Les néocons sont de retour (2) : un propagandiste fort actif
Les neocons sont donc déjà de retour, avec leur cohorte de propagandistes. On vous en a sélectionné un, surtout. On finit par tomber sur lui au détour d’un article assez sidérant apparu le 2 janvier dernier dans le Telegraph. Selon cet article, les FARCS paieraient les islamistes d’Afrique du Nord, et de l’AQMI en particulier, pour écouler leur drogue : voilà qui rappelle les conditions avec lesquelles les USA auraient fait arrêter Viktor Bout, accusé d’avoir acheté des missiles (antichars !) pour les FARCS, et c’est bien cela qui nous a mis a puce à l’oreille. Les deux accusations se ressemblent trop pour ne pas être suspectes : nulle intention de nier le rôle des FARCS dans le commerce de drogue, mais celle qui traverse le Maghreb est autant celle des cartels colombiens, sinon davantage, que celle de la CIA, et Al-Qaida a trop bon dos encore une fois. On voudrait charger la mule de Viktor Bout qu’on ne s’y prendrait pas autrement en fait. Et pour ça, il y un homme très particulier qui sème depuis plusieurs années maintenant son mauvais grain dans les médias : Olivier Guitta, un de ces « consultants en contre terrorisme », présent sur tous les tableaux de télévision US, membre d’un think thank plus que droitiste, le « Foundation for Defense of Democraties » dans lequel se cachent de tristes sires. Un drôle d’individu, à vrai dire. Un des propagandistes neocons parmi les plus présents depuis quelque temps sur le net. De retour en France, il paraît : pour préparer 2012 ?

Les neocons ne sont pas morts avec le retrait de la politique de G.W.Bush, bien au contraire, c'est ce qu'on se dit à lire la prose de notre homme. Avec notre Guitta, ils ont trouvé un héraut de poids, toujours à lever la louche du bon côté : on sait que depuis quelques années les Etats-Unis ont des vues sur le Maghreb et le Sahara, voire l'Afrique Sub-saharienne, et pour ça, tous les moyens de la propagande sont bons : anticommunistes néandertaliens, islamophobes et partisans du choc des civilisations, ils accumulent les images droitières et cherchent à influencer, sinon manipuler, les dirigeants de ce monde, y compris ceux de la région, justement, par des articles retentissants. Autant dire qu'il vaut mieux surveiller de près leurs propos. Avec Guitta, vrai dire, on est servi.
Le "Foundation for Defense of Democraties" est en effet un nid de vipères apparu comme par magie après le 11 septembre "pour défendre les démocraties menacées", selon sa propre définition. Pour avoir entendu John Bolton, cet ineffable crétin extrémiste énoncer ce qu'il pensait de la façon d'imposer par la force ou par la ruse (par des actes terroristes de factions manipulées, ce qu'il a reconnu avoir déjà utilisé) on est en droit de craindre tout ce qu'on veut avec une telle date de création et un tel intitulé : certains n'ont toujours pas renoncé à ce que leur interdit de faire la commission Church. Le syndrome Allende, chez eux, est toujours vivant, et les moyens qu'ils envisagent pour imposer leur vision de la "démocratie" (celle où on peut se faire élire président en trichant grâce à des machines) n'ont pas beaucoup changé. Au sein du groupe, on trouve par exemple Bill Kristoll, fondateur de The Weekly Standard, créé avec une autre véritable tare en politique, John Podhoretz (qui a visiblement un problème avec lui-même et son lourd héritage familial), et invité régulier de la chaîne taritignole Fox News Channel, où il est venu à plusieurs reprises vanter les mérites de la guerre en Irak. C'est aussi un chaud partisan de ratiboiser l'Iran, mais lui l'avait dit dès la guerre du Liban de 2006 ! Logique dans un mouvement dirigé par un membre du sinistre "Project for the New American Century" (en l'occurence Clifford D. May) !
Le PNAC, auteur de la théorie du New Pearl Harbor, comme quoi il faudrait un "événement conséquent" pour secouer la torpeur en politique (extérieure) des américains....pour revigorer dans le monde l'hégémonie américaine jugée alors chancelante. Du beau linge encore, dans ce groupe de faucons : on y trouve aussi Robert Carl McFarlane, l'ancien"National Security Advisor" du président Ronald Reagan, qui a fait partie de tous les coups tordus, notamment noyé jusqu'au cou dans l'histoire des Contras, ou encore l'hydre véritable qu'est Richard Norman Perle, lui aussi conseiller de Reagan et derrière la pensée bushienne depuis toujours, auteur de "An End to Evil : How to Win the War on Terror" qui résume assez la chose. Pour lui, comme pour le pantin qui était à la maison blanche, il fallait bien entendu mener "la guerre à la terreur". Et s'il n'y a pas de terreur, la créer soi-même va-t-on s'empresser d'ajouter ici, connaissant le larron.
Voilà donc le groupe que représente notre héros du jour, dont la carrière fulgurante n'a ce cesse d'intriguer. L'homme le dit lui-même tout seul : c'est un propagandiste neocon. "Après le 11 Septembre, il a décidé de changer de carrière et de consacrer sa vie à la lutte contre la guerre des idées. Il a déménagé à la région de Washington en 2004 D.C avant de retourner en Europe en 2010" clame-t-il lui-même sur son site qui s'appelle "The Croissant". ah ah, très drôle : l'islam d'un côté, la France de l'autre, va visiblement notre quidam est... français d'origine : à l'entendre ahaner son américain, on s'en aperçoit vite... Etrange CV sur son site, qui dit qu'il a résidé aux States jusque 2010, à comparer à ses textes antérieurs où il suivra les émeutes de 2005 à Paris même, selon ses propres dires ! Il a également été vu à des conférences du Hudson Institute ; pas non plus un organisme gauchisant, à vrai dire. Issu de la Rand Corp..." L'institut se consacre actuellement à consolider l'atlantisme dans l'Union européenne et à contrer l'islamisme" parait-il...
En France, il aurait écrit pour "Valeurs Actuelles" : pas vraiment un magazine de gauche non plus en effet (" sa ligne éditoriale est de droite sur l'échiquier politique, avec une vision du monde généralement conservatrice" énonce clairement Wikipedia). L'homme se targue d'avoir aussi travaillé pour le parlement européen : j'ai retrouvé en quoi exactement, et ça vaut aussi le détour ! En fait, il a été consulté au nom du "groupe d'experts" de l'American Legislative Exchange Council, autre mouvement de bonne droite bien tassée (le mouvement a surtout servi à faire élire Reagan et son principal supporter est la NRA !), pour lequel il a remis un avis assez savoureux sur les vols de "renditions" dans un rapport de la Commission temporaire sur l’utilisation présumée de pays européens par la CIA pour le transport et la détention illégale de prisonniers : "Les restitutions étaient dans ce contexte un instrument légitime alors que la torture ou l’envoi de personnes dans un pays susceptible de pratiquer la torture étaient exclus. Jusqu’à présent, aucune preuve de ces actions n’a été apportée. Ils ont également souligné que toute l’affaire relevait avant tout de la compétence du Congrès américain et non de celle d’un parlement étranger. Ils ont ensuite précisé que de nombreuses dispositions juridiques européennes visant à combattre la menace terroriste étaient au moins aussi fermes que les dispositions américaines comme la Patriot Act. Ils ont souligné que si les États-Unis étaient contraints de formuler des observations sur des opérations spécifiques, ils devraient dans ce cas également révéler toute participation de services étrangers alliés, ce qui pourrait s’avérer assez embarrassant et même nuire à l’efficacité". Les vols étaient donc selon lui "légitimes " ! Sans oublier le superbe chantage à la fin de sa déposition : "si vous voulez savoir si des vols ont eut lieu dans votre pays, pas de problème ; mais je vais devoir révéler les noms des personnes de vos services secrets qui ont donné leur accord pour que ça se fasse !" On a bien affaire à un sacré oiseau là !
Propagandiste, il l'est en effet. Sa façon de présenter les choses est assez symptomatique : les manipulations visiblement, ne l'effraient pas. Dans le Weekly Standard, il évoque ainsi une "émeute raciste" "antiblanche" en France du 8 mars 2005. On croirait lire sous sa plume un communiqué de presse du Bloc Identitaire ! Selon lui, des étudiants protestant contre les réformes scolaires (de la Loi Fillon !) se sont vus attaquer par des encagoulés noirs ou maghrébins, ce que le Monde aurait taxé d'attaque "raciste". C'est le journaliste Luc Bronner en effet qui l'avait écrit, provoquant de fait une belle polémique lors de sa sortie. En fait le monde avait demandé, comme Libération qu'une enquête ait lieu, car un bon nombre d'étudiants s'étaient fait voler sous la menace leur portable par ce qui semblait bien être quelques caïds de banlieue plutôt bien renseignés. Tout le monde s'est toujours demandé d'où ils étaient sortis (une question toujours pas résolue à ce jour) : "Cette manifestation du 8 mars marque un tournant : les violences que commettent des "jeunes", selon la terminologie utilisée, contre des manifestants, déplacent le débat et perturbe l'état d'esprit des participants. Le mouvement était a son apogée, et commence à décliner" retient Wikipedia : on a souhaité torpiller la manif des étudiants plutôt sages en présentant les heurts comme des actes racistes, et on y a réussi semble-t-il. Qui se cachait derrière, c'est une autre question.
Ceux qui observent les intrusions assez étranges de la CIA actuellement en banlieue, sous couvert d'Obamisme et de découverte des phénomènes ethniques qui pourraient s'y produire songent obligatoirement à ces groupes venus d'on ne sait où avec un seul objectif en tête : casser, voler, dépouiller des étudiants, et pas n'importe lesquels : les plus fortunés des manifestants, venus un peu trop comme à la parade avec une police ayant reçu à l'époque l'ordre d'y aller "mollo". Avec la nomination comme ambassadeur de Charles Rivkin membre du think tank du Pacific Council on International Policy mais aussi du Homeland Security Advisory Council, ceux qui croient encore que ce dernier vient en banlieue pour tenter de "comprendre des jeunes", se mettent le doigt bien profond dans l'œil. En 2005 on en était pas là encore...
"À Paris, des manifestants sont agressés et détroussés (habits de marque, argent, portables, etc.), voire « lynchés ». Les agresseurs (surnommés « casseurs » dans les médias) sont au départ peu nombreux, mais finissent par être entre 700 et 1 000 dont 300 très actifs selon la police "écrit-on encore. La phrase malheureuse du journaliste du Monde va emballer tout le système : "À la suite de cet article, sept personnalités réputées « proches » de la gauche ont lancé, le 25 mars 2005, un « Appel contre les "ratonnades anti-Blancs" », appel soutenu et relayé par le mouvement sioniste de gauche Hachomer Hatzaïr et la radio communautaire juive Radio Shalom. Une commission d'enquête sénatoriale a été proposée, destinée à trouver des explications sur le nombre, la violence et le racisme supposé des casseurs, ainsi que sur le rôle de la police. La résolution n'a néanmoins pas été adoptée". Pour envelopper sa présentation, Guitta va afftirmer que cette "attaque" avait profondément choqué un enseignant "qui ne crie pas au loup" habituellement, pourtant : Fredric Encel, enseignant à l' Ecole Nationale d'Administration qui aurait dit selon lui que "la France était en train de devenir un nouveau Liban". En fait Encel a écrit en 2002 "Géopolitique de l’apocalypse. La démocratie à l’épreuve de l’islamisme" et "La Grande Alliance. De la Tchétchénie à l’Irak : un nouvel ordre mondial " : il est aussi membre du Cercle de l'Oratoire et rédige régulièrement dans revue Le Meilleur des Mondes... il n'est donc pas d'une blancheur politique immaculée. Au Cercle de l'Oratoire, on est on le sait neocon et farouche partisan de la guerre en Irak. En le présentant comme neutre, notre propagandiste de service ment. Il mentait encore en écrivant que cette "émeute" n'avait pas été reportée dans les journaux alors que tous en avaient parlé abondamment. Encel est en fait un militant, d'une géopolitique sécuritaire, note finement Vincent Geisser (le "préféré" de Riposte Laïque !). Et c'est aussi un adepte de Ze’ev Jabotinsky, leader d’extrême droite israélien, l'un des fondateurs de l'Irgun ajoute-t-il.
"Car Frédéric Encel n’est pas seulement un « expert à la mode », il est aussi le défenseur d’une « géopolitique militante » qui a conquis ces dernières années ses lettres de noblesse médiatiques. Invité dans de très nombreuses émissions de télévision et de radio (plus d’une cinquantaine de participations entre 2002 et 2005), auteur de tribunes dans le presse écrite (Le Figaro étant son lieu de prédilection), F. Encel tente de banaliser auprès du grand public une vision très idéologique des relations géopolitiques, en général, et de la situation proche-orientale, en particulier. Sous couvert de la neutralité de l’ « expert », du « chercheur » ou de l’« universitaire », F. Encel développe des « théories de sens commun » sur le Proche-Orient qui le rapprocherait davantage des thèses véhiculées par certains cercles du Likoud (principal parti de droite en Israël), voire de l’extrême-droite, que des « nouveaux historiens » israéliens (historiographie critique)". Au prétexte d'un article, notre ami propagandiste est allé chercher l'un des siens, tout simplement.
Sur FrontPage, Guitta continuera sa croisade et ira s'en prendre à Besancenot à partir d'un sujet sur des albums de rap aux paroles violentes, en commençant par un lien avec les attentats de Londres ! Ce sera même repris et cité par...Daniel Pipes ! Un Daniel Pipes, qui interviewé par Mohamed Ibn Guadi (voir plus loin qui est-ce) qui lui posait la question le 14 février 2003 "y a-t-il réellement eu des liens entre Al Qaida et l'Irak de Saddam Hussein ?" répondra "Tout semble prouver que ce type de relations a bien eu lieu, mais ce n'est pas le plus important. Dans sa persistance à vouloir acquérir des armements nucléaires, l'Irak reste un danger pour le monde entier". Alors qu'il a bien été prouvé et reconnu qu'il n'y en n'avait aucun, de lien ! Ce qui caractèrise les neocons, c'est bien l'aplomb avec lequel ils vous débitent leurs mensonges ! Sur le drame de Clichy sous Bois, en France, idem : notre neocon citera... Sarkozy parlant de "guerre civile à Clichy sous Bois" avec le manque de retenue qui lui est coutumier. Au fil de ses descriptions apocalyptiques, on tombe sur un "ce qui se passe chaque jour dans ces quartiers ethniques" assez révélateur de son état d'esprit xénophobe. En novembre, il en est même à parler "d'Intifada en France" ! Affirmant que bien entendu que c'est en banlieue qu'ont lieu tous les trafics (à Neuilly il n'y a pas de drogue c'est bien connu !). A la fin de son article, il décoche même un vilai croche-pied comme à l'habitude des neocons : "A la lumière de cela ce n'est pas un hasard aussi si le record d'incidents antisémites en France a été battu en 2004 (970, soit plus de 2 par jour) la plupart commis par de jeunes musulmans provenant des banlieues". Aucune enquête n'a démontré que ses attaques étaient principalement dues à des maghrébins. Celui-là, on sait au moins pour qui il roule, en tout cas ! Il évoquera aussi "Dans l'enfer des tournantes" de Samira Bellil mais n'en retient que la violence ou en fait un livre accusant les islamistes... alors que c'est une description sociale avant tout, Bellil n'évoquant que fort peu le rôle de la religion dans cette histoire de machisme entretenu entre loubards. Pour lui c'est l'histoire d'une "courageous French Muslim teenager", obligatoirement, et rien d'autre. Le mot musulman revient en effet chez lui toutes les deux phrases. Il parle au nom de Bush et sa théorie du choc des civilisations, une invention de toutes pièces, on le sait, dont a usé et abusé G.W.Bush.
Guitta, en fait, à tout intérêt à autant noircir le tableau : c'est en réalité aussi un de ces nombreux profiteurs de l'énoncé d'une soi-disant guerre de civilisations : au départ, il n'a acune formation en géopolitique : il a fait des études uniquement de gestion et a été banquier, avec son MBA de Finances et un master en économie obtenu selon lui à Cologne, à la "Fachhochschule", ce qui pourrait aussi prêter à sourire si ce n'était en fait une école plus tournée vers la pratique que vers le diplôme, comme le sont les écoles d'apprentis. Cela jusqu'en 1992 : il fera ensuite 5 ans à la Republic National Bank (tenue par le milliardaire Edmond Safra, mort accidentellement à Monaco en 1999, après avoir beaucoup approché la finance russe !) puis plus de 6 ans chez Oppenheimer&Co... Le groupe qui a partie liée avec les investissements israéliens à la CIBC ! Logique : Oppenheimer&Co détient Oppenheimer Holdings Inc... qui détient Oppenheimer Israel Ltd !
Voila dans cette belle carrière de banquier si proche d'Israël qui tient des propos islamophobes d'une rare violence, qui est correspondant pour des publications américaines et qui nous amène à... 2003. Alors qu'il clame partout avoir changé d'orientation de travail "après le 11 septembre" ? En fait, comme d'autres larrons dont on déjà parlé ici, c'est un "self made man" dans le milieu, qui a fait comme ses confrères : devant un gouvernement bushien qui voulait surfer sur le terrorisme, il a lui-même créé les remous et fabriqué les vagues. Et notre homme a visiblement beaucoup pagayé. Comme une Rita Katz, en somme : un système qui se nourrit de fausses infos, et qui crée des individus toujours prêts à en inventer d'autres pour se voir affublés du titre "d'experts" intarissables. Le recordman du genre étant notre pitoyable mercenaire, Jack Idema, faux tortureur en vidéo mais véritable mafieux, kidnappeur de chauffeurs de taxis afghans, dont on vient de retrouver la piste au Mexique, où il s'est fait arrêté pour avoir... rossé sa compagne du moment. Guitta, qui est un peu plus subtil (on part de Bac-15, rappelons-le !) passera donc sa vie a nous causer d'un terrorisme plus ou moins virtuel, de banlieues françaises qui s'embrasent au point de menacer la République et a glorifier Israël entre deux, au passage, tant qu'à faire. Un peu plus intelligent qu'un Evan F. Kohlmann en quelque sorte, celui qui confond bombe et sous-marin. Ou qui vient jeter de l'huile sur le feu lors de l'affaire de la mosquée de "Ground Zero"... chacune de ses apparitions est ainsi, au tribunal comme ailleurs : il n'est expert qu'en islamophobie en fait, le self made man du contre terrorisme.
Comme "ami", à la "Foundation for Defense of Democraties" notre homme a également Walid Phares, un américain d'origine libanaise, lui aussi intarrissable sur le "jihad", bien sûr : lui présente un "masters" de Droit hérité à la fac de Lyon, celle si célèbre pour ses "historiens", tels que... Faurisson. Il travaille pour Benador Associates, groupe formée par Elena Benador, une jeune femme d’origine péruvienne, organisatrice de "débats" où Richard Perle, encore lui viendra vanter les mérites de l'invasion de l'Irak avant que cela ne se fasse, comme ses amis seront de chauds partisans d'envahir l'Afghanistan. Elle est souvent présentée comme " une sorte d'agent pour les experts sur le Moyen-Orient et le terrorisme"... bref une potiche politique ou une entremetteuse organisatrice de coups médiatiques, bien pratique. Elle, comme bagage, elle est en fait sortie tout droit de la "Catho" de Lille ! La faculté catholique nordiste ! Elle est aussi l'agent de Bezalel Narkiss, "historien de l'art juif". Un peu "spécial", disons notre artiste : "Un de ses derniers projets de recherches a cherché à établir que des interprétations de la bible juive traditionnelle ont été mises dans les illuminations du Pentateuque d' Ashburnham datant du 6ème siècle." Quant on sait qu'il a de fortes chances de provenir plutôt de l'art arabe, on peut se gondoler. Avec ces extrémistes de la pensée droitière on n'est jamais loin de l'illlumination... Et après avoir prôné pendant des années la force, Walid, entre deux attaques sur Obama, ose aujourd'hui affirmer que "la vraie réponse aux Talibans est idéologique". Les neocons ont une caratéristique en effet : ils sont incapables de s'amender, et savent à chaque fois transformer leurs (lourdes) défaites en victoire médiatiques. Mener une guerre féroce, à grands coups de bombardements intensifs ou de tueries par drones pour finir par dire que ça pouvait se régler autrement... c'est bien eux, tiens ! Sur la flotille de Gaza, il fallait le lire, le Walid... dans un de ces textes il avait réussi à glisser que la guerre de Gaza de 2008 était une "manœuvre", celle d'une "entrave au processus de paix à l'aide de militants qui portaient des gilets de la paix". Non seulement çe ne tient pas debout ce qu'il raconte, mais ça ne veut en prime rien dire !
Quant à notre observateur des banlieues françaises n'y allait pas non plus de main morte en 2005 : voici en effet ce qu'il en dit à ses lecteurs américains : "une économie souterraine prospère dans les pires des quartiers africains et musulmans sans entrave avec le trafic de drogues et de biens volés et des gangs rivaux qui se disputent le butin. Les tensions communautaires sont tout aussi omniprésentes, avec des heurts entre français blancs (ou « Gaulois ») contre les arabes et les noirs, les noirs contre les arabes et les musulmans contre les Juifs". On croirait regarder l'incroyable façon de présenter les émeutes de 2005 par Glen Beck, le leader du "Tea Party" ! Un sommet de propagande encore, qui commence par le mot Al-Qaida ! Sans surprises également, notre propagandiste plutôt pro-blanc ou pro-israélien va se trouver, fort heureusement, dès 2005, une figure d'homme politique émergeante pour "nettoyer tout ça". Nettoyer des "racailles". Vous devinez déjà lequel.... "Sarkozy a été largement critiqué pour l'utilisation de ce terme, même par des membres de son propre parti, qui l'accusent de jeter de l'huile sur le feu. Beaucoup de choses dépendent du succès de sa « tolérance zéro », façon Giuliani. A partir de maintenant, il semble être le seul homme politique prêt à aborder les questions épineuses de l'immigration et la sécurité. Bientôt, les électeurs français auront la chance de rendre leur verdict sur sa politique : Le chef de file actuel à l'élection présidentielle de 2007 n'est autre que Sarkozy..." écrivait-il. Et là, on peut franchement se poser de sérieuses questions en effet... sur un français d'origine devenu pro-américain et qui compare en 2005 Nicolas Sarkozy à Rudolph Giuliani (et son "gang"). Sachant que celui qui avait "rétabli l'ordre" dans la ville, Bernard Kerik, lui-même ancien truand devenu flic dort en ce moment même en prison pour divers détournements... en effet on a de quoi se poser des questions !
Car, en même temps qu'il glorifiait notre actuel, Guitta crucifiait le précédent : pensez donc, il avait été contre l'invasion de l'Irak ! En 2005, en effet, dans "Middle East Forum", un autre Think Thank pro israël, il assassinait littéralement Jacques Chirac et sa "doctrine" : "l'héritage de la doctrine Chirac, cependant, ne peut être la grandeur française que Chirac et ses alliés cherchent, mais plutôt une réputation de cynisme, d'hostilité à la démocratie et la réforme, et l'association avec les pires excès de la société du Moyen-Orient". Chirac, tellement hostile à la démocratie qu'il en était devenu le dernier rempart face à LePen en 2002... En 2006, Guitta titrera même un "papier" de sa main d'un "Vive la corruption", écrit en français, à propos de l'affaire Clearstream et fustigeant à noueau Chirac, via Villepin : encore un peu et c'est lui qui tiendrait le croc de boucher promis par un certain... Sarkozy.
Voilà donc l'un de ceux qui tente aujourd'hui de nous faire croire que la drogue qui circule au Mali est celle des Farcs uniquement, et qu'elle est destinée à Al-Qaida, bien sûr. En oubliant de nous parler de ce qu'à fait son pays d'adoption américain depuis trois ans dans le pays, ce dont je vous parlerai demain à vrai dire, ce qui vaut le détour. Mais auparavant, la plus belle, pour terminer.
Notre néocon du jour, avait animé en décembre 2005, un symposium intitulé pompeusement "La Mort de la France". Le discours de Villepin, un des meilleurs jamais lus au sein du bâtiment de l'ONU, lui était vraiment resté en travers, lui et ses amis. Des amis, dont Mohamed Ibn Guadi, par exemple, "islamologue à l'Université de Strasbourg" ou "chercheur en philologie sémitique" dans la même université (c'est fou comme leurs titres peuvent changer, à croire qu'ils les repeignent eux-mêmes !), dont les propos habituels sont bien d'extrême droite, ou d'autres tels Hans-Peter Raddatz, un "orientaliste" qui parle lui de "devoir de discréditer l'islam", Michel Gurfinkiel également, le patron de Valeurs Actuelles (et le président de l'Institut Jean-Jacques Rousseau, et l'auteur du "Testament d'Ariel Sharon"), et l'ineffable Nidra Poller (ici avec une grande amie à elle, Pamela Geller, la fondatrice d'Atlas Shrugs !!!), une américaine, traductrice notamment de Levinas, une de celles qui a le plus glosé sur l'incident de Muhammad al-Durrah. Une dame qui a choisi son camp, qui n'est certes pas celui d'Obama, soutenu lui par le groupe JStreet qui aurait bien voulu un JCall qu'elle flinguera allègrement. Insatiable, question veulerie, elle avait ainsi décrit le sort de Bertrand Cantat et expliqué de cette manière l'indulgence qu'elle croyait percevoir à son égard dans la presse française : "mais le meilleur de tous ces engagements de chanteur est son dévouement à la cause des causes : la résistance palestinienne. En avril 2002, Noir Désir a fait une tournée de concerts au bénéfice des palestiniens en Syrie, au Liban, au Yémen et en Turquie. B. C. a déclaré, lors d'une conférence de presse, qu'il serait heureux de jouer dans ces territoires, mais qu'il ne jouerait jamais en Israël !" On voit très bien où elle voulait en venir ! Bref un sacré parterre pour une conférence sur la "Mort de la France", d'un "Paris qui va brûler sous les émeutes" et d'un pays au "bord de la guerre civile". Ne leur manquait qu'un autre "grand expert" de l'antiterrorisme : l'incroyable et grotesque Walid Shoebat. Un pseudo expert de plus ! Ce monde "d'experts" sur le contre terrorisme qui est avant tout bien sûr ... islamophobe ! Ces mêmes participants qui allaient jusqu'à regretter que le gouvernement français ne "mène pas d'actions armées fortes" contre ces émeutiers, pour "préserver son identité avant d'entrer dans l'étape de l'agonie".. A part que des facétieux vont découvrir que cette même Poller était alors la collaboratrice régulière d'un blog qui s'appelle "MerdeinFrance" et Guitta celui du site intitulé "FuckFrance.com"... ce qui caractérise aussi les neocons étant également leur profonde duplicité... et leur manque évident de tact voire de respect du pays où ils vivent.
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