On va tous mourir
Je le savais. J'ai voulu croire jusqu'au dernier moment que tout ça n'était qu'un ramassis de sottises. Un mauvais rêve. Oui, un magma de fatuité prédicastre. Une extrapolation lucrative de ''2012 le film'', avec son essence mensongère & Veau d'Oresque. Et tous ces reportages catastrophistes à la Direct 8 en boucle. Hélas, 3 fois hélas...
La vie m'a rattrapé. Aujourd'hui je meurs, enfin.
Tous ces rêves de bonheur éternel, enjoués dans un délire enrobé d'inutile naïveté m'ont achevé. Je vais mourir tant pis. Pourtant j'avais cru. Comme toi certainement. Que le joli regard de l'enfant naïf recelait l'éternité. Que la femme amoureuse était capable de tout. Bon, là j'ai pas tout compris. C'est quoi l'amour ici ?
La part du néant oublié, la fin d'une époque. Tout est perdu, fini, anéanti. Au delà de nos certitudes ridicules, que poindra t-il après la Mort ? Une Lumière, un Ciel calme nimbé de petits anges dodus ?
Ou bien l'Enfer, la Torture, le Chef cruel éternel ?
Non. Les choses de la vie seront remises à leur place, tout simplement. Tu ne pourras même plus de suicider sur ton lieu de travail, comme l'autre qui s'est pendu à la Poste. Athée croyance explosée, la fin de ton monde de branque ? Oui tu périras. Ton être veule désintégré, voilà ce qui t'attends.
Voila ce qui nous attends : La Naza s'est plantée. Je vois déjà ma vie repasser en accéléré.
Eh oui ! on va tous crever. Jamais dans l'histoire de cette boule immonde qu'est la terre, les Augures, les Tables des Lois, les Mages n'ont étés aussi précis. Les Incas, les Mayas, les Hopis, Madame Soleil et même Paco Rabane. Tous l'ont dit, c'est sûr ; on ne verra pas 2013. Sauf à Bugarach bien sûr, mais le maire en a interdit l'accès, c'est trop tard. Il fallait réserver. À présent seuls au monde, les Bougarachois le referont sans nous ; le monde.
Ce soir c'est la fin.
J'emporterai un souvenir de toi, qui par amitié virtuelle et sans me connaître a déplacé ta souris jusqu'au petit carré + d'Agoravox, Twiter ou Facebook. Merci. Nous ne nous reverrons plus hélas. Toi et moi devant nos écrans respectifs. Ce fantastique dialogue disparaîtra à l'aube de ce 21 décembre 2012, à l'orée de ce jour maudit.
Maudit ? Je sais pas. Je dirai même qu'une chance de s 'échapper de cet enfer n'est pas à prendre à la légère. Par les temps qui courent, le futur de l'homme basique est sombre, rempli de paramètres glauques, d'humiliations exponentielles.
C'est la crise, pour vous en tout cas ; les pauvres, les moyens et les naïfs. Il va falloir payer, supprimer les services que nos pères et mères avaient si difficilement réussi à obtenir. La retraite à 60 ans, c'est déjà terminé. Les taxes se multiplient. Quelque soient les ''gouvernements'', ils ne savent faire que ça. Inventer une ponction par ci par là, qui s'ajoute à la précédente.
Même les sdf devront payer. Sur leur sandwich misérable, la tva augmentera. Le prix de la baguette de pain n'est-il pas passé d'environ 80 centimes de franc à 80 centimes d'euro. 6,54 fois plus cher, 654% d'inflation.
Estimes tu intéressant de poursuivre ta ligne de crédits pour payer une maison en parpaings, à laquelle tu ne survivras pas ? Ah j'oubliais, tu feras des enfants afin qu'ils perpétuent ta bêtise et ton instinct gravos de mortel propriétaire. Au fait, ton bonheur de football, ton feuilleton, ton carton de loto et ton amour masturbatoire dans ta vie de couple moisi te suffisent-ils ? Oui ? Bravo.
Tu ne peux pas mourir donc, tu n'es pas encore né.Tu n'existes pas. Si Nibiru la planète fantôme venait à surgir du néant pour nous exploser, tu sentirais rien de toute façon. T'inquiète, ça va aller,
La fin du monde c'est même pas pour toi.
19 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON