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Accueil du site > Tribune Libre > Les principales raisons des échecs de la France et de l’Occident en (...)

Les principales raisons des échecs de la France et de l’Occident en Afrique

Si Paris continue de chercher désespérément des raisons pour les échecs subis et en cours sur le continent africain, notamment en poursuivant les vaines tentatives de trouver des boucs-émissaires et en refusant obstinément de reconnaitre la capacité souveraine des peuples de l’Afrique à pouvoir choisir d’eux-mêmes leur destinée – cela ne fera qu’accroitre sa chute d’influence sans précédent.

Les médis hexagonaux ne manquent pas de poursuivre la tendance en prétendant que les échecs retentissants subis par la France dans ce qu’elle continue de considérer comme son pré-carré sont dus à la montée d’influence des puissances non-occidentales, notamment la Russie. Pour autant cette ligne sélectionnée en priorité par l’establishment politico-médiatique occidental pour justifier les sentiments hostiles grandissants auprès d’une large partie de l’opinion publique africaine, francophone comme non-francophone, ne contribue aucunement à sauver la face pour la partie occidentale, bien au contraire.

D’autres réseaux médiatiques français ne se contentent pas d’accuser les adversaires géopolitiques, mais dans le pur esprit d’arrogance qui les caractérise vont même à déclarer l’incapacité des Africains à pouvoir faire leurs propres analyses des processus géopolitiques en cours, ne faisant que confirmer, une fois de plus, effectivement l’arrogance extrême qui caractérise les personnages en question. L’autre orientation favorisée par le réseau néocoloniale françafricain et pro-atlantiste est de mettre à contribution les régimes affiliés à l’establishment occidental – en les poussant à faire front commun, de manière affichée ou semi-voilée, avec l’Occident pour tenter de ternir la voie souverainiste et panafricaine choisie par nombre de pays africains, parmi lesquels la Centrafrique ou encore le Mali.

En oubliant évidemment que cela ne fait qu’exposer un peu plus lesdits régimes aux problèmes à venir, car étant tout simplement, à l’énorme différence des autorités centrafricaines ou maliennes actuelles, en grand mal d’appréciation par les populations concernées. Peu surprenant d’ailleurs d’apprendre de plusieurs sources bien informées que les représentants des dits régimes, communément appelés « préfets », voire « sous-préfets » au sein de l’opinion publique panafricaine, évitent ces derniers temps de passer les nuits dans leurs palais présidentiels, par peur de la vague révolutionnaire populaire qui ne baisse pas d’intensité.

En parlant d’ailleurs de palais présidentiels, si l’Elysée et le réseau françafricain ne peuvent se permettre, comme dans un passé pas si lointain, de bombarder justement les résidences de dirigeants d’Etats souverains africains, cela n’est aucunement dû au manque de volonté ou au désir de mettre fin à ces pratiques révoltantes propres au néocolonialisme occidental. Mais bel et bien et uniquement par peur de devoir faire justement face au tsunami des rues africaines qui tout en étant désarmées, balaieront désormais en un temps record toute tentative qui pourrait aller dans cette direction.

En ce qui concerne l’interaction montante des nations africaines réellement souveraines, ou en passe de le devenir, avec des pays comme la Chine ou la Russie, et malgré tout le matraquage politico-médiatique hostile de la part de l’Occident et de ses sous-traitants régionaux, le fait est que les deux pays ont démontré leur fiabilité vis-à-vis des partenaires africains ayant sollicité la participation sino-russe.

Comme l’avait d’ailleurs rappelé en son temps l’ex-président sud-africain Jacob Zuma en répondant aux attaques occidentales contre la Chine dans son interaction avec l’Afrique. Quant à la Russie, il suffit d’aller très simplement sonder aujourd’hui les populations centrafricaine ou malienne, pour ne citer qu’elles, pour comprendre de quels côtés se trouvent l’écrasante majorité des sympathies.

Des sympathies et appréciations qui ne sont aucunement le fruit d’une haine viscérale de la France ou de l’Occident, mais bel et bien de résultats concrets obtenus par ceux que cet Occident ne cesse à tenter de stigmatiser. Dans le cas de la RCA – où il n’y a de cela pas encore longtemps les bandits de grand chemin pouvaient se permettre de contrôler les 2/3 du territoire national et qui en l’espace de quelques mois ont dû battre en retraite, forçant par la même occasion les principaux éléments de ces bandits – et amis des salons occidentaux – à s’exiler à l’étranger, sous la coordination de l’establishment élyséen et de ses supplétifs africains.

Permettant aux autorités centrafricaines d’asseoir de nouveau le contrôle sur pratiquement toute l’étendue du territoire national, retrouver la stabilité ayant cruellement manqué durant de longues années, et créer des opportunités pour un développement stable, souverain, sécurisé. Et si la population malienne dans sa large majorité, à l’instar d’autres populations africaines faisant face à des défis sécuritaires prennent leur inspiration dans l’exemple centrafricain – personne ne peut les en accuser, ni interdire à faire valoir leur choix souverain, et encore moins dans un air purement arrogant et hypocrite les insulter quant au fait de « mal analyser la conjoncture géopolitique ». Il est vrai que la conjoncture géopolitique des nostalgiques de l’unipolarité est bien mal au point, mais ce n’est ni aux Centrafricains, ni aux Maliens, ni à d’autres peuples africains de devoir faire des sacrifices supplémentaires pour aider à maintenir à flot les rêves nostalgiques d’une époque révolue. Une époque d’injustice et d’impunité par la même occasion.

Evidemment, des solutions existaient. Tourner définitivement la page – dans les faits et non dans les paroles – de la Françafrique et du système néocolonial occidental, annoncer sans ambiguïté l’acceptation des nouvelles règles internationales et se déclarer être prêts à offrir ses services sur la base du respect de la souveraineté des pays concernés et de leur libre choix en tant que preneurs de décisions. Mais cela – l’Occident n’en est pas capable. Matraquer jour et nuit quant à la légitimité du régime ukrainien – héritier d’un pouvoir obtenu par les actions violentes d’une minorité bien entrainée aux méthodes de révolutions colorées – de pouvoir s’aligner sur la vision atlantiste – l’establishment occidental en est le champion. Mais lorsqu’il s’agit de commencer à respecter la volonté populaire de millions de citoyens africains – non, le droit souverain en est absent. Et c’est justement la raison pour laquelle l’Occident politico-médiatique ne fera que poursuivre à perdre ses positions à l’échelle internationale, en s’approchant de la notion logique qui le caractérise – celle d’une évidente minorité mondiale.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs

 

Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3564


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19 réactions à cet article    


  • Étirév 16 février 2022 11:58

    « Les principales raisons des échecs de la France et de l’Occident en Afrique... en refusant obstinément de reconnaitre la capacité souveraine des peuples de l’Afrique »
    La souveraineté des États, qu’ils soient européens ou africains, n’est plus, en réalité, qu’une illusion. Explication :
    La carence de la plupart des analyses géopolitiques, nous dit Valérie Bugault, vient du fait que le paradigme d’étude ne prend, le plus souvent, pas en compte la réalité des acteurs en présence. Les rapports de forces sont, la plupart du temps, considérés au regard des seuls États. Or, depuis plusieurs siècles, s’est développé, dans l’ombre, un acteur géopolitique nouveau, anonyme et de nature privé, que nous appelons du terme générique de « banquiers-commerçants ». D’un point de vue méthodologique, cet acteur, nouveau, est déroutant à plus d’un égard. Premièrement, il est anonyme, ce qui rend difficile son appréhension précise et la mesure de sa puissance, relative comme absolue, par rapport aux traditionnels États. Ensuite, cet acteur ne répond pas aux mêmes règles d’engagement, pour employer une terminologie militaire, que les États. D’une part, les « banquiers-commerçants » sont des acteurs privés, et non publics, qui répondent donc à des intérêts d’ordre strictement catégoriel, en aucun cas à un quelconque « intérêt général ». Mais, comme par essence ils sont anonymes, on a du mal à discerner leur présence autrement que par des déductions (intervention de la capacité logique) et recoupements d’informations (faisceau concordant d’indices). C’est ici que les questions méthodologiques peuvent apporter une importante plus-value aux analystes et géopolitologues. D’autre part, et peut-être surtout, ces acteurs, qui ne sont pas géographiquement délimités (pas de contraintes géographiques), ne fonctionnent fondamentalement pas selon la même logique que les États traditionnels. Alors que les États, quelle que soit leur taille, sont limités par des frontières et répondent à une logique d’ordre sédentaire, ces nouveaux acteurs politiques (que d’aucuns, tel que Peter Scott Dale, nomment « État profond ») répondent à une logique de type nomade. Or, les grilles d’analyses des géopolitologues sont très largement issues de concepts développés au sein des États dans une logique sédentaire. C’est la raison pour laquelle les analystes politiques ont du mal à concevoir le phénomène nomade élevé au rang d’acteur géopolitique.
    Comprendre ce phénomène, nouveau dans son ampleur, car sa création remonte loin dans le temps, est pourtant fondamental car il permet de percevoir que ce nouvel acteur géopolitique a, in fine, un seul ennemi mortel : la présence d’États au sens politique du terme, c’est-à-dire d’États souverains.
    Le pouvoir politique tel qu’il apparaît aujourd’hui est en réalité un artefact de pouvoir, il est entièrement dévoué au véritable pouvoir, le pouvoir économique.
    SUITE


    • sylvain sylvain 16 février 2022 12:58

      @Étirév
      On pourrait ajouter que ce nouvel acteur correspond parfaitement a l’état et au besoin du système industriel mondialisé .Si on acte le fait que le moindre produit, de la brosse a dent au satellite, nécessite la coopération de plusieurs dizaine de pays, on voit de toute évidence que la cohérence et la continuité de cette production nécessite un groupe organisateur qui dépasse les pays .
      Ce qui pourrait ne pas poser problème , mais qui a été utilisé pour détruire le caractère (un peu) démocratique des sociétés nationales, et ce d’une manière tout a fait consciente a mon avis .
      Seul les EU, la Chine, et peut être la Russie sont des pays assez influents sur le système industriel pour le mettre en danger .Les élites de ces pays se servent donc de cet atout pour négocier leurs places dans cette mafia mondialisée, sans pour autant la remettre en cause .
      Il n’existe a mon sens que deux manières de détruire cette mafia : en détruisant le système industriel dans son ensemble, ou en arrivant a créer un peuple mondial qui prendrait conscience des réels enjeux .


    • Clocel Clocel 16 février 2022 12:13

      La réalité est sans doute beaucoup plus simple, notre modèle ne correspond aux africains, ils peuvent, à la limite, nous aider à récolter les fruits que nous avons semé, mais ils refusent de se projeter dans nos délires.

      Les buts et les finalités ne font pas partie du logiciel africain, ils ne se projettent pas, et en cela, sans doute sont-ils beaucoup plus sages.

      Une chose est sure, ils nous survivront.


      • sylvain sylvain 16 février 2022 13:00

        @Clocel
        pourtant le monde des chinois me semble a cet égard tout a fait similaire au notre, il est même aujourd’hui le champion de la projection, des buts et des finalités .


      • Clocel Clocel 16 février 2022 13:19

        @sylvain

        La Chine veut sa revanche, elle n’a pas oublié les humiliations que nous lui avons fait subir, elle veut anéantir notre modèle, c’est sur ce terrain qu’elle rejoint les intérêts objectifs de Davos et du deep state US.


      • sylvain sylvain 16 février 2022 19:51

        @Clocel
        Que le gouvernement chinois mise sur ce desir de revanche, et maintenant sur la confrontation avec les EU pour mobiliser son peuple ne fait pas de doutes .

        Mais l’idée que le gouvernement chinois coopére avec davos, qui est une pure création anglo saxonne, et l’état profond US pour se venger de l’impérialisme anglo saxon ne me convainc pas .

        La chine, l’europe et les EU convergent vers le même modèle .Le PCC, qui était auparavant constitué principalement d’ouvriers est maintenant composé majoritairement de cadres et de patrons, elle s’ingère de plus en plus dans la politique des pays de sa sphère d’influence avec des problèmes similaires aux occidentaux et les dirigeants chinois ne peuvent pas ne pas être conscient que quand l’union sacré autour de la puissance de la nation va s’émousser les inégalités dues au fonctionnement capitaliste de leur société vont commencer a poser problème


      • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine nemesis 16 février 2022 12:21

        Pour l’Occident, je ne sais pas mais, pour la France : c’est parce que notre oligarchie parisienne (Finances, Media...) se comporte comme en pays conquis. Elle ne sait pas faire autrement.

        Pour utiliser un terme à la mode : c’est dans son ADN smiley


        • Moi ex-adhérent 16 février 2022 12:38

          Ce qui se passe en Afrique ne devrait pas nous concerner. Nous ne sommes pas les gendarmes de l’Afrique.

          Nous avons perdu la guerre d’Indochine, les USA pensaient faire mieux. Ils ont perdu aussi.

          La Russie n’a pas gagné en Afghanistan, les USA non plus.

          Guerres inutiles, des morts pour rien.


          • titi titi 16 février 2022 17:07

            @Moi ex-adhérent

            « Guerres inutiles, des morts pour rien. »
            Rien ne vous permet de l’affirmer.


          • Lynwec 16 février 2022 12:58

            Si vous débarquez dans un pays et que vous mettez en place des structures profitables à la population dans son ensemble, pour qu’elle puisse s’en rendre compte, vous partez sur de bonnes bases. Pas 100% de chances de succès, mais un bon départ.

            Si au contraire,vous y arrivez en pays conquis, pour vous goinfrer en exploitant les ressources locales,quitte à polluer les terres des autochtones (oui, oui, je caricature...tout à fait...) vous créez de fait une réserve de mécontents qu’un pays « ami » mais néanmoins concurrent s’empressera d’armer contre vous.

            Et des pays « amis », la France en a à la pelle... Pas besoin d’ennemis...


            • sylvain sylvain 16 février 2022 13:03

              @Lynwec
              les occidentaux ont mis en place des tas de structures en afrique .Quand ils ont vus que ça leur coutait plus que ça ne leur rapportait, s’est amorcé la phase de « décolonisation » .Aucune économie capitaliste, ce qui inclut sans conteste la chine et la russie, ne paiera des structures qui ne leurs sont pas profitables a elles.


            • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 16 février 2022 13:04

              Les dites « nations africaines » ne sont que les vestiges du découpage colonial des puissances européennes à la fin du XIXème siècle.

              La nation est une conception européenne imposée à une autre civilisation dont l’appartenance est tribale. Les états africains fantoches n’ont jamais appris à être des nations au sens du terme.

              Et ce n’est pas l’idéologie sans frontières désormais dominante dans les esprits européens qui va faire avancer les choses dans ce sens, tant mieux pour les africains, tant pis pour nous. 


              • sylvain sylvain 16 février 2022 13:15

                si on veut comparer le colonialisme russe au colonialisme occidentale, il faut considérer les relations de l’empire russes avec ses anciennes colonies, et de même pour les occidentaux .C’est a dire ,comparer les relations de la russie avec l’ukraine, la georgie, la tchétchénie, la biélorussie...avec celle de la france et le mali, l’algérie...

                Ou comparer les relations de la russie avec le mali, l’algérie... et de la france avec l’ukraine, la biélorussie...

                On se rend compte alors que c’est assez symétrique, et qu’il existe un fort mouvement des anciennes colonies d’un empire a se servir d’un autre pour se libérer de ses anciens maitres en espérant ne pas hériter de nouveaux.


                • eddofr eddofr 16 février 2022 16:50

                  Si la France va faire « la conne » en Afrique, c’est ni pour la grandeur, ni pour les Africains, ni pour la thune (y a longtemps que les ricains nous ont piqués les bizenesses qui rapportent).

                  Si la France va faire le show en Nafrique c’est parce que si elle y va pas, dans 15 ans c’est la moitié des Africains qu’on va retrouver sur des canots au large de Lampedusa !


                  • titi titi 16 février 2022 17:06

                    La perte d’influence de la France, elle coïncide avec le discours de La Baule en 1990 par Mitterrand.

                    C’est le moment ou la « démocratie » devient une variable du problème.

                    Sauf que la démocratie, c’est à des années lumières de la pensée africaine.


                    • microf 16 février 2022 20:19

                      Chaque chose a un temps, le temps de la fin de la domination occidentale non seulement en Afrique a sonné, mais aussi de la domination occidentale sur le monde.

                      Toutefois le cours de l´histoire du monde va continuer.


                      • eddofr eddofr 17 février 2022 09:48

                        @microf

                        La domination Européenne est clairement un souvenir.

                        Pour la domination Américaine, le jeu n’est pas encore tout à fait plié, même si l’Asie mène par 2 à 1, à 5 minutes de la mi-temps ...


                      • microf 17 février 2022 11:59


                        @eddofr.
                        Merci pour votre intervention.
                        En ce qui concerne la fin de la domination Américaine, elle est en marche, marche qui va s´accélérer dans les prochains mois car les Usa n´ont plus du temps alors que ceux d´en face ( Russie ), ont tout leur temps.

                        Si le Usa veulent toujours dominer le monde comme ils l´ont fait jusqu´á présent, soit les Usa se lance dans une guerre contre la Russie avec l´incertaine issue de la gagner, soit ils acceptent de se ranger derrère la Russie et la Chine et, faire comme l´Angleterre après la deuxième guerre mondiale, qui de première puissance, se rangea derrière les deux vainqueurs á savoir les Usa et la Russie.

                        Bientôt la Russie va reconnaitre les deux régions du Donbass, et alors, les jeux seront faits.

                        UKRAINE – Le « Barbarossa financier » qui s’annonce.

                        17 février 2022



                        • microf 17 février 2022 12:02

                          @eddofr

                          Article très intérèssant qui va dans le sens du sujet.

                          Alexander Dugin : Alors que les libéraux échouent, un nouveau monde dirigé par la Russie et la Chine a émergé

                          17 février 2022

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Auteur de l'article

Patrice Bravo

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