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Accueil du site > Tribune Libre > Mes respects, Monsieur le juge

Mes respects, Monsieur le juge

Le juge Fabrice Burgaud n’était pas seul face à ses questionneurs, sept heures durant. Nous étions tous avec lui, sans voix. Sans réponses, peut-être.

On l’a vu enfin, ce juge, qu’on nous décrivait implacable, froid, calculateur, procédurier, entêté, insensible. On l’a vu enfin. Et qu’a-t-on vu ? Un jeune homme marqué, pâle, les yeux cernés par le doute, la peur, la culpabilité peut-être, la fatigue surtout, les épaules avachies, le regard las, mais dur quand même, noir. Il parle, il prend la parole : « Vous vous imaginez l’émotion qui, à cet instant, est la mienne » En fait non, on a du mal à l’imaginer, on le regarde ce juge, on écoute ce silence, et on n’imagine rien, on voit, tout simplement, on assiste à l’impossible défense de ce juge pas jugé, nous dit-on, juste « entendu », mais quand même, à qui fera-t-on croire ça ?

Des dizaines de paires d’yeux braquées sur lui, un rapporteur sévère, des caméras partout, tous les objectifs sur ce visage aux traits tirés, à l’inexpérience criante. A qui fera- t-on croire que ce jeune homme, là, n’est pas en train de répondre de quelque crime, et grave, en plus ? Mais le juge, à deux ou trois déglutitions près, s’en sort sans émotion, sans larmes, sans craquer. Il est soutenu, il est vrai, par deux conseils massifs, attentifs, prévenants, et par quelques feuillets sur la table, quelques dossiers, potassés, et un stylo, aussi, avec lequel il prend beaucoup de notes.

Et toujours cet air sérieux, implacable, cette absence de sourire, de relâchement, cette tension extrême, à craquer, ou à être au bord de craquer. Toujours cette rupture à venir dans ses gestes, sa voix, son timbre. Il impressionne, là, quand même, Burgaud, à tenir ainsi tête à ses « tanceurs », qui ne lâchent rien, qui, à tour de rôle, posent leurs questions, tous plus détendus, bien sûr, plus à l’aise que lui, tous dans le cirque, lui au milieu de l’arène. Eux interrogent, questionnent, lui répond. L’inverse de son travail. Il n’est plus le matador, qui tente de forcer l’aveu, ou en tout cas de l’accoucher, il est le taureau, qui se précipite à chaque mouvement de la muleta, se précipite et ne récolte que du sable et de la douleur. Il y avait un fort élan dramatique dans cette audition du juge, que certains osent qualifier de « petit ».

Petit, Burgaud ? Certainement pas ! Pas un fanfaron à la Lambert, le juge de l’affaire Gregory, non, loin de là, Burgaud est d’une autre trempe, une sorte de faux jeune inexpérimenté, un vrai jeune déjà rompu, déjà doué, déjà résistant aux coups. Certains de ses confrères ont trouvé qu’il donnait une mauvaise image de la justice, qu’il réagissait mal, qu’il s’en tenait à la procédure, rien que la procédure... et c’est vrai qu’au niveau des relations humaines, là, Burgaud coince, il montre bien que c’est pas son boulot, qui si un tel perd sa mère pendant la procédure, ou un autre meurt en détention, eh bien, ce n’est pas trop son problème, il entend, il communique, il fait suivre, mais il n’est pas dans le ressenti, il reste dans le code, rien que le Code.

Non, Burgaud ne m’est pas apparu désemparé, victime, apeuré, rien de tout ça, je l’ai plutôt trouvé droit dans ses bottes, et bien campé sur ses jambes. Voilà un jeune homme, un peu trop vert pour beaucoup, qui, sept heures durant, a tenu, en pleine tempête, face à des députés qui étaient là pour tenter d’apporter quelques éclaircissements sur le fiasco. Burgaud a fait front, seul peut-être, mais il a fait front. Lui, le juge, enfin l’ « ancien » juge, comme on nous le rappelait à chaque fois que la caméra le visait, lui l’accusé, enfin l’ « entendu », n’a pas rompu face à ses questionneurs, ni même face à ses acquittés, qui eux n’ont pas tenu longtemps, s’en sont allés, dépités. Ils attendaient quoi, en fait ? Des excuses ? Un pardon ? Des larmes ? Burgaud ne leur a même pas donné le plaisir de reconnaître leur innocence. Il a simplement répété : « La Cour d’assises, enfin les cours d’assises les ont reconnus innocents, donc ils sont innocents, c’est tout. Il n’y a pas débat sur le sujet. »

La Cour d’assise, enfin les cours d’assise les ont acquittés ; Burgaud, lui... Que pense-t-il en fait, vraiment ? Pense-t-il comme certains habitants d’Outreau, interrogés hier dans Libé, que : « Il y a toujours des doutes. Ceux qui ont été libérés, ils feraient mieux d’arrêter tout ce bruit. Il y a une partie non coupable, mais les autres ? » Mais les autres... On aurait pu lui demander, hier, vers minuit, à Burgaud, de réagir à de tels propos... Mais les autres, monsieur le juge, les autres ?... Quels autres ? Eux, ils, on, des réseaux, pas de réseaux, des soupçons, des mystères, des rumeurs... Des peut-être... « Est-ce que j’ai commis des erreurs d’appréciation ? Peut-être... », dit Burgaud, qui alimente ainsi le doute. Peut-être. Il n’est pas sûr, Fabrice Burgaud, pas sûr d’avoir commis des erreurs, pas sûr qu’il fallait faire autrement, peut-être même pas vraiment sûr d’être sur toutes ces chaînes, en direct, à répondre à des questions, comme lui exigeait que certains répondent aux siennes...

Il n’est pas sûr, et finalement, nous non plus. Pas sûr qu’il soit si mauvais que ça, pas sûr qu’il soit si inexpérimenté que ça, pas sûr qu’il soit si ému que ça, pas sûr qu’il ait été si implacable durant son instruction, pas sûr du tout de ce qu’on voit là... Une justice qui cherche à devenir meilleure, une société qui voudrait s’offrir un idéal de justice, des politiques qui se rachètent une crédibilité ? Et les médias dans tout ça, les journalistes, n’ont-ils rien à voir, dans tout ça ? Et nous-mêmes, ne voyions nous pas, à l’époque, dans ces trognes d’Outreau, les parfaits portraits de pédophiles sans scrupules, sans âme, animaux ? N’étions-nous pas tous prêts à leur couper la tête, ou le reste ?

Non, finalement, Burgaud n’était pas seul dans cette audience, nous étions à ses côtés, le poids sur ses épaules avachies, nous étions dans ces valises sous ses yeux, nous étions ces traits tirés, nous et notre désir aveugle d’une justice froide et implacable et rapide sur tout ce qui touche au mal qu’on fait aux enfants.

Burgaud a plongé trop tôt dans cet enfer-là, ce monde de barbarie et de folie, qui dépasse l’entendement. Ces horreurs, qu’il a décrites par le menu, ont fini de transformer son intime conviction en aveuglement, et là, tout s’est enchaîné, il a foncé, tête baissé, avec en tête un désir de vengeance qui n’a rien à voir avec la justice, bien sûr. Fabrice Burgaud n’est pas une erreur judiciaire, ce n’est pas une tare, c’est un homme, et ce sont les hommes qui rendent la justice. Imparfaitement. Par ses erreurs, il est la meilleure illustration de l’humanité, justement, de la justice. Il ne mérite pas d’être le seul à qui on demande des comptes. Il ne mérite pas d’être le symbole de l’affaire dite d’Outreau. Il ne mérite pas de passer pour un « bourreau ». Il ne mérite pas ces injustices-là. Il a accepté, il n’était pas obligé, de témoigner. Pour cela, (et ce n’est pas rien), il mérite le respect.


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29 réactions à cet article    


  • (---.---.55.224) 10 février 2006 12:14

    Bravo !! Je partage votre avis et ne suis pas certain que les « inquisiteurs » en face de lui auraient tenu aussi longtemps !


    • Béatrice (---.---.224.225) 10 février 2006 12:49

      je suis d’accord avec vous, et tous ces « procureurs » qui l’ont malmené, avaient ils à son endroit la fameuse « culture du doute » dont ils nous ont rebattu les oreilles ? Ils n’en donnaient pas l’impression, ni celle de l’impartialité, ni du respect humain dont ils avaient plein la bouche. Que chechaient ils ? En particulier M. HOUILLON resté totalement insensible, voire goguenard, à l’évocation du martyr des enfants ? A « se payer » un petit juge ? A le faire craquer , A le pousser au suicide ? Et auraient ils fait mieux que lui ? Au lieu de lui donner des leçons d’humilité, ils devraient se les appliquer à eux mêmes .


      • (---.---.114.35) 10 février 2006 13:32

        C’est un resumé bien facile de ces 8h d’audiences que vous nous faites là !!! Au départ les rapporteurs n’ont pas du tout été froid et partial comme vous le dites. Non, ils le sont devenus après les attitudes monstrueusement suffisantes de ce juge qui ne regrette rien. Meme pas les erreurs qu’il a commise. Quand aux multiples questions restées sans réponse, je ne crois pas qu’il aurait apprécié qu’un des accusés en fasse de même lors du procès...

        Honte à vous Mr Burgaud ainsi qu’à tous ceux qui vous soutiennent !


        • Béatrice (---.---.224.225) 10 février 2006 14:16

          Vous êtes assez compétent pour juger sur le plan professionel des « erreurs qu’il a commises » ? Vous auriez fait mieux que lui ? Ce lynchage de la part de gens qui n’ont pas la moindre idée du dossier ni des conditions dans lesquelles il a travaillé est pitoyable ! C’est facile de refaire l’histoire après coup : yavait ka ! La plupart de ceux qui s’acharnent sur lui ( heureusement pas tous les membres de cette commission) sont ils plus irréprochables que lui dans leur travail ?


        • axel (---.---.124.163) 11 février 2006 14:01

          « Honte à tous ceux qui vous soutiennent » dites-vous ? Merci pour votre tolérance ! Moi aussi j’ai eu l’impression que le rapporteur était dès le début bien incisif, moi aussi j’ai des doutes sur la façon dont on nous a présenté ce juge soi-disant implacable, et des doutes aussi sur sa fragilité apparente.

          Ce qui me révolte vraiment dans cette histoire c’est 1 et en priorité ce qui est arrivé à ces enfants jour après jour avant que la « justice » ne se mette enfin en marche 2 le principe même de la prison préventive

          pour le reste oui je doute et oui je trouve indécente cette chasse à l’homme - et suspecte en plus de la part de politiques qui auraient tellement intérêt à voir disparaitre une bonne partie de l’autonomie des juges...


        • axel (---.---.124.163) 11 février 2006 14:06

          Merci pour votre article, ces derniers jours je désespérais de trouver un autre commentaire que cette image de « gamin » à nouveau concoctée par les médias - ceux là même qui criaient au réseau pédophile...

          A part l’image du taureau - qui surprend un peu malgré la résistance effective de ce magistrat face à la vindicte dirigée contre lui - je souscris à l’ensemble de votre texte.


        • axel (---.---.124.163) 11 février 2006 14:08

          Merci pour votre article, ces derniers jours je désespérais de trouver un autre commentaire que cette image de « gamin » à nouveau concoctée par les médias - ceux là même qui criaient au réseau pédophile... A part l’image du taureau - qui surprend un peu malgré la résistance effective de ce magistrat face à la vindicte dirigée contre lui - je souscris à l’ensemble de votre texte.


        • Rocla (---.---.2.150) 24 avril 2006 22:31

          on n’ envoie pas des gens en taule pour rien

          rocla


        • Christophe Ferré (---.---.27.16) 10 février 2006 14:05

          Je commente ce que j’ai vu et entendu à la télévision : Burgaud est un juge en dessous de tout, sans répartie, sans remords. Il refuse de reconnaître qu’il a tort, comme un élève qui refuse d’admetttre qu’il est mauvais, très mauvais. Ses arguments ne tenaient pas la route, il répondait à côté, de façon systématique. Les acquittés ont dit qu’il mentait. J’en suis persuadé. Il existe sûrement des tas de juges Burgaud qui n’ont de comptes à rendre à personne et qui envoient des innocents en prison. On a froid dans le dos. J’ai trouvé les parlementaires très courtois, face à un homme ayant commis de criminelles erreurs d’appéciation. J’espère que cette commission permettra de sauver la justice française. Hélas, je n’en suis pas sûr.


          • Damien (---.---.238.169) 10 février 2006 15:07

            Sur la conclusion. L’intention était bonne.

            Mais le juge était obligé de témoigner. Pas de façon publique, en revanche. Obligé néanmoins.

            Mais les médias... Le rôle des médias.


            • Adamantane-Freemen69 Adamantane 10 février 2006 15:34

              En effet, même s’il a rempli sa fonction de l’époque de manière critiquable, ce jeune homme a été malmené par ses auditeurs, qui sont souvent sorti des limites de l’audit tel que je pense qu’il convient de le vivre.

              Un député a des électeurs...Ça se comprend aussi...

              J’ai tenté, avec un autre vocabulaire, une autre approche, de séparer l’homme de l’oeuvre, et de faire réfléchir sur les précautions à prendre pour ne pas focaliser sur une des victimes (interne) du système judiciaire la lumière qui éclaire les autres (externes). Bien sûr, ce jeune homme n’a pas passé des mois en prison sans motif valablement reconnu par un jury populaire. Mais quel est son avenir ? Voir,pour plus de détails sur ma réflexion :


              • Edouard (---.---.72.26) 10 février 2006 15:57

                Chapeau bas pour votre commentaire ! « Nous sommes tous des juges Burgaud » (dixit Jean-Yves Monfort, puis Fred Vargas) est une phrase criante de vérité, qui résume parfaitement la problématique que vous soulevez. L’opinion publique, comme toujours assoiffée de coupables, se délecte aujourd’hui de cette curée, alors qu’hier elle portait aux nues le travail des juges. Honte aux médias pour avoir attisé le feu puis le contre-feu ! Il y a du courage à respecter cet homme. J’y vois même un acte citoyen.


                • Stéphane (---.---.203.57) 10 février 2006 17:53

                  J’ai suivi la retransmission sur LCI et j’ai été outré, scandalisé par les commentaires du présentateur.

                  Je n’ai guère de symphatie pour Mr.Burgaud qui, manifestement, ignore totalement le sens humain.

                  Mais j’en ai encore moins pour sa hiérarchie qui l’a mis à ce poste.

                  Certes , l’instruction est un élément important dans un jugement mais ce que l’on oublie bien souvent de dire c’est qu’il y a eu un jugement et que ce jugement a jugé coupables tous les acteurs de ce drame. Ce juge personne n’en parle...

                  A mon tour « chapeau bas » pour ce remarquable article !


                  • Christophe Ferré (---.---.42.166) 10 février 2006 21:52

                    Vous réagissez à chaud, quoi de plus humain. Mais vous devriez regarder également, si vous ne l’avez déjà fait, les auditions des autres acteurs impliqués dans ce drame. Vous auriez peut-être une autre vision des choses, moins émotive. L’ensemble des auditions est disponible sur : http://www.lcpan.fr/outreau_sommaire.asp


                    • [email protected] (---.---.224.19) 11 février 2006 08:26

                      Cet article m’a fait énormément plaisir car il décrit, beaucoup plus justement que je n’aurais sû le faire, ce que je pense. L’image du taureau injustement pris au piège dans l’arêne me parait très juste.


                      • Kristian (---.---.229.19) 11 février 2006 12:04

                        Burgaud n’est que le fruit parfaitement réussi d’un système éducatif qui forme des techniciens, sans aucune prise en charge de la dimension humaine de sa fonction. Quelle que soit la filière universitaire, la place faite à ce que l’on appellait les Humanités, que je traduirais par « l’étude dans le texte des réussites, des erreurs et des reflexions des anciens », cette place est quasi nulle. Tout comme Burgaud se réfugie derrière ses actes de procédure, le jeune médecin se réfugie derrière ses analyses d’urine ! Outreau, c’est le summum de la technicité incapable de compréhension, mais des Outreau il y en a tous les jours dans tous les tribunaux : ceux qui ont eu maille à partir avec les juges savent de quoi je parle, les autres n’ont qu’à regarder le film « 10° Chambre ». Ce n’est pas la justice, qu’il faut reformer, c’est le système institutionnel en entier qui, poussé à bout de sa logique, montre sa folie : une demonstration par l’absurde capable de nous broyer tous.


                        • aspi-rine (---.---.141.116) 12 février 2006 07:48

                          Bonjour,

                          J’ai pris connaissance de ceet article grace à un forumeur du Village-des juristes et comme je le précisais dans mon forum, je trouve ce texte bien fait. Il reflète bien les sentiments contradictoires qu’on a pu ressentir lors de cette audition. Par exemple : On est choqué qu’il soit assisté d’avocats, mais parallèlement on est agacé par les attaques de tous ces députés et pas la multitude des regards posées sur cet homme ;

                          On a de la peine pour lui, mais ses réponses évasives agaces... Cette audition nous laisse sur notre faim. J’espère que vous avez eu l’occasion d’écouter le procureur Lesigne, qui lui avait visiblement mieux travaillé son « dossier » et analyser avec recul la situation. Des réponses claires aux questions posées ( questions plus tarabiscotées que les autres ) nous ont permis de comprendre le raisonnement suivi tant par le parquet que finalement par le J.I. Sans le citer, M ; Lesigne a été le meilleur défenseur que FB lui-même.

                          Je rappellerais quand même que le JI n’a pas l’habitude de s’exprimer en public, ce qui peu expliquer en partie son manque d’assurance.

                          Je souscris totalement à l’article qui rappelle que la justice est humaine, on reproche à FB autant son humanité (perméabilité aux émotions et à la souffrance des enfants victimes ) que son inhumanité ( attitude vis à vis des acquittés ) n’est-ce pas un peu contradictoire ?

                          Si vous voulez une justice infaillible adressez vous au divin...

                          Je tiens malgré tout à nuancer mon propos, et pense que les véritables diff. de ce dossier ne tiennent pas au fond de l’affaire elle même mais au prob. de la détention provisoire qui peut conduire du fait des textes existants à incarcérer les pers. innocentées ensuite...


                          • Guillaume (---.---.100.111) 12 février 2006 16:05

                            en temps que monsieur tout le monde et ayant suivi les travaux de la commission parlementaire depuis le début sur la chaine parlementaire, j’ai mon prope jugement sur l’affaire d’outreau.

                            le juge burgaud est un personnage falot immature, incompétant l’image même du petit fonctionnaire.

                            plus coupable que lui c’est l’individu qui à nommé ce monstre juge d’instruction.

                            ce n’est pas la défense du syndicat de la magistrature qui changera mon opinion. ces messieurs n’aiment pas être jugés et l’un deux pris les doigts dans le pot de confiture ils n’aiment pas, messieurs de la justice ne prenez pas le peuple pour plus con qu’il n’est.

                            Espérons qu’après ce naufrage il y aura une réforme pour éviter un tel drame, jespère que burgaud et sa hiérarchie seront lourdement sanctionés en étant virés de l’institution et sanctionnés et condannés à une lourde amande si non les acquittés devrons se faire justice.

                            responsable mais pas coupable on a marre. P. Guillaume


                            • Zoual Zoual 12 février 2006 18:58

                              Vous lire m’a rassuré : je ne suis pas seul à penser qu’au lieu des censeurs que nous sommes complaisament, pourfendeurs de pédophiles hier et auditeurs indignés aujourd’hui, nous devrions plutôt chacun réfléchir à notre responsabilité collective. Un pays qui va bien ne produit pas une justice, un système judiciaire qui va si mal : ce n’est pas en regardant de loin ce qui a failli que nous résoudrons le problème. Une mention spéciale pour les journalistes qui ont enflammé hier l’opinion sur les présumés coupables ... pour aujourd’hui mettre en scène de façon dramatique le juge « coupable » (c’est tellement commode de pouvoir mettre un seul visage derrière une culpabilité). Il a sans doute été arrogant et dépassé par la taille du dossier. Mais quel échec collectif !


                              • misterachel (---.---.67.206) 14 février 2006 19:33

                                non , je ene me sens pas collectivement responsable de l ’incompetence des magistrats dans le dossier OUTREAU .

                                je dis que l ’on cesse de dire à tout bout de champ , on est tous responsables , ça n ’a pas de sens ..

                                Les responsables sont clairement identifiés , c’est les magistrats , la police , les enqueteurs sociaux , les experts .. Pas l ’agriculteur du Larzac ou le RMIste de Vaulx en velin . On a eu affaire à une bande d ’incompetents quise sont acharnés sur des justiciables , parce que dans toute les histoires de ce type c ’est toujours le systeme qui a raison .. L ’exception fait les regles , outreau en est la demonstration

                                Au fait , vous souvenez vous de l ’affaire OMAR RADDAD ???

                                Est ce que vous vous sentez concerne aussi par le sort du marocain accusé d ’assassinat ?


                              • Adib (---.---.54.137) 12 février 2006 19:28

                                l’ « ancien » juge...

                                Non.

                                M Fabrice Burgaud a été muté à Paris à l’application des peines. il est en exercice. NB


                                • misterachel (---.---.67.206) 14 février 2006 19:07

                                  Votre article me plait et me deplait .

                                  Les nombreux redacteurs ont deja dit tout le bien qu ils pensaient de votre article . je les suis dans cette simpliste synthése . Mais Burgaud me faisait penser a un autre type bien sous tout rapport qui a pris 10 piges , au motif qu il avait signé des papiers pendant l ’occupation nazie .. C ’est un peu comme l ’histoire de Papon .. c ’est pas sa faute , c ’est le systeme qui est comme ça .. et blabla .. moi je dis non , trop facile .

                                  le juge doit menerl ’enquete à charge et à decharge . Les charges il n ’y ne avait pas les assisses en ont decidé , et au niveau de la decharge qu il devait rechercher , il n ’a rien fait ..

                                  Burgeaud c ’est l incompetence faite homme . C ’est la son seul « crime » mais il faudra qu il paye pour cela . Je pense que le CSM ne lui infligera aucune sanction , et je suis bien content que les parlementaires que l ’on accuse toujours de ne pas s ’occuper du peuple de france ait pris cette affaire à leur compte .

                                  Si on met de cote les victimes de l ’erreur de Burgeaud , il faut penser qu ’en France , d’autres Burgeaud sont au meme responsabilité au meme age . Des erreurs manifestes d ’appreciation ont ete commises dans d ’autres affaires . il y a peut etre des innocents en prison ... cela suffit pour se dire que les 7 h d ’interrogatoire du Juge Burgeaud ont ete necessaires pour poser le probleme clairement .

                                  Enfin que le juge ne soit pas le seul responsable c ’est un fait , je trouve personnellement le procureur 10 fois plsu responsable car non seulement il pouvait le dessaissir , mais en plus il a eu le culot de les laisser s ’enferrer dans l ’absurdite , puis de le dejuger en requerant des acquitemment aux 1 assises envers des personnes qu’il avait laisse mettre en prison .. Ce procureur doit aussi passer devant le conseil de ses pairs ...


                                  • misterachel (---.---.67.206) 14 février 2006 19:26

                                    Je me suis trompé ... C ’est Burgaud qu’il faut lire et non Burgeaud .. pour le fond de ma reponse à ce bel article , je me trompe peut etre , mais moi je n ’envoie pas 14 personnes en prison ....


                                  • pingouin (---.---.173.100) 15 février 2006 11:51

                                    Tout à fait d’accord avec votre opinion, le spectacle de cette commission était pitoyable -j’emploie à dessein le mot de « spectacle » car c’en fut un- et l’audition du juge Burgaud, un monument monstrueux d’hypocrisie ; tout cela relevait de l’auto-da-fé, puisque le Parlement a, de longue date, connaissance de l’état de disfonctionnement du système judiciaire, du délabrement inhumain des prisons, et il a donc les clefs d’Outreau sans avoir besoin de se livrer à cette parodie de justicie qui n’en est pas une, pour rendre public à quel point il se sent concerné par le problème ; mais qu’a-t-il fait depuis vingt ans pour éviter ce drame, larmenent produit par son inaction, par son incapacité à prendre en compte les rapports qui lui ont été soumis, à légiférer sur les propositions de Marylise Lebranchu, etc ... Trop facile de se dire maintenant bouleversé par l’affaire Outreau et faire comparaître le juge Burgaud en victime expiatoire dont l’exécution médiatique prendra valeur purificatrice -et j’ai beaucoup de compassion pour ce jeune homme, traité horriblement, et d’admiration pour le courage qu’il a eu dans cette épreuve


                                    • David (---.---.5.117) 16 février 2006 23:41

                                      Je suis effaré non pas par les observations et réflexions de Lilian, elles ressemblent tellement à des commentaires de journaliste spectateur qu’elles n’ont aucun intérêt, je suis éffaré par les réponses faites à ce texte. A aucun moment on ne parle de la responsabilité d’un homme, celle que l’institution lui confie. Moi ce que je trouve hallucinant, ce n’est pas la collection d’erreurs dans l’enquête, dans la procédure ou je ne sais quoi. Ce qui me fascine, c’est que l’on donne autant de responsabilité à un merdeux. Car il faut dire les choses tels qu’elles sont. Cet homme qui a le pouvoir de mettre des gens en taule, de briser des familles...Comment est-ce possible ? Me fera-t-on croire que ceux qui l’ont désigné comme étant capable d’être juge ne voyait pas en lui ce côté petit garçon qui va bien faire ses devoirs et puis c’est tout ? Il n’est pas là par hasard. Ce qui est grave ce n’est pas l’absence de contre pouvoir face à un juge, ce qui est grave c’est qu’un merdeux soit juge. C’est ça qui me gêne et qui m’inquiète. Parce que vous pouvez mettre tous les contres pouvoir que vous voulez il ne seront pas là dans les affaires de tous les jours, et les affaires de tous les jours c’est peut-être vous demain.


                                      • dom (---.---.2.180) 7 mars 2006 13:28

                                        très bon article. Il convient probablement de dire aussi que l’affaire d’Outreau reflète également un disfonctionnement qui dépasse le cadre du système judiciare en tant que tel. Le fait est qu’une multitude de personnes aiment suivre l’avis majoritaire du moment, c’est très probant dans cette affaire, le rôle des médias par rapport à ce fait est à conscientiser et à responsabiliser.

                                        Nous sommes habitués en démocratie à voir s’imposer l’avis majoritaire, ce qui est majorité fait foi et loi, beaucoup dès lors supposent que ce qui est majoritaire est juste alors que bien trop souvent ce n’est absolument pas le cas, mais cette croyance (parceque c’en est une)amène les foules à suivre ce qui souvent ne sont que vagues émotionelles démunies de réflexion. Dans l’affaire d’Outreau le renversement de l’avis majoritaire est exemplaire et flagrant et nous renvoie à un enjeu de taille : la majorité a souvent tort, la minorité est souvent trop silencieuse, mise à l’écart dans le bruit des bien-pensants, mais ces égarements nous renvoient à nous-mêmes. L’opinion, comme aiment croire les journalistes, serait soumise aux avis des uns et des autres et c’est un déni d’intelligence qui est fait aux citoyens, ceux-ci trop souvent se rendent inconsciemment complices de ce genre d’injustices en ne cherchant pas à avoir leur propre avis, mais à se plier de bonne grâce aux humeurs des foules. Combien de fois n’avons-nous entendu dire « oh moi je ne fais pas de politique... » comme pour se prémunir de toute possibilité d’être éjecté, mis au ban, par une majorité toujours dans son bon droit puisque majoritaire, même si d’un jour à l’autre cette majorité change d’avis.

                                        Le nazisme avait trouvé son essor ainsi et tous les ismes de l’histoire. C’est un gros problème qu’on rencontre dans un système axé sur la compétition où on explique aux enfants que nul n’est irremplaçable... vous trouvez ça rassurant ? La majorité essaie pourtant en règle générale de se rassurer avec ce fonctionnement, sur son appartenance au groupe. Le groupe change d’avis comme de chemise ? Pas de problème on change la chemise... l’avis de l’individu est face à ce rouleau compresseur, C’EST le rouleau compresseur qui s’appuie toujours sur des motifs émotionels plutôt que rationels et seule la peur peut l’exliquer. Mais pas la peur assumée par une créature, mais celle ignorée, celle brandie en appels aux vengeances exemplaires, celle de ceux qui voudraient croire qu’ils peuvent s’y soustraire en étant confortablement installé dans l’avis majoritaire du moment... pas étonant qu’on ait une civilisation qui tangue.

                                        La majorité est comme les spectateurs dans un stade de foot, la balle part à droite tout le monde suit la balle... la balle va à gauche et tout le monde suit la balle. Mais le foot, en réalité, n’existe que pour les joueurs sur le terrain, les autres restent des spectateurs. Encore ce n’est pas un jugement sur cette faiblesse humaine apparente, mais sur un système de pensée qui utilises les peurs à outrance pour se maintenir majoritaire. Nous pointons le doigt encore où ça fait mal, ce sont les peurs en nous qui nous masquent la réalité de l’amour, elle ne nous servent en rien donc, on ne peut que les nettoyer patiemment en notre for intérieur par la bonté et celà nous pouvons le faire contrairement à éradiquer tout danger ou toute injustice de la vie par nos volontés ou par la mise en place de systèmes sécuritaires.

                                        Nous sommes comme l’eau, fluides ou cassants suivant la « température ambiante », que ce ne soient pas les évènements extérieurs et les mille et uns commentaires qui définissent notre structure intérieure, mais notre aspiration intime à la dignité qui façonne notre être, c’est une décision que chacun peut prendre avec lui-même, chacun peut le faire.

                                        Ce paralelle pour essayer de démontrer une fois de plus que l’éducation des individus devrait passer par la responsabilisation et non par le formatage d’opinions que certains croient contrôler parceque c’est ce qu’on leur a appris ou qu’on les paye pour celà. C’est faux et l’affaire autour du juge Burgeaud le met en lumière. On peut remercier tous les protagonistes de cette sombre histoire pour ça.


                                        • SCRIBEOLY (---.---.101.142) 19 mars 2006 11:36

                                          Je lis sur le tard cet article (je découvre ce jour Agoravox) et je veux dire mon accord avec l’auteur... à une réserve près : je ne peux déclarer ainsi mon respect à une personne qui, ce me semble, ne le mérite pas ! Par contre, j’approuve que l’on se puisse, nous tous qui nous voudrions aujourd’hui « Burgaud-censeurs », se dire et s’affirmer « Burgaud-solidaires » ! Au fond, qui est Burgaud sinon notre propre reflet, ce fils devenu juge qui a été formé non pas à la Justice et au Droit mais à la pratique de la procédure et au respect de sa hiérarchie ! Notre culture est devenue « technicienne » et, de manière obligée, Burgaud est devenu « technicien de justice » ! M Canivet (sauf erreur de ma part...) l’a récemment répété aux futurs « juges » assis face à lui à l’ENM de Bordeaux : « La justice doit redevenir humaine... » ! Ainsi, quel meilleur aveu dans ce propos que celui qui consiste à affirmer que notre « justice » (française) n’est justement plus du tout ... « humaine » ! Ceci étant, ramener la « Justice » à ce qui se rapporte au Pénal me paraît excessivement réducteur ! Là encore, nous récoltons ce que nous avons semé : la « philie » du tape-à-l’oeil et du sensationnel ! La commission parlementaire sur l’affaire d’Outreau est un bon outil de défoulement civico-médiatique mais pourquoi juste « Outreau » ? Confrontés à une situation judiciaire plus que délicate et pas seulement en matière pénale pourquoi de telles commissions ne fonctionneraient-elles pour « remettre de l’ordre » au sein de nos juridictions commerciales, sociales voire familiales ?


                                          • Contre la Criminalite frequente des juges (---.---.43.89) 19 mars 2006 12:06

                                            Nous avons a appliquer en Europe le paragraphe suivant si un juge fait la moindre faute : "§ 339 Rechtsbeugung

                                            Ein Richter, ein

                                            anderer Amtsträger oder

                                            ein Schiedsrichter,

                                            welcher sich bei der

                                            Leitung oder Entscheidung

                                            einer Rechtssache

                                            zugunsten oder zum

                                            Nachteil einer Partei

                                            einer Beugung des Rechts

                                            schuldig macht, wird mit

                                            Freiheitsstrafe von einem

                                            Jahr bis zu fünf Jahren

                                            bestraft"[CODE NAPOLEON BONAPARTE].


                                            • Daniel Milan, torturé à Nice le 1er octobre 2001, à l’instigation d’une officine raciste sioniste de Paris, pour un commentaire de l’actualité (bulle dessinée). On peut lire le récit et le dossier de cette affaire sur le site : www.aredam.net et me joindre au 0621543225, par SMS de préférence. (---.---.168.150) 24 avril 2006 22:49

                                              Des tortionnaires sont toujours en liberté à Nice et n’ont jamais été inquiétés, de mêmes que leurs complices et instigateurs !

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