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Les acouphènes bizarres du Me William Bourdon et des autres…

Sans être un juriste de métier ni un journaliste spécialisé dans les affaires judiciaires, cette phrase du Me Bourdon a attiré mon attention. Voici pourquoi. Au Maroc les membres du cabinet royal dont fait partie Mohamed Mounir El Majidi ne sont pas des fonctionnaires publics au sens de la loi sur les corps de l’a administration marocaine.

Ni de défendre un confrère journaliste, ni son avocat Me William Bourdon encore moins la partie civile plaignante Mohamed Mounir El Majidi dont la fonction au sein du palais royal est communément désignée sous le titre de « secrétaire particulier du roi », le but de mon présent billet est seulement de réagir à une phrase que le conseil du journaliste Ahmed Réda Benchemsi (ex directeur de la revue « Tel Quel ») aurait prononcé le 17 avril dernier lors des débats à la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. « Inspiré, fougueux, parfois lyrique, l’avocat s’est d’abord attaché à démonter l’argument de la partie civile selon lequel le secrétaire particulier de Mohammed VI n’est pas un fonctionnaire : +Il est nommé par décret royal, c’est un personnage public, bien sûr qu’il a une fonction publique. De qui se moque-t-on ? + ». Sans être un juriste de métier ni un journaliste spécialisé dans les affaires judiciaires, cette phrase du Me Bourdon a attiré mon attention. Voici pourquoi. Au Maroc les membres du cabinet royal dont fait partie Mohamed Mounir El Majidi ne sont pas des fonctionnaires publics au sens de la loi sur les corps de l’a administration marocaine. Mieux aucun statut particulier ne régit cette catégorie de personnel. Une réalité soulevée maintes fois par des partis politiques mais qui demeure à ce jour entière. « Ils ne sont ni fonctionnaires statutaires, ni contractuels. Ils n'ont pas de statut particulier qui régit leurs fonctions et leurs grades. Même la notion de Cabinet Royal n'apparait nulle part. » . Nulle part y compris dans la constitution (1). Le conseiller du roi, le conseiller royal, le conseiller de Sa Majesté, le membre du cabinet royal… les titres diffèrent « vocabulairement » mais la tâche est la même, à savoir servir le Maroc en jouant le rôle de courroie de transmission entre le palais royale et le gouvernement et les autres institutions du royaume. Si par exemple au sein du gouvernement il existe un ministre chargé des relations entre le gouvernement et le parlement pourquoi il n’existerait pas un conseiller royal chargé des liens entre la monarchie - qui est au Maroc constitutionnelle et « exécutive » - et le gouvernement ? A ce titre le quotidien Figaro écrit à juste titre : « Autour du roi, une équipe rapprochée constituée d'amis de jeunesse ou de technocrates le conseille et gouverne avec lui ». Ils sont cooptés-ou si l’ont veut « nommés »- par le roi parmi l’élite marocaine. Ceci dit leur situation de non fonctionnaire non statutaire ni réglementaire vis-à-vis de l’administration Article 3 du Dahir n° 1-58-008 du 24 février 1958 portant statut général de la fonction publique y compris les amendements de 2011 ne les met pas ni au dessus de la loi ni de l’éthique encore moins de la morale.

Même quand ils sont diffamés ils ne poursuivent

jamais en justice leurs calomniateurs

Je dirais qu’ils sont même plus respectueux des lois et des règles de bienséance en général que le reste des serviteurs de l’Etat. Tenus par un devoir de réserve des plus stricts ils ne lâchent un mot qu’en cas d’extrême nécessité. Mieux encore : Même quand ils sont diffamés ils ne poursuivent jamais en justice leurs calomniateurs (2). A ce sujet, le conseiller royal André Azoulay depuis 1991, et je défie quiconque d’apporter la preuve contraire, n’a jamais traîné un diffamateur devant les tribunaux et pourtant il a été traité de tous les noms d’oiseaux : D’espion du Mossad au manipulateur derrière les coulisses en passant un sioniste ! Il faut dire à cet égard que le roi est le premier à donner l’exemple en ne poursuivant plus ces calomniateurs bien que la loi oblige les chefs des parquets à lancer des poursuites en cas de diffamation du souverain ne serai-ce qu’en vertu de l’article 23 de la constitution en vigueur « La personne du roi est inviolable et sacrée ». En effet Mustapha Ramid, le ministre de la Justice et des Libertés, a rapporté mardi 1er avril dernier que « le roi avait décidé de ne plus poursuivre en justice ceux qui lui porteraient atteinte. » Le lecteur l’aura compris le fait que le roi et son staff rapproché fasse preuve d’exemplarité gêne bien du monde… A cet égard le même magazine « Tel Quel » écrivait en mars 2012 : « La nouvelle Constitution [de juillet 2011 : Ndlr] aurait pu être l’occasion de donner une dimension légale au cabinet royal et, pourquoi pas, spécifier sa composition ainsi que les règles éthiques que doivent observer ses membres… » Sans commentaire ni transition, je conclus que c’est là un aveu qui s’inscrit en faux contre l’argument de Me Bourdon.

(1) Au Maroc seul le gouvernement et le parlement sont considérés comme étant des institutions constitutionnelles.

(2) Le fait que El Majidi ait décidé de poursuivre le journaliste Benchemsi s'expliquerait par l'extrême gravité des accusations portées contre lui par ce dernier. Accusations parues au départ dans le blog personnel du journaliste marocain puis dans les colonnes du quotidien Le Monde.

http://chankou.over-blog.com/2015/04/les-acouphenes-bizarres-du-me-william-bourdon-et-des-autres.html


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12 réactions à cet article    


  • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 21 avril 2015 01:40

    A ceux que l’article intéresserait
    Pour en savoir plus :
    Article parue sur www.le360.ma

    Quand Benchemsi joue à la victime…

    Par Mohamed Chakir Alaoui le 19/04/2015 à 20h14 (mise à jour le 19/04/2015 à 20h37)

    MEM ARB

    Poursuivi à Paris pour diffamation contre le secrétaire particulier du roi, l’ancien directeur de TelQuel a choisi pour sa défense de s’ériger en chantre des droits de l’homme et de la liberté de la presse au Maroc. Aurait-il oublié ses éditos à la gloire du système qu’il fustige aujourd’hui ?

    Rarement on aura fait autant de bruit pour influer le cours d’un procès. Quatre jours avant l’audience du 17 avril, Ahmed Reda Benchemsi (ARB) s’est livré à une opération de teasing sur les réseaux sociaux, en vue à la fois de mobiliser l’opinion publique et de s’ériger en victime du procès que lui a intenté Mounir El Majidi pour diffamation. L’audience se déroule pourtant à la 17ème chambre correctionnelle près le tribunal de grande instance de Paris (la chambre de la presse). ARB et une bande de copains ont bien voulu faire croire sur les réseaux sociaux qu’ils vont restituer les minutes de l’audience. Ils se sont livrés à un travail de sélection dans les faits rapportés où il y a une grande part de désinformation. Le film réel des événements est pourtant très instructif de la fuite en avant, opérée par ARB.

    Un article diffamatoire

    Suite à la publication d’un article, signé par Ahmed R. Benchemsi, le 26 juin 2012 par le quotidien Le Monde, Mounir El Majidi s’est constitué partie civile du chef de délit de diffamation publique envers un particulier concernant les allégations contenues dans l’article intitulé « La grande corruption règne en maître au Maroc ». L’auteur de l’article accuse Mounir El Majidi d’avoir créé une société BaySys Maroc, un équipementier aéronautique, et d’avoir pesé de son influence pour contraindre la RAM à y prendre des parts à hauteur de 360.000 dollars. ARB affirme que Mounir El Majidi a perçu dans cette opération des commissions dans le cadre de la prise de participation de la RAM dans le capital de la société BaySys Maroc, créée et contrôlée par lui. Cet article pullule de passages ouvertement diffamatoires. Exemple : « (...) Révélée il y a quelques jours, l’affaire BaySys illustre jusqu’à la caricature la mécanique implacable du “MAJIDI business“, aujourd’hui au cœur de la corruption d’Etat au Maroc. »

    La suite ici sur ce procès qui devait être entre particuliers (MM Benchemsi et Majidi) s’est transformé par on ne sait quelle magie en procès de la monarchie marocaine

    http://www.le360.ma/fr/medias/quand-benchemsi-joue-a-la-victime-37839

    PS : le titre « les acouphènes bizarres du Me William Bourdon et des autres » est peut être incompréhensible. Indice : quand une oreillette fait zzzz par interférence par exemple elle ressemble à ds acouphènes ou un bourdon-nement...


    • Le p’tit Charles 21 avril 2015 08:23

      Et de la prostitution infantile au Maroc...vous n’en parler pas.. ?


      • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 22 avril 2015 06:23

        @Le p’tit Charles
        C’est vous et vos semblables qui en sont les premiers clients !


      • Le p’tit Charles 22 avril 2015 07:21

        @Abdelkarim Chankou...Réponse typique d’un pédophile... ?


      • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 23 avril 2015 03:17

        @Le p’tit Charles
        Si Agoravox est une chasse gardée des anti-marocains et des pros de l’injure et de la provo gratuites qu’on nous le dise ! et je m’abstiendrai dans l’avenir de toute contribution sur ce site.


      • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 23 avril 2015 06:30

        @Le p’tit Charles

        Voici un os à mordiller en attendant une saucisse

         

        Quand Ahmed Réda Benchemsi faisait le VRP du Maroc

         

        Novembre 2005, le journaliste Ahmed Réda Benchemsi (ARB pour les intimes) était l’invité du site La Gâchette du Maroc (parodie du nom de feu La Gazette du Maroc). En cette année-là, ARB venait tout juste de fonder sa revue Tel Quel et Mohamed Mohamed Mounir El Majidi (qui le poursuit pour diffamation) était depuis 5 ans le responsable du secrétariat particulier du roi…

        L’ouverture du procès Majidi-Benchemsi, le 17 avril 2015 à la 1ère chambre du TGI de Paris, a tourné contre toute attente au procès de la monarchie marocaine et le plaignant Majidi est y décrit comme le mal absolu qui tire les ficelles et combat la liberté de la presse. Or ARB, qui a un lien de parenté avec un ancien patron et poids lourds du parti (conservateur) de l’Istiqlal (Me M’hamed Boucetta)- lien qu’il ne nie point dans cet entretien-, dans cet interview à LGM, disait tout le contraire de ce qu’il a toujours dit depuis 2012, année de sa confrontation avec Mohamed Mounir El Majidi.

        ARB avait-il forcé sur le pétard en novembre 2005 ? Peut-être. En tout cas voici deux passages croustillants de cet entretien fort révélateur d’un certain état d’esprit…

        Le reste en PJ (sans jeu de mots).

         

        « LGM : Que pensez-vous du paysage médiatique marocain et plus particulièrement la presse ?

        ARB : Franchement, je pense que la presse marocaine est très libre, sans doute la plus libre du monde arabe. On peut écrire sur quasiment ce qu’on veut, sans crainte de représailles.

         

        LGM : Que pensez-vous de la mainmise sur les médias marocains par des cercles de pouvoir que sont les sécuritaires, les partis politiques, l’élite économique marocaine ?

        ARB : Il n’y a de mainmise que pour ceux qui l’acceptent. Personne ne force un journaliste à écrire quoi que ce soit. Si certains lèchent les Franchement, je pense  c’est leur liberté, leur choix, leur culture.

        Ils n’y sont pas forcés, ils le font de leur plein gré. A la limite, je ne les condamne même pas.

        Je trouve ça triste… »

        In : http://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0CCIQFjAB&url=http%3A%2F%2Fwww.lagachettedumaroc.com%2Fdownload%2Fla_gachette_du_maroc_16.pdf&ei=aWs4VaGEHYuu7gbGw4DYBw&usg=AFQjCNEcQyihuXzHkGSikIu5BGcnJkMiBA&sig2=3OklsFoCcDiXwQ9SABAbhA

         

        Triste c’est le mot.


      • Le p’tit Charles 23 avril 2015 07:38

        @Abdelkarim Chankou...Pédophile n’est en rien une injure mais une maladie...et vous ne dites rien sur votre bon roi qui touche l’argent des bordels au Maroc...étrange comportement.. !


      •  Mohamed Takadoum Mohamed Takadoum alias Bouliq. 24 avril 2015 01:43

        En disant que la pédophilie est une maladie, on disculpe les pédophiles qui sont avant tout des criminels Essayer de disculper des criminels est aussi un un crime dont est passible ce petitcharle ; ce troll qui doit certainement poster d’un asile de dingues.Il a un bordel dans la tête car tout le monde sait qu’il n’y a pas de bordel au Maroc.



      •  Mohamed Takadoum Mohamed Takadoum alias Bouliq. 24 avril 2015 02:07

        Il est vrai que dans leur « oeuvre civilisatrice », les colonisateurs français ont
         mis en place des bordels à l’instar de ce qu’ils ont fait en Algérie. A l’indépendance du Maroc, l’une des premières mesures a été de supprimer ces bordels. Ptitcharles il est peu être de l’époque. 


      • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 24 avril 2015 02:56

        @Mohamed Takadoum alias Bouliq.
        Bravo ! Les seuls maison closes au Maroc, à Casa principalement, étaient l’ouvre du protectorat français. Construits près des ports, ils permettaient aux marins de s’amuser. Le plus célèbre était construit dans le quartier de éponyme Prosper (Bousbir en marocain). Ce« Prosper » qui a prospéré sur le dos de la viande bon marché locale et qui était sous la protection de la flicaille coloniale a été fermé depuis des lustres, mais est toujours ouvert dans la petite tête du p’tit charles


      • COVADONGA722 COVADONGA722 24 avril 2015 06:49

        c’est exact ces bordels ont pris la place des « harem » privés antérieurs qui eux étaient approvisionnés par des esclaves raflées un peu partout sur les cotes voisines

         ;Le gout ottoman pour « les blanches »
        circassiennes ainsi qu’un contrôle plus efficace de « mare nostrum » déplaçant ainsi la géographie des rapts et captures.
        Ils est assez hilarant de voir d’érudits intervenants donner des leçons de repentance , dont ils s’excluent systématiquement .
        Cette mise au point ne justifie en rien les pratiques immorales et criminelles décrites plus haut il vas de soi dans mon esprit que les intervenants dans ces sordides histoires doivent poursuivis impitoyablement .
        « En disant que la pédophilie est une maladie, on disculpe les pédophiles qui sont avant tout des criminels »
        absolument ! vous avez parfaitement raison sur ce point 


        asinus : ne varietur 

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