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Accueil du site > Tribune Libre > Micro-plastiques dans les eaux : on n’en sait pas plus que (...)

Micro-plastiques dans les eaux : on n’en sait pas plus que ça

Aujourd’hui je suis un lecteur lambda. Je crois que qu’on me dit, et que la presse écrit. Je ne creuse pas, je constate et m’étonne. Pour au final rester dans le bleu sur le sujet.

Sédiments

Blue News publie l’interview d’une docteure en sciences de l’environnement, Julia Dusaucy. Elle se définit comme une conférencière scientifique et engagée. Elle étudie la présence de micro-plastiques dans les lacs de Savoie.

« Aujourd'hui, quand on cherche du micro-plastique, forcément on en trouve : il y en a partout, dans les lacs d’altitude, au sommet du Mont-Blanc et même de l’Everest. »

La scientifique expose où elle les trouve et comment ils sont déposés dans les sédiments. Certains sont apportés par la pluie et le vent, d’autres par des des eaux résiduelles urbaines et du ruissellement des routes.

Mais y en a-t-il beaucoup, et sont-ils dangereux pour la santé comme il me semble l’avoir déjà lu ? Le plastique ayant acquis mauvaise presse à cause de l’usage immodéré que bous en faisons et de la tendance des humains à prendre la nature pour une poubelle, je pense au pire, sans trop savoir quel pire est approprié ici.

« L'évolution des quantités est difficile à évaluer. »

Message subliminal : il me faut plus de temps donc de subventions.

 

 

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Impacts

Difficile à évaluer ? Cela ne m’avance pas. Ceci non plus :

« On soupçonne fortement des impacts peut-être importants sur la faune qui vit dans le sédiment. En outre, le lac du Bourget est une ressource en eau et en poisson pour les habitants, donc il peut y avoir d’autres impacts inconnus à ce jour. »

On soupçonne : donc on n’est pas sûr. On ne sait pas. Oh, c’est bien d’enquêter si l’on a des soupçons. Mais, comme soupçonner n’est quand-même pas très convainquant, on lui ajoute : fortement. Et donc on n’en sait fortement pas plus qu’avant.

Oui mais il y aurait des impacts. Peut-être importants, Ah, ben je n’en sais pas plus sinon qu’ils seraient peut-être importants. Comme cela n’est pas précisé, il faut imaginer que ces impacts seraient négatifs.

Lesquels ?

« Il y a très peu d’études sur ce sujet, on ne peut pas se baser sur des résultats scientifiques pour dire les micro-plastiques sont dangereux pour l’espèce humaine, même si c'est probablement le cas au vu des additifs utilisés dans la fabrication. »

Donc on n’en sait rien. Il y en a dans notre corps mais là encore :

« … on sait qu’ils sont là mais on ne sait pas trop ce qu’ils nous font. Le plastique est quelque chose de chimique et il y a forcément des impacts sur l’espèce humaine, les animaux, la flore. »

 

 

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Vrac

Chimique, donc mauvais. Forcément, forcément mauvais. Bien qu’on ne sache pas trop ce qu’ils nous font. Elle a peut-être raison mais elle-même n’en sait rien.

On met en pâture un texte non abouti, qui véhicule tant d’incertitudes qu’il s’annule lui-même. Du niveau d’une conversation privée entre collègues pendant la pause.

Il s’y trouve cependant une partie intéressante :

« Le plastique est un matériau assez incroyable du point de vue de la résistance, de la souplesse, il est nécessaire dans plein de domaines comme la médecine, la science, mais il y a un combat à faire contre le plastique à usage unique. »

Oui, le plastique est aussi quelque chose de formidable.

Enfin elle recommande d’éviter les produits emballés dans cette précieuse matière pour revenir au vrac, aux pots de verre, aux consignes. Pourquoi pas, si l’on a le temps.

Bien sûr ce n’est pas le sujet, sur lequel je ne sais toujours pas grand chose, mais quelle importance ? La science parle. Même pour ne rien dire, parfois.

 

 

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Données

J’ajoute que dans une étude plus approfondie, on n’est encore sûr de rien :

« Différents biomarqueurs utilisés pour mettre en évidence l’exposition des poissons aux substances toxiques réagissent positivement aux microplastiques. Dans la plupart des essais, les concentrations de plastique employées étaient toutefois supérieures à celles typiquement rencontrées dans le milieu naturel. Il se trouve cependant que les données sur ces concentrations environnementales sont rares et que l’hétérogénéité des particules et les différences d’échelles employées dans les études rendent les comparaisons difficiles. »

Si certaines tendances d’atteintes tissulaires ont été décelées sur certains poissons, on ne sait quel type de plastique, en quelle quantité, à quel stade de sa dégradation, génère quel risque. Les données manquent.

Enfin, outre le recyclage, les bactéries mangeuses de plastique comme ici et ici ont des performances de plus en plus intéressantes.

Plus encore : la nature fait évoluer elle-même les bactéries qui, de plus en plus nombreuses, sont capables de dégrader les plastiques abandonnés.

 


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11 réactions à cet article    


  • Brutus Brutus 29 mars 08:38

    c’est quoi le principe de précaution ?

    ça serait pas du genre "dans le doute abstiens toi ?


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 29 mars 10:33

      @Brutus
       
      ’’c’est quoi le principe de précaution ? ’
      ça serait pas du genre "dans le doute abstiens toi ?

      >

      Le principe de précautions des industriels c’est «  dans le doute profites-en »

      C’est pourquoi ils se sont dotés de moyens de fabrication du doute et d’ignorance.

       

      Pour ne citer que quelques exemples : le tabac, l’amiante, les pesticides, les néonicotinoïdes, le covid.


    • Eric F Eric F 29 mars 18:04

      @Brutus
      Le principe de précaution nous prescrit de rester en catalepsie et à jeun perpétuellement. Mais ça présente quelques inconvénients.

      A propos du plastique, chacun trie consciencieusement ses déchets et les place dans la poubelle appropriée pour recyclage. Or nous apprenons par le présent article qu’en fait de recyclage, ils broient le plastique et le jettent dans le lac du Bourget pour nourrir les poissons !


    • L'apostilleur L’apostilleur 29 mars 08:54

      On a toujours le choix, les micro et nanoplastiques de l’eau en bouteille et les pesticides de celle du robinet


      • Brutus Brutus 29 mars 09:01

        @L’apostilleur

        c’est un peu comme dans l’isoloir : on a le chois entre la goite et la drauche !

        cela dit, pour combler cos désirs, il se reouve qu’il y a aussi des pesticides dans les bouteilles et des microplaqyiques dans l’eau du robinet
        elle est pas belle, la vie ?


      • pemile pemile 29 mars 08:57

        @hommelibre « Les données manquent. »

        Il suffit donc de rejeter encore plus de plastiques dans la nature ?


        • Eric F Eric F 29 mars 17:53

          ’’elle recommande d’éviter les produits emballés dans cette précieuse matière pour revenir au vrac, aux pots de verre,’’

          A propos de la tendance de vente en vrac dont l’extension va être imposée dans les grandes surfaces, j’ai vu un employé remplir les bacs en prenant les produits à pleine main. A l’usage, quand on se sert, des fois ça ne coule pas, on donne un coup sur le réservoir et hop ça dégringole et déborde ; Et pas d’indication de provenance, additifs éventuels, fabriquant, etc. Bref, il faut une certaine abnégation.


          • Matlemat Matlemat 29 mars 20:06

            Il paraît que l’on mange l’équivalent d’une carte de crédit par semaine, cela paraît un peu trop énorme. A voir si cela joue sur l’espérance de vie.

            https://www.courrierinternational.com/article/pollution-plastique-avalerait-lequivalent-dune-carte-de-credit-par-semaine


            • LeMerou 30 mars 07:58

              @homme libre

              Bonjour, 

              Article intéressant, bien sûr mais qui porte toujours sur la même typologie alors que le problème est ailleurs à mon sens.

              Les ou le plastique !

              Produit issu de la pétrochimie, du progrès devrait-on dire même, produit qui a et qui est toujours une composante presque essentielle du mode de vie d’une grande partie de l’humanité, tellement sa présence est importante dans presque tout. 

              Adulé hier, coupable aujourd’hui. 

              Ce qui est indisposant dans « l’affaire du plastique » c’est l’espèce de dédouanement de l’humain rejetant la faute sur les autres, le principe de victimisation devenant de plus en plus présent.

              En résumé, si il y a du plastique partout, c’est de la faute des producteurs, nous sommes les victimes d’un emploi massif et imposé, le suremballage, etc.. La liste serait trop longue pour être décrite ici. Ainsi le produit d’hier que tout le monde y compris le consommateur à vanté et adulé devient un paria nocif.

              Prenons l’exemple d’une simple bouteille d’eau.

              Fut un temps pas si lointain, l’eau de source était commercialisée en bouteille de verre, personne n’y voyait d’inconvénient et rapportait cette dernière lors d’un nouvel achat, ou alors jetait celle ci dans des réceptacles prévus à cet effet, fort peu nombreux je l’accorde. Toutefois ces actes étaient naturels.

              Bien évidemment, existait aussi l’abandon de la bouteille de verre dans la « nature ».

              Il est à noter que l’humain depuis son apparition sur la planète est très loin d’être un modèle de vertu quant à l’impact des déchets liés à son mode de vie sur la « nature ». Si dans des temps immémoriaux, ces derniers étaient plus ou moins « biodégradables » à plus ou moins long terme, ils n’avaient que peu ou pas d’effet sur la nature environnante. Déchets parfois faisant le bonheur de découvreurs passionnés.

              Notre fameuse bouteille en verre, par le biais du « progrès » s’est progressivement transformée en bouteille plastique pour je ne sais trop quelle raison de « praticité » d’emploi alors que seul le contenu est important. Mais déjà était né une sorte de fait, ou admissibilité que cette dernière devienne un « déchet », un déchet inéluctable du progrès, du modernisme, du confort, etc...

              Il est à noter que parallèlement à cette emprise ou ce développement « moderne » n’ait été associé le fait qu’elle ne doit pas être jetée n’importe ou, car c’est bien là un des fondements de la présence des « plastiques », l’abandon ! Devenu massif de part l’augmentation de la population sur la planète qui font usage de bouteilles plastique.

              Quel sont les causes sociétales de ces abandons ? Un manque de culture, de savoir, de respect de la nature ? de respect de ce qui nous entoure ?

              Là est le réel problème des plastiques pas ailleurs, du moins pour l’instant

              Quelles sont les solutions ? Substituer les plastiques par le verre pour tout ce qui est boisson sur la planète ? Je crains que cela soit difficile, pas impossible mais difficile, l’action serait évidemment qualifiée d’un retour en arrière, une sorte de marche inverse d’un progrès, sans compter non plus qu’elle pourrait être qualifiée d’une sorte d’atteinte au mode vie, serait mis en avant aussi de très nombreux arguments fallacieux liés au « temps ».

              Rendez vous compte, ramener sa bouteille au lieu de la jeter ! Pfiouuuuu

              En parallèle, nous avons vécu aussi une sorte de développement anarchique des « plastiques » au fur et à mesure des progrès de la science, de l’humanité, capable de produire des « plastiques » de plus en plus perfectionnés, in-retraitable par la suite. les effets néfastes n’ayant sûrement pas fait parti assez sérieusement de la R&D au détriment du bénéfice financier.

              Un « produit » fut conçu, par le modernisme, absolument sans penser un instant à son impact 50 ans plus tard, encore moins à son recyclage évidemment. Il est à noter aussi que rien n’a vraiment été fait par la « civilisation moderne » concernant le traitement de ses déchets, la prise de « conscience » étant tardive, très tardive, voir hypocrite, en envoyant ailleurs ses déchets. 

              Nous « voyons » ou connaissons les dégâts collatéraux des « plastiques » qui sont aujourd’hui très largement plus utilisés ailleurs dans le monde, par des milliards d’être humains à qui nous avons fait connaître le bonheur du « modernisme » du progrès, sans les préparer aux conséquences, le plus incroyable est toujours de croire que la « pollution » chez l’un ne nous atteindra pas tôt ou tard, s’arrêtant à nos frontières !

              La planète n’absorbe rien, ne rejette rien à l’extérieur non plus. Un vieux chimiste que plus personne ne connaît aujourd’hui, ce dernier n’ayant aucun compte sur les réseaux « sociaux », voir peut être même absent des manuels scolaires avait eu une phrase très intéressante...Qui devrait faire réfléchir, mais l’appât du gain est trop, important de nos jours.

              En conclusion, toutes les études scientifiques, concernant l’impact des « plastiques » sur la santé humaine sont vaines, je ne dis pas toutes inutiles, mais vaines devant le progrès, le mode vie et son « argent » associé. Bien sûr quelques fois il y a des émois (suscités) au gré des actualités, mais rien ne change vraiment. Ce ne sont pas ces études d’impacts qui devraient être subventionnées mais plus tôt, de l’éducation et massive en plus......


              • hommelibre hommelibre 1er avril 00:26

                @LeMerou
                Merci pour cet intéressant développement. On peut estimer que le plastique est une simplification (moins de poids), du moins pour certains produits. Ceux de grande consommation, mais pas seulement, car certaines consommations de niche comme en médecine sont une réelle simplification dans le matériel ou les techniques.

                Je vous rejoins : la responsabilité du consommateur, le manque d’une culture de l’anticipation, sont bien dans le collimateur, en premier lieu, car si le traitement des déchets était inclu dans notre philosophie et dans nos gestes quotidiens (cela avance quand-même) la question ne se poserait peut-être pas. 

                Mon propos vise en particulier la communication sur le thème de l’environnement, dont le catastrophisme brouille les pistes.


              • zygzornifle zygzornifle 30 mars 10:16

                Les Macronparticules, personne n’en parle pourtant elles ruinent le pays .... 

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