Les sondages perdants, les sondeurs gagnants
Les sondages ne sont pas gratuits, et qui se souviendra le soir du premier tour, des résultats des sondages d’aujourd’hui ?
Mais que deviendrait les campagnes électorales, extrêmement longues, sans nos sondeurs impénitents ? Nous leur devons tout, ou presque. Ils anticipent nos souhaits, prévoient nos craintes, analysent l’imprévisible. Les sondages, c’est comme les jeux télévisés, on y croit ou pas.
Tout le monde veut prendre sa place
Les candidats se déclarent de plus en plus tôt. Le premier postulant, d’une même et grande famille politique, se voyant le seul capable de gagner, aura l’immense avantage, par la suite, de pouvoir logiquement accuser les autres prétendants, de diviseurs.
Les sondages jusqu’à l’épuisement, ont quand même un pouvoir, celui d’imaginer des candidats improbables. La suggestion de faire croire à un destin national. Il en va de même des découragements. Les sondages désastreux peuvent influencer au renoncement, le plus tôt possible.
Initialement, les sondages politiques ne servaient qu’aux gouvernements successifs. Choisir les grandes orientations, après des enquêtes discrètes d’opinion, avait l’avantage d’éviter les mesures trop impopulaires. Le rétropédalage en France est perçu comme un aveu de faiblesse, qu’il vaut mieux éviter. En somme, les sondages constructifs, ne le sont que pour les politiques. Si les mesures nécessaires pour la France, sont très mal acceptées, la préférence sera d’attendre le moment favorable. Cette attitude de prudence est devenue la marque d’un véritable homme d’Etat.
Pour autant, n’ayant rien fait depuis Pompidou, peut-on en conclure que la France n’a eu que des hommes prestigieux ?
Aujourd’hui, les sondeurs ne sondent plus sur le bien-fondé des mesures à prendre, dans la mesure où les candidats n’en proposent pas.
Nous sautons les préliminaires des projets audacieux, pour subodorer les résultats du premier tour, n’ayant que pour seul intérêt, trouver l’éventuel sélectionné, face au Président sortant, envisagé d’office au second tour.
Qui veut gagner des millions, transformés en milliards ?
Le privilège du Président encore en place, c’est la faculté de distribuer les promesses, et les budgets supplémentaires
Les grands défis à relever sont devenus, pour les corps intermédiaires, suffisamment accessoires, pour que personne n’en parle. Les sondeurs répondent aux questions des commanditaires, ce qui parait normal. Les journalistes se basent sur les résultats des sondages. Et les grandes réformes indispensables pour se mettre au niveau du monde, resteront au placard.
Les têtes ont plus d’importance que leurs propositions philosophiques. Les intentions de vote monopolisent les sondeurs, et la France continuera à tourner en rond.
Les politiques sont sourds aux problèmes généraux. Beaucoup d’électeurs n’entendent rien aux questions économiques. Le dialogue de sourds peut commencer.
Avec un roi borgne au royaume des aveugles, il n’est pas facile d’y voir clair !
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