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Accueil du site > Tribune Libre > MeToo... au profit de qui ?

MeToo... au profit de qui ?

Le temps d'en faire un bilan certes polémique mais aussi objectif.

Quand on demande aux gens de dire ce qu'ils trouvent de positif à MeToo, les réponses sont, pour la plupart comme sur d'autres dossiers, un copier-coller de ce qu'en disent les "experts" médias, à savoir que ce mouvement parti de quelques cas de viols de filles/femmes inconnues par des voyous a fait évoluer les mentalités et les comportements essentiellement des hommes envers les femmes.
Rappelons à ces "experts" médias qui ont tendance à l'oublier que seuls les réseaux sociaux s'en étaient fait les relais en inventant ce hashtag Metoo qui a réussi à mobiliser quantité de gens anonymes brandissant un panneau sur lequel était inscrit ce hashtag MeToo devenu mondialement célèbre, toujours grâce aux réseaux sociaux !.
Et que ce n'est que face à l'ampleur des manifestations, de l'émotion collective suscitée par ces innombrables faits que les médias se sont saisi du "buzz" pour réaliser quelques émissions sans oublier le pouvoir politique qui, au vu de l'émoi populaire que cela suscitait, n'avait d'autre choix que celui de rassurer les gens sans, pour une fois du moins au début, mettre cette angoisse sur le compte du banal "sentiment d'insécurité"...

Toutefois, l'évolution, en Occident, de la condition de la femme, de sa place dans la société qui lui accorde (enfin) respect et égalité en droits, même s'il vaut mieux le dire assez vite..., a certainement plus contribué à ce changement de comportements et qu'à ce titre, MeToo aura été un booster.... du moins, quand on lit la suite de l'article, au départ.

Preuve en est que, comme écrit ci-dessous, cette évolution positive, indispensable pour la vie de tous/toutes ! en société est loin d'être ressentie, appliquée par toutes les communautés, toutes les couches sociales et que, mis à part les services de la police qui ont considérablement amélioré l'accueil et la prise en charge et la considération envers les victimes, on ne peut pas en dire autant des services de la justice qui sont encore très loin d'avoir modifié leur fonctionnement au vu de bien trop de jugements dont les conclusions et les peines semblent assez fréquemment motivées par des considérations sociologiques, idéologiques et... politiques !.

 

Constat 2poids, 2mesures.

D'un côté, toutes ces filles/femmes (très jeunes ou non) anonymes agressées, violées quotidiennement qui, en dépit d'un dossier complet comprenant leurs plaintes à la police, leurs examens médicaux et gynécologiques avec prélèvement d'ADN, les identifications de leurs agresseurs, parfois reconnus par des témoins ou à cause de vidéos de leur exploit postées, dans les heures qui suivent, par ces jeunes délinquants eux-mêmes, il arrive trop majoritairement pour ces filles/femmes inconnues qu'au niveau de la justice, leurs dossiers soient classés sans suite ou que leurs agresseurs/violeurs soient laissés en liberté ou condamnés à des peines assorties de sursis étant donné que ces délinquants aussi démunis intellectuellement que financièrement (du moins officiellement pour les dealers) bénéficient toujours de multiples circonstances atténuantes... jusqu'à incriminer les réseaux sociaux qui les inciteraient à poster leurs vidéos d'agressions pour se "valoriser" !!

De l'autre côté, quelques artistes moins jeunes mais connues car devenues vedettes qui, 20/30 ans après les faits dont elles se disent avoir été les victimes en allant, par exemple, lire un scénario, examiner les clauses d'un contrat ou le signer dans le lieu professionnel le plus adéquat qu'il soit, c'est à dire la chambre d'hôtel du producteur/réalisateur…, tout ceci sans, vu le délai considérable, aucune preuve médicale ni même de témoins, voient leurs dossiers mis à la Une des médias qu'elles ont d'ailleurs contacté avant même toute plainte en justice...qui, dans ces cas-là, décide d'une mise à l'instruction immédiate, d'un examen méticuleux des faits envers des présumés innocents, étant eux ni démunis intellectuellement ni financièrement mais qui, eux aussi, à l'inverse des "autres" violeurs, seront immédiatement décrits comme coupables sinon devant les tribunaux à tout le moins par la société, les médias.

Pire encore pour ces centaines de filles/femmes inconnues agressées, violées quotidiennement par des hommes inconnus de voir que les médias, audience oblige, ne produisent régulièrement des émissions que pour les cas d'agressions, de viols de quelques artistes connues par des hommes connus dont les faits décrits datent de 20/30 ans.

Notez également la lecture, ici comme dans d'autres dossiers, simpliste, réductrice mais qui semble plaire à ceux/celles qui veulent éviter d'avoir à évoquer le fond du problème que tout cela relève de mœurs et de pratiques révolues à mettre sur le compte des vieux, des boomers.. mais que ces comportements ne sont plus du tout ceux des jeunes d'aujourd'hui, des youngers (génération z) nettement plus respectueux des "genres".
Thèse partagée par les associations qui, pourtant, se disent à l'écoute et en défense de toutes… les filles/femmes agressées, violées (connues ou non).

Serait-ce le biais idéologico-politique, par manque de pluralisme éditorial…qui leur fait tenir cette accusation totalement contraire aux réalités et que, malheureusement, doivent entendre ces centaines de filles/femmes inconnues agressées, violées par des... jeunes ?!.

Ne serait-ce pas plutôt ce même biais, par manque de pluralisme éditorial… qui, au vu de quel type de jeunes, de quel milieu social, de quelle religion, de quelle origine ou dans quelle situation irrégulière ou non ils sont, incitent les médias en soutien au pouvoir à ne pas trop en parler afin de ne pas activer le fameux sentiment d'insécurité quand ce n'est pas celui du "pas d'amalgame" si cher à cet entre soi des "élites politiquement correctes" qui ne vit pas là où vit ce "peuple" auquel il faut accorder toutes les chances d'intégration, d'insertion.
Quitte à ce que les victimes aient à subir les abjectes accusations de leurs agresseurs voire de leurs avocats qui auront l'outrecuidance de souligner des tenues dites inappropriées au regard des "principes" d'une communauté, d'une religion, de les présenter comme probablement consentantes, et de les achever en relevant leurs multiples fréquentations (rumeurs) qui en feraient des filles faciles…jusqu'à leur coudre, à vie sur leur corps déjà souillé, l'étiquette de quasi coupables.

Alors qu'à l'inverse, chacun comprend bien qu'en produisant des émissions sur des chaînes TV, en publiant des papiers dans la presse people qui, photos à l'appui, mettent à la Une un homme boomer connu qui, voici 20/30ans, a (aurait) agressé, violé une artiste connue, elle-même vu son âge... plus proche de celui des boomers que de celui des youngers !... et dont, surtout, les histoires ne sont en rien comparables, en termes de contextes et de violences infligées insupportables à entendre aux heures d'écoute à forte audience avec celles, plus allusives, de ces artistes connues qui, elles... permettront aux médias de faire de l'audimat et d'engranger des recettes publicitaires.
De même que pour les journalistes, il est évident que produire une telle émission en studio avec ces artistes est nettement moins risqué pour eux que d'effectuer un reportage concernant des filles/femmes inconnues agressées ou violées dans des caves ou des apparts/squats de quartiers dits difficiles et qu'une présence médiatique non souhaitée peut y engendrer des troubles. 

Cette distinction dans les cas d'agressions, de viols en fonction de la qualité, de la personnalité de l'auteur des faits vaut également pour le pouvoir politique qui connait les risques de grabuges, de représailles plus que probables dans certains cas et totalement inexistants dans l'autre... mais aussi, et cela infirme l'adage populaire d'une justice à deux vitesses, selon que vous soyez riche ou pauvre, alors que, de facto, vu l'idéologie politique majoritairement représentée au sein de la magistrature (mur des cons), que ce soit entre riches ou entre pauvres, le jugement pourra aussi être fonction de ce que vous représentez en termes d'orientation politique appréciée, partagée ou non par ces juges.

 

N'y a-t-il pas quelque chose d'interpellant dans la démarche de ces artistes connues qui, sauf à être plus que naïves, ont régulièrement joué de leurs charmes pour poser dévêtues dans les magazines, pour obtenir un rôle dans un film dans lequel elles apparaissent systématiquement nues... sans que ceci justifie quoique ce soit de dégradant à leur égard..., de parcourir durant des années, les festivals, les promotions du film accompagnées de producteurs, d'acteurs qui, 20/30ans plus tard, se voient accusés par ces artistes surfant sur l'actuelle vague média de Metoo, de n'avoir été que des agresseurs sexuels ?.
Sans même parler d'une J. Godrèche au regard étrange qui semble réinterpréter sa première liaison de couple, pourtant au su et au vu de tous/toutes, avec celui qui a lancé sa carrière avant de le taxer d'agresseur...30ans plus tard.

N'y a-t-il pas quelque chose de gênant quand les unes prêtent consciemment leurs corps pour réussir dans la carrière d'artiste mais qui, 20/30ans plus tard, se décident à profiter du buzz média de MeToo pour démolir la notoriété de celui qui a largement contribué à assurer la leur quand, à l'opposé total et c'est en cela que réside ce 2poids, 2mesures, cette choquante différence de "valeurs", les autres, ces filles/femmes inconnues qui, elles, n'ont jamais joué de leurs charmes, n'ont jamais et l'ont immédiatement fait savoir qu'elles ne prêteraient ni ne donneraient leur corps à aucun de ces délinquants qui n'ont eu aucun scrupule à irrémédiablement abîmé ce corps et à détruire la vie de ces filles/femmes inconnues mais qui, pourtant, ne bénéficient d'aucun buzz média de MeToo, n'obtiennent aucune reconnaissance publique de leur statut de victimes et encore moins une mise au rebut de ces délinquants par la société ?!.

En espérant que l'emblème #Metoo, en principe, utile à toutes et initié par les réseaux sociaux ne devienne, à cause d'une récupération médiatique ultra ciblée, le récit quasi scénarisé d'un entre soi privilégié qui dispose, à l'inverse des "autres", de ces "invisibles", de toutes les tribunes pour s'exprimer, sans quoi, bientôt, ce milieu d'artistes finira par décerner une Palme de (dés)honneur à quelques auteurs... présumés !. 

 

Solidarité, vraiment ?

Dommage, le mot est faible, pour ces milliers de femmes/filles inconnues que MeToo ne serve qu'à quelques dizaines d'artistes connues et qu'étonnamment, pour ces gens qui se félicitent d'une parole censée se libérer… pour toutes ?!, il n'y ait aucune solidarité en soutien à ces milliers de filles/femmes inconnues si ce n'est, au mieux, en quelques mots en fin de brefs discours.
Pourquoi, par exemple, ne pas associer à tout dossier d'artiste connue qui se dit avoir été agressée voici 20/30ans, une dizaine de dossiers de filles/femmes inconnues agressées voici 2/3jours…


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4 réactions à cet article    


  • Brutus S. Lampion 4 mars 21:39

    « seuls les réseaux sociaux s’en étaient fait les relais en inventant ce hashtag Metoo qui a réussi à mobiliser quantité de gens anonymes brandissant un panneau sur lequel était inscrit ce hashtag MeToo »

    c’est un peu comme « je suis Charlie » : ce n’est pas le mouvement qui a donné naissance à l’écriteau très graphique, mais l’écriteau qui a fabriqué le mouvement


    • SilentArrow 5 mars 07:38

      @S. Lampion

      Être Charlie, pour les crapules d’en haut, c’était une façon de faire oublier leur culpabilité dans la présence en France des crapules d’en bas.


    • SilentArrow 5 mars 07:48

      @De Bredevan marc

       

      MeToo... au profit de qui ?

      Au profit de quelques putes du show business qui veulent se faire mousser une dernière fois.

      Alors que cela aurait dû susciter une opération coup de poing contre les racailles qui infestent votre pays.

      Merci pour l’article.


      • rpplbis rpplbis 5 mars 18:44

        Sans compter les violences faites aux hommes.

        Allez-lire Godrèche et moi

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