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Pas de clerc !

 Pas de clerc

L’argumentaire de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale au journaliste qui lui adressait une -très prévisible- question sur son choix de scolariser ses enfants dans le privé, interroge sur sa pertinence.

Dans la forme, le parti d’instaurer un rapport de défi avec le journaliste : « vous m’attaquez d’emblée, je réplique de même », était censé poser l’autorité pour couper court à la polémique.

Or, celle-ci allait naître du contenu de la réponse. En s’impliquant sur un terrain personnel et contextualisé (prénom des enfants, noms des rues et des établissements concernés), c’est toute une série d’inconvénients qui s’enchaînent en cascade : critique de l’enseignement public avec les heures d’enseignements non remplacées ; mise en concurrence d’établissements public et privé voisins du même arrondissement et de leurs communautés scolaires).

Au-delà de la maladresse, deux erreurs sont commises :

La critique déplace le problème des remplacements sur celui du recrutement qui n’incombe pas aux établissements.

S’il incombe aux chefs d’établissement d’une part, et aux responsables des écoles de l’autre, de s’impliquer dans la mise en œuvre concrète des remplacements, leurs initiatives se heurtent aux carences dans les viviers d’enseignants mis à leur disposition par le système éducatif lui-même dont le ministre a la charge ;

elle omet le fait que l'enseignement privé sous contrat, contrôlé par l’enseignement public, fait lui-même partie du système éducatif ;

Il aurait été moins périlleux, pour éviter la polémique, de s’en tenir, très sobrement, au simple rappel que la loi offre aux familles en France un libre choix vis-à-vis de ces deux offres éducatives, sans entrer dans des explications personnelles mettant en pleine lumière des aspects liés aux inégalités sociales.


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12 réactions à cet article    


  • JPCiron JPCiron 13 janvier 16:07

    la loi offre aux familles en France un libre choix vis-à-vis de ces deux offres éducatives >

    En fait, les écoles privées bénéficiant de la meilleure réputation (qui sont les plus recherchées)  :

    > font un ’tri’’ à l’entrée, en ne prenant que les meilleurs dossiers.

    > ont des tarifs ’’de base’’ annuels variables : de € 4500 par enfant pour l’école des enfants de la ministre à €10.000 ou €20.000 ou davantage, plus différents frais annexes dans tous les cas. Il y a souvent des classes spéciales qui permettent (par exemple pour des étangers) d’apprendre le français sans perdre une année. (il y a un coût...)

    .

    On voit bien qu’en pratique, il y a deux systèmes en France, basé sur l’argent. Les enfants qui passent par ces écoles-là très renommées (une minorité) ont de meilleures chances de se retrouver parmi les classes dites ’’supérieures’’ une fois adultes. 

    Le ’’reste’ des enfants passe par le système ’’classique’’ dont le niveau moyen est celui que l’on connaît avec PISA. Ils formeront le bas de la pyramide sociale...



    • kikadikoi 15 janvier 11:49

      @JPCiron
      Ne dites pas n’importe quoi : les frais de scolarité de l’ecole stanislas sont de 2000 euros pour le primaire, 3000 pour l’école alsacienne. On trouve cela assez facilement sur les sites.
      Avez vous des exemples d’école primaire ou secondaire à 20000 euros l’année en france ? Je demande à voir. En dehors des écoles du supérieur type HEC ou autre je vois pas.



    • kikadikoi 17 janvier 11:54

      @JPCiron
      Je n’avais pas connaissance de ce genre d’école, je vous remercie pour l’information. En effet les tarifs sont de l’ordre que vous annoncez (exorbitant !).

      Mais là pour le coup on est dans une frange de la population, même les ministres ne mettent pas leurs enfants ici (plutôt les enfants de joueurs de foot). Pas sur que ce soit propre à la France, il y en a partout dans le monde a priori.


    • JPCiron JPCiron 18 janvier 08:44

      @kikadikoi
      même les ministres ne mettent pas leurs enfants ... >
      C’est vrai. Les parlementaires non plus. C’est la France.

      La rémunération des ministres est extrêmement ’’basse’’ et n’attire pas les gens brillants qui peuvent gagner très largement plus dans le privé. A mon sens, cela explique aussi la médiocrité des résultats.
      En outre, s’ils sont considérés ’’responsables’’, on lne les considère pas ’’coupables’’ de leurs légèretés ou fautes.... on en a donc pour notre argent.


    •  C BARRATIER C BARRATIER 13 janvier 17:13

      Quand on a un enfant scolarisé, il est normal et souhaitable de faire le maximum pour sa réussite. Les cours dispensés sont un élément important, à condition qu’ils le soient ..Dans le public, il y a des grèves à répétition, jamais dans le privé où les enfants perdent un nombre important d’heures de cours. Jamais rattrapés.

      Les enseignants du public et du privé ne sont pas toujours neutres dans ce qu’ils transmettent. Les parents ont raison d’en tenir compte par rapport à leur s propres convictions.

      Notre nouvelle ministre de l’education nationale est d’abord une maman qui se préoccupe de la réussite de ses propres enfants autant qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour tous les élèves.

      Il serait donc stupide de lui chercher publiquement des poux dans la tête sur ce sujet, où fort heureusement chaque père, chaque mère est libre de son choix. Un ministre ne saurait perdre cette liberté personnelle.

      Je sais bien que les enfants réussissent beaucoup par eux mêmes, j’ai relu « Libres enfants de Summerhill »

      Mais il reste souhaitable de les aider à réussir


      • Com une outre 13 janvier 18:33

        @C BARRATIER
        J’espère qu’après son passage qui devrait être remarquable, fière de ses résultats comme ministre, elle remettra ses enfants dans le public. On prend des paris ?


      •  C BARRATIER C BARRATIER 13 janvier 19:10

        @Com une outre
        elle n’agira pas comme ministre j’espère mais comme mère. 


      • tashrin 15 janvier 10:31

        @C BARRATIER
        Les enseignants du public et du privé ne sont pas toujours neutres dans ce qu’ils transmettent.

        Alors que les autres, si ! Lol
        Dans le public, il y a des grèves à répétition, jamais dans le privé

        Et rien à voire avec le fait que leurs conditions de travail sont ubuesques, qu’ils heritent de TOUS les élèves avec des moyens réduits tandis que le privé selectionne et fait payer le prix fort, tout en bénéficiant d’argent public en parallele, evidemment.
        Ni rien à voir non plus avec le fait que la profession a été tellement dévalorisée que plus personne ne veut y aller, et qu’on en est à recruter d’anciennes coiffeuses lors d’un speed dating
        Toute conincidence serait purement fortuite evidemment
        lol


      • Jules Seyes 15 janvier 14:19

        @C BARRATIER
        Il se trouve que je suis pas d’accord avec votre remarque.
        Oui, cette dame a le choix. Elle a aussi celui de ne pas prendre la direction d’un systéme où elle refuse de participer.
        Personne ne lui impose d’être ministre de l’éducation nationnale.


      • Seth 13 janvier 18:50

        Perso ce que je trouve remarquable, c’est qu’elle en ait eu... des enfants. Ya des mecs courageux quoi qu’on en dise. smiley


        • Brunehaut 15 janvier 10:57

          Disons qu’elle a eu le peu d’intelligence de justifier son choix d’éducation élitiste par les manquements de l’école publique ... dont les politiques des gouvernements successifs, notamment depuis 2017, sont largement responsables. Si les remplacements ne sont pas assurés, c’est que les profs manquent du fait des suppression de postes ( Lemaire y pense encore ) et du manque d’attractivité du métier ( peut-être celui, dans la fonction publique, sur lequel les Français crachent le plus ). On pourra réformer à la marge ( formations pendant les vacances, heures de remplacement mieux rémunérées ), rien ne changera fondamentalement.

          Les Français, jaloux et méprisants, ne veulent pas d’enseignants bien payés. Pas plus que d’une école exigeante ; retrouver les copains, manger bien et bio à la cantine, faire des activités en classe comme au centre de loisirs avec des profs pas trop embêtants, étant entendu que bonnes notes et diplômes sont un dû... Voilà toute l’ambition des parents français pour leur progéniture. Dans ces conditions, ne vous étonnez ni de la chute du niveau des élèves, ni de la désaffection du métier d’enseignant !

          Oudéa Machin s’attaquera au problème, vraiment ? Sur la foi de quoi vous basez-vous pour y croire ?

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