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Les aspects du changement

La nomination du gouvernement de Jean-Marc Ayrault est intéressant par le nombre de symboles qu'il véhicule. Nous pouvons alors commencer à mesurer les aspects du changement promis par François Hollande.

Commençons par les aspects positifs. Le gouvernement présente le double avantage d'amener du sang neuf et d'être paritaire.

En premier lieu, on remarquera que quatre - Laurent Fabius, Michel Sapin, Pierre Moscovici et Jean-Yves Le Drian - des trente-quatre ministres ont déjà occupés un poste équivalent (link). Certes, on pourra reprocher alors à ce gouvernement un manque d'expérience pour affronter la crise financière mais on pourra être rassuré de la nomination d'hommes d'expérience aux postes clés - Économie, Travail, Défense, Affaires étrangères - du gouvernement.

En second lieu, il est intéressant d'avoir un gouvernement paritaire. D'ailleurs, la présence de Christine Taubira à la justice, d'Aurélise Filippetti à la culture et de Geneviève Fioraso à l'enseignement supérieur donne une crédibilité à cette parité.

Passons maintenant aux aspects négatifs. Selon moi, ces aspects sont la taille du gouvernement et le choix des rôles.

Avant cela, je souhaite revenir sur le gouvernement paritaire. Il est d'usage que le premier gouvernement effectué après l'élection présidentielle soit remanié après l'élection présidentielle, parfois par nécessite en cas de cohabitation.

Cet usage, lié au fait que Jean-Marc Ayrault ait annoncé que les ministres qui seront défaits lors des élections législatives perdront leur place de ministre. Je n'ai pas étudié la liste des ministres-candidats, et les circonscriptions où ils sont candidats, mais on pourrait au lendemain des élections, observer une saignée parmi les ministres qui remettrait en cause cette parité.

Concernant la taille du gouvernement, il est constitué de trente-quatre ministres. Pourquoi ce nombre ? Pourquoi ont-ils tous le statut de ministres (à la rigueur ministre délégué) et pas celui de secrétaire d'état. Surtout lorsqu'on s'intéresse aux différences minimes qu'il y a entre les attributions et fonctions d'un ministre délégué et celles d'un secrétaire d'état, comparé aux différences de salaires (link).

En effet, le salaire d'un ministre peut s'élever jusqu'à 21176 euros bruts par mois (link) alors que celui d'un secrétaire d'état peut atteindre 16247 euros bruts par mois (link), soit une différence de 4929 euros.

 

En considérant qu'on applique cette différence de traitement aux seize ministres délégués on obtient une économie de 78864 euros par mois.

Certes, la baisse de 30 % des rémunérations des ministres permet de dégager 101645 euros par mois (en appliquant la baisse de 30 % uniquement aux ministres délégués).

Mais, dans la situation financière actuelle, et portée sur une année entière, la baisse de rémunération de 30% permet de dégager une somme supérieure à 2 500 000 d'euros.

Dans le cas où l'on y ajoute le choix de secrétaire d'état à la place de ministres délégués, on obtient une économie de presque 700 000 euros supplémentaires, ce qui n'est pas une somme négligeable, étant donné qu'elle représenterait une économie supplémentaire de 20 %.

 

Ainsi, le changement promis par François Hollande commence à se mettre en place, petit à petit. Il présente des points intéressants (parité, renouveau) et d'autres points qu'il reste à améliorer, notamment sur le choix des postes existants et du rôle de chaque ministre.


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4 réactions à cet article    



    • eric 19 mai 2012 17:32

      Il y a un truc qui a changé et qui est assez choquant ; Le Président se ballade partout avec une copine et à nos frais. C’est une femme mariée ( Monsieur Treiweiler va bientôt intenter une procédure de divorce), elle n’a aucun lien juridique avec le président ( pacs, mariage etc...) elle est donc là a titre d’invitée privée. Si les services de police se sont toujours intéressés à la sécurité des amies de nos présidents, voir de leurs enfants, ce qui est parfaitement normal, a ma connaissance, les prédécesseurs assuraient de leur poche les coûts liés à ces dames, que celles ci soient intermittente ou permanentes.
      En ces temps d’économies budgétaires, ou même les ministres se sont serré la ceinture, certes, moins que sous Sarkozy en valeur absolue ou relative, mais quand même, comment peut on justifier de payer les loisirs de personnes privées avec nos impôts ?


      • armand armand 19 mai 2012 18:14

        Mais justement, Eric, cela fait partie des symboles, et symboles de quoi ? : de la DECONSTRUCTION
        - On déconstruit le couple traditionnel, bâti sur l’engagement. Et Valls, qui par ailleurs a de la valeur, est dans le même cas ou presque, comme l’était le petit Baroin, chéri de la nouvelle Première Girlf Fried qui lui aussi a envoyé valdinguer son couple (dont il faisait son fond de commerce quand il a été nommé bébé-Chirac) pour succomber à une autre journaleuse, Marie Drucker....
        - On déconstruit la nationalité, en faisant d’une binationale, récemment appointée par le roi du Maroc, la porte-parole du gouvernement.
        - On déconstruit les pôles masculin-féminin en souscrivant aux théories fumeuses de Judith Butler et en mettant en avant, avec frénésie, le mariage homosexuel...
        C’est la poursuite d’un processus qui nous a déjà déconstruit la littérature, l’histoire, l’art, les notions d’esthétiques, de bien ou de mal, etc....
        Quant aux symboles ponctuels, le nouveau gouvernement place la culpabilité de l’homme blanc au centre de ses valeurs, la première visite de Hollande a été pour une commémoration de l’abolition de l’esclavage. De plus on nomme à un poste important, régalien, une Guyanaise dont la notoriété lui vient de la loi faisant de l’esclavage un crime contre l’humanité et lui réservant une place « conséquente » dans l’enseignement.
        Idem, grande déclaration d’Ayrault rappelant l’engagement du gouvernement en faveur du mariage homo.
        Quant à Mme Taubira, sa première visite - et déclaration - tourne le dos à toute une politique qui plaçait depuis peu la victime au centre de la justice  : désormais priorité au criminel et à sa réinsertion. Même la nomination de Valls (qui y va de son couplet contre la « stigmatisation », mot connoté qu’il en est !) ne fait rien pour atténuer cette réorientation majeure.

        Certes, il peut y avoir des orientations positives : Hollande met à l’honneur la science et l’enseignement, que Sarkozy a saccagés - mais j’attends de voir ce qui en sera du contenu, de la discipline à l’école. Idem pour le logement : si Duflot casse la spéculation immobilière, fait baisser les prix, alors je serai prêt à m’émouvoir devant son jean serré et lui adresser des petits coeurs. Mais elle peut aussi s’abîmer dans le péché mignon de la gauche : logements sociaux tous azimuts, destinés en priorité, si on applique des critères purement sociaux, aux bénéficiaires pléthoriques du regroupement familial...


        • eric 19 mai 2012 19:03

          Je suis en gros d’accord, mais c’est plus ambigu que cela. Ils déconstruisent tant qu’ils estiment ne pas avoir la place qu’ils « méritent », mais dans le genre petit bourgeois là ou cela ne les contraint pas sur le plan personnel, il sont un peu là. Le mépris des pauvres par exemple, surtout ceux qui ne sont pas dépendants.
          Si vous êtes parisien regardez dans la rue, les parents super grunge et biene portant accompagnés d’une progéniture habillé tartine et chocolat ou 14/18

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