Le temps béni des colonies

Ecoutez

Des technocrates se penchent sur le statut des moniteurs des colonies de vacances. Le ministre de la Jeunesse Luc Chatel a annoncé mercredi 3 août la mise en place d’un groupe de travail sur le statut des animateurs de colonies de vacances.

En effet, les associations organisatrices de séjours s'inquiètent des conséquences d'un arrêt de la Cour de justice de l'UE (CJUE) qui dénonce les conditions de travail des moniteurs et directeurs de centres de loisirs.

Séquence nostalgie　 !

Bien que simple ouvrier mineur, j’avais pris connaissance d’une circulaire de l’action social des H.B.N.P.C (Houillères du Bassin du Nord et du Pas- de Calais). On recherchait des volontaires pour le BAFA. Stage de deux semaines gratuit, mais pour nous, en gardant pendant cette formation, mon salaire d’ouvrier du fond. Seul obligation, encadrer deux sessions de trois semaines, au profit du groupe. Je fus le seul de la fosse à postuler. Les autres étaient des étudiants. (Mais sans le salaire).

Une fois le stage terminé, je devais effectuer deux colonies pour valider ce diplôme. Toujours avec l’avantage du statut de salarié, j’ai découvert le monde chaleureux des colonies.

Avant le départ, l’action social des Mines, distribué a chaque colon　un short noir, d’un maillot jaune et d’un pull rouge. Les couleurs Sang et Or de la ville de Lens. L’uniforme gratuit estompant les ressources des familles.

J’avoue qu’aux débuts, je passais pour un dinosaure. Un ouvrier mono, c’était une première pour ce poste en principe réservé aux étudiants. Mais rapidement, l’amalgame se faisait. J’avais l’avantage de vivre en coron, donc de bien connaître ces gamins.

Bref, du bon temps. Bien sur, des horaires à rallonges. Mais le soir, le cinquième repas, après la réunion, s’éternisait toujours, pas simplement par obligation, mais par plaisir. Et nous avions un jour de repos pas semaine, grâce à des volants embauchés pour ce poste ingrat. (Changer d’équipe tous les jours, ne pas connaître les enfants, je n’aurais pas postulé pour ce poste).

Bénit soir ce système sociale des mineurs. Notamment par leurs implications totales dans les grèves de funestes mémoires. .

Je radote encore, et je m’éloigne du sujet.

Qu’un groupe de travail se penche sur le statut des animateurs de colonies de vacances, c’est une bonne chose. Mais attention Messieurs, moniteur de colonie c’est un job d’été, pas un emploi en CDD ou en CDI. Le contrat dit« d’engagement éducatif » le limite à 80 jours par an. C’est dans les textes.

Le mono ne remplace pas un salarié en vacances ou en maladie. Par son engagement d’un mois, pendant les vacances scolaires, l’étudiant permet à des familles de moindres revenues, d’envoyer leur enfant ailleurs que dans la rue. Un enfant sur trois est privé de vacance selon les chiffres du Secours Populaire. Cet organisme va offrir une journée gratuite à 50　000 enfants.

Ma modeste expérience prouve également que ce brassage de la jeunesse était positif. Et qu’avec un peut d’audace, un mauvais départ peut se rattraper.

Maintenant, pour présenter un BAFA, c’est 700 Euros. Par chance, il y a des solutions gratuites si on cherche. Exemple.

Illustration　 : http://www.bafa-bafd.gouv.fr/

Réagissez à l'article

4 réactions à cet article

Fergus 10 août 2011 09:33

Bonjour, Papybom.

L’arrêt de l’Union Européenne ne va pas manquer de poser de sérieux problèmes de recrutement des moniteurs. Mais elle a un avantage : elle va obliger à mieux définir le statut de ces moniteurs et mieux responsabiliser employeurs et employés. Certes, ceux-ci sont normalement titulaires désormais d’un BAFA, mais trop de moniteurs se considèrent encore en vacances avant d’être des encadrants pleinement responsables. Repenser leur rôle ne peut être que positif.

Cela dit, tôt ou tard, cette évolution posera le statut des encadrants dans les clubs sportifs où rien, hors les entraîneurs, n’existe pour définir le rôle des dirigeants. Avec à la clé des problèmes liés à un bénévolat potentiellement porteur de laxisme et d’irresponsabilité, même si ce n’est pas le cas général.

Cordiales salutations.

Répondre Signaler un abus Lien permanent
- Papybom 10 août 2011 11:12
  
  Bonjour Fergus.
  
  Je ne connais pas le fonctionnement des clubs sportifs. Mais attention aux « Directives Européennes ».
  
  Exemple　 :
  
  Une directive européenne envisage d’assimiler l’activité se pompiers volontaires à du travail. Ce qui imposerait aux volontaires, de respecter un temps de repos de 11 heures, avant de rejoindre la caserne. Et en cas d’intervention, celui d’attendre un repos similaire, pour reprendre son travail. C’est l’employeur qui va être content　 !
  
  Pour mémoire : 80% des pompiers sont des bénévoles.
  
  Ensuite, à qui le tour ? Les secouristes volontaires…
  
  Bien cordialement.
  
  Répondre Signaler un abus Lien permanent
- jacques 11 août 2011 20:18
  
  « un bénévolat potentiellement porteur de laxisme et d’irresponsabilité » .Tu en parleras à tout ceux qui s’investissent dans des associations qui permettent d’organiser plein d’ activités dans toutes les communes de France.
  
  Répondre Signaler un abus Lien permanent
- Laratapinhata 11 août 2011 02:46
  
  Pas d’accord avec cet article... la plupart de mes copains (copines) qui étaient mono, le faisaient pour gagner quelques sous, et personnellement je trouvais leurs conditions de travail scandaleuses...
  
  Quand il s’agit des jeunes , on trouve toujours quelque excuse pour justifier leur exploitation..
  
  De toute façon , vu la désaffection des séjours en colonies de vacances , actuellement je pense qu’on cherche à rassurer les familles, et à ramener vers ce type d’activité un public qui l’a fuit, suite aux scandales de ces dernières années...
  
  Par ailleurs, beaucoup d’ enfants sont désormais clients de stages divers, encore encadrés par des BAFA, ces stages sont correctement rémunérés aux intervenants, pourquoi les jeunes qui assurent l’encadrement seraient-ils sous-payés ?
  
  Répondre Signaler un abus Lien permanent