• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Les tristes lamentations du secrétaire général de la CFDT devant « le (...)

Les tristes lamentations du secrétaire général de la CFDT devant « le mépris » gouvernemental

Ahurissant, mais tellement révélateur, l’article du secrétaire général de la CFDT paru dans "le Monde" du 6 juin 2008, intitulé « Pourquoi le gouvernement traite-t-il le dialogue social par le mépris ? » ! M. Chérèque avait déjà été obligé, le 20 novembre 2007, de s’enfuir à toutes jambes d’une manifestation syndicale contre la réforme des régimes spéciaux de retraite ; un groupe de manifestants qui ne lui pardonnaient pas ses appels à mettre fin à la grève, l’avaient pris à partie aux cris de “Chérèque avec les patrons”, “Sarkozy-Chérèque même combat”. (1)

Le voici en train de gémir maintenant pour s’être fait rouler comme un bleu par le gouvernement au sujet de la déréglementation du temps de travail, insidieusement inscrite « à titre expérimental » dans un accord entre CGT, CFDT et les principaux syndicats patronaux, qui portait sur la représentativité syndicale. Le gouvernement entend en fait que, loin d’être expérimentaux les dépassements du « contingent conventionnel d’heures supplémentaires prévu par l’article 17 de la position commune » deviennent la règle. Adieu les 35 heures !

Naïveté ou aveuglement ?

Le secrétaire général de la CFDT crie à la trahison gouvernementale en protestant de la pureté de ses intentions de syndicaliste engagé dans un bouleversement « historique  », dit-il, visant à remplacer « l’affrontement et la méfiance  » par « le dialogue social et la recherche de compromis ». Faut-il qu’il soit naïf ou aveugle pour ne pas se rendre compte que tout ce qu’on lui offre de négocier c’est le démantèlement du contrat social établi par le programme du Conseil national de la Résistance de 1945. Certains responsables patronaux ne s’en cachent même pas. (2)

Du coup, il ne perçoit pas l’ironie de la présidente du MÉDEF qui, dit-il encore pour s’en réjouir, a joint sa voix à la sienne pour se plaindre du non-respect par le gouvernement de l’accord intersyndical. Elle a, en effet, l’élégance de ne pas se réjouir trop ouvertement que la mariée soit si belle pour le patronat : il ne faut surtout pas humilier un partenaire si conciliant qui a permis de revenir vers le 19ème siècle quand la limitation de la durée du travail était une priorité.

En revanche, il s’étonne que les autres syndicats qui se sentent floués par le projet des nouvelles règles de représentativité syndicale favorables aux grandes centrales, « tirent à boulets rouges sur la CGT et la CFDT » qui ont accepté de signer ce document. Et il en vient sans rire à reprocher au gouvernement d’avoir « (provoqué) la zizanie entre les organisations syndicales  » Sans blague ! Sûr que le gouvernement doit en être affligé ! Comme si ce n’était pas l’objectif de tout pouvoir face à un front syndical !

Un syndicalisme de compagnie

La notion de syndicalisme est devenue bien curieuse dans l’esprit de ce leader syndical. Un petit retour sur l’Histoire romaine lui serait utile : les tribuns de la plèbe qui jouaient grosso modo un rôle comparable de contre-pouvoir, avec droit de veto et immunité dans l’exercice de leurs fonctions, étaient systématiquement ou corrompus ou assassinés par les patriciens. Qu’on se souvienne des deux frères Tiberius et Caius Gracchus ! On reste donc confondu par les croyances ingénues que le secrétaire général de la CFDT affiche sans craindre de se discréditer davantage.

1- Croire à la négociation sans rapport de forces favorable
Il se flatte de vouloir développer « la culture du dialogue et de la négociation ». Or, il semble l’oublier, cette culture ne se décrète pas : elle se pratique et éventuellement s’inscrit dans la durée pourvu qu’un rapport de forces équilibré y contraigne les parties. Il faut croire que le gouvernement a jugé que le rapport de forces lui était favorable pour oser ce coup de force.

Un responsable syndical peut-il être pris au dépourvu à ce point ? Il est vrai qu’une vie douillette de permanent, érigé en interlocuteur des princes, avec voiture de fonction et chauffeur, qu’il y ait ou non « fluidification sociale » à la UIMM, ne prédispose pas à la méfiance envers le pouvoir qui a toute raison de chérir un auxiliaire aussi empressé. Mais il arrive que le rapport de forces qui importe seul au pouvoir, conduise celui-ci à quelques brutalités sans égards pour le délicieux partenaire syndical qu’il était devenu. Est-ce nouveau ?

2- La recherche insensée du compromis
Étonnante aussi ce que devient dans l’esprit d’un apparatchik la définition d’ « un syndicat responsable » quand on l’entend dénoncer « des syndicats peu responsables parce que peu responsabilisés, adoptant une attitude de rejet plutôt que de recherche de compromis. » On ne saurait mieux diagnostiquer ce qui fait la faiblesse de ce syndicalisme de compagnie dont a profité aussitôt le gouvernement car un syndicat responsable, selon M. Chérèque, écarte le rejet et privilégie le compromis.

Bien au contraire, l’irresponsabilité d’un syndicat au regard des intérêts de ses adhérents n’est-elle pas dans la recherche insensée du compromis à tout prix quand tout ou presque est à rejeter ? Il est pathétique d’entendre le secrétaire général de la CFDT reprocher au gouvernement de « (renvoyer les syndicats) à (leurs) banderoles » et à « une seule posture possible, celle de la contestation ». N’est-ce pas la fonction même d’un contre-pouvoir dont ce leader syndical a oublié jusqu’à l’idée ? Et pour cause, sa dernière manif lui a laissé un souvenir cuisant.

On le comprend. Le pauvre homme ne sait plus à quel saint se vouer. D’un côté, des manifestants le huent, et de l’autre, le pouvoir se moque de lui. Ce n’est peut-être pas plus mal. Qui sait si ne vont pas enfin s’ouvrir des yeux qui restaient rigoureusement fermés depuis des années sur les atteintes aux droits de la Personne et sur la suppression méthodique des moyens légaux de les prévenir ou de les réprimer, de la négociation au recours juridictionnel ? Tantôt la loi a été vidée de son contenu, tantôt elle a été rendue inoffensive, tantôt elle n’a pas été appliquée. Cette nouvelle ruse gouvernementale peut être salutaire si elle contraint le syndicalisme fourvoyé dans une illusoire alliance de l’eau et du feu , à abandonner le rôle de supplétif du pouvoir pour retrouver celui de contre-pouvoir qui est le sien. Paul Villach



(1) « Chérèque fuit en courant une manifestation syndicale : image symbolique du conflit ? » , AGORAVOX, 21 novembre 2007.

(2) Dans Challenge du 4 octobre 2007, Denis Kessler écrit notamment :
« Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !
Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. (…) Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme…
A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !
 »


Moyenne des avis sur cet article :  4.2/5   (40 votes)




Réagissez à l'article

35 réactions à cet article    


  • sisyphe sisyphe 7 juin 2008 12:31

    D’accord avec cette analyse. Ces syndicats n’en ont plus que le nom.

    De vrais syndicats, au lieu de se laisser ainsi rouler dans la farine en se plaignant, auraient déjà dû, depuis longtemps, déclencher de véritables grèves, répondre au rapport de force engagé par le gouvernement sur le plan de l’action.

    C’est de très mauvais augure, parce que, pour rejoindre l’article sur la violence, quand les forces représentatives des travailleurs n’exercent plus leur fonction, et laissent progressivement démanteler tout le système social, ils augmentent le désespoir de tous les floués, et ouvrent la voie à des actions incontrolables.

    Puissions nous ne pas en payer un prix démesuré.


    • Paul Villach Paul Villach 7 juin 2008 13:09

      @ Sisyphe

      Je souscris à vos observations. Mais vous devez savoir que le supplice de Sisyphe est de voir sans fin son rocher dévaler la pente vers la vallée. À ce moment-là, Camus avait-il raison de vouloir imaginer Sisyphe heureux ? Paul Villach


    • sisyphe sisyphe 7 juin 2008 13:33

      Je suis entièrement d’accord avec Camus pour imaginer Sisyphe heureux. Il sait quel est son combat, il sait qu’il n’a pas de fin, mais il y trouve la justification de sa vie d’homme, dans un monde enfin débarrassé de Dieu. Comme dit Camus "chacun retrouve toujours son fardeau". Au moins le fait-il en pleine connaissance de cause : "son destin lui appartient".


    • Djanel 7 juin 2008 20:56

       

      Mais non, Sissiphe ne peut pas être heureux puisque son rocher symbolise la recherche du bonheur dans un travail surhumain qui le mettrait en valeur auprès des autres. Son bonheur, il ne peut le trouvait que dans le renoncement mais sa vanité l’en empêche. Camus a eu une mauvaise lecture du mythe parce qu’il n’a pas voulu comparer son désir d’être avec celui de Sissiphe.

       

      Chéreque devrait renoncer à vouloir signer des compromis qui ne sont que des chiffons de papier mais il recommencera jusqu’au jour où il faudra le renvoyer cultiver son jardin et à nous de reconquérir demain ce que cet imbécile n’a pas su défendre. Notre héritage des luttes passées. Tout est à refaire et la gauche et en déconfiture. J’ai même l’impression que çà grogne de plus en plus fort contre les leaders de la gauche qui ont perdu contact avec la base


    • sisyphe sisyphe 7 juin 2008 21:25

      par Djanel (IP:xxx.x52.141.195) le 7 juin 2008 à 20H56

       

      Mais non, Sissiphe ne peut pas être heureux puisque son rocher symbolise la recherche du bonheur dans un travail surhumain qui le mettrait en valeur auprès des autres. Son bonheur, il ne peut le trouvait que dans le renoncement mais sa vanité l’en empêche. Camus a eu une mauvaise lecture du mythe parce qu’il n’a pas voulu comparer son désir d’être avec celui de Sissiphe.

      Contresens.

      Sisyphe est condamné par les dieux à rouler son rocher. Il ne peut renoncer. Il doit accepter son destin ; et, dès qu’il l’accepte, comme l’homme accepte un ciel sans dieu, il le fait sien.

      Dès lors, c’est son combat, quotidien, constant, un combat voué à l’échec, mais nécessaire et assumé, parce qu’il n’y a pas de combat plus inutile qu’un autre, et que, pour l’homme, sans dieu, l’échec est forcément programmé.


    • Djanel 8 juin 2008 05:10

       

      .

      .

       

      Non Sissiphe votre lecture ne s’élève pas au-dessus de celle d’un Camus car vous n’allez pas au de là de la représentation lorsque vous donnez une réalité virtuelle aux objets (dieux … pierre … colline) qui n’existe qu’en vous (intrinsèquement) car tout ici doit être interprété selon une symbolique. Les dieux représentent donc l’autorité. Toute autorité nous est extérieure car ce sont les autres qui commandent et nous qui devons obéir. Les dieux sont ici une représentation de la hiérarchie humaine à laquelle nul ne peut échapper. Le rocher symbolise le désir d’être dans le but d’obtenir un jugement favorable des dieux. La colline représente la difficulté du travail et son inutilité car le rocher qu’il soit en haut ou en bas n’a aucune importance pour soi. Donc le désir de Sissiphe est inutile. Une fois qu’il a réussi à le monter en haut de la colline voilà que le rocher redescend de lui-même et tout le monde comprend qu’il ne peut en être autrement car empiriquement nous admettons facilement qu’une pierre en équilibre finit toujours par retomber. Donc Sisyphe est condamné à recommencer son travail éternellement même s’il réussit, il est devra retenir pour toujours son rocher en haut de la colline. Le seul moyen qu’il a de s’en sortir Sisyphe, c’est de dire non çà suffit car dans la vie le plus important, c’est de travailler pour manger.

       

      Bien sûr cette interprétation n’est pas correcte aux yeux des puristes puisque ce n’est qu’une vilaine rébellion contre la hiérarchie mais en réfléchissant bien je trouve que le sort de Sisyphe n’est pas plus enviable que le mien car dans sa vie, il n’aura connu qu’une seule aliénation et moi j’aurais subi la colère des dieux, c’était dire celle des autorités. Dans les deux cas, c’est tragique. Lui il se soumet et perd sa liberté et moi je me révolte et je subis la colère des dieux en risquant une condamnation pour avoir fait la grève en m’asseyant sur le rocher.


    • sisyphe sisyphe 8 juin 2008 09:53

      Interprétation à côté de la plaque.

      Il ne saurait être question de "désir" puisque Sisyphe est condamné à rouler son rocher : il n’a pas le choix.

      La colère des dieux et la punition est antérieure.

      Et, justement, de ce sort "tragique", Camus, en faisant un parallelle avec l’acceptation par l’homme d’un destin voué à la mort sans recours (parce que sans dieu), fait un destin accepté et assumé. Du coup, il se soustrait aux dieux et à leur condamnation, il reprend en mains sa destinée, et fait sien ce combat : il est plus fort que les dieux, il retrouve sa liberté.

      Maintenant, si vous tenez à projeter votre propre cas dans celui de Sisyphe, c’est votre droit, mais ça n’a rien à voir avec la symbolique du mythe et l’interprétation qu’en fait Camus.

      De là à dire que votre lecture "s’élèverait au dessus" de celle de Camus, vous êtes bien gentil, mais je vous conseille de vous replonger dans la lecture : j’espère que vous y trouverez de quoi relativiser votre jugement. Sinon, écrivez un essai : mais je pense qu’il risque plus d’intéresser votre psy qu’un philosophe ou qu’un éditeur. ..

      Fin du débat pour moi.


    • Djanel 8 juin 2008 11:53

       

      .

      .

      .

       

      Pas envie de polémiquer avec vous mais je tiens à vous faire savoir que je n’ai pas dit que ma lecture du mythe était au-dessus de celle de Camus ce qui aurait été maladroit et vaniteux.. Je me sens donc obliger de vous citer ma phrase que vous avez mal interprétée  : « Non, Sisyphe votre lecture ne s’élève pas au-dessus de celle d’un Camus… » c’est vous qui êtes jugé ici et le jugement est véridique puisque vous vous servez de l’autorité de Camus pour asseoir vos jugements donc j’ai le droit de conclure que Camus est votre maître et que vous n’êtes que son valet.

       

      Je n’adhère pas aux idées de Camus que je trouve médiocre écrivain car dans son célèbre roman : la peste, je n’y vois qu’un tissu de mensonges peu réalistes. On sait par l’histoire comment l’homme a réagit dans ces circonstances et Camus qui ne s’est pas donner la peine de se documenter sur le sujet, ne le traite qu’en soi en s’imaginant que l’homme ne paniquerait pas dans une situation pareille. Or la réalité est autre car durant les épidémies, les autorités religieuses ont cru que c’était Dieu qui les punissait pour leurs péchés, ils procédèrent donc à l’édification de bûchés pour y brûler quelques vilains pécheurs pour atténuer la colère divine ce qui s’appelle procéder à des sacrifices humains. Camus n’a pas eu le courage de montrer cet aspect du comportement humain quelques peu dégoûtant. Il agit de même avec le mythe de Sisyphe où il ne veut pas voir dans cette image rien d’autre que la poésie ce qui lui évite d’entrer en polémique. Pas courageux Camus.

       

      Quant à votre phrase : « Et, justement, de ce sort "tragique", Camus, en faisant un parallelle avec l’acceptation par l’homme d’un destin voué à la mort sans recours (parce que sans dieu), fait un destin accepté et assumé. »

       

      Permettez-moi d’en rigoler tandis que je m’assieds sur la pierre en disant aux dieux pour les narguer pas d’accord, je ne suis pas votre larbin. La classe quoi ! Dans la réalité, je n’agis pas autrement ce qui m’a valu de me retrouver seul contre tout le monde et marginalisé. Snif.  . snif …

       

      Il faut que je vous dise que je ne crois pas aux dieux sinon que dans le mythe ce mot symbolise l’autorité de la communauté humaine sur l’individu.

       

      Pour revenir au sujet de l’article peut être que le secrétaire général de la CFDT ferait mieux de venir prendre des cours de rebellions assisté avec moi.


    • sisyphe sisyphe 8 juin 2008 12:00

      C’est ça, rigolez, mon vieux.

      Moi, c’est votre prétention qui me fait rigoler, et vos jugements à l’emporte-pièce.

      Chacun sa rigolade......


    • carnac carnac 8 juin 2008 22:34

      "déclencher de véritables grèves" ?? Parmi nos contributeurs qui était dans la rue les jours derniers ?

      même en prenant les chiffres de syndicats le fait est qu’on ne cumule pas le million de manifestants requis a minima pour intimider notre hémicycle à moins que ... MIRACLE le 17 JUIN ??

      Déclencher une grève suppose que les salariés aient les moyens de la tenir ... or avec 5% en moyenne de syndiqués qui ont éventuellement accès à une caisse de grève ... dur dur pour 95% des smicards de se priver du salaire d’une journée ...

      On a les syndicats qu’on mérite ... ceux que l’on a soit même étranglés parceque se syndiquer n’était pas une priorité ...


    • ZEN ZEN 7 juin 2008 13:34

      Logique aboutissement d’une dérive entamée depuis Edmond Maire ( il appelait cela en novlangue cfdt :"recentrage"), renforcée par Nicole Notat (qui pantoufle aujourd’hui dans les sphères patronales)...

      Denis Kessler veut casser le contrat social


      Le patronat veut s’affranchir du Programme de la Résistance


      • alberto alberto 7 juin 2008 13:48

        Daccord, Zen, mais dans le cas que présente ici Paul Villach, la CFDT nest pas seule en cause : Quid de la CGT ?


      • Jean Lasson 7 juin 2008 13:57

        Bravo Paul,

        L’essentiel est dit dans votre article. Et comme la photo de Chérèque l’illustre bien !

        La CFDT : du compromis à la compromission.

        Si le Pouvoir se permet de brutaliser ainsi ce pauvre "idiot utile" de Chérèque, c’est qu’il sait deux choses. D’abord que la CFDT ne peut se retourner facilement, car il lui faudrait pour cela renier sa stratégie, sa ligne depuis 25 ans. Ensuite, c’est le propre des corrompus de ne pouvoir faire machine arrière et d’avoir à avaler des couleuvres toujours plus grosses. La révélation de la corruption provoquerait l’implosion du syndicat tout entier. Si les dirigeants de la CFDT avaient encore un peu d’honneur ou de morale, ils démissionneraient tous immédiatement. Le scandale qui les toucherait pourrait alors épargner le syndicat lui-même. Mais je crois plutôt que la CFDT a déjà tout son corps dans la poubelle de l’Histoire. Et le Pouvoir, dans sa hâte, referme le couvercle.

        La CGT : sur la même voie ?

        Sarkozy a dit récemment qu’il était possible de s’entendre avec la CGT. Dans le contexte actuel, cela ne peut avoir qu’une signification : la trahison de ce syndicat aussi. D’ailleurs, nous pouvons remarquer que la réponse au coup de force du Pouvoir était simple et rapide : CFDT et CGT auraient dû retirer immédiatement leur signature à l’accord qui a servi de cheval de Troie. Mais, à ma connaissance, ni l’une ni l’autre ne l’ont encore fait...

        De plus, nous sentons tous que les salariés - autant du Privé que du Public - sont déterminés à engager une confrontation dure avec le Pouvoir. CFDT et CGT détournent - volontairement - cette combativité par des actions ponctuelles, des grêves et manifestations catégorielles d’une journée, totalement inefficaces.

        Trahis par les politiques et par les syndicats, il nous faut donc reconstruire de nouvelles organisations qui nous représentent vraiment et trouver de nouveaux porte-parole.

         


        • marc 7 juin 2008 23:12

          Lasson

          Baratin gauchiste inconséquent. etirresonsable clairement inspifré des thèses trotskistes ( pauvre Trotski !!) actuelles ; Vous êtes bien incapables , messieurs, de créer un parti révolutionnaire nouveau et même un parti tout court.. Vous l’avez toujours été et le serez toujours. 

          La grève générale illimitée ne se décrète pas. Si elle arrive un jour, elle sera le fruit d’une interaction dialectique entre syndicats ( pas la CFDT sans doute) el leurs bases. L’incantation gauchiste est lassante et démobilisatrice. Tout le monde voit bien depuis 80 ans qu’elle ne correspond à rien.


        • Jean Lasson 8 juin 2008 03:02

          marc,

          D’abord et contrairement à ce que vous croyez, je ne suis pas trotskiste et ne l’ai jamais été. Quand il était à la mode d’être "gauchiste" (à propos ce terme n’est qu’une insulte), dans les années 70, je ne l’étais pas non plus. J’étais simplement de gauche, attaché à un minimum de justice sociale, je votais pour le PS. Au début des années 80, j’étais même militant syndical (bénévole bien sûr) à la CFDT. Mais la politique suivie par le PS quand il était au gouvernement m’a progressivement radicalisé.

          Voilà "d’où je parle". Et vous ? Syndicaliste de la CGT ou carrément à droite et pour les "réformes" ?

          Que proposez-vous ? Qu’on continue comme maintenant, avec les mêmes, et qu’on observe sans réagir la liquidation de notre contrat social, de notre démocratie et de notre république ? Sans proposition, c’est bien votre intervention qui est démobilisatrice.

          Je sais bien qu’une grêve générale illimitée ne décrète pas, mais elle se prépare. Loin de la préparer, CFDT et CGT (je fais profiter FO du bénéfice du doute) la sabotent par des journées de grève, séparées et sans lendemain.

           

           


        • yralim yralim 8 juin 2008 11:04

          entièrement d’accord avec Jean Lasson... ce qu’il dit est particulièrement flagrant si l’on considère la fonction publique que ses syndicats ont entraînée depuis cinquante ans à des grèves de vingt quatre heures trimestrielles, quels que soient les gouvernements et à tort et à travers en ce qui concerne les motifs. Grèves suspectes dénaturant au fil du temps l’utilisation même du droit de grève, grèves improductives, qui ont essentiellement consisté à faire rentrer dans les caisses de l’état une partie du salaire des fonctionnaires.

          Le résultat ? Au moment où l’attaque du pouvoir contre le monde du travail (public et privé) est massive, au moment où la régression nous ramène dans les conditions du XIX siècle, la grève d’une journée conduit immanquablement à l’échec... Qu’importe, on recommencera en Juin, et en Septembre, et plus tard encore. On ne sait pas tout des caisses noires de lUIMMP, mais on commence à avoir une idée du rôle des syndicats « reconnus » dans les rapports sociaux, et de leur collusion avec le pouvoir. On connait aussi leur role de pare-feux dans la récupération des mouvements spontanés (en particulier leurs interventions pour faire dériver des mécontentements globaux en revendication salariales, voir 68...) Je croirs qu’aujourd’hui tout est à réinventer des contre-pouvoirs, non seulement les syndicats mais aussi une opposition crédible. La réforme est bien là ! Mais elle ne se fera pas sans l’obstruction de tous ces archaïques qui nous rebattent les oreilles de leurs réformes.


        • ZEN ZEN 7 juin 2008 13:59

          @ Alberto, bonjour

          L’article est centré sur Chérèque

          La CGT , au niveau de sa direction, n’est pas au-dessus de tout soupçon, mais il me semble tout de même, du moins dans certaines branches, qu’elle est restée plus offensive...Là, il faudrait un autre article..


          • Forest Ent Forest Ent 7 juin 2008 17:07

            On ne peut pas trop reprocher aux syndicats d’avoir essayé de croire au "dialogue social" que rabachent le patronat et l’UMP. Ca aura au moins servi de démonstration pour ceux qui s’imaginaient encore que c’est le jusqu’au boutisme des syndicats qui paralyse les négociations. L’UMP vient de démontrer, il me semble par l’absurde, que c’est elle qui ne veut pas de ce dialogue. Elle profite pour l’instant d’une situation de faiblesse historique des syndicats, désarmés par la mondialisation. Mais le balancier a été si loin dans le rapport de force entre capital et travail qu’il me semble que l’on doit s’attendre dans les années qui viennent à des mouvements sociaux très durs, dont je ne suis pas convaincu que les syndicats ni les initieront, ni les maîtriseront.


            • Fergus fergus 8 juin 2008 09:44

              D’accord avec la dernière phrase : quand la marmite commence à bouillir et que personne n’en tient plus le couvercle, celui-ci cède. Demain verra peut-être le retour de jacqueries incontrôlées...


            • carnac carnac 8 juin 2008 22:52

              Pour avoir vécu outre Rhin , je suis de votre avis : il n’y a bien qu’en France que les mouvements syndicaux ne sont pas entendus par les gouvernements de quelques bords qu’ils soient d’ailleurs ... le jacobinisme français sans doute .

              Donc on ne peut pas reprocher ni à la CGT , ni à la CFDT d’avoir voulu dialoguer . Maintenant il faut bien constater qu’on a la droite la plus réactionnaire d’Europe et en tirer les conséquences : pour l’heure aucune alternative crédible n’est proposée à la manifestation du 17 JUIN

              Après tout le CPE n’a pas tenu face à la rue ...

              et ensuite il restera une bataille juridique pied à pied pour contrer tous les accords qui sous couvert d’assouplissement du temps de travail auront pour effet une baisse généralisée des salaires via les modulations annuelles à 48H maxi par semaine payées 35H . Cette bataille du pied à pied a fort bien marché pour le CNE .

              Est-ce que ce sera efficace contre une multitude d’accords collectifs ?

              Ce sont en effet des accords de ce type qui sont actuellement proposés aux salariés entreprise par entreprise sous la pression de licenciements économiques et le fait est que ... la plupart sont acceptés par les salariés sous la contrainte ...

              Avec leurs 5% de salariés syndiqués les syndicats ne peuvent guère faire plus que ce que leur demande leurs mandants c’est à dire les salariés eux-mêmes...

              Que chacun en tire les conséquences pour lui même et se demande s’il est ou pas syndiqué afin de donner une force à la centrale syndicale de son choix ...


            • Jean Lasson 7 juin 2008 17:33

              @ Forest Ent

              On ne peut pas trop reprocher aux syndicats d’avoir essayé de croire au "dialogue social" que rabachent le patronat et l’UMP.

              Moi, je leur reproche. Comme Paul le rappelle très justement, le dialogue social devient un piège quand on n’a pas construit puis maintenu un rapport de forces. La situation actuelle, objet de cet article, le démontre définitivement. Personnellement, je n’ai plus envie de croire que c’est par naïveté que deux syndicats majeurs, ayant chacun à leur tête un secrétaire général chevronné (ni Chérèque ni Thibault ne sont des perdreaux de l’année), aient commis cette faute monumentale. De plus, ils refusent d’y remédier...

               


              • Forest Ent Forest Ent 8 juin 2008 00:04

                C’est quand même la première fois qu’un gouvernement dénonce un accord patronat-syndicats. Sans être trop naïf, je ne l’aurais pas imaginé non plus.


              • Jean Lasson 8 juin 2008 03:40

                Forest,

                Il est vrai que ce coup de force est étonnant et qu’il faudrait en comprendre les raisons (urgence à remplir le programme du patronat, cynique assurance de ne plus avoir besoin de la complicité des syndicats, ... ?)

                Mais, si les termes de l’accord sont bien ceux qui nous sont retransmis, que vient faire dans cet accord la possibilité, à titre expérimental, de déroger à la loi sur le temps de travail ? Titre expérimental  : ces syndicats acceptent d’expérimenter le recul social ? Ce flou était une porte entre-ouverte à tous les abus, sans même que le gouvernement ait besoin de dénoncer l’accord. Y-a-t-il dans l’accord une définition, un encadrement de ce titre expérimental ? On ne peut accepter cela naïvement.

                Dans la loi censée protéger le secret des sources des journalistes, il y a le même genre d’expression volontairement mal définie : le secret pourra être violé à titre exceptionnel. Ce qui signifie qu’il sera violé.

                Enfin, tout ceci s’est passé au sein d’un accord sur la représentativité syndicale. On devine le donnant-donnant : vous nous aidez à maintenir notre domination syndicale et nous vous aidons à supprimer les 35 heures...


              • carnac carnac 8 juin 2008 23:27

                Précisément l’accord ne portait pas sur les 35H : aujourd’hui et pour n’importe quelle entreprise il est possible de travailler plus de 35H par semaine . De fait seule les grandes entreprises font 35H , l’artisanat par exemple est resté à 39H mais 39H payées 40H (avec les +25% des heures supp).

                Il y a toujours eu des tensions entre salariés et employeurs pour le paiement des heures supp et de fait rare sont les secteurs qui utilisent leurs droits annuels à heures supp - (les secteurs les plus demandeurs sont le BTP et l’hotellerie restauration , des champions du travail au noir)

                L’accord portait très exactement sur la possibilité de signer de façon expérimentale des accords de dépassement des heures supplémentaires actuellement contingentées sur l’année.

                La plupart des accords existants organisent une modulation du temps de travail avec des semaines de haute activité qui pourront aller jusqu’à 48H ouvrées (c’est le maxi autorisé par l’Europe) et des semaines de basse activité le tout faisant en moyenne au cours de l’année non plus 35H par semaine mais par exemple 40H par semaine.

                LE CONTROLE EXIGE PAR LES SYNDICATS PORTAIT SUR LE PAIEMENT EFFECTIFS DE CES 5 HEURES SUPP .

                En effet , tous les accords acceptés à l’heure actuelle par les salariés sous la menace de licenciements économiques ont été des augmentations d’heures travaillées SANS AUCUNE contrepartie salariale -

                en généralisant la modulation , en généralisant les contrats au forfait , en généralisant la suppression du repos compensateur lié aux heures supp , en excluant ces dispositions du contrôle syndical , le gouvernement permet aux employeurs d’exercer ce même chantage contre tout un chacun INDIVIDUELLEMENT ...

                RESULTAT LE SALAIRE HORAIRE VA DIMINUER TANDIS QUE LES FRAIS LIES AU TRAVAIL AUGMENTER : frais de garde supplémentaire que devront payer les familles , frais de transport pour retourner travailler une journée qui était précedemment de repos, fatigue supplémentaire sans contrepartie de repos compensateur contrairement à ce qui existe à l’heure actuelle

                C’est LE TRAVAILLER BEAUCOUP PLUS POUR GAGNER BEAUCOUP MOINS ... qui est organisé par le gouvernement sous la pression de l’UMP

                Cette baisse généralisée des salaires est une opportunité que ne veut évidemment pas rater la majorité voilà pourquoi elle refuse l’encadrement par des négociations de branche à titre expérimental sur de tels accords ... elle ne veut plus AUCUN CONTROLE ;

                Nous verrons bien si les salariés qui ne se sont guère mobilisés les temps derniers comprennent enfin ... l’enjeu du mouvement du 17 JUIN mais les syndicats ne pourront rien faire s’il n’y a pas de vraie mobilisation ... suivant l’ampleur de la mobilisation on aura lsoit a version CPE (s’il y a du monde dehors) soit la version CNE : sape lente par le juridique

                Chers contributeurs rageurs , à vous de jouer ...


              • Jean Lasson 7 juin 2008 18:07

                @ Jeanclaude,

                [...] c’est que les ouvriers au sens strict sont socialement plus minoritaires.

                Tout dépend de la définition que vous donnez au terme d’ouvriers. Je crois qu’il faut ajouter les employés, inclus dans le terme travailleurs.

                Il n’est pas du tout sûr que d’autres classes sociales auraient le courage de soutenir un mouvement social dur, bloquant le pays [...]

                C’est une question ouverte. On ne saura qu’en essayant. Je remarque que des grèves se déclenchent dans le privé, ce qui est le signe d’une forte combativité. En même temps, j’ai appris avec beaucoup de tristesse que les caissières de Carrefour n’avaient rien obtenu après 15 jours de grève. Inversement, en Roumanie, Renault a complètement cédé devant la détermination des grévistes, après 3 semaines de grève, je crois. C’est pour moi la preuve qu’il faut durcir et fédérer les luttes.

                Mais une logique seulement défensive - guerre de tranchées sur la ligne de front des acquis et des décennies passées - n’emporte pas mon adhésion.

                Qui parle de ça ? La question actuelle est d’abord d’enrayer le processus de liquidation du contrat social français. Pour cela, il faut faire échouer le gouvernement sur une de ses réformes importantes. Ensuite, la question du pouvoir devra être posée, car, avec celui que nous avons actuellement, aucune adaptation socialement acceptable à la nouvelle donne énergétique et environnementale ne sera possible.


                • carnac carnac 8 juin 2008 23:37

                  L’état des inégalités en france donnait pour 2007 53% d’ouvriers et d’employés or manque de chance on trouve parmi eux eux beaucoup de jeunes , très précarisés , peu sensibles à l’organisation collective .... donc un profil qui n’est pas celui des manifestants ordinairement.


                • chmoll chmoll 7 juin 2008 19:55

                  un p’tit coup d’gueule d’chérèque, c normal faut quand mème faire un peu vrai

                  quouestion, s’keu la CFDT s’rait pas une filiale d’ l’élysée qui sous traite avec L’IUMM ?


                  • E-fred E-fred 7 juin 2008 20:00

                    à Proudhon

                    "Je vous signale aussi que si ils décident une grêve générale, tout le pays est bloqué."

                    Tant que les 6 000 000 seront devant la télé à attendre la dernière nouvelle star, pas de soucis pour les exploiteurs. A vendre du rêve et du " c’est possible pour n’importe qui", deux-trois tiercé, le petit loto du samedi, le keno...le tout c’est de faire réver, comme le fait si bien notre président, et de faire croire que ce rêve est accessible ! Aller dans la rue manifester ? Mais non, je vais rater le match de foot !

                    Appellez moi si vous faites quelque chose, en attendant, une petite bière ?


                    • Thierry LEITZ 8 juin 2008 00:02

                      Il y a une solution : rester chez soi tout juillet, voire août. Vacances !

                      Avec les jeunes, les enfants, zéro déplacement, vivre chiche et avoir son temps, pour soi. S’entr’aider. Arrêter de fumer, boire et jouer à des jeux débiles.

                      Plus perdre son énergie à travailler au succès d’un système qui ne vous écoute ni ne vous comprend.

                      Rendez vous indispensables pas votre absentéisme massif, pacifique et prolongé. En plus ça n’empêche pas d’aller sur Internet, ni de biner son jardin.

                      Tout benéf. Et là, cà fera réfléchir, croyez-moi !

                       


                      • Le péripate Le péripate 8 juin 2008 00:04

                         Il faut savoir une chose : les syndicats n’ont pas besoin des adhérents. Ça peut paraître surprenant. Ils ont bien plus besoin de l’opinion.

                        La part des cotisations étant réduite à la portion congrue par la faiblissime faiblesse numérique des "syndicalistes de base", c’est la participation a des organismes (sécu, assedic, médecine du travail, etc..) par fait du prince qui les finance, pour la face officielle (il paraîtrait que ce ne serait pas toujours suffisant).

                        Pour un syndicat, le père, et la mère, c’est l’Etat. (et aussi les tontons et tatas des grandes entreprises nationales)

                        Ue syndicaliste de base pourra, s’il manifeste des dispositions favorables, se voir, peut-être, un jour proposer de s’élever dans la hiérarchie. Peu à peu, ayant tant de réunions auxquelles il faut assister, de la gestion d’organismes paraétatiques, qu’il perdra le contact avec le travail, avec les collègues. Il appartient désormais à ce qu’il faut bien appeler une "nomaklentura".

                        Mais, quand même, parce qu’une telle usurpation est trop énorme, et qu’ils ont, de part l’État, la responsabilité de conclure des accords, et ce, même pour ceux qui ne sont pas syndiqués, au nom de l’intérêt général décidé entre compères, ils ont besoin de l’opinion.

                        Alors, c’est sûr, ça la fout mal d’être chahuté par la base ! La base a qui on tient des discours plus ou moins démagogiques, pendant que de l’autre côté, papa État dicte sa loi. Sinon, Maman Etat ne donnera pas les postes, les organismes à gérer....

                        .

                        A quoi sert de se syndiquer quand c’est Etat et syndicats (j’y inclus bien évidemment les syndicats patronaux) qui règlent le jeu ? S’il y a un progrès, c’est tout cuit , sans rien faire !

                        Mais pour que le syndicat existe dans l’opinion, il lui faut des grèves. Sauf qu’il n’y a pas d’adhérents, à part quelques bastions regroupés dans l’ex et actuelle fonction publique. Difficile encore une fois de faire plus proche des gouvernements, de l’Etat. Ce sont ces bataillons qui doivent donner le là. Des bons petits soldats.

                        Syndicalisme pour la télé, syndicalisme nomaklentura. Deux visages.

                        Je ne peux pas terminer sans dire que le syndicalisme et la libre association mérite mieux que ça. C’est d’abord de liberté que le syndicalisme a besoin, et de lois qui reconnaissent à l’associatif le droit à innover, à expérimenter.


                        • Le péripate Le péripate 8 juin 2008 00:09

                           J’oubliais de préciser que l’Etat est parfois de gauche, ou de droite... mais ça ne change pas grand-chose aux relations fondamentales entre les deux compères, sauf à la télé...


                        • carnac carnac 8 juin 2008 23:41

                          Précisément les modifications apportées dans la représentativité devraient permettre de faire prévaloir un syndicalisme d’adhérents puisqu’il n’y aura plus de présomption irréfragable de représentativité ...


                        • Blé 8 juin 2008 07:34

                          Durant des années la condition ouvrière avait disparu des médias, de tous les médias, il n’y avait plus que la classe moyenne. La lutte des classes était aux oubliettes. Maintenant que la classe moyenne aisée est touchée par l’économie de marché, les salariés de cette catégorie sociale commencent à comprendre que c’est leur tour. Le néo-libéralisme ne fait pas dans la dentelle, les élites économiques se sont organisées, les capitaux peuvent aller et venir d’un pays à l’autre alors que les salariés en grande majorité ne le peuvent pas. Cela ne date pas d’hier, ces gens là ne connaissent pas de pays car ils en n’ont pas besoin, (sauf pour maintenir des conflits qui rapportent au militaro-industriels) ni la démocratie ni les valeurs républicaines encore moins les besoins fondamentaux de l’être humain sauf pour spéculer. Le "mépris gouvernemental" pour les syndicats en général et monsieur Chérèque en particulier ne surprend que lui même.

                          Les salariés de bas en haut de l’échelle sociale sont pris en otage par ceux qui imposent leur politique économique avec la complicité des gouvernements élus. Il se passe au niveau de la direction des syndicats ce qui se passe ailleurs, on peut y faire carrière sans trop de problème, l’exemple de madame Notat en est une parfaite illustration. 

                          La guerre en Irak (U S A) et la crise déclenchée par les subprimes (U S A) n’ont fait qu’accélérer une tendance qui a commencée dans les années 70. Un salarié sans qualification made in U S A , made in China, made in magreb, made in India coûte moins cher à un patron qu’un esclave qui travaillait dans les champs de coton ou de cannes à sucre. Nous sommes en 2008.

                           

                           


                          • K K 8 juin 2008 10:27

                            La regle de representativite syndicale n’est pas un scandale. Elle permet d’eviter qu’un accord soit signe par un petit syndicat qui fait 5 % des voix et qui aura parfois ete cree par les directions de ressources humaines.

                            Que les syndicats qui ne font que 3 ou 4 % aux elections puissent engager l’avenir de l’entreprise en depit de l’avis de 90 % des salaries, c’est cela qui est anormal. Ils se sentent floues d’avoir perdu ce pouvoir, ils peuvent le regagner en gagnant par la voie democratique les elections.

                            La remise en cause du temps de travail est un autre sujet de l’article. On peut tres bien comprendre que M Chereque se sente trompe par le gouvernement puisqu il avait signe un accord. Etait il dupe ou savait il que cet accord ne serait pas respecte ? on ne le saura pas, mais il est normal qu’il utilise par la suite l’indignation que provoque cette remise en cause pour rebondir dans la revendication.

                            Je precise que je ne suis pas du tout a la CFDT.


                            • Christoff_M Christoff_M 12 juin 2008 01:20

                               Le problème c’est que les syndicats et les partis ne représentent plus les français de manière démocratique !!

                               C’est bien la ou il y aurait une réforme à faire qui ne sera jamais vraiment entreprise.... Il faudrait des courageux bousculer les règles or nous sommes dans un pays qui n’a jamais été aussi conformiste ? AUSSI enlisé parce que gouverné par des gens jeunes en age et vieux dans leur tete.... les représentants syndicaux ressemblent à des papys mouseaux en France, ils sentent la poussière !!

                               Le problème vient des petits sièges confortables de représentation, ou les mecs en place ne peuvent pas décoller leur cul tellement ils sont enfoncés dans des routines et des habitudes de discussions purement théoriques, modernes mais tellement ringardes.... vous me direz vu le climat actuel, il ne dois pas y avoir beaucoup de courageux pour prendre la parole face à SARKOZY celui ci yant la parole et le geste pour embobiner son interlocuteur.....

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès