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Accueil du site > Tribune Libre > Les questions pièges

Les questions pièges

Quand on vous impose de fausses questions, les réponses ne peuvent être que mauvaises !

Fausses questions disais-je ! Oui, certains le font de bonne foi et par une méconnaissance du sujet (manque de culture) ou même par absence de maîtrise de logique et de méthodologie (niveau intellectuel moyen à bas). Ceux-là, sont les plus difficiles à convaincre du contraire. Ils ne possèdent pas le bagage nécessaire pour voir clair. Le raisonnement structuré les ennuie. Comme si vous remplissez une salle pour assister à un spectacle de magie. En principe, parmi les spectateurs, personne ne comprendra les tours du prestidigitateur. Ils sont plongés dans l’irrationnel et ils prennent le magicien pour un être exceptionnel et ses tours pour un miracle. Alors qu’en réalité la magie repose simplement sur des techniques à la portée de tous. Pour certaines, il suffit de les répéter mille fois et pour d’autres, disposer du matériel de trucage nécessaire. À la fin du spectacle, la question qui revient le plus souvent est : t’as vu comment il a coupé la dame en deux ? Comment il a séparé les deux parties ? Comment chaque partie continuait à bouger ? Ils oublient tous que ce n’était qu’une illusion et qu’aucune dame n’a été coupée en deux. Et pourtant , une des vraies questions que les gens devaient se poser est : S’il l’avait réellement coupée en deux, il aurait été impossible de recoller les deux morceaux en un clin d’œil et que la dame soit encore en vie ? Donc, il ne l’avait pas coupée. Malheureusement, à cette question, on vous rétorquera, tu l’avais vu comme nous !!!

Il y a aussi une autre catégorie de gens qui vous posent la fausse question. Ceux-là, ils ne le font ni de bonne foi, ni par manque de culture ou de savoir. Ceux-Là, sont des manufacturiers de fausses questions. Leur objectif est d’orienter et parfois même de créer une opinion. En général, ils travaillent pour des structures ou organisations importantes. Ils recourent à toutes les techniques de l’endoctrinement, à savoir le conditionnement par la répétition entre-autre. À force de répéter un mensonge, une incohérence, une absurdité… Ils deviennent vérité ou réalité.

Un exemple pour illustrer ce principe : certains d’entre vous connaissent le sketch de Pierre Desproges ‘’les juifs’’. On nous dit qu’aujourd’hui, un tel sketch ne peut plus passer à la télé. Pourquoi ? Ici, on a fondé une question sur une affirmation. Pour l’énorme majorité de gens, la question est juste. Ben, non. L’affirmation ‘’aujourd’hui, un tel sketch ne peut plus passer à la télé’’ est fausse parce qu’elle affirme fallacieusement qu’avant on pouvait le faire. Ce qui sous-entend une régression de la liberté d’expression. En réalité, ce sketch n’a jamais été diffusé à la télé. Tous les médias, l’avaient boycotté. Donc, la bonne question aurait été : ‘’Pourquoi le sketch les juifs de Pierre Desproges ne peut pas passer ou n’a jamais été passé à la télé ?

Prenons un autre exemple plus récent. La France est visiblement divisée entre pro-marche contre l’islamophobie et ceux qui sont contre. Mais dans tous les cas, on vous posera la question : tu es pour ou contre la marche ? Cette question, non seulement est fausse, mais elle est très mauvaise pour de multiples raisons. Je vous en donne quelques-unes :

a) Parmi les organisateurs, on trouve des personnes et des associations infréquentables. Je trouve que cet argument est très léger. Il est léger parce qu’il ne fait pas appel à une analyse des causes mais, plutôt des conséquences. Imaginons que ces organisateurs infréquentables ne s’annonçaient pas. On soutiendra la marche alors ? Dans ce cas, on admet que la cause est défendable.

b) Si la cause est défendable, dois-je avoir le monopole de la défendre ? Parce qu’il y aura toujours quelqu’un qui ne pense pas comme moi. Je n’irai plus manifester, je ne soutiens plus mes causes parce que mes adversaires y vont même que pour que je n’y sois pas ? Souvenez-vous du CRIF qui voulait exclure certains Français de se recueillir pour des juifs.

c) La définition du mot islamophobie est à géométrie variable. Pour certains, ils y entendent le droit de critiquer l’islam, pour d’autres ils y trouvent un beau prétexte pour leur haine des musulmans. Beaucoup nous font le coup de découper le mot islamophobie en deux pour le traduire par la peur de l’islam. Mais quand on leur dit homophobie et xénophobie veulent alors dire respectivement la peur de l’homosexualité et la peur de l’étranger ? Ceux de bonne foi essayent alors de réfléchir et tous les autres, les manufacturiers et ceux qui manquent de culture et de savoir campent sur leur position en tenant mordicus à l’étymologie du mot islamophobie. Leur but est de vous enfermer dans l’étymologie du mot, ils vous téléportent au-delà de l’antiquité. Des milliers d’années en arrière. Ils sont les salafistes de la langue. Ils oublient que le Français est une langue vivante et que les mots sont choisis et inventés par les gens d’aujourd’hui. Le mot islamophobie certains l’attribuent aux frères musulmans et d’autres l’attribuent aux Iraniens. Dans les deux cas, tant les frères musulmans ou les Iraniens, qui ne sont pas des dinosaures, ont choisi un mot au XXe siècle dans leur langue : iranien ou arabe qui n’obéit sûrement pas aux règles étymologiques occidentales basées sur le Grec et le latin. Le mot choisi par les Frères ou les Iraniens ne peut en aucun cas se traduire par islamophobie. Aussi, dans tous les cas, ils ont choisi un mot pour désigner la haine des musulmans et insidieusement pour essayer d’interdire la critique de l’islam (ils sont aussi des manufacturiers d’opinions). Qu’à cela ne tienne, sachant que dans nos sociétés d’aujourd’hui, homophobie signifie la haine des homosexuels et xénophobie signifie la haine de l’étranger, qui nous empêche, nous les adversaires de l’islam, d’utiliser un autre mot comme anti-islam pour le droit de critiquer l’islam et laissons l’islamophobie pour la haine des musulmans ? Aucun obstacle ne se dresse devant nous pour utiliser anti-islam, hormis les arrières pensées des manufacturiers d’opinions et des simples citoyens suiveurs.

Au début de mon exemple, j’avais écrit ‘’la France est VISIBLEMENT divisée en deux’’. A la lumière de ce que je vous ai démontré plus haut, la France devait être divisée en plusieurs groupes. Dont :

- Ceux qui sont contre l’islam mais pas les musulmans.

- Ceux qui sont contre l’islam et les musulmans.

- Ceux qui sont contre les religions

Comment peut-on grouper autant de visions différentes, au moins trois, dans un même mot : Islamophobie ?

Ma position tient dans la formulation de la question. La bonne question ne doit pas être : tu es pour ou contre la marche contre l’islamophobie, mais Pourquoi tu es pour ou contre la marche contre l’islamophobie ?


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10 réactions à cet article    


  • suispersonne 18 novembre 2021 14:09

    Il y a ceux qui réfléchissent, et ceux qui ont déjà choisi.

    Les parti pris et les préjugés ne peuvent tenir que dans une trame de mensonges et d’anathèmes.


    Le zem est un exemple caricatural (parce que, … qu’est ce qu’il peut dire comme conneries !) qui est surjoué dans les merdias, qui veulent nous faire croire à une nouveauté … qui n’est en rien nouvelle.


    Les soutiens que cette campagne produit ne sont que la révélation d’un racisme latent, qui se cachait bien davantage.

    Ceux qui se pressent à ses éructations ne font que se montrer au grand jour.


    J’ai une question pour ces réactionnaires rabougris.


    A votre avis, est ce qu’il est possible qu’


    1. un français d’origine « arabe »,

    2. option : de religion musulmane,

    3. option : le même en noir


    respecte les lois de ce pays ?


    Si c’est possible, pourquoi et comment voulez vous vous débarrasser de lui ?


    • Le421... Refuznik !! Le421... Résistant 18 novembre 2021 19:02

      @suispersonne
      C’est là tout l’intérêt d’être un militant politique éclairé.
      Par rapport au clampin de base qui se contente d’admirer le miroir aux alouettes, on agit dans la réflexion et le temps long...


    • xana 18 novembre 2021 14:30

      C’est vraiment trop facile d’embobiner les gens avec un vocabulaire à signification variable.

      De toutes manières au moins 75% d’une population quelconque ne voit guère plus loin que le bout de son nez.

      Le vrai problème en France est que nous avons eu notre chance pendant des décennies. La scolarisation gratuite et obligatoire aurait pu aboutir à élever les opinions dans un vaste public. Mais les pouvoirs publics ont trouvé que cela coûtait trop cher et qu’une foule inculte était plus malléable. Ils ont fait des économies sur l’éducation et ont mis d’énormes moyens pour distraire les gens au lieu de les élever : d’où le recul très net de la conscience populaire.

      C’est pourquoi de nos jours on se passionne pour des idioties (la théorie du genre etc) et on regarde les émissions de « politique amusante » avec ou contre Zemmour.

      Mieux vaut lire un bon livre écrit en bon français ou dans d’autres langues pour ceux qui en connaissent un peu. Et laisser pisser le mérinos.


      • Marengo 18 novembre 2021 15:28

        Et la misislamie ? 


        • Clark Kent Gidouille 18 novembre 2021 16:47

          la lutte entre les communautés ne doit pas prendre le pas sur la lutte des classes.


          • troletbuse troletbuse 18 novembre 2021 23:33

            Quelques questions pièges :

            Les moulins étaient-ils mieux à vent ?

            Si vous voyez des glands à la télé, faut-il changer de chêne ?

            Je m’acier ou je métal. Que fer ?


            • Clark Kent Gidouille 19 novembre 2021 08:17

              @troletbuse

              « où cours-je », se demande mon vieux pote âgé à la médiathèque, « dans quel état j’erre ? »


            • LeMerou 19 novembre 2021 07:33

              @L’Auteur

              Très intéressant.

              Je suis assez d’accord que beaucoup de « choses » dépendent de la formulation associée.

              L’Islamophobie ! C’est compliqué.

              D’abord la définition du terme est imprécise (volontairement ou non), et à partir de cela la porte ouverte à tout.

              La peur de musulman ! 

              Diable, d’ou vient elle ? Proviendrait-elle pour une certaine génération des récits historiques, des cours d’histoire ou l’on apprenait que le gentil Chrétien combattait le méchant musulman pour une histoire de terres, de villes (je résume bien sûr).

              N’oublions pas non plus cette génération que l’on à déversé contre leur gré dans des terres au delà de la Méditerranée pour y mener une « guerre » dont ils ne connaissait pas les tenants et les aboutissants, sachant tout même qu’elle devait protéger des intérêts d’une minorité. Chez cette génération les 36 mois ont suscité, pas chez tous quand même de la « haine », transmise volontairement ou non à leur descendance.

              Pour d’autres c’est le musulman venant prendre le travail du Français ? (Travail que le Français ne veux plus faire en plus)..

              Bref, il y a beaucoup trop d’amalgames et de différences aujourd’hui que l’ont tente de désigner par l’utilisation d’un seul terme, afin vraisemblablement simplifier la communication, la discussion.

              La France d’aujourd’hui n’est plus ce qu’elle à été, envahie maintes et maintes fois dans son histoire par des peuplades aux croyances diverses, s’est stabilisée plus tard pour devenir une terre « Chrétienne » avec une culture commune. Certains le renie, certes la religion Chrétienne décroît ou perd son sens avec les nouvelles générations.

              Alors la peur de l’étranger, qui plus est de religion différente me paraît assez logique, delà à ce qu’elle soit exacerbée un peu moins.

              L’Islam est une religion aux fondements identiques à la Chrétienté, mais avec des règles d’application différentes, associez à cela une culture très différente aussi sur bien des aspects et vous obtenez un cocktail pas explosif, mais dont les ingrédients ne se mélange pas véritablement.

              Alors vous obtenez, les pour, les contres et une zone de séparation constituée des indécis ou ’tolérants’.

              On prône non pas la mixité sociale, mais le vivre ensemble, chacun devant faire fi de son passé, de son histoire, de sa culture, de ses traditions ancestrales, de sa religion aussi. J’ai connu dans mon métier bon nombre de musulmans, bien intégrés, mais aucun ne renoncerait à sa culture ses traditions, son histoire, nombre de Français aussi.

              Ce mieux vivre ensemble, qu’il nous faut mettre en pratique, avec son lot de bien pensants idéologiques d’universalité unique qui s’insurgent des problèmes parce que cela ne fonctionne pas.

              Jérusalem, les juifs, les chrétiens, les musulmans y ont vécus extrêmement longtemps ensemble dans une certaine harmonie. Quand est-il maintenant ?

              Après reste la pratique religieuse qui est un tout autre sujet, beaucoup plus difficile.

              Doit on interdire la pratique de l’islam aux musulmans dans notre Pays ?, je ne vois pas pourquoi. Doit ont la contrôler à cause des multiples courants qui la fondent, peut être, mais cela revient à écrire qu’il y a un bon et un mauvais enseignement.

              Reste après le problème de la Laicité. Allez hop encore un problème. Le Pays est une terre laïque (certes depuis peu), nul ne doit afficher ostensiblement à l’autre ses convictions religieuses dans l’espace public.

              Ce n’est pas un principe idiot, fixant une neutralité religieuse visuelle source de nombreux maux dans le monde. Mais alors pourquoi accepte-t-on qu’une autre religion ait le droit d’afficher les siennes alors qu’une autre non ?

              En quoi une « kippa » est plus tolérable qu’une « burka » ou qu’un ’Turban".

              Pour ma part c’est simple, aucune n’est tolérable. Il suffit d’appliquer les règles strictement cela diminuerait un poil les tensions qui s’accumulent doucement, insidieusement.

              Le choix de venir dans un Pays vivant avec des règles, impose inévitablement des contraintes, qui certes peuvent entrer en conflit avec certains préceptes Religieux, mais c’est comme ça pour l’instant.

              J’ajouterai pour finir que le port de signes religieux quels qu’ils soient, n’a jamais entraîné augmentation de la foi dans sa religion. 


              • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 19 novembre 2021 12:13

                Mauvaises questions ?

                 On parle aussi de questions fermées, qui enferment.


                • zygzornifle zygzornifle 19 novembre 2021 14:31

                  Avec les EPR que Macron veut faire construire a grand frais on va tous être éclairés .....

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