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Accueil du site > Tribune Libre > Effondrement civilisationnel ou Antéchrist ?

Effondrement civilisationnel ou Antéchrist ?

Dans un essai récemment traduit (1), Hilaire Belloc, historien catholique anglais, évoquait cinq hérésies chrétiennes. Il y annonçait, précédée et préparée par la Réforme protestante, « l’attaque moderne » contre l’Eglise, ultime hérésie de l’histoire. Que cette dernière soit fatale à notre civilisation, c’est presque banal de le dire aujourd’hui, avec Michel Onfray et d’autres. Belloc, lui, l’avait vu dès 1938. Et, avant Orwell, avait perçu la radicalité de cette attaque : la répudiation de la raison. 

 

Catholique militant, Belloc a ceci de commun avec son contemporain de l’autre côté de la Manche, Georges Bernanos, qu’il ne répugne pas à cogner charitablement sur l’Eglise, là où il le faut. 

Il ne cache pas que, comme l’islam, la Réforme s’explique en partie par les vices du monde catholique de la fin du Moyen Age. Le plus grave étant « la mondanité diffuse parmi les représentants du clergé (…) à savoir le sacrifice de l’éternité aux intérêt temporels » (2). Concrètement, il s’agit de biens sonnants et trébuchants : les revenus d’évêchés, actions en bourse de l’époque, dont étaient friands les prélats. Pourriture qui gangrénait toute l’Eglise, jusqu’aux laïcs : « Les hommes achetaient un revenu clérical pour leurs fils, et assuraient leurs arrières en plaçant leurs filles dans un riche couvent. » (3). Symbole de cette corruption de grande ampleur, le pape Alexandre VI Borgia reste célèbre pour ses mœurs dissolues et son népotisme.

Passons sur ces choses connues, qui en évoquent d’autres plus contemporaines mais guère plus plaisantes.

Puisque nous en sommes à l’époque actuelle, il faut bien reconnaître que l’explosion récente de l’évangélisme dans le monde donne tort à Belloc. Il est assez piquant de lire sous sa plume que « la recherche historique, l’évolution de sciences physiques et de la critique textuelle anéantirent complètement » (4)  la disposition à interpréter littéralement la Bible ! Il en reste évidemment à ce qu’il peut analyser en 1938 : depuis le début du XXème siècle, rongé « dans son principe spirituel, l’arbre protestant était atteint à la racine (…) » (5) Petite leçon pour nous : il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué définitivement. Une résurrection - du pire comme du meilleur - est toujours possible.

Une théologie de cauchemar.

Mais cette doctrine protestante, qu’est-elle donc ? Elle semble difficile à définir précisément, puisqu’elle se pense surtout comme un refus de l’autorité spirituelle de l’Eglise. Toutefois, le protestantisme a eu son puissant doctrinaire : non pas Luther, mais Calvin, auteur de « L’institution de la religion chrétienne », publié en 1536. Il faut quand même dire un mot de cette théologie cauchemardesque. Belloc la résume d’un trait : « l’intégration du mal dans la nature divine, à la suite de cette idée selon laquelle il n’existerait qu’une seule et unique volonté agissante dans tout l’univers ». (6) Alors que pour les albigeois il y avait un deuxième dieu, celui du Mal, pour les calvinistes c’est dans le même Dieu unique et tout puissant qu’il y a à la fois le bon et le mauvais. Pour les premiers le mal devenait un dieu, pour les seconds Dieu se fait mauvais. Rappelons que Calvin attribuait à Dieu la double prédestination : au Ciel pour certains hommes, à l’enfer pour d’autres ; et, logiquement, déniait à l’homme tout libre arbitre.

L’idée d’un « Dieu Moloch  », selon l’expression de Belloc, engendra par la suite celle d’un déterminisme de la nature ou de l’histoire, rouleau compresseur des libertés personnelles, qui connut une certaine fortune, comme on le sait. 

Ce n’est pas tout. Selon Belloc, la culture protestante a laissé dans la civilisation européenne deux autres stigmates culturels et sociaux, également cruels.

Le premier est la déculpabilisation de la cupidité. Belloc ne souffle mot de la célèbre thèse de Weber sur l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, mais l’on ne peut s’empêcher d’y penser. L’argent - idole vomie par Jésus - retrouvait avec la Réforme un regain de faveur. Emportée par son ardeur révolutionnaire, la nouvelle culture religieuse brisa les appartenances traditionnelles : « à son contact, la structure sociale se fluidifiait toujours davantage, libérant des énergies que le catholicisme avait maintenues dans d’étroites limites – notamment l’esprit de compétition. » (7)

Explosion de l’usure. 

Dans ce contexte, l’usure, auparavant bridée par la culture catholique, se développa et avec elle la puissance de la banque. Les négociants anglais et hollandais devinrent les nouveaux puissants de ce monde.

Le mouvement des enclosures en Angleterre détruisit les droits communaux qui protégeaient les paysans. « Tandis que les plus riches agrandissaient leurs domaines et multipliaient leurs possessions, de grandes masses de fermiers se trouvèrent déchus de leur propriété. C’est ainsi que commença à se former le prolétariat moderne, et avec lui ce que nous appelons le capitalisme. » (8)

A vrai dire, l’on pourrait lire en économiste la Réforme comme un vaste transfert de richesse. « Le premier acte des réformateurs fut de permettre aux riches de s’accaparer (…) » (9) les ressources de l’Eglise ou liées à elle : écoles, hôpitaux, guildes, monastères. Comme plus tard la révolution française remplira généreusement les poches de la bourgeoisie. (Les mauvais esprits diront que c’était justement là son but principal.)

Le second stigmate est l’essor du nationalisme. Belloc reconnaît évidemment que l’émergence de la nation comme entité politique ne s’explique pas uniquement par la Réforme et était déjà à l’œuvre avant elle. Mais il souligne qu’elle y joua un rôle non négligeable. Le catholicisme, comme religion universelle, dépassait l’appartenance politique. Les chrétiens furent d’ailleurs longtemps accusés d’être de mauvais citoyens, et même persécutés, parce qu’ils ne rendaient pas tout à César. Avec la Réforme, l’Europe chrétienne finit par se morceler en nations catholiques et protestantes. La religion devint un marqueur national - « Cujus regio, ejus religio » -, et bientôt la nation une religion. 

Si, souligne Belloc, capitalisme et nationalisme, deux idoles de la modernité, furent engraissées par les suites de la Réforme, c’est pour une raison essentiellement morale. Le cœur de l’histoire, selon lui, ne bat ni dans les cabinets des rois, ni sur les champs de bataille, ni dans les ports de marchandises, mais dans « les profondeurs de l’esprit humain – l’épicentre de tout changement substantiel ». Nul parti n’a gagné les guerres de religions. Dans toute l’Europe, catholique comme protestante, c’est la foi qui a perdu. « La ferveur religieuse était toujours manifeste de part et d’autre, mais, de manière aussi subtile qu’implicite, cette dévotion se soumettait de plus en plus à des motivations temporelles, comme le patriotisme et la cupidité.  » Songeons au pieu cardinal de Richelieu, pour qui l’on ne sait, de la catholique ou de l’absolutiste, laquelle des deux religions était la vraie, ou plutôt on ne le sait que trop. 

L’homme européen commença à raisonner ainsi : « On ne saurait parvenir à la vérité ultime en ce domaine [le religieux] ; en revanche, nous savons que la richesse est préférable à la pauvreté, et que la puissance politique est de loin préférable à l’impuissance. » (7)

Pointait le bout de son nez l’idée de laïcité dont les français se gargarisent : à l’usine comme à la caserne, il y a de la place pour tout le monde, pour celui qui ne croit pas au ciel autant que pour celui y croit. 

La phase moderne.

Finalement, à la faveur d’un climat imprégné du libre examen protestant, l’Europe bascula peu à peu vers le nihilisme perçu par Nietzche et qui devait triompher sous la forme de ce que l’auteur appelle tout simplement « l’attaque moderne »

C’est le cinquième péril, qui n’est pas une hérésie au sens strict en ce qu’elle ne s’en prend pas particulièrement à tel ou tel point de la doctrine catholique, mais « mène une charge globale contre ses fondamentaux et plus encore : contre son existence même. » (10)

Avant tout analyse, ceci fait immédiatement écho à notre réalité actuelle. On a le droit aujourd’hui, certes, d’être catholique publiquement. Mais à condition de professer la main sur le cœur que l’on est : pour le droit à l’avortement, contre la prétention de l’Eglise à La vérité, pour la primauté des lois de la République sur la loi religieuse, bref que l’on n’est pas « intégriste », ni « ultra catholique », c’est-à-dire, en fait, que l’on n’est pas catholique du tout. Citant Pie XI, Belloc avait déjà noté que « ce rejet a progressivement gagné les masses et fonctionne désormais partout comme une force sociale » (11). Aujourd’hui, il est devenu presqu’impossible d’être réellement catholique et d’élever ses enfants dans cette foi, sans devenir à proprement parler excentrique.

Outre son caractère massif et systémique, Belloc, dans une stupéfiante vision prophétique, a vu l’essence de cette attaque : elle consiste ni plus ni moins à « répudier la raison humaine » (12). Etrange aboutissement pour une civilisation qui se faisait gloire, depuis Descartes en passant par la philosophie des Lumières, à vénérer et même à déifier la Raison. Et pourtant, il est là, sous nos yeux. A y bien réfléchir, ce n’est pas si étonnant que cela. La « foi et l’exercice de l’intelligence sont inextricablement liés ». Il suffit de lire n’importe quelle page de Bernard de Clairvaux ou de Thomas d’Aquin pour vérifier que l’ « usage de la raison est une condition essentielle, si ne n’est le fondement même de toute étude des choses suprêmes. » (13) Pour détruire la foi, il faut détruire la raison. Inversement, sans la foi la raison se détruit elle-même. Car elle s’avère incapable de connaître quoi que ce soit : ni le monde, puisque la science n’est faite que de théories réfutables ; ni autre chose que le monde, puisque la transcendance lui échappe. Autrement dit, la raison humaine moderne ne connaît rien d’autre que ce qu’elle construit elle-même : les dispositifs techniques de maîtrise, mesure, contrôle de la nature et de l’homme.

Cette répudiation de la raison éclate aujourd’hui comme un feu d’artifice. Les oxymores fusent de partout : après le « peuple souverain », la « démocratie bourgeoise » et le célèbre « on le forcera d’être libre » (14), qui étaient déjà pas mal trouvés, nous subissons le feu nourri de concepts orwelliens : « capitalisme à visage humain », « GPA éthique », « euthanasie pour la dignité », « droit à l’avortement », « filiation homosexuelle », « antiracisme anti-blancs », « éthique sans loi morale », « transhumanisme humaniste », « croissance verte ».

Apocalypse now ?

Vous croyez pouvoir argumenter et démontrer à ces parleurs mécaniques que leurs idées sont absurdes ? N’essayez même pas. Belloc l’avait déjà perçu : l’attaque moderne « professe une royale indifférence envers ses propres incohérences. Elle ne sait qu’asséner des affirmations, avançant à cet égard tel un animal, une bête confiante dans sa seule force brute. » (15). On dirait qu’il avait vu par avance les sourcils froncés d’Olivier Véran.

Belloc voit dans ce précipité de toutes les hérésies possibles, cette dernière attaque, totale, radicale et parfaitement efficace, non seulement contre l’Eglise, mais contre l’humanité elle-même, rien moins que l’avènement de l’Antéchrist de la fin des temps.

Comme ce catholique conséquent exclut bien sûr la disparition de l’Eglise, il n’envisage que deux possibilités, l’une optimiste, l’autre pessimiste. Il les lit dans deux romans de Robert Hugh Benson. La première, dans « The Dawn of All » (16), est - après la catastrophe - une « restauration intégrale du ferment catholique et régénération de notre civilisation, retrouvant enfin la flamme de son esprit originel ». (17) La seconde, dans « Le maître de la terre » (18) évoque « l’Eglise comme un groupuscule errant, renouant avec la situation des premiers chrétiens, et s’acheminant vers le jour du Jugement avec le pape à la tête de son sacré collège de douze cardinaux ». (19)

Bon. Que vas-tu penser de tout cela, ami lecteur ?

Si tu n’es pas catholique, rien n’est si grave, en définitive. Certes, tu peux estimer, comme les conservateurs Alain Finkielkraut, Sonia Mabrouk et autres Éric Zemmour (au-delà de leurs différences), et comme le vieux Maurras de derrière les fagots, toujours recyclable, qu’il serait fâcheux que la culture catholique disparaisse. Ce serait un drame politico-social, probablement civilisationnel, mais pas davantage. L’humanité en a vu d’autres, et s’en remettra.

Par contre, si par extraordinaire tu es catholique, alors l’affaire prend une autre tournure - apocalyptique évidemment. Mais que le scénario final soit l’optimiste ou le pessimiste, ne crains pas ! Le Christ n’a-t-il pas dit : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » ? (20)

 

Notes :

 

  1. Hilaire Belloc, Les grandes hérésies, Artège, 2022
  2. Ibid. p.198
  3. Ibid. p.211
  4. Ibid. p.236
  5. Ibid. p.232
  6. Ibid. p.201
  7. Ibid. p.219
  8. Ibid. p.220
  9. Ibid. p.210
  10. Ibid. p.241
  11. Ibid. p. 249
  12. Ibid. p. 245
  13. Ibid. p.256
  14. J.J. Rousseau, Du contrat social, Livre I, chap. 7
  15. Hilaire Belloc, ibid. p.246
  16. Ed. William Brendan & Son, 1911
  17. Hilaire Belloc, ibid. p.260
  18. Réédité en 2015, chez Téqui
  19. Hilaire Belloc, ibid. p.259
  20. Saint Matthieu 28, 16-20.

     


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22 réactions à cet article    


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 12:13

    Anté signifie : avant. Ne pas confondre avec anti..... L’effondrement civisationnel a commencé avec l’homo oeconomicus qui correspondait à peu près à 1984. Lire Christian Nots. Très instructif. 


    • mursili mursili 30 novembre 2022 12:50

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Eh bien si, justement, il faut confondre car Antéchrist est une déformation française d’Antichrist.

      allemand : Antichrist
      anglais : Antichrist
      néerlandais : Antichrist
      espagnol : Anticristo
      italien : Anticristo
      hongrois : Antikrisztus
      roumain : Antihrist
      etc. etc.

      Pour finir, cette citation (teintée de patriarcat) de Conan Doyle (Sherlock Holmes, Une Affaire d’Identité) :

      Si je lui dis la vérité elle ne me croira pas. Vous devez vous rappeler le vieux proverbe persan : « Il y a autant de danger à enlever à la tigresse son petit qu’à la femme son illusion. »


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 14:41

      @mursili Vous avez raison. Mais l’un est athée (anti) et l’autre croyant en un Messie.


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 12:16

      l’effondrement civisationnel remonte déjà à 1984..... Je parlerais plutôt de manière optimentis. Enfin, ce brol (expression belge pour bazar) tombe comme un chateau de carte. Au contraire, il faut s’en réjouir. Lire Robert-Dany Dufour : la Cité perverse... Il explique tout.   


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 12:18

        l’effondrement civisationnel remonte déjà à 1984..... Je parlerais plutôt de manière optimiste. Enfin, ce brol (expression belge pour bazar) tombe comme un chateau de carte. Au contraire, il faut s’en réjouir. Lire Robert-Dany Dufour : la Cité perverse... Il explique tout. https://www.google.com/search?q=Robert+Dany+Dufour+extrait&ei=uTuHY-K-ApCXsAfnq5CIBA&ved=0ahUKEwii_7D449X7AhWQC-wKHecVBEEQ4dUDCA8&oq=Robert+Dany+Dufour+extrait&gs_lcp=Cgxnd3Mtd2l6LXNlcnAQDDIFCCEQoAEyBQghEKABOgYIABAWEB46BAghEBVKBAhBGAFKBA hGGABQrghY-h1g5SxoAHAAeACAAbEKiAHkNpIBBzUtMy41LjGYAQCgAQHAAQE&sclient=gws-wiz-serp#fpstate=ive&vld=cid:ddecd619,vid:1-0ndFiceTE


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 12:22

          Ses quatre livres : la Cité perverse. Le divin marche,.... Docteur Mabure. Il y parle de Mandeville... Donc la fin de ce bazar est au contraire une excellente nouvelle. 


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 13:57

            Lire docteur Mabuse... Fritz Lang était un génie...


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 12:44

            Robert-Dany Dufour explique très bien que depuis 1984, nous sommes passés du 3 au binaire (internet par exemple). Et un tiers non paternel, mais pervers.... Sa fin ne peut donc qu’être une excellente nouvelle... ;


            • Octave Lebel Octave Lebel 30 novembre 2022 13:07

               Avant tout analyse, ceci fait immédiatement écho à notre réalité actuelle. On a le droit aujourd’hui, certes, d’être catholique publiquement. Mais à condition de professer la main sur le cœur que l’on est : pour le droit à l’avortement, contre la prétention de l’Eglise à La vérité, pour la primauté des lois de la République sur la loi religieuse, bref que l’on n’est pas « intégriste », ni « ultra catholique », c’est-à-dire, en fait, que l’on n’est pas catholique du tout. Citant Pie XI, Belloc avait déjà noté que « ce rejet a progressivement gagné les masses et fonctionne désormais partout comme une force sociale » (11). Aujourd’hui, il est devenu presqu’impossible d’être réellement catholique et d’élever ses enfants dans cette foi, sans devenir à proprement parler excentrique.

              Comme c’est habile de s’installer dans la position victimaire quand à bon droit la compassion et la solidarité bénéficient aux authentiques victimes. Mais pas à ceux dont le mensonge et la manipulation sont les moyens qu’ils utilisent afin d’espérer un peu d’ascendant et d’influence sur ceux, croyants ou pas, indifférents ou curieux, qui ne seraient pas prémunis contre ces méthodes et s’interrogent sincèrement sur la laïcité, la spiritualité, l’organisation des libertés individuelles et publiques.

              Avec bien sûr, en arrière-fond implicite, la manne électoraliste et politicienne de diaboliser une religion en amalgamant ceux de nos concitoyens de croyances ou de culture musulmane avec les extrémistes  qui de par le monde et ici en sont les premiers adversaires et à l’occasion les bourreaux.

              On fait avec ce que l’on a me direz-vous quand il s’agit de semer la confusion et la division quand toutes les couches sociales maintenant s’interrogent sur les politiques publiques menées au nom d’une idéologie économique qui génère une pyramide de richesses de plus en plus concentrée et les revenus du seul travail devenu de plus en plus précaire et de plus en plus incertains, idéologie que vos champions médiatiques défendent et vénèrent.

               

              Et donc, vous tentez le gros mensonge qui répété, répété, finit bien par imprégner quelques esprits en écartant, n’est-ce pas E Zemmour et Vincent Bolloré , le temps qu’il faut, un débat constructif qui permet à chacun de se faire une idée et à la démocratie et à ceux en responsabilité d’avancer dans la clarté. Bien joué.

              Vous ne pouviez pas faire mieux pour nous éclairer. Tout ce que vous dites est faux. Vous avez vos raisons. Comme vos idées ont du mal à cacher la réalité, il s’agit d’exacerber les clivages et polémiques. Vos amis en aparté vont peut-être vous dire que vous auriez dû doser un peu. Maintenant le mal est fait. Tant mieux. 

              Encore un mot à propos de « pour la primauté des lois de la République sur la loi religieuse » avec les manipulations sondagières si charitables que cela a donné.

              La question qui se pose à chaque citoyen, c’est : « Respectez-vous les lois de la république » parce que si les lois de la république doivent être respectées, cela ne veut pas dire y adhérer en toutes choses.

              Ceux qui croient à la parole de leur Dieu par essence supérieure à toutes les lois humaines et terrestres savent très bien pour la plupart en réalité faire la part des choses mais ils peuvent facilement se faire piéger par un questionneur peu scrupuleux et se voir embarqués dans un amalgame malhonnête. Il faudra bien un jour que cet empoisonnement de la parole publique s’arrête.

              Rappelons-nous, il y a quelques mois mêmes des évêques ont été mis en difficulté concernant le secret de la confession et le devoir républicain de protéger autrui d’une menace. Et le bon sens l’a emporté finalement.


              • Wladimir 30 novembre 2022 13:12

                Dans l’évangile attribué à Jean , Jésus disait aux juifs devant lui : Votre père est le diable ... Il parle plus loin du prince de ce monde ... en opposition au « Royaume de mon Père » . Bref , tout réduire à une entité est une erreur assez visible pour celui qui connait les textes .


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 14:09

                  @Wladimir il existe même un livre qui en parle. Mais attention à la projection. La pédophilie dans l’église catholique n’est pas à son honneur.... Chez Omnia Veritas....https://www.omnia-veritas.com/shop/le-diable-pour-pere-introduction-a-la-question-juive/


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 14:17

                  Un extrait qui ne donne même pas envie de lire le livre : 

                  LA TRADITION CATHOLIQUE se fonde sur l’être, sur ce qui est immuable, sur l’acte. La FAUSSE CABALE au contraire, se fonde sur le devenir, sur le changement, sur l’évolution et sur le mythe du progrès à l’infini : Dieu n’est donc pas, mais Il devient ou se fait.

                  De ceci naît L’OPPOSITION “PER DIAMETRUM” DES DEUX MODES DE VIE : celui catholique, qui est contemplatif, par lequel l’homme au moyen de l’intelligence et de la volonté cherche à connaître et à aimer Dieu, et celui cabalistico-gnostique, qui est surtout magique, pratique et technique.
                  Le monde actuel, presque complètement cabalisé, a rendu l’homme esclave et “mécanique”, seulement capable d’agir, de faire, de s’affairer pour produire, et tout à fait incapable de contempler avec amour l’Acte pur (qui, comme nous le rappelle Notre-Seigneur dans l’Évangile, est “l’unique chose nécessaire”, à laquelle il faut subordonner chaque activité pratique, qui si elle ne doit pas être méprisée, ne doit pas non plus avoir la primauté dans la hiérarchie des valeurs de la vie humaine).

                  Avec la FAUSSE CABALE (rabbinicopharisaïque) la créature (comme déjà Lucifer) a la prétention de se faire égale à Dieu par son propre effort et au moyen d’une technique (gnosis). Ce n’est pas Dieu qui sauve gratuitement, par sa pure miséricorde, mais c’est l’homme qui est le perfectionnement et le point oméga vers lequel “dieu” tend de façon panthéiste. La FAUSSE CABALE se fonde sur les trois concupiscences : l’amour désordonné des plaisirs sensibles, des biens périssables et matériels, et de nous-mêmes.



                  Le véritable gnose est exactement l’inverse. Je déconseille...


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 15:13

                  @Wladimir Jésus était d’origine juive. Il s’est juste opposé au pharisiens et aux marchands du Temple. Vous devriez savoir qu’il y a plusieurs courants parmi la judaïcité....


                • Pierre Régnier Pierre Régnier 30 novembre 2022 20:34

                  @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                  Parmi les différents courants existant, selon vous, dans la judaïcité, en est-il un qui refuse d’enfermer la réflexion juive originelle dans le Pentateuque ?

                  Un courant qui, par exemple, refuse de croire que les massacres rapportés dans le Livre de Josué comme étant commandés “par Dieu”, au profit du peuple de Moïse, ont été réellement commandés par le Dieu des Juifs.


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 13:40

                  J’ai bine écouté la vidéo, mais Robert Dany-Dufour se retrouve lui même dans ses propre contradiction. Exemple : Concerant Bernays, il est clair que c’était un pervers. D’ailleurs il fabriquait de la fausse monnaie. Mais ensuite, il parle de la différence entre le névrosé (celui qui ne marchande pas l’amour, est empathique) dans sa position d’esclave par rapport au pervers (voir le livre du chauffeur de Pierre Bergé). Mais d’autre part, il reconnaît que freud a parfaitement distingué névrose et perversion. C’est donc au final que si Freud avait des zones perverses, il ne pouvait l’être totalement. En plus, les pervers généralement n’ont pas de vie intérieure et donc ne se rappellent pas leurs rêves. Alors que Freud était un grand rêveur. Quant à sa référence à Michel Foucault (un grand pervers soit dit en passant : sado-maso) sa référence à lui me fait un peu douter de l’ensemble de ses propos...


                  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 13:53

                    Que lacan était pervers, je n’en doute pas. Mais Freud, ce n’est pas aussi évident. L’important étant de dire que tout ne se monnaye pas : l’amour, l’amitié.. Pour le pervers au contraire. Tout se monnaye....


                    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 novembre 2022 13:56

                      J’ai bien écouté la vidéo, mais Robert Dany-Dufour se retrouve lui même dans ses propres contradictions. Exemple : Concernant Bernays, il est clair que c’était un pervers. D’ailleurs il fabriquait de la fausse monnaie. Mais ensuite, il parle de la différence entre le névrosé (celui qui ne marchande pas l’amour, est empathique) dans sa position d’esclave par rapport au pervers (voir le livre du chauffeur de Pierre Bergé). Mais d’autre part, il reconnaît que Freud a parfaitement distingué névrose et perversion. C’est donc au final que si Freud avait des zones perverses, il ne pouvait l’être totalement. En plus, les pervers généralement n’ont pas de vie intérieure et donc ne se rappellent pas leurs rêves. Alors que Freud était un grand rêveur. Quant à sa référence à Michel Foucault (un grand pervers soit dit en passant : sado-maso) sa référence à lui me fait un peu douter de l’ensemble de ses propos...


                      • Yann Esteveny 30 novembre 2022 15:30

                        Message à Madame Estelle Floriani,

                        Un très bon article de fond malheureusement émaillé de quelques approximations à la limite de la caricature. Un exemple : « L’argent - idole vomie par Jésus - retrouvait avec la Réforme un regain de faveur. » C’est la soif inextinguible de l’argent ou son intérêt excessif qui sont moralement condamnables et non l’argent par lui-même.

                        Il est étonnant que Monsieur Hilaire Belloc ne perçoive pas que la culture protestante apporte surtout l’esprit de division.

                        La destruction de la Raison est bien au programme et si certains lecteurs ont encore un peu de raison, il peuvent le voir en regardant l’« enseignement » prodigué par l’école de la République. Tout est en cours de destruction dans les Régimes occidentaux : Foi, Raison, Histoire, Science, Santé, etc...

                        Evidemment, tout cela prend une tournure Apocalyptique et nous nous dirigeons vers une Eglise des catacombes. Rajoutons que la Sainte patronne principale de la France a eu la bonté de nous y préparer.

                        Respectueusement


                        • Estelle Floriani 30 novembre 2022 19:29

                          @Yann Esteveny
                          Cher monsieur, 
                          C’est l’argent en tant qu’idole qui est condamné par Jésus, je suis bien d’accord. 
                          Hilaire Belloc voit bien l’esprit de division qu’inocule le protestantisme, notamment la division entre nations. Mon article n’est pas exhaustif sur le livre présenté. 

                          Bien à vous, 


                        • Yann Esteveny 30 novembre 2022 22:29

                          Message à Madame Estelle Floriani,

                          Excusez moi d’être un peu tatillon et d’avoir omis de souligner tout l’intérêt de la présentation de cette publication qui peut être un très beau cadeau à se procurer à l’approche de la fête de Noël.

                          Voici un court extrait d’un article consacré au même ouvrage qui pourra peut être faire écho à la conscience des lecteurs d’Agoravox :
                          « L’hérésie ne travaille donc pas sur les grands ensembles, mais s’attaque à des points particuliers. L’hérétique fait son marché dans le grand magasin des idées religieuses. Il ne nie pas le dogme de la Trinité, il voit Jésus comme un homme identique aux autres, simplement porteur d’un humanisme révolutionnaire. Il ne met pas en cause le dogme de l’indissolubilité du mariage. Il estime seulement qu’au nom de l’évolution des mœurs et de la pastorale de l’accompagnement, une deuxième chance doit être laissée à l’amour [Voir Amoris lætitia. NDLR]. Belloc le remarque dans son livre : découlant du grec haireo, qui veut dire “j’attrape”, le terme hairetikos en est venu à signifier celui “qui choisit”. Au fond, le trait commun à toutes les hérésies, et plus encore à tous les hérétiques, c’est bien la reconnaissance d’un seul et unique dogme, à l’exclusion de tous les autres : pouvoir choisir. Encore et toujours ! » 
                          Source : https://www.valeursactuelles.com/culture/hilaire-belloc-ou-le-tonnerre-de-dieu-dans-son-inedit-en-francais

                          Respectueusement


                        • christophe nicolas christophe nicolas 30 novembre 2022 17:03

                          Ça ne suffit pas de se dire d’être du camp de Dieu, il faut être véridique pour être véritablement bon et juste.

                          • Si vous être bon et menteur, vous prenez l’autre pour un con et ce n’est pas bon
                          • Si vous être juste et menteur, c’est la définition d’une erreur judiciaire.

                          Le Paradis est véridique donc croyez vous que ceux qui mentent n’y soient pas honteux ? Ce sont les menteurs qui s’en excluent pour créer l’enfer, un lieu de mensonge et d’iniquité donc de souffrance

                          La bonté de Dieu s’exprime, non pas par l’absence de l’enfer mais parce qu’Il laisse une place limitée à l’enfer et n’y rentre pas pour le détruire.

                          Dieu n’a pas de corps, lui dit-Il : Il est lumière... Notre Trinité est lumière. Une lumière illimitée. Source d’elle-même, vivant d’elle-même, opérant en elle-même. L’univers n’est pas aussi grand qu’Elle est infinie. Son essence remplit les Cieux, glisse sur la création, domine les antres infernaux. Elle n’y pénètre pas - ce serait la fin de l’Enfer - mais les écrase. Son rutilement est béatifique au Ciel, consolateur sur la Terre, terrifiant en Enfer. Tout est triple en Nous. Les formes, les effets, les pouvoirs. 

                          https://www.maria-valtorta.org/Thematiques/Trinite.htm

                          Dieu serait méchant à cause de l’existence de l’enfer ? Est-ce que vous avez encore beaucoup de questions stupides de ce genre  ?


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