Ne force quand même pas trop sur le bourbon, Jean-Claude !
Pété comme un coin, qu’il était, le président de la Commission Européenne au sommet de l’OTAN. Il a bien aimé l’ambiance, alors il a décidé de se rendre à Washington pour des entretiens avec son copain Trump qui, après avoir critiqué les alliés de l'Otan à Bruxelles, sapé la position de Theresa May sur le Brexit, et mis en colère le protocole royal en marchant devant la reine, a désavoué publiquement à Moscou les services de renseignements de son pays en expliquant qu’ils racontaient n’importe quoi à propos des ingérences de la Russie dans les élections américaines.
Avec lui au moins, Jean-Claude passe des bons moments, et les deux compères se rencontreront le 25 juillet à la Maison Blanche pour discuter de questions de sécurité et d'économie. Ca fait peur !
Le président américain, qui critique l'Union Européenne dès qu’il en a l’occasion a déclenché une guerre commerciale ouverte en imposant des taxes sur l’importation de l'acier et de l'aluminium en provenance d’Europe. Il dit à qui veut l’entendre (et parle plus fort pour ceux qui ne voudraient pas écouter) que l'Europe traite les Etats-Unis d'une manière "très injuste" en matière d’échanges commerciaux, et il a porté un coup fatal aux exportateurs européens en dénonçant l'accord nucléaire avec l’Iran et prévu des « sanctions » pour les alliés qui désobéiraient, et, comme si ça ne suffisait pas, il a sabordé la construction d'un nouveau gazoduc reliant l'UE à la Russie.
Jean-Claude a riposté en taxant les produits américains, ce qui a incité Donald à suggérer de nouvelles taxes sur les marchandises européennes, notamment les voitures.
L'homologue de J-C Juncker au Conseil Européen, Donald Tusk, a récemment incité Trump à ménager ses alliés en ajoutant : « après tout, vous n'en avez pas tant que ça !". Et paf !
L'ancien ministre allemand des affaires étrangères Sigmar Gabriel a expliqué que Trump voulait un "changement de régime" à Berlin et a encouragé les autres pays européens à utiliser le seul registre que comprend et respecte le leader américain : la force. Cela n’a pas empêché Theresa May de dérouler le tapis rouge malgré les protestations de masse de la population.
Toujours délicat et reconnaissant, Donald a craché dans la soupe en déclarant que Boris Johnson, le rival de Teresa, ferait un bon premier ministre et en disant que son plan pour le Brexit ne correspondait pas à ce que les gens avaient exprimé par leur vote, ce qui pourrait mettre en péril un accord commercial américain après le départ de la Grande-Bretagne de l’UE. Il a nié plus tard avoir fait ces commentaires, les qualifiant de "fausses nouvelles", malgré la publication d'un enregistrement de l'interview, et a ajouté que la culture européenne était en train d'être détruite par les immigrants.
Qu’à cela ne tienne. Ne tenez pas compte de ces billevesées aussi futiles et inconséquentes que les paroles d’un ivrogne. Ce qui compte et ce qu’il faut croire, ce sont les communiqués officiels : "Le président Juncker et le président Trump se concentreront sur l'amélioration du commerce transatlantique et l'établissement d'un partenariat économique plus fort."
Nous voilà rassurés, enfin… si Jean-Claude est raisonnable.
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