• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Nos élus dans la rue ça sert à quoi et ça aide qui ?

Nos élus dans la rue ça sert à quoi et ça aide qui ?

La Guadeloupe est bloquée depuis le 20 janvier 2009 par une intersyndicale contre la vie chère. C’est la plus grande confusion qui règne ce jeudi 29 janvier 2009.

Hier après la rupture des négociations les élus locaux, les socioprofessionnels, et le collectif se sont dit leurs quatre vérités. Beaucoup d’émotion, on s’est envoyé des mai 67 à la figure, des hutus et des tutsis, bref c’était un peu à qui était le plus guadeloupéen. Passe. Le président de Région Lurel est allé jusqu’à demander au collectif la permission de défiler à leurs côtés avec son écharpe d’élu, ce jeudi, journée nationale de mobilisation générale. Passe. On peut comprendre. Le mouvement du collectif a touché un point sensible. 

Cependant ne perdons pas de vue l’essentiel.

Un collectif de syndicats a posé des revendications. Nous sommes au dixème jour de blocage d’un pays à l’économie fragile et aucune proposition, aucune réponse à ces revendications. Quand bien même le collectif avait demandé à rencontrer tout le monde ensemble dans un même lieu, qu’est-ce qui empêchait chaque collectivité de répondre pour ce qui la concerne au vu de ses compétences ? 

Le collectif a tenu ce jour une conférence de presse. Elie Domota son porte parole a rejeté la proposition de l’Etat, à savoir un "message" d’Yves Jégo proposant des séances de travail sur 4 semaines pour résoudre le conflit. Le collectif est prêt à rencontrer ses interlocuteurs vendredi 30 janvier dans l’après-midi pour analyser les réponses des élus et des socioprofessionnels et samedi pour négocier. 

Rendez-vous est donné demain pour un défilé du collectif. La présence des élus n’est pas interdite au titre qu’ils sont des citoyens comme tout le monde, et qu’ils sont libres d’adhérer ou non au mouvement. Mais à quoi ça sert des élus dans la rue aux côtés d’un collectif qui bloque le pays depuis 10 jours ?

Je soutiens le collectif et jusqu’ici je trouve qu’ils ont bien géré le conflit pour ce qui les concerne. Il s’agit d’un syndicat, qui agit conformément à son rôle et de façon plutôt responsable. Que les élus en fassent de même. Que les patrons en fassent de même. La rue ce n’est pas les urnes. Que les élus banissent leurs différences droite gauche pour un projet guadeloupéen c’est bien. Mais l’urgence pour l’heure est d’arrêter cette grève, de conclure au moins une trève et cela n’est possible qu’avec des propositions concrètes. Il y aura un après. La question statutaire, ou l’indépendance, le projet guadeloupéen, nous verrons tout ça après. Aujourd’hui l’urgence c’est un pays bloqué. Aujourd’hui l’urgence ce sont des revendications justes et fondées qui n’ont reçues aucune réponse.

La grève continue.


Moyenne des avis sur cet article :  2.33/5   (3 votes)




Réagissez à l'article

12 réactions à cet article    


  • italiasempre 31 janvier 2009 22:31

    Je soutiens le collectif et jusqu’ici je trouve qu’ils ont bien géré le conflit pour ce qui les concerne. Il s’agit d’un syndicat, qui agit conformément à son rôle et de façon plutôt responsable.

    Ils violent toutes les libertés possibles et imaginables
    Ils obligent des dizaines et des dizaines de petites entreprises à mettre la clé sous la porte
    Ils envoient direct au chomage des milliers de personnes

    A part ça, vous avez raison, ils font preuve d’une gestion du conflit et d’un sens des responsabilités tout à fait exemplaire.


    • lepetitlexiquecolonial 31 janvier 2009 23:58

      si vous avez vécu ou si vous vivez dans un monde où toutes les conquêtes sociales se sont faites comme dans du coton, merci de m’y inviter. Vous avez tout à fait raison sur les méthodes de ce syndicat (j’ai été moi même virée manu militari de mon bureau par ce même syndicat il y a quelques années). Leurs méthodes sont à la mesure d’une société elle même violente qui n’entend pas et ne voit pas les démunis et leur demande d’accepter une "fatalité" qui ferait que certains pourraient jeter de l’argent par les fenêtres quand d’autres devraient en silence et sans faire de bruit surtout se retrouver à la rue. La Guadeloupe vit une période difficile. Les manifestations se sont faites jusqu’ici dans le calme et sans incidents. C’est ce que je voulais dire par conduite responsable. Aux revendications sociales s’ajoutent beaucoup d’autres frustrations d’ordre historique, politique, identitaire. Je suis consciente de la difficulté des petits patrons. Et je ne souhaite en aucun cas que cette grève se prolonge. Mais quand bien même le collectif voudrait arrêter le mouvement, n’ayant reçu absolument aucune réponse (même pas une) concrête et sur laquelle s’accorde l’Etat, les collectivités et les patrons, c’est comme si on demandait à tous ces milliers de gens descendus dans la rue (ils ne sont pas tous fous ou manipulés) de rentrer chez eux et de se taire. En tous les cas je vous remercie cordialement d’avoir bien voulu réagir à mon article.


    • italiasempre 1er février 2009 01:51

      Pardonnez moi, votre discours est beau, certes, mais pas très concrèt. 
      Sous les termes générique de "conquêtes sociales", qu"entendez-vous exactement ?
      Quelles sont ces revendications que vous soutenez, que vous trouvez raisonnables ?
      L’augmentation du smic de deux cent euros ?
      La priorité à l’embauche aux Guadeloupéens ? (là c’est carrement du Le Pen...)


      Aux revendications sociales s’ajoutent beaucoup d’autres frustrations d’ordre historique, politique, identitaire.
      ........................... ?
      La Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo ?


      • italiasempre 1er février 2009 18:51

        Ben voilà,
        quand on demande des précisions sur des formules creuses et prêtes-à-l’emploi il n’y a plus personne smiley


        • lepetitlexiquecolonial 1er février 2009 20:56

          Vous avez tout à fait raison. Et pour ce qui est des formules creuses et prêtes à l’emploi en voila encore quelques unes à méditer. Bonne lecture.

          La pluie et le soleil étaient en conflit. L’un disait que le ciel se devait d’être tout bleu sans nuage quand il faisait soleil, l’autre disait que le ciel se devait d’être tout noir et sans lumière quand il pleuvait. Ce qui pour beaucoup était une évidence. Le conflit durait déjà depuis 7 jours. Tout était arrêté. Plus de récolte, la pluie était trop occupée à se disputer avec le soleil pour aider les semences à pousser. Plus de café, ni de cacao le soleil était trop occupé à se disputer avec la pluie pour les faire sécher. Chacun se demandait quel pourrait bien être l’issue du conflit.

          Le temps s’était arrêté.

          La fille du Diable voulait se marier. Elle n’avait pas l’autorisation de son père, car elle voulait épouser un homme bon. Elle alla voir la pluie et le soleil et promis de les aider à résoudre leur conflit s’ils l’aidaient à se marier.

          La pluie et le soleil qui au fond en avaient un peu assez de se disputer dirent d’accord, et promirent de faire ce qu’elle leur demanderait.

          La fille du diable alla voir le Bon Dieu, et lui dit qu’elle souhaitait se marier à l’église avec un homme bon. Dieu l’y autorisait-il ? Dieu dit oui. Il connaissait l’homme et ne doutait pas qu’il puisse ramener l’âme de la fille du diable dans le droit chemin. Mais il lui dit qu’elle ne pourrait pas se marier dans l’église. C’était tout de même la fille du Diable.

          Puis la fille du Diable alla voir son père, elle lui promis que s’il autorisait son mariage elle lui montrerait un prodige qu’elle était la seule à pouvoir faire et qui montrerait au Bon Dieu l’étendu du pouvoir du Diable.

          Le jour du mariage de la fille du Diable la pluie tomba et le soleil brilla. Le ciel était bleu et il pleuvait. La pluie se flattait que le soleil lui fit tant d’honneur en illuminant toutes ses gouttes. Le soleil se dit finalement qu’un peu de fraîcheur donnée par la pluie ne faisait pas de mal, et ferait taire ceux qui le trouvait trop accablant.

          C’est ainsi que depuis, au pays, quand il pleut et qu’il fait soleil en même temps nous disons que le Diable marie sa fille derrière l’église.

           Ce qu’il advint du couple de la fille du Diable avec l’homme bon est une autre histoire.

          Oracle : le don raconte le ventre de partage


        • italiasempre 1er février 2009 21:23

          Bravo, jolie histoire, applaudissements sincères et bien nourris.

          Et sinon, comme ça au hasard, pour la priorité d’embauche aux Guadeloupéens vous en pensez quoi ?


        • lepetitlexiquecolonial 1er février 2009 21:56

          Merci du compliment. Pour répondre à votre question encore une petite histoire vraie celle là. J’ai une amie blanche. Il se trouve que sa famille est riche. Je l’accompagne elle et sa soeur à l’aéroport et par gentillesse, je me propose de porter la valise. Elles rencontrent des amies blanches qui sans se préoccuper de ma présence demandent si je suis la bonne. Le préjugé racial existe et c’est très douleureux de le vivre dans son pays. 
          En guadeloupe personne ne peut le nier presque tous les postes clés sont tenus par des blancs. La pyramide est faite ainsi les blancs en haut les noirs en bas. Le constater est-ce du racisme ? Ne rien faire et se dire que le temps arrangera les choses ou exiger que tous les noirs soient des êtres aussi exceptionnels qu’Obama est ce que c’est la seule solution ? Nous sommes aussi talentueux et compétents que tout un chacun alors comment expliquer cette pyramide ? Nous sommes en 2009, combien de temps faudra -t-il encore pour plus d’égalité ? Est-ce raciste de demander l’égalité ? Le principe de la priorité à l’embauche ne me satisfait pas. Mais le fait qu’à diplôme égal par préjugé on choisisse un blanc dans certains secteurs ne me plais pas non plus.


        • italiasempre 1er février 2009 22:54

          @lepetitlexiquecolonial
          Merci, c’est exactement ce que je voulais savoir.
          Ce qui prouve bien que derriere une daube larmoyante le racisme pointe toujours son nez.
          Félicitations.


        • lepetitlexiquecolonial 1er février 2009 23:01

          je suis bien d’accord !


        • italiasempre 1er février 2009 23:10

          J’en suis ravie. On est au moins d’accord sur quelque chose.


        • lepetitlexiquecolonial 1er février 2009 23:18

          oui, totalement d’accord avec vous le racisme pointe le bout de son nez !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès