Et surtout un licenciement peut être réalisé en « prévision de » : mutation technologique, évolution normative, etc... . On peut citer l’exemple de Kodak qui a fermé son usine de fabrication de films argentiques à Chalon. Pourtant Kodak est bénéficiaire.


      • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 27 octobre 2009 08:18

        Bonjour,

        Jamais la France n’a connu une période de prospérité comparable à celle des années 1945-1975. Il fallait une autorisation de l’Etat, l’autorisation administrative de licenciement, pour y procéder.

        Cordialement.


      • sleeping-zombie 27 octobre 2009 14:29

        Alors pour vous je sais pas, mais moi j’ai fait 18 mois de CDD, plus une période d’essai de 6 mois.
        Ca a donné 24 mois (2 ans) à mon employeur pour se faire une petite idée de ce que je vaux (meuh).

        Dire qu’on peut embaucher une burne... Oui, c’est vrai. Mais d’après ce que j’ai pu voir, on embauche n’importe comment. La plupart des postes (qui ne font pas l’objet d’un recrutement interne) sont pourvus par la combinaison CV+entretien. Combien d’employeurs pratiquent une mise en situation pour juger d’une embauche ?
        A bah oui, c’est compliqué et ça prend du temps. Mais faut pas se plaindre d’embaucher n’importe qui si on embauche n’importe comment. C’est ça que j’appelle la responsabilité de l’employeur.
        On rogne sur le coût de l’embauche pour se faire payer ses erreurs par l’assurance chomage...


      • xbrossard 27 octobre 2009 14:37

        @titi

        s’il vous faut 6 mois pour évaluer quelqu’un, et que vous êtes le chef de cette personne, j’en déduit que vous ne savez pas faire votre métier de suivi des gens et que c’est donc vous la burne à virer...


      • Kalki Kalki 26 octobre 2009 13:54
        Il y a probablement toujours eu des suicides au travail, il y a toujours eu des suicides d’ailleurs, à commencer par celui de Socrate, qui ne date pas d’hier.
         

        Super pour relativiser il y a pas mieux, homme d’histoire et pas scientifique , vous n’avez qu’a regarder les statistiques les évolutions des courbe de suicide passé, ou par exemple de la chine - changeant de société pour la notre.

        Que reste t’il - si on vainc l’envie de se suicide chez toute la populace me direz vous ?

        Autre chose que des humains, des humains domestiqué, des chiens, des esclaves qui apprécient leurs conditions


        • Moristovari Moristovari 26 octobre 2009 15:00

          L’essor du christianisme aux premiers siècles doit beaucoup à cet incroyable phénomène sociologique et culturel qu’on appelle le « martyr ». Mourir : la plus grande peur de l’homme. Mourir pour ses idées : quoi de plus convaincant pour elles ? Ces morts furent créatrices de mouvements, d’émules, car elles n’étaient pas basés sur la pitié, uniquement sur la fierté. Fierté de mourir pour Dieu, d’obtenir une place de choix au paradis. Le maintient de l’islam à notre époque ou tout encourage l’athéisme doit beaucoup à ses martyrs.

          On peut vivre en esclave et mourir en maître. Bien des martyrs de toutes causes, religieux, politiques, l’ont montrés. Mais cela nécessite le dépassement de soi et il faut croire qu’aujourd’hui l’égoïsme est devenu plus fort que le néant. Ainsi, par leur manque de sens, d’idéal supérieur au nombril, les suicidés de France telecom n’inspirent que de la pitié.

          Sinon, je ne vois pas ces phénomènes actuels comme des « trahisons » mais comme des tendances, des cours d’eau qu’il est difficile de détourner. Il faut oublier ce principe démocratique qu’est la responsabilité individuelle, concept bête s’il en est. La marge de manœuvre d’un individu est toujours limité et le pouvoir acquis n’est jamais proportionnel à la liberté permise. Notre société suit des tendances anciennes qui ne peuvent être que ralenties - les deux guerres mondiales - ou détruites par des tendances contraires - si le communisme ou le nazisme l’avait emporté. Mais ces tendances recherchent l’absolu et l’absolu ne convient jamais à l’Homme.

          L’intérêt de l’utopie est justement d’imaginer quel sont ces absolus. Les plus connus sont l’eugénisme du meilleur des mondes et le totalitarisme de 1984, mais le futur qu’ils décrivent semble assez peu probable. La démocratie imaginée dans la zone du dehors offre de meilleures pistes.


          • Gazi BORAT 27 octobre 2009 08:23

            « ..
            par leur manque de sens, d’idéal supérieur au nombril.. »

            Et oui, ces salariés de France Telecom sont à l’image de l’individualisme qui règne maintenant dans notre société.

            Le salariat a été atomisé : plus de négociations collectives, mais des « contrats d’objectifs » négociés de gré à gré, des salaires individualisés qui isolent le travailleurs et cassent les anciennes solidarités..

            Ces suicides individuels s’ajoutent en une sinistre comptabilité mais ne parviennent pas à créer un mouvement d’ampleur conséquente..

            Ils dérangent quelque peu l’image de l’entreprise.. puis un sous traitant chargé de l’entretien du sol vient lessiver les traces inopportunes sur le bitume..

            Et la vie continue..

            gAZi bORAt


          • Peretz Peretz 26 octobre 2009 15:28

            En somme on pourrait , comme d’ailleurs c’était le cas pour Socrate, que ces « suicidés » sont des sortes de condamnés à mort...par la société, pour insoumission à leur esclavage. www.voixcitoyennes.fr


            • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 26 octobre 2009 21:36

              Bonsoir,

              Je dirais plutôt qu’ils sont éliminés parce que jugés inutiles. Victimes d’un utilitarisme froid.

              Cordialement


            • la fee viviane 26 octobre 2009 15:34

              ou etes-vous aller chercher que Socrate s’est suicidé ? C’est l’éxécution d’une sentence de mort qui l’a poussé à boire la ciguë, n’importe quel dico le dit !! Que je sache les suicides des ouvriers et même beaucoup de cadres n’ont pas de lien avec cette episode, ces personnes sont parties à cause de la pression toujours plus forte de ce capitalisme de merde, irrécupérable qui a fait de nous des salariés jetables (lire à ce propos l’excellent enquète de Louis Uchitelle sur les licenciements aux USA) c’est la même chose que nous subissons ce jour car à présent que le monde vit à l’heure du net, aux mêmes causes les mêmes éffets à la même vitesse, hélas. les gens ont l"habitude d’un train de vie et souvent ils se suicident car ils ne peuvent plus faire face aux dépenses, à la productivité qui doit toujours rapporter 10 fois plus qu’elle ne coûte, mais l’esprit change, je viens d’apprendre qu’une usine de textiles vient de faire revenir ses machines de roumanie à cause d’une delocalisation qui s’est mal passée(la qualité n’était plus au rendez-vous) et que dire de cette nouvelle passée sous silence dans les médias à l’approche du G20 des vannes chinoises defectueuses dont 2000 sont installées en france sur des sites pétro_chimique et qui peuvent lâcher d’un jour à l’autre ?


              • Serge Serge 26 octobre 2009 16:36

                Le capitalisme ( et donc les capitalistes ) en tant que système socio-économique est incompatible avec le respect de l’humain...l’humanisme n’est pas son essence !
                Son essence c’est l’exploitation de l’homme...à tel point qu’à la question :
                « Peut-on moraliser le capitalisme ? » G.Soros a répondu...

                « ON NE PEUT PAS LUI DEMANDER DE SE DENATURER. »

                C’est, de la part d’un des grand manitou du système,une réponse sans langue de bois !

                Quand à son ami W.Buffet ( à ne pas confondre avec une certaine Marie-Georges ! ) , 2ème fortune mondiale selon le classement Forbès , il enfonce encore plus le clou en déclarant...

                « LA GUERRE DES CLASSES EXISTE,c’est un fait, mais c’est LA MIENNE, LA CLASSE DES RICHES QUI MENE CETTE GUERRE et NOUS SOMMES EN TRAIN DE LA REMPORTER. »

                La crudité de cette déclaration se suffit à elle même et se passe de tout autre commentaire !

                Quand à la dame qui préside le MEDEF,dans une interview du 23 Juin 2009 au quotidien « Le Dauphiné Libéré » elle déclare avec toute sa morgue de capitaliste...

                « LE SOCIAL ! UN FARDEAU QUI PESE SUR NOS ENTREPRISES. »

                Où est l’humain dans toutes ces déclarations ?

                Et « on » voudrait nous faire croire que ce système est le salut de l’humanité !!!


                • la fee viviane 26 octobre 2009 16:44

                  non, le système qui peut et doit nous sauver est celui des biens communs. lisez le livre de notre prix nobl d’économie, une femme qui défend ce système compromis entre capitalisme de marx(a ne pas confondre) avec un communisme allègé et un socialisme humain, et tout cela en sauvant la planète !!


                  • PatGUEG 26 octobre 2009 17:30

                    L’ aboutissement à un geste ultime et froid de non-sens, résultat du règne des Ubu’s sévissant dans beaucoup de (grandes)entreprises, doit faire réfléchir à la partie immergée de l’iceberg : les vrais criminels qui menacent les personnes et les valeurs désoeuvrent en sous-main dans les comités de direction divers et variés et n’ont, par lacheté, souvent qu’un seul but : plaire au monarque de l’ entreprise pour garder les privilèges de cour.
                    Au nom de leur vanité et de leurs terreurs nocturnes, ces gens font vivre au quotidien l’expression de leur infâmie servile et génocidaires , créent un mur de désolidarisation dans lequel finissent, paradoxalement les défenseurs des valeurs humaines premières...


                    • herbe herbe 26 octobre 2009 22:02

                      Ben il suffit de relire http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire et d’appliquer la recette : « La désobéissance passive suffit à briser les chaînes de la domination » non ?

                      bon c’est vrai finalement c’est plus facile à dire qu’à faire. En effet depuis le temps que ça a été écrit... et puis c’est tellement séduisant et « défoulatoire » de couper des têtes qui comme celles de l’hydre repoussent !


                      • Julius Julius 26 octobre 2009 22:19

                        C’est fou, comment on peut développer les théories de grande envergure, en venant du affirmations fausses (que le taux de suicide augmente). Bravo !

                        En passant : Vous n’avez pas honte d’associer le suicide de Jan Palach à votre délire ?


                        • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 26 octobre 2009 23:08

                          Bonsoir,

                          Plus le temps passe et plus je pense comme Zinoviev : un totalitarisme a chassé l’autre.

                          cordialement


                        • herbe herbe 27 octobre 2009 07:37

                          @ l’auteur
                          Il suffit de lire la prose de Julius ailleurs pour se faire une idée :

                          ici il stigmatise votre « délire » ailleurs il accuse « d’idéologie de malade » par exemeple entre autres qualifications de type « psychiatrisation »

                          Ce type de pratique est typique de manipulateur et peut faire des dégâts chez des personnes fragiles, Il va falloir s’y faire on retrouve ça aussi sur internet mais ça n’en fais pas une poubelle comme certains autres manipulateurs se plaisent à répéter en espérant qu’un mensonge répété puisse être une vérité...


                        • Paul Cosquer 26 octobre 2009 23:16

                          « Mets pas fin à tes jours » par Voris (sortie aujourd’hui sur Jamendo).


                          • frédéric lyon 27 octobre 2009 08:30

                            La médiatisation encourage les passages à l’acte et par conséquent les médias, tous les médias compris les « médias citoyens », ont une part de responsabilité.


                            Il suffit parfois d’un évènement relativement bénin pour provoquer le suicide d’une personne qui est déja en équilibre instable, un simple « article » consacré au sujet peut suffire.

                            • paul 27 octobre 2009 10:47

                              L’excellent doc sur FR 3 du 26/10 de Viallet : ’la mise à mort du travail" démontre comment le
                              salarié -simple employé ou cadre- est conditionné par le management à participer à sa propre
                              déchéance .
                              L’entreprise est dirigée par des actionnaires,souvent étrangers,qui ignorent le fonctionnement de celle-ci, les yeux fixés sur le taux de croissance à 2 chiffres .PDG et DRH ne sont que des
                              rouages chargés defaire baisser les coûts de production, sous peine de délocalisation .

                              Ces pratiques managériales venues d’outre atlantique provoquent les dégats humains considérables dont certains commencent seulement à prendre conscience .Banaliser les taux
                              de suicide ,c’est nier la crise de ce capitalisme sauvage et destructeur de notre société.


                              • galien 27 octobre 2009 11:36

                                Il y aussi un facteur d’aggravation du sentiment de précarité, d’impuissance des employés, c’est la dématérialisation de leur condition et des moyens de production.
                                Alors les derniers ouvriers peuvent, dans le rapport de force, occuper leur usine, saboter, détruire la machine outils, quel est le moyen de coercition, de subversion, du salarié de l’industrie de service ?
                                Casser son ordinateur de bureau n’aura aucun impacte sur la capacité de production de l’entreprise, au contraire, dézinguer une machine outil de plusieurs millions d’euros, qui ne pourra être « relocalisée » est un bien plus grand maux pour la direction.
                                Il ne reste donc que notre propre corps, la seule chose dont nous soyons encore le propriétaire, avant qu’il ne devienne brevetable (HADOPI et « Bangkok mon amour » ne se sont pas encore penchés sur les droit d’auteur des suicide chez FT).
                                En réalité un seul corps de l’entreprise de service peut encore quelque chose, c’est le service informatique, où la diffusion de quelque virus ou vers non porcin pourraient être un moyen de pression autrement plus convaincant. Les méthodes et moyens du grand soir doivent décidément s’adapter au temps qui passe.

                                Pour ceux qui se posent encore la question de pourquoi, l’illustration :
                                http://www.dailymotion.com/video/xaoj0n_didier-lombard-pdg-dorange-et-la-pe_news


                                • FYI FYI 27 octobre 2009 12:53

                                  De toute manière çà va faire un certain temps qu’on en parle ici de l’abèration de ce système, j’en avais déjà parlé il y a plus de 4 ans de « Nuremberg de nos élus », car leur trahison est patente.
                                  Ceci dit tant que la masse n’aura pas d’élévation de conscience, on aura beau s’époumenter, le résultat sera le même, on subira le diktat de la majorité aussi médiocre soit-elle.
                                  En effet comment la masse peut-elle encore accepter que 5% de la population ait 95% des richesses et en conséquence du pouvoir décisionnaire ?
                                  Rappelez-vous, l’esclavagisme n’a été « abrogé » qu’il n’y a que 2 siècles.

                                  La question que je me pose est que de toute manière nous subirons quoi qu’il advienne non seulement la médiocrité de la masse que de l’arbitraire des « possédants », aussi le seul moyen de s’en prémunir est d’avoir la possibilité de vivre en autarcie (comprenez en autonomie totale) càd sans dépendre de qui que ce soit, les choses avancent dans ce sens ... Attention je ne prétends pas qu’il ne faut pas avoir de communication entre nous, en fait chacun le choisira !


                                  • eric 1er novembre 2009 11:56

                                    Laissez les vivre !

                                    Le vrai scandale des suicidés de « l’exploitation ultralibérale mondialisée sarkozyste qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire ».

                                    Depuis quelques temps, une presse pannurgienne et aux ordres, composée dit-on à 80% de journalistes qui se prétendent de gauche, tente de nous cacher la vérité sur la triste réalité des suicides massifs que provoque les politiques d’un « Sarkozy aux ordres de l’élite ultralibérale mondialisée barbare qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire ».

                                    Pourquoi ne pose-t-elle jamais les vrais questions ? Quels intérêts sordides et égoïstes veut-elle cacher ?

                                    Les chiffres absolument dépourvus de signification des suicidés de France télécom, si on tient à leur faire dire quelque chose, montrent que le taux a pu être plus élevé avant la privatisation. Alors que le taux monterait pour l’ensemble de la population, il baisserrait depuis la privatisation chez FT. Mais ces chiffres ne veulent bien sur rien dire et établissent surtout que le comportement des agents de FT est sensiblement le même que celui du reste de la population. Peut-être un peu inférieur.

                                    Il est déjà beaucoup plus significatif que l’on ne parle jamais de suicide chez Bouygues telecom ou autres opérateurs privé. Comme si le fait d’être géré suivant des logiques vraiment privées mettait à l’abri du suicide et qu’on veuille nous le cacher. D’ailleurs en quelques clics, vous trouverez facilement un psy syndicaliste qui explique que les ex-collègues, de la poste, malheureusement maintenu dans l’enfer du public connaissent un taux d’hyper stress supérieurs à tous les autres.

                                    Mais là encore, vu les faibles populations concernées, il est difficile de conclure.

                                    En revanche avec une des populations les plus suicidaires de France, les enseignants du secteur public tout devient clair. Pourquoi ? L’absence totale de perspective, de gestion du personnel, la hiérarchie à vie des diplômes, la désespérance née du peu de considération des usagers pour les résultats du système, le sentiment d’une certaine inutilité, que sais-je encore....

                                    Que pèsent les 100 000 employés français de FT face à la catastrophe humaine qui touche les 1 100 000 employés du secteur public de l’éducation pour lesquels la surmortalité par suicide est avérée ?

                                    Si on compare à ce qui est comparable et notamment le niveau d’éducation, le niveau de suicide des cadres les plus stressés du secteur privé est sans commune mesure. Très inférieurs.

                                    D’autant que là aussi les chiffres sont -délibérément ? - trompeurs. Les profs se suicident en apparence beaucoup plus que les autres, mais la profession est très féminisée et les femmes se suicident moins. Les cadres du privé sont en revanche moins « paritaires ». Le taux de suicide des enseignants mâles de l’éducation nationale est donc vraisemblablement encore plus épouvantable que ne le laisse voir des statistiques délibérément tronquées par des fonctionnaires socialistes de l’Insee aux ordres du grand patronat.
                                    A ce stade, le maintien d’une catégorie « travailleurs agricoles » qui seule serait plus suicidaire que les enseignant, quand on sait qu’il n’y a plus d’agriculteurs en France ou peu s’en faut, apparaît comme ce qu’il est, un artifice supplémentaire pour nous cacher la vérité.

                                    Quand on sait aussi qu’au dire des syndicats de FT, ce sont les employés à statut de fonctionnaire de 50 ans qui se suicident le plus, on ne peut que conclure que le statut de la fonction publique est profondément suicidogène sur le long terme.

                                    C’est pourquoi malgré tout l’attachement sentimental bien légitime que l’on peut avoir pour notre service public à la française, la vie de nos concitoyens victime de ce statut doit être considéré comme plus importante ou alors nous ne méritons plus le nom de société.

                                    Au vu des chiffres, Il est urgent de privatiser le plus possible de services publics en commençant prioritairement par l’éducation nationale avant que les profs ne fassent valoir leur légitime révolte dans la rue.

                                    Pourquoi une presse « aux ordres d’un système capitalisto Sarkozysto ultralibéral mondialisé qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire » n’en parle-t-elle pas ?

                                    Pourquoi ce patronat qui détient tous les rouages du pouvoir préfère-t-il voir cette situation perdurer ?

                                     Hypothèses :

                                    Les grands patrons ultralibéraux mondialisés égoïstes ne sont pas pressés de récupérer les esclaves lobotomisés et peu productifs du secteur public ?

                                    C’est délibérément qu’ils maintiennent ces populations réputées à gauche dans l’enfer de suiciditude du public ?

                                    Peut-on parler de génocide ?

                                    Sauvons nos profs ! Tous unis dans la lutte pour une privatisation de l’EN !

                                    Laissez les vivre !

                                    Mais cet article pourrait poser beaucoup d’autres questions. Par exemple :

                                    « Cette tragédie privée peut prendre a posteriori le sens d’un sacrifice altruiste si elle débouche sur une prise de conscience collective »

                                    Pourquoi cette disparité en défaveur des femmes ? Esclavagisées non seulement par le système mais par les enfants et leurs conjoints, en ont elles pour autant moins droit à ce suicide altruiste. Si on ne parvient pas à faire baisser celui des hommes faut-il œuvrer à faire croître celui des femmes faut-il imposer un droit opposable paritaire des femmes au suicide. Etc…. ?

                                    En ouvrant 30 %du marché du travail potentiel aux étrangers, une privatisation ne nous permettra-t-elle pas d’acceuillir plus dignement plus de réfugiés afghan en leur offrant un emploi ?
                                    ETC...

                                    On pourrait continuer ainsi, mais arrêtons là pour poser ce qui reste la principale question

                                    Surtout, en nous cachant toute ces vérités, en ne posant pas toutes ces questions cruciales, l’auteur de cet article ne se fait il pas le complice objectif de l’élite ultra etc….

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