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Accueil du site > Tribune Libre > Les Français et la publicité, bêtise et alphabétisation

Les Français et la publicité, bêtise et alphabétisation

À en croire le journal Le Monde commentant sous la signature de Laurence Girard, le 15 novembre 2007, un sondage Ipsos sur la publicité publié l’avant-veille, « les Français sont de plus en plus critiques envers la publicité (...) Le désamour ne diminue pas. Bien au contraire ».

Et pour preuve de ce constat, le journal d’additionner les statistiques probantes : les publiphobes déclarés sont passés de 25 à 30 % entre 2004 et 2007 ; 79 % des « Français pensent que »... la publicité est envahissante et 58 %, agressive. Elle ne constitue « un centre d’intérêt » que pour 28 % d’entre eux « alors que 85 % déclarent s’intéresser aux journaux télévisés ». « Seul élément positif en hausse, observe avec candeur le journal, ils sont 59 % à la juger informative ».

Comprenne qui pourra ! Les Français sont donc 72 % à ne pas s’intéresser à la publicité, mais 59 % à la trouver « informative ». Existerait-il des Français capables d’émettre un jugement autorisé sur un sujet qui ne suscitent pas leur intérêt et donc qu’ils ne maîtrisent pas ? En tout cas, qu’un nombre croissant de Français jugent la publicité « informative » - soit près de deux sur trois - , suffit à lui seul à contredire le titre choisi par Le Monde : les Français, eût-il fallu titrer au contraire, sont de moins en moins critiques envers la publicité ! Comment cette bourde a-t-elle pu échapper à un journal dit de référence qui inculque pourtant par intervalles à ses lecteurs sa théorie de l’information ? On se souvient encore du cahier intitulé « Le style du Monde », paru le 15 janvier 2002. Comment a-t-il pu laisser passer un « oxymore » aussi morbide que « publicité informative » ?

Des erreurs obsessionnelles

L’obsession du Monde et du monde journalistique en général est, en effet, de prévenir toute confusion entre « information » et « communication », masque prétendument neutre dont les publicitaires ont estimé plus tactique de couvrir le mot discrédité de « publicité ».
Dans cette brochure de janvier 2002, par exemple, Le Monde entend distinguer « le titre informatif » du « titre commentaire ». Qu’on se le dise ! L’ennui, c’est que sa « typologie des titres » est aussi invalide que la « typologie des textes (ou discours) » que l’Ecole ignorante et irresponsable inculque aux futurs citoyens. On ne répétera jamais assez avec Guillaume d’Occam, depuis le 13e siècle, qu’ « il ne faut pas multiplier les catégories sans nécessité ».
Qu’est-ce qui, en effet, différencierait « le titre informatif » du « titre commentaire » ? Ce serait, selon Le Monde, l’absence de jugement formulé dans l’exemple suivant qu’il donne : « Milosevic plaide "non coupable" ». Est-ce si sûr ? Cette phrase simple ne s’accompagne-t-elle pas d’un contexte implicite qui y adhère étroitement ? Ne sollicite-t-elle pas, du moins chez les adversaires du tyran, un cadre de référence précis comprenant, entre autres, les données suivantes ? 1- Au cours des guerres de Yougoslavie, ont été perpétrés des massacres relevant du crime de guerre ou du crime contre l’humanité et Milosevic était chef de la Serbie ; 2- niant sa responsabilité, il agit lâchement comme tout tyran avant lui ; 3- on se souvient des réponses invariables des exécutants nazis devant le Tribunal de Nuremberg : « Je ne suis pas responsable ! », disaient les bourreaux, du kapo à l’officier SS ; 4- seulement Milosevic ne peut invoquer l’excuse d’avoir été exécutant... L’homme n’est-il donc pas jugé par la seule mention de son acte ? Est-ce cela un titre qui « ne commentarise pas l’information » ?

La carte et le terrain

Que proposer de mieux ? Va-t-on objecter. Mais rien ! Pourquoi ? Parce qu’il n’y a rien de mieux. Et pourquoi donc ? Mais parce que la distinction entre « information » et « commentaire » est impossible, et ce, pour deux raisons : 1- l’information, d’abord, n’est pas « un fait » mais seulement « la représentation d’un fait ». Voilà donc un premier commentaire, celui de la carte qui représente un terrain, sans jamais pouvoir être le terrain. 2- En second lieu, toute information est assortie implicitement et obligatoirement de l’un des commentaires supplémentaires suivants : « volontairement livrée car jugée utile de l’être, ou à défaut, jugée non nuisible, voire indifférente, ou encore extorquée pour avoir été gardée secrète ».
Le lecteur trouvera plus amples explications dans un récent article publié sur Agoravox, « La leçon tragique de journalisme de G. Muhlman sur France-Culture ».
Il est donc étonnant que Le Monde n’ait pas relevé ce qu’il y avait pour lui de détonant dans l’expression « publicité informative ». Ou alors il faut admettre que le journal a entrepris un discret et salutaire aggiornamento de sa théorie de l’information pour la débarrasser enfin de ses erreurs qui faisaient du mot « information » le synonyme de « vérité » et du mot de « désinformation » - emprunté hors-contexte aux services de renseignement - celui de « mensonge », et qui visaient à obtenir à peu de frais un crédit auprès de ses lecteurs crédules.

Une école obstinée dans l’erreur

Seulement ce serait faire preuve d’optimisme que de croire que dans l’esprit des 59 % de Français jugeant « informative » la publicité, l’adjectif a cessé d’être synonyme de « véridique » ou encore d’« objectif ».
L’école laïque et obligatoire, qui les a instruits, n’a pas cessé de leur seriner depuis quinze ans une « typologie de textes (ou discours ») erronée qui distingue 1- « le texte narratif », 2- « le texte descriptif », 3- « Le texte explicatif », 4- « le texte argumentatif », 5- « le texte informatif » et même 6- « le texte injonctif ». De cette série, il ressort à l’évidence que « le texte informatif » tire sa particularité de son opposition à tous les autres.

Un des propagateurs zélés de cette erreur est même un inspecteur général qui a occupé les plus hautes fonctions auprès des ministres de gauche comme de droite, tantôt conseiller technique, tantôt directeur d’administration, tantôt recteur. Il a commis un livre en 1989 que les instructions officielles n’ont pas manqué de recenser pour l’édification de tous, Techniques du français (Édition B.-Lacoste). Il y soutient sans rire qu’il existe des « textes d’exposition », autre appellation du « texte informatif », et, comme on l’a vu plus haut, postulat cardinal de « la théorie promotionnelle des médias de masse ». «  Les « textes d’exposition », enseigne ce savant homme, semblent se limiter à transmettre des informations sans qu’on puisse identifier une thèse précise, ni les rattacher à la narration ou à la description, comme les rubriques d’une encyclopédie ou les pages d’un manuel. » «  Les textes d’exposition, prétend-il, n’ont pas de finalité impressive. » - Traduire : ils ne visent pas à influencer le récepteur - « En l’absence d’orientation de la pensée, les faits ou les idées ne prennent pas force d’arguments », conclut-il doctement.

Que l’expérience évoquée ci-dessus, démente cette grossière erreur, notre expert titré n’en a que faire ! Il ne se rend même pas compte que ses propres exemples contredisent sa thèse : il ose ainsi qualifier de « texte d’exposition » une page d’un manuel d’Histoire de classe de 6e livrant des jeux de l’amphithéâtre romains une représentation exotique, donc hors-contexte, avec ses rites bizarres, le pouce levé ou renversé et ses costumes pittoresques, etc. Il croit ainsi pouvoir l’opposer à « un texte argumentatif » sur le même sujet de l’historien Carcopino qui exprime ouvertement son aversion pour cet enfer de l’antiquité et montre que les jeux de gladiateurs étaient en fait une politique de gouvernement par le voyeurisme. Or, précisément, cacher cette réalité politique aux élèves de 6e, pour seulement les amuser avec les uniformes insolites, n’est-ce pas influencer leur représentation de la société romaine ? Quant au manuel qui n’influencerait pas l’élève, c’est une trouvaille ! N’est-il pas par nature un argument d’autorité auquel il est sommé de se soumettre ?

Les fruits amers de la crédulité apprise

Il n’est pas étonnant dans ces conditions que 59 % croient en une « publicité informative », c’est-à-dire livrant des informations objectives. En revanche, pour le lecteur qui voudrait se convaincre qu’une publicité est, en effet, forcément informative, car elle livre des informations qui ne sont que des « représentations de la réalité plus ou moins fidèles », il lui suffit de feuilleter nombre d’articles qu’on a déjà publiés sur Agoravox. Les plus récents traitent d’ « une affiche politique de la Banque Postale sur le financement des retraites », de « la dépendance » vendue par la Banque Populaire « sous le masque de l’autonomie », de l’ex-footballeur « Cantona (jouant) Olly Gan », du chanteur Johnny Hallyday vantant les mérites de la marque de lunettes Optique 2000, du footballeur Zidane et de l’assureur Generali joignant leurs efforts pour un «  ridicule assuré  », ou encore du même Zidane, omnipraticien, conseillant les automobiles Peugeot, etc. Chacun pourra se rendre compte à quel point ces publicités sont « informatives », dans le sens loufoque où l’entendent l’école et les médias, et ne visent nullement à influencer leur cible !

Un exemple de « publicité informative » !

Tout comme d’ailleurs celle qu’Electricité De France a diffusée à partir de 1989, cette même année de la parution du livre de l’excellent inspecteur général déjà cité, si utile à l’éducation de sujets crédules. Pour capter l’attention et déclencher la pulsion d’achat, l’affiche d’EDF ne montrait même pas le climatiseur qu’il s’agissait de vendre, mais seulement son puissant effet de souffle, selon une jolie métonymie. Contre la force du courant d’air, une fille tentait de retenir sa robe dans un leurre d’appel sexuel d’autant plus ravissant que, par intericonicité, on reconnaissait un sosie de Marilyn Monroe sur une bouche d’aération dans une scène d’un de ses films. Mais l’ambiguïté volontaire retenait davantage l’attention que la fille, sa robe : en fait, tentait-elle vraiment de maintenir sa robe ou feignait-elle de le faire ? Mieux, que faisaient là donc ses mains ? Tâtaient-elles, comme Tartuffe, l’étoffe moelleuse de son habit ? Et son visage extatique témoignait-il vraiment de l’irradiation de bien-être sous le souffle climatisé ? Enfin sa robe n’était-elle pas à l’image d’une corolle de fleur, sexe de la plante ? Pouvait-on encore en douter et ne pas associer à la climatisation des vertus « informatives » insoupçonnées jusque-là ?

On le voit, nul doute que la publicité soit informative, mais pas dans le sens naïf que comprennent sans doute 59 % des Français. Si l’on n’y prend pas garde, il arrive malheureusement qu’on entende le mot « bêtise » résonner dans « alphabétisation ».

Documents joints à cet article

Les Français et la publicité, bêtise et alphabétisation

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24 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 20 novembre 2007 09:41

    Vous écrivez « À en croire le journal Le Monde »

    Qui peut bien croire encore ce qui est écrit dans ce journal qui a perdu toute crédibilité depuis des années ?

    En plus,vous nous parlez d’un sondage qui a été achété par qui ????? Le Monde ?????

    Vous écrivez pour ne rien dire sur un mirage à l’image des plages de sables chaux que vous vend le Maire de paris avec son « paris Plage »

    De la poudre aux yeux


    • Zalka Zalka 20 novembre 2007 14:13

      Sables chaux ? Il s’agit de plage, pas de fosse commune !


    • zgrouik zgrouik 20 novembre 2007 17:16

      Il est mignon notre gogo pro grands espaces made in Argentine ! Bite rien, écrit mal et n’a rien à dire sur le fond.

      Ne démèle pas l’objectif du message publicitaire, des outils sémantiques utilisés, des sens induits et dérivés, des récupérations symboliques, etc,... bref en pleine purée patagonienne et sans azimut pour trouver la sortie !


    • zgrouik zgrouik 20 novembre 2007 17:31

      Subjective ou objective, subliminale ou directe, la pub est informative à 100%, même quand elle se plante et délivre un message autre que celui prévu au cahier des charges, ou est rattapée et dépassée par l’actualité. ça nous offre de bonnes marrades...(SNCF par exemple, pour être d’actu !)

      L’article aurait mérité à ne pas rater sa cible, sans s’étaler dans certaines voies improbables (sur Milosevic et d’autres), qui théorisent sur le journalisme.

      Donc plutôt border line par rapport au titre, et c’est dommage...

      Cordialy.


    • Z Z 20 novembre 2007 15:16

      McLuhan...


    • Gilles Gilles 21 novembre 2007 10:12

      Di Double You (DW) :

      « La pub ne nous manipule pas, puisque nous sommes tous consentants à divers degrés. »

      Cela semble être une grande phrase.... sauf que la plupart des gens ignorent qu’ils sont consentants. Même ceux qui croient être « libres » se plantent !

      Et c’est là que réside la manipulation. La pub identifie nos faiblesses et en profite allègrement sans morale. Mensonges, messages subliminaux que nous ne voyons pas mais interprétons à notre insu...si c’est pas de la manip ça !


    • Z Z 21 novembre 2007 21:37

    • alberto alberto 20 novembre 2007 10:29

      Deux trolls pour le prix d’un : ça c’est de la vraie pub !


      • Bien exposé ! Que de pièges clairement révélés par vos analyses !


        • farzteo 20 novembre 2007 12:19

          La pub, c’est vraiment de la m**** !

          j’apprend aux enfants à zapper systematiquement, à couper le son... faisant parti de 2 APE, je fait taguer aux parents la moindre trace de marque dans les manuels scolaires. mais dans un pays composé au 3/4 de neuneux qui votent comme ils achetent un baril de lessive (je pense même qu’ils s’attardent + sur la composition de leur lessive que sur un programme electoral), ou qui inscrivent tout d’un coup leurs gosses au rugby, convaincu que c’est leur idée..., y’a vraiment du boulot pour faire résister le pouvoir d’analyse des générations futures.


          • pallas 20 novembre 2007 12:38

            Sa fait longtemps que la publicité ne merite plus son nom, c’est du matraquage perpetuel, une forme de propagande, consommé, consommé, consommé, consommé, sa n’apprend rien, sa abruti, c’est very top .


            • HELIOS HELIOS 20 novembre 2007 13:07

              Il ne faut pas confondre « publicité » et « pub à la télé »

              Si les français trouve la publicité informative ils ne parlent sûrement pas de la nieme coupure pendant le téléfilm. De même ceux qui critiquent ne parlent pas du dépliant qui vous est donné pour connaitre les offres, les disponibilité, les conditions etc de vente d’un magasin ou d’un groupe.


              • farzteo 20 novembre 2007 13:44

                JE critique (voir plus haut) et JE parle « du dépliant qui m’est destinné pour connaitre les offres, les disponibilité, les conditions etc ». j’ai un bel autocollant « stop pub » sur ma BAL, et vous conseille vivement ce merveilleux site : http://www.antipub.org/

                #### STOP A L’AGRESSION PUBLICITAIRE !! ####


              • maxim maxim 20 novembre 2007 13:40

                le tour de force d’une publicité ,c’est de faire entrer dans le langage courant une marque ,exemples entre autres : Omo,Mobylette,Solex,Colgate,Frigidaire,Klaxon,Mir,Nescafé,astra,Dop,Bic,Swatch,Gauloises,Poulain,etc....ainsi que des diminutifs employés pour identifier une marque par sa renommée en lui donnant un sobriquet : une Béhème ,une Mercos ....la majorité de ces marques sont entrées dans notre inconscient depuis leur lancement....


                • docdory docdory 20 novembre 2007 13:41

                  Cher Paul Villach

                  J’observe que pour le Monde , trouver la publicité informative est un « élément positif » en hausse ! La publiphobie semble donc considérée de façon sous-entendue par ce journal comme un « élément négatif » !

                  Pour l’élément négatif que je suis , selon « le Monde » , en tant que publiphobe , je vois une raison d’espérer dans ce sondage : le nombre de publiphobes qui passent en quatre ans de 25 à 30 % . A ce rythme d’augmentation , les publiphobes peuvent espérer être majoritaire dans 12 ans , en 2019 ! Ce qui permettrait d’envisager au moins l’interdiction de la publicité dans les lieux publics et comme interlude dans les émissions télévisées enfantines ... à moins que d’ici là , ce genre de réglementation de la publicité , qui est pratiquée , je crois , dans certains pays scandinaves , soit déclarée illicite par une future directive européenne au nom de la libre circulation des « idées » !


                  • geko 20 novembre 2007 13:59

                    @l’auteur merci pour ce brillant article.

                    Il aurait été intéressant de connaître le questionnaire d’IPSOS ainsi que la méthode de sondage et l’échantillonnage utilisés. Aprés analyse (sans vous parler des biais introduits par la qualité de recueil de l’information et les nettoyages de base de données pour une information plus claire !), nous aurions peut-être constaté le caractère injonctif du résultat : « 59% jugent la publicité informative ».

                    Cet article du Monde a peut être été rédigé pour redorer une activité en déficit d’image, un peu comme la SCNF à une époque (aucune référence contextuelle, je n’ai que cet exemple en tête) et son « Avec la SNCF tout est possible ».

                    Insultant pour les lecteurs de ce journal !

                    Il est effectivement informatif d’observer que votre banquier vous accorde des prêts en chantant, que les dauphins conduisent des voitures silencieuses semant des fleurs en guise de fumées d’échappement !!! Encore plus fort quelque soit votre couleur de peau en conduisant telle marque d’automobile vous réussissez dans la vie !!

                    Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil !!


                    • Gilles Gilles 21 novembre 2007 10:15

                      Geko

                      « Cet article du Monde a peut être été rédigé pour redorer une activité en déficit d’image, »

                      Surtout que Le Monde comme la plupart des médias vivent de...... la publicité ! sans elles nombreux mettrait la clé sous la porte ;

                      Quel crédit peut-on alors accorder à ces medias en ce qui touche à l’étude critique de la pub ?


                    • zgrouik zgrouik 20 novembre 2007 17:33

                      Subjective ou objective, subliminale ou directe, la pub est informative à 100%, même quand elle se plante et délivre un message autre que celui prévu au cahier des charges, ou est rattapée et dépassée par l’actualité. ça nous offre de bonnes marrades...(SNCF par exemple, pour être d’actu !)

                      L’article aurait mérité à ne pas rater sa cible, sans s’étaler dans certaines voies improbables (sur Milosevic et d’autres), qui théorisent sur le journalisme.

                      Donc plutôt border line par rapport au titre, et c’est dommage...

                      Cordialy.


                      • geko 20 novembre 2007 18:47

                        Vous voulez dire désinformative smiley


                      • GRL GRL 20 novembre 2007 17:41

                        La télévision à pris cette habitude de tenir completement la tete de l’individu sous une ... douche émotionnelle permenente . JT tensiogènes et politiques , puis Pub apaisantes et mercantiles ...

                        Tant qu’un etre humain est tenu sous la douche emotionnelle , il ne peut exercer de choix réels , de discernement , aussi bien sous tension lorsqu’il s’agit de peser l’information et d’y reflechir qu’en pleine projection consommatrice devant la vitrine jouissive qui vendra la bagnole plus « sûre », puis l’assurance , apres le JT axé sur l’insécurité du citoyen lambda , et juste avant de retourner au documentaire sur le travail de la police ou , le film sur les terroristes ... bref , la douche émotionnelle , et les messages obligatoirement dirigés politiquement , de la pub comme du JT en question ... bref , et quand on zappe , c’est pire , la pub peut durer une demi heure en continu ...

                        Bref , si certains affirment pouvoir se faire un chemin là dedans , il faut savoir que nul n’échappe à une bonne petite douche émotionnelle sur une soirée télévisée , sauf en passant sa soirée à filtrer , bref ...

                        Alors ,au niveau individuel , on peut débattre longtemps des effets car , Lapalissade , tout dépend de l’individu qui reçoit, certains d’entre nous étant de vraies éponges et d’autres plus durs à cuire , certes , ...mais au niveau des masses ? ... Et bien tout est different.

                        Là , on retrouve de sacrés effets de propagande et de conditionnement . Et la masse ne possede pas de possibilité d’introspection sur elle même aussi « nerveuse » le canal de pensee unilatéral , la télé ... C’est comme çà que les gens sont influencés jour apres jour , et c’est comme çà que la masse , la bete sociale , infléchit sa route . Au jour d’aujourd’hui , l’isolement de l’individu dans son parc émotionnel souvent saturé peut le dispenser de reflechir pendant des années, et certains individus réagissent parfois comme le dit l’article , mais la masse ne se concerte pas pour infléchir sa route ... car la télé ne parle pas de celà

                        Pas d’autres outils que le net , la discussion , et le lent éveil d’une conscience collective au travers de la toile connexionniste que nous utilisons en ce moment .

                        La masse ne peut pas reflechir à sa propre progression sans outils d’échange comme le Net, elle ne possede pas de conscience d’elle même pour infléchir sa marche autrement que par la suggestion et la propagande des leaders médiatiques , des quelques « ceux » capables de s’adresser à elle , c’est à dire à tous les citoyens en même temps. Les émotions peuvent etre alors considérées comme le ciment qui rend la masse sociale cohérente autour d’un sujet , d’une idée.

                        Et apres cette grande boucle , donc quel est l’outil idéal dont vous ne maitrisez ni ne choisissez le contenu informel, le terminal d’information tout désigné pour faire de la propagande , politique ou mercantile , l’outil le plus nerveux pour s’adresser son et lumiere à 60 millions de gens simultanément ?

                        Ben la téloche ... pardi !

                        Traduire alors, celui qui décide du contenu de la téloche , possede le pouvoir d’endormir , ou de réveiller les masses.

                        Il le fait par des campagnes cohérentes qui occuppent tous les jours de la semaine télévisée ( insécurité , sécu routiere , rapport à l’energie et aux ressources , suffrage présidentiel , achats en tout genres , jugement su la jeunesse ou sur les grevistes ... ) ,

                        Et un exemple , lorsqu’on vous parle d’insécurité et l’on vous montre les scenes appropriées , Roger , fermier en plein coeur du Tarn , se met à pester contre les Africains du Nord parce qu’il ressent une tension , il a lui aussi un peu vécu la scene à l’écran , ... alors qu’il n’a jamais vu un Africain et encore moins discuté avec lui ... La rencontre entre Roger et la « jeunesse des villes » s’est alors faite par le portrait que l’information télévisée à fait d’elle. Ce portrait est fait par des gens qui travaillent à temps plein. Il y a une censure et des décisions derriere , nous le savons tous.

                        Et alors effet , tenaille emotionnelle , même au fond de sa campagne , Roger a flippé en voyant les images de la cité qui craint et Roger , un jour va voter pour un « annoncé protecteur » qui tient les médias sous sa coupe avec ses potes ... y pas d’miracle , non sauf un .

                        C’est pas de la betise , Roger n’est pas con , c’est le miracle de la psychologie appliquée qui a su lui faire peur tout en lui donnant qu’un moyen pour se liberer de sa peur juste apres ( le vote Sarko en l’occurrence ).

                        Il y a des milliers de Rogers et ce qu’on appellera alors le pouvoir , c’est cette « main » qui libere la puissance , c’est de l’information unilaterale qui , temps de réaction passé fait en sorte qu’un phénomène tensiogene local ( peur , en voyant des révoltes en banlieues ) se voit vécu par projection dans tout le territoire , même au fond de la campagne alors qu’il est survenu dans un seul quartier ...

                        Ca c’est horriblement « miraculeux » et çà s’appelle télé. Et si c’est pas du pouvoir , dites moi ce que c’est.

                        GRL


                        • geko 20 novembre 2007 18:01

                          @GRL je ne l’aurai pas mieux dit ! je rajouterais pub infantilisante ! Lepen avait déjà appliqué cette psychologie à la politique. Dans mon village au coeur de l’auvergne il avait frôlé les 30% alors que le seul immigré à 20 bornes à la ronde c’était le plus bosseur de tous : le maçon !!

                          Faites comme moi arrêtez la TV ! on devrait même organiser une journée symbolique de détruction des postes tv !!


                        • jjnoel 20 novembre 2007 19:23

                          Personnellement je ne vais plus sur la site du « Monde » : trop de pub, de la pub en entrant, on est obligé de « fermer », de la pub en sortant, obligé de « fermer » là aussi, sinon vous sortez pas, etc...Autre chose : je n’ai pas la télé.


                          • Gilles Gilles 21 novembre 2007 10:03

                            L’auteur cite :

                            « « alors que 85 % déclarent s’intéresser aux journaux télévisés ». « Seul élément positif en hausse, observe avec candeur le journal, ils sont 59 % à la juger informative ». »

                            Je vous conseille de visiter ce lien « La grève dans les JT »

                            http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/291977.FR.php

                            Pas mal vont découvrir qu’ils ne sont pas seuls a se sentir choqué du traitement médiatique de cette grève, orientée magistralement contre les grévistes que ce soit dans la manière de présenter les faits, les non dit sur le fond de cette action (cad le plus important) et même le vocabulaire grotesque employé par les présentateurs

                            Que 59% jugent cette daube jitesque « informative » offre un parallèle amusant. On refuse de plus en plus la pub pour son coté envahissant, brutale et lavage de cerveau, mais on aime les Jités, qui en fait sont aussi peu « informatifs » qu’une pub, carrément lobotomisants ces jours-ci je dirais. D’autant plus que le Jité est souvent lui même une pub en faveur de qui ou quoi la rédaction aura tranché (TF1 aux mains de l’industriel Bouygues et F2&F3 vassaux de la tête de l’Etat)

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