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Accueil du site > Tribune Libre > Lit-on encore Marcel Proust ?

Lit-on encore Marcel Proust ?

Tombé par le hasard de mes lectures sur article consacré dans une revue littéraire à « Proust, sociologue paradoxal » je me suis interrogé, non sur le contenu de l’article qui, au fond, défend une thèse à laquelle on peut adhérer entièrement, partiellement ou pas du tout et qui n’est pas l’objet de cette contribution.

Le Ministre de l’éducation Nationale affronte ce jeudi 20 février les questions des journalistes et peut-être des opposants, à la grande réforme que nécessite urgemment l’enseignement.

C’était une opportunité pour s’interroger : lit-on encore Proust aujourd’hui ?

 

Poser la question, c’est hélas ! y répondre.

Alors qu’en des temps anciens que j’ai connus les élèves du secondaire avait peu ou prou entendu parler de Proust et en avait découvert quelques passages, le grand écrivain est aujourd’hui réservé à une élite, voire à un cénacle d’initiés, amateurs de la la belle langue.

En seconde, à cette époque lointaine, les années de lycée ( en l’occurrence l’athénée pour moi ) se comptabilisaient en ordre décroissant, en seconde donc, appelée classe de poésie ( pour ceux qui faisaient les Gréco-latines ) on devait choisir dans un échantillon de romans « classiques » un livre à lire puis à commenter dans un exposé fait devant la classe réunie : j’avais choisi, je ne sais plus trop pourquoi, « A l’ombre des jeunes filles en fleurs » qui m’a donc ouvert les clefs de la découverte de l’écrivain.

 

Aujourd’hui, gageons que la majorité de la population n’en a jamais entendu parler ( sinon par la fameuse Madeleine ) ou a remisé son existence au rayon des accessoires que l’on sort pour briller en bonne compagnie.

Ses livres sont au mieux voués à prendre la poussière dans les rayons des bibliothèques publiques.

Certes, même à l’époque où je faisais mes Humanités, rares étaient ceux qui étaient venus à bout de son œuvre magistrale « A la recherche du temps perdu » où se déclinait tout un art de vivre décrit à coup de périphrases fastueuses, véritables joyaux de l’art d’écrire tout à l’opposé du style dépouillé que prônent aujourd’hui les pédagogues.

Ces circonlocutions inventives donnaient à certains passages une parfum discret d’érotisme aussi prenant que délicieusement suggestif voire insidieux pour les bien-pensants.
Rassurez-vous, je ne vais pas vous faire la chronique nécrologique du souffreteux Marcel, d’autres sur ce fil sont des nécrologues patentés qui pillent pour vous faciliter la tâche toutes les sources d’information possibles et vous abreuvent de détails dont vous vous fichez mais qui leur semblent capitaux pour enterrer l’Histoire sous des monceaux de petites histoires
Afin de faire sérieux ils vous produisent une bibliographie abondante que vous ne consulterez jamais, ce qui n’est d’ailleurs le but recherché par leurs assauts de fatuités.

Pour ma part, je voudrais modestement faire partager mon amour de sa langue somptueuse, des évolutions luxuriantes de son art d’écrire comme l’est la nature sauvage de pays exotiques où « tout n’est que luxe, calme et volupté ».
Proust a choisi d’intituler son roman le plus célèbre et le plus souvent évoqué « À la recherche du temps perdu » : il s’agit d’un récit largement autobiographique qui cultive la nostalgie d’un temps révolu, qui fait la comptabilité des petits instants heureux et des moments qui le sont moins, des petites joies de l’existence et des grands désarrois.

C’est à une quête de lui-même, de ses aspirations et de ses rêves que nous invite l’auteur dont on savait la santé délicate, ce qui explique sans doute le tour mélancolique de son monument.

Le récit est assez linéaire qui débute à l’aube de la vie du héros : le premier volume ( du côté de chez Swann ) se déroule en fait sur une seule journée et signe un retour mélancolique à l’enfance qui jette les bases de toute sa vie future, où se bousculeront, c’est le cas de le dire, des personnages pittoresques, voire grotesques si on les mesure à l’aune de notre époque, qui se croisent et se recroisent d’un épisode de la vie à l’autre suscitant chez l’auteur émois puis étonnements.

Les raisons de ces émotions passées interloquent en quelque sorte l’auteur et le conduisent à s’interroger sur la vanité des sentiments.

On prétend Proust difficile à lire en raison de la longueur de ses phrases et pourtant la fluidité du langage est là dans l’arborescence imagée des moyens.

J’imagine que, pour le lecteur habitué au style dépouillé, le plus dur consiste à s’accrocher et à entrer dans le livre pour se laisser entraîner par la musique de la langue comme un touriste bercé par le son de la barcarolle découvre dans une gondole les splendeurs de Venise et oublient qu’elle sont empuanties par l’odeur acre des canaux.

A l’égal de Balzac, peintre des débuts de la bourgeoisie d’affaires et de la lente décadence de l’aristocratie traditionnelle, Marcel Proust nous livre le tableau saisissant mais qui sonne juste de l’infatuation de la haute bourgeoisie et de l’aristocratie qui se méprisent, en faisant semblant de se respecter ( déjà le pouvoir de l’argent ou la solidarité des nantis ), qui se réunissent ou s’affrontent entre anciens et modernes dans les grands combats nationalistes du début du siècle qui ont culminé avec l’affaire Dreyfus.

Ces échanges font la trame de son roman.
Pour ses contemporains qui apprécièrent le livre ( qui candidata au Goncourt en 1919 et fut finalement auréolé de la distinction grâce à Léon Daudet, autre grand manieur des mots bien oublié aujourd’hui ) les personnages étaient assez transparents : chacun savait ou à peu près qui se cachait derrière le nom choisi par l’auteur pour figurer dans les héros du livres, derrière les noms d’emprunt, on reconnaissait certains hauts personnages du « Who is who » de l’époque.

Aujourd’hui qu’on ne nous cache plus rien des qualités ou des travers, voire des vices des personnalités du Gotha, laquelle notion s’est élargie du joueur de foot enrichi par son art à la princesse déclassée par des siècles d’endogamie en passant par l’actrice riche des dividendes de ses succès, Proust n’aurait sans doute plus rien à dire qui valût la peine d’être dit.

Les couples dépareillés sont devenus légions. Les demi-mondaines d’autrefois sont les mondaines de maintenant qui arbitrent les élégances avec le doigté de celles qui ont dû tout apprendre et d’abord les bonnes manières dont elles assurent maintenant la pérennité sourcilleuse.

La réalité dépasse les possibilités rhétoriques et le pire n’est jamais incertain : la bienséance est devenu un concept vide de sens quand il faut à tout prix faire le « buzz » pour exister.

Les princesses dévoilent leur intimité, les actrices se montrent sous toutes leurs coutures, les secrets d’alcôve ne résistent pas à l’obligation de la diffusion de masse : ils font la Une de certains journaux – de plus en plus nombreux – qui s’en voudraient presque de ne pas donner à la futilité la primauté absolue sur l’essentiel.

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22 réactions à cet article    


  • Diogène Diogène 15 février 2018 18:07

    Cette phrase […] étourdissante dans ses parenthèses qui la soutenaient en l’air comme des ballons, vertigineuse par sa longueur, […] vous engainait dans un réseau d’incidentes si emmêlées qu’on se serait laissé engourdir par sa musique, si l’on n’avait été sollicité soudain par quelque pensée d’une profondeur inouïe…


    • L'enfoiré L’enfoiré 15 février 2018 18:14

      Non, je n’ai jamais lu du Proust.
      Je reprendrai le lien avec votre article, la semaine prochaine
      A ce sujet, j’écrirai à peu près ceci :

      « Lit-on encore du Marcel Proust ? » une question posée par un philologue nommé Elliot.

      « Poser la question, c’est hélas ! y répondre. » commence-t-il par dire.

      A part, un écolage en philologie, pour y trouver une philosophie d’une époque révolue, je ne vois pas pourquoi le mot « hélas » a sa raison d’être. 

      Louis-Ferdinand Céline considéré comme l’un des plus grands novateurs de la littérature française du XXe siècle, introduisant un style elliptique personnel et très travaillé qui emprunte à l’argot et tend à s’approcher de l’émotion immédiate du langage". Il renait de ses cendres sous la présentation d’un Luchini qui a étudié par cœur ses formules alambiquées le restitue avec un talent humoristique.

      Céline revient aussi dans la presse pour rappeler son côté noir de la force pendant l’occupation.

      Mais à part cela... 

      Il n’y a pas de règles qui prédispose le choix des lecteurs et pas plus pour l’écrivain.

      Seule l’originalité prévaut pour créer l’étonnement du lecteur.

      ,


      • Paul Leleu 15 février 2018 21:38

        @L’enfoiré


        justement, il serait temps de passer aux oubliettes cette « littérature » du 20ème siècle... c’est complètement ringard... Céline n’intéresse plus que les libraires ratés et les semi-bourgeois frustrés ... Tout ça date d’il y a 1 siècle... faudrait commencer à s’en rendre compte ... le monde est ailleurs ! 

      • L'enfoiré L’enfoiré 16 février 2018 11:39

        @Paul Leleu

        Je suis bien d’accord.
        Je lisais ce matin dans notre journal L’Echo :
        « La nouvelle génération est beaucoup plus ouverte aux collaborations, a l’envie de rencontrer l’autre, de partager, de faire du featuring »
        Le titre de l’article était « Sous l’autodérision du rap francophone ».


      • velosolex velosolex 16 février 2018 17:20

        @L’enfoiré
        Lit on encore Marcel Proust ?...On ne lit pas Proust, on le relit...


      • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 15 février 2018 19:36

        Aussi talentueux soient-ils, les romanciers ne nous apportent que du divertissement.
        Quelles connaissances nous apportent-ils : aucune ! ! !


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 15 février 2018 19:44

          @Jean-Pierre Llabrés

          Être péremptoire,l’art des incultes .


        • Paul Leleu 15 février 2018 21:32

          @Jean-Pierre Llabrés


          le roman en général est un art suranné, démodé, dégénéré... irrémédiablement ancré dans le siècle passé (le 20ème) et totalement déconnecté des vérités contemporaines... le roman et les romanciers appartiennent à une société morte, et leurs oeuvres apparaissent dans leur vacuité première : des monuments d’orgueil péremptoires qui ont empesté la littérature pendant près de 200 ans. 

        • velosolex velosolex 16 février 2018 16:12

          @Jean-Pierre Llabrés

          Pour quelle raison étrange soulignez vous « aucune ».
          La connaissance doit elle obéir à une sorte d’entassement tangible, de formules et de théorèmes irréfutables qu’on sortirait comme un perroquet savant ?...Ou doit elle s’appuyer sur l’expérience du vécu ?. 
          Vous avez deux heures pour répondre. Ou la vie. 
          A quoi ça sert la vie, au fait, tout ce moment perdu ?
           Alors partir à sa recherche sans réseau, sans internet, cela semble maintenant défier le bon sens. 
          Voilà pourquoi la recherche du temps perdu, est autant de gagné, et reste une expérience étonnante. Peut être bien différente pour la nouvelle génération, car toute cette notion de temps réchauffé, de temps réinventé est encore bien plus loin de son point de départ. 
          Plus généralement, je dirais que le roman reste une formidable machine à remonter le temps. Une machine à déconnecter la violence, à simplement se ressourcer, loin de la rumeur prodigieuse du monde, de plus en plus aliénante. 

        • velosolex velosolex 16 février 2018 16:34

          @Paul Leleu
          C’est bien joli de danser sur les ruines des palais du siècle passé., en utilisant des accents staliniens frisant vers le romantique pompier d’ailleurs., mais dites nous quel est donc le nouveau modèle à suivre qui ridiculiserait l’ancien...


        • eric 15 février 2018 20:01

          Avez vous lu mensonge romantique et vérité romanesque ? On y découvre pourquoi Charlus aurait été résistant en 40 et les Verdurins collabo...


          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 15 février 2018 20:18

            Et Simone de Beauvoir travailler à Radio Paris ... L’université française a été un effondrement . Le journal des années noires : Jean Guéhenno .


            • eddofr eddofr 16 février 2018 11:41

              Proust est chiant et les « intellectuels » sont fiers d’avoir réussi à le lire jusqu’au bout.

              Aimer Proust, c’est démontrer que vous êtes assez « Intelligent et Cultivé » pour apprécier son talent malgré l’ennui incommensurable qu’il suscite !

              Moi Proust me fait chier !

              Je l’ai lu en entier sa suite romanesque ...

              Un peu, par obligation parce que ça faisait partie du programme ...

              Un peu, parce que je me sous-estimais et que je me disais que si il plaisait tant à certains, il devait y avoir quelque chose que j’étais encore trop nul pour voir et qu’il fallait m’obstiner en espérant l’illumination.

              J’ai même relu, un peu, après avoir laissé mûrir quelques années et avoir étoffé mon « bagage culturel ».

              Ben non, Proust c’est définitivement prétentieux et chiant !

              • eddofr eddofr 16 février 2018 15:27

                @Amaury Grandgil

                Ce n’est pas l’effort, le problème. C’est l’orgueil qu’on en tire.

                A-t-on moins de mérite à atteindre un but si on l’atteint sans effort ?

                L’effort doit-il être un but en soit ?

                La but de la littérature, et en particulier du roman, est de distraire, pas de faire chier.

                Etre fier de s’être fait chié en lisant Proust, c’est ça qui me sidère.

                Si 2 individus lisent Kant et que tous deux finissent par le comprendre, l’un sans difficulté à la première lecture et l’autre à grands efforts et relectures multiples, le deuxième a-t-il plus de mérite que le premier.

                Si deux scientifiques décrivent le même sujet, l’un dans un livre ardu et hermétique, et l’autre dans un livre clair, didactique, ludique même, y a-t-il un quelconque mérite à lire le livre ardu plutôt que le livre simple pour arriver au même résultat ?

              • velosolex velosolex 16 février 2018 16:55

                @eddofr
                Voilà qui est étonnant. Quelqu’un écrit un article sur Proust, et voilà toute une flopée de non lecteurs qui interviennent en nombre pour vomir le petit Marcel. 

                Pas besoin d’être spécialiste de Lacan, pour renifler le gros signifiant. 
                Il semble que certains ont confondu la rechercher avec la fiche technique d’un laxatif, et que cela leur a réussi. Ou alors avec des paquets de papier chiottes. 
                On n’avait pas vu telle jubilation d’être ignare depuis les nazis et la nuit de cristal. 
                Bête et fier de l’être. Disons que je fais dans la provocation. Mais c’est pas moi qu’a commencé. 
                Prière de tirer la chasse d’eau quand on sort. 

              • eddofr eddofr 16 février 2018 17:00

                @velosolex


                Moi y en a lecteur de Marcel ... pas volontaire ... Mon ressenti en est peut-être un peu subjectif.

              • velosolex velosolex 16 février 2018 17:34

                @covadonga*722
                Il arrive que les 50 premiers kilomètres d’un voyage soient vraiment barbants. Surtout si l’on a pris l’avion, et qu’on arrive en terre inconnue. Le climat, les mœurs, tout nous est étranger. Quand à la cuisine, elle nous donne envie de vomir. 

                Je me souviens d’avoir passé ainsi une semaine allongé sous un ventilateur, à Madras, écrasé par la chaleur et la mousson. A l’époque je lisais « Sodome et Gomorrhe ».....L’hotelier m’a montré sa collection de Proust, quand il a vu mon bouquin...Il m’a expliqué qu’il s’était mis au français et prenait des cours à Pondicherry rien que pour lire Proust dans le texte. 
                Cela semble c’est vrai un peu incroyable. Je ne comprenais pas tout ce qu’il me disait...Comme dans Proust. Mais parfois il y avait des fulgurances. 
                Et c’était l’idée même que je me faisais de la beauté, et du mystère. Tout comme quand j’ai été voir les temples de Malhabipuram, dont je me souviens du nom. Comme je me souviens de celui d’Odette Du Crécy, et de Swann. 
                Ou était la réalité, la fiction. Je ne sais plus très bien. Mes souvenirs de tant de temps perdus, sont ceux qui me sont le plus chers. 

              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 février 2018 11:43

                Son narcissisme liquide ne m’a jamais convenu,.... 


                • velosolex velosolex 16 février 2018 17:14

                  @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                  Je trouve extraordinaire tout de même que le sujet passionne les gens qui l’exècrent et leur donne plus de souvenirs du temps perdu, que tant de livres qu’ils ont lu, et dont certainement ils sont incapables de se rappeler du titre... 
                  Ca prouve bien, toute cette colère, que le roman reste étonnamment moderne. 
                  Je le confesse, la première lecture m’avait désemparé. Car je me couchais tard, contrairement à lui. Et puis ce gamin de bourgeois était à cent lieux de moi. Même si, circonstance étrange, j’habitais à l’époque pas loin de ce Combray ( Iliers)Pas très loin de Chartres.......A Illiers d’ailleurs, en mon adolescence, j’avais participé à une course de vélo, sous l’œil médusé des japonais, éberlués de tant de sueurs, eux qui venaient en nombre acheter des madeleines d’appellation contrôlée, avançant comme des aveugles, la recherche à la main, comme une canne blanche !...Ce village semblait une Mecque, avec ses fan club venus des quatre coins de la planète. Tous semblaient à la recherche de Méséglises, des aubépines. 
                  Il fallait bien l’admettre, ces livres constituaient un succès international,. Il devait y avoir une raison à cela. J’ai lu « La route » de Kerouac, et ce dingue de Morialty, ce mauvais garçon qui servait de modèle au livre, un dingue un peu james dean qui traversait sans cesse les states à bord de décapotables, n’avait qu’une passion : Marcel Proust.....Etonnant..
                  Je me suis remis à la recherche...Et j’ai trouvé. Tant il est vrai qu’on ne cherche que quand on a trouvé. Du bonheur pur, et d’ailleurs je connaissais aussi Balbeck, où j’ai appris à nager dans la manche des apparences et des subterfuges. 


                • spearit 16 février 2018 13:35

                  Donc en bref Proust en s’en fout !!!!

                  et c’est une bonne chose... la vie n’est pas dans les bouquins, pas plus que la vérité... et c’est valable pour tous les auteurs et tous les bouquins


                  • velosolex velosolex 16 février 2018 18:26

                    En l’espace de vingt ou trente ans, au carrefour du cercle, on été écrit les livres qui comptent, les monument de la littérature. La recherche de Proust, « La montagne magique » de Thomas Mann, « Ulysse » de Joyce, « .. »L’homme sans qualités« de Robert Musil.

                    Je serais tenté d’y adjoindre »Guerre et Paix" de Toltstoï, un peu plus ancien. 
                    Tous ces livres ont une particularité : La notion de temps semble relative et semble se décomposer, en dehors de l’action....Le temps des horloges semble y être une illusion, au bénéfice de la conscience de chacun, rythmant la vraie valeur du déroulement.
                     La nature intérieure et secrète des êtres, tous les ressorts de l’inconscient semblent être la grande affaire et le conditionnement des rencontres. 
                    Ces livres sont toujours actuels, et sont des jalons pour nous aider à nous paramétrer, car avant tout des expériences intérieures . 
                    Leur longueur nous oblige à nous immerger durablement, et c’est une expérience de l’attente, d’une lente construction. Les images crées par le cerveau sont durables et de qualité.
                    Certains les rejetteront, car les trouvant ringards, peu en rapport avec l’urgence de l’époque qui prétend que nous sommes libres, tout en nous entravant dans l’urgence d’une communication souvent inepte, inepte, souvent narcissique et psychotique, débouchant sur la consommation. 

                    • bob de lyon 17 février 2018 09:52

                      Qui lit encore Proust ? Ben moi, quoique découvert très tard.

                      Et je me souviens de l’épilogue d’un de ses romans, l’épanadiplose parfaite (j’ose), puisque le récit commence dans sa chambre et, quelques deux cents pages plus tard, se termine dans le même lieu.

                      Une étincelle de lumière sur la barre des rideaux cuivrée entraîne un zoom arrière au fil des lueurs de l’aube envahissant lentement la pièce.

                      Vingt Dieux, fallait l’écrire !

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