Oh ! Comme ils l’aiment leur glyphosate, les agripoisonneurs !
Chez Monsanto et leurs collègues, on doit se faire une belle bosse de rire, tout en sabrant le Champagne ! Faut dire qu’il y a de quoi. Les FNSEA boy’s ont foutu la zone dimanche sur les ChampZé, et même tonton Hulot – le ministre alibi transitaire écolo – est venu leur dire qu’il était plus dans une phase de « transition » que « d’interruption brusque ». Ben voyons.
Objet et cause de ce ramdam, le sinistrement célèbre glyphosate.
« Un poison ! » s’égosillent les anti-malbouffes.
« Inoffensif ! » s’offusquent les multinationales de la chimie
« Indispensable ! » pleurnichent les agriculteurs de la FNSEA.
Et en bout de chaîne, il y a nous, les con-sommateurs, qui en ont marre d’être pris pour des kons et qui somment tous ces personnages d’éclairer leur lanterne. Alors, c’est dangereux ou pas ce truc ? C’est selon…
Les experts mandatés par l’OMS (organisation mondiale de la santé) ont estimé que cette molécule serait un « cancérigène probable ». Levée de boulier des chimistes et des agripoisonneurs, donc nouvelle expertise diligentée par l’OMS et qui cette fois – heureuse chance - concluent que "le glyphosate est peu probablement génotoxique (toxique pour l’ADN) aux expositions alimentaires anticipées".
Experts, contre experts… Les agences chargées de dire le vrai en la matière sont plus que divisées. L’OMS, qui avait tiré la sonnette d’alarme, a donc revu sa copie suite aux pressions et sorti une nouvelle étude contredisant la première. Étude entachée de doutes sérieux et de conflits d’intérêts entre certains « experts » et les lobbys des pesticides. Quant à l’expertise de la Commission européenne, elle est en de nombreux points un copié-collé des documents de la Glyphosate Task Force, le consortium industriel conduit par la firme américaine Monsanto ! Bonjour l’objectivité…
Il serait temps de se mettre d’accord puisque dans les jours qui suivent, la Commission européenne doit renouveler – ou pas – pour dix ans l’autorisation de mise sur le marché de l’UE des pesticides à base de ce glyphosate. Scandaleusement noyautée par les groupes de pressions des multinationales et de la finance, la Commission avait déjà décidé de renouveler pour 15 ans cette autorisation au printemps 2016 mais avait dû reculer devant la forte mobilisation des populations, se contentant d’offrir tout de même 18 mois d’autorisation supplémentaire aux chimistes. Cette autorisation provisoire arrive à échéance en ce moment. Voilà pourquoi les lobbys chimistes comme les anti malbouffe sont chauds bouillants.
Il faut dire qu’il y a des intérêts énormes derrière ce bras de fer. Les pressions arrivent de l’industrie des pesticides, des Étasuniens qui veulent vendre leurs merdes, des agripoisonneurs de la FNSEA qui gueulent à juste titre qu’ils seront désavantagés si la France interdit le glyphosate mais que d’autres pays européens l’autorisent. Rien qu’en France, les professionnels chaque année utilisent 8 000 tonnes et les particuliers 2 000 tonnes de ce désherbant redoutable. En son temps (2015) Ségolène Royal, alors ministre de l’écologie, a bien essayé de faire interdire les désherbants à base de glyphosate, mais seulement pour les jardiniers amateurs… Lettre morte puisque les bidons de Round-up encombrent encore les rayons de toutes les jardineries…
La France devrait – selon la position officielle - voter contre le renouvellement de l’autorisation du glyphosate. Mais peut-on faire confiance à un « officiel » français ?
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