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Accueil du site > Tribune Libre > Petite histoire des retraites du Moyen-Age à nos jours

Petite histoire des retraites du Moyen-Age à nos jours

Le repos des anciens après une longue période de travail a longtemps reposé sur la solidarité intergénérationnelle. Au moyen âge cela existait sous forme de corporation et d'une société d’entraide mutuelle. Sous l'Ancien Régime 0,1 % de la population recevaient une rente de la part du roi, prélevée sur le trésor royal. Fondée par Colbert, les marins, sous Louis XIV, furent les premiers à obtenir une compensation en période d’inactivité par une retraite par répartition, unique au monde ; quant au privé, les sociétés de secours mutuels furent créées en 1804 pour les ouvriers.

La première caisse de retraite française des fonctionnaires de l'Etat voit le jour en 1789 grâce à l'influence de la révolution. A partir de 1853 l'ensemble des fonctionnaires (civils et militaires) bénéficie d'une retraite et Napoléon III généralise le régime de pension par répartition, il fixe le départ en retraite à 60 ans et 55 pour les travaux pénibles. En 1905 la loi sur l'assistance au vieillard infirme et incurable est instaurée ainsi que la gratuité de l'hospitalisation. Une première tentative de droit à la retraite pour les salariés, ouvriers et paysans est tentée en 1910, malheureusement le grand nombre de travailleurs exclus de tout droit est très important, et le non versement de cotisations n'est assorti d'aucune sanction.

La 1ère guerre mondiale pousse en faveur du progrès social, mais le droit à la retraite touche très peu de personne, dû au grand nombre de décès avant cet âge en cette période. La 2ème tentative de droit à la retraite est lancée en 1928, avec la création d'un régime obligatoire, mais celle ci est immédiatement rejetée par les médecins, agriculteurs, patronat et bizarrement par certains milieux ouvriers. La crise de 29 change la donne et l'approche de ce droit ; en 1930 les textes de 1929 sont modifiés et obligent les salariés dont les rémunérations ne dépassent pas les 15000 frs de cotiser au régime d'assurance vieillesse. Seuls les VRP en sont exclus. Ceci était un régime mixte de capitalisation et de répartition, sa gestion préfigure le régime général de la sécurité sociale, celle ci étant confiée, au choix de l’assuré, aux organismes comme les mutuelles, caisses patronales ou syndicales. Sa durée de cotisation était de 5 ans pour une rente, de 15 pour une pension proportionnelle et de 30 pour une pension complète. Cette pension était calculée sur le salaire moyen de l'ensemble de la carrière, la rente s'ajoutant à celle ci.

En 1933 le bureau international du travail (créé en 1919) préconise le financement des retraites par l'Etat, les patrons et les salariés. En 1935 la loi américaine Roosevelt donne naissance à la "Social Security Act " dont découlera l'expression Sécurité Sociale. La charte de l'atlantique établie en 1941 contient un paragraphe sur la nécessité d'une extension de la Sécurité Sociale à tous.

La mise en place du système français de répartition s'effectue en 1945 par Pierre Laroque (fondateur de la Sécurité Sociale) qui va œuvrer à la mise en place de la protection sociale. L'ordonnance de 1945 stipule un âge de départ à la retraite à 65 ans, et à 55 ans pour les régimes spéciaux, notamment les cheminots. L'idée est que la France, au sortir de la guerre, est exsangue et a besoin de se reconstruire, mais lorsque la situation le permettrait, le départ à 55 ans sera la norme pour tous.

En 1948 des accords professionnels permettent au non salarié d'avoir accès au régime autonome d'assurance vieillesse. Les industriels et commerçants ont une caisse de compensation (Cancava) avec une série de caisses inter professionnelles locales. En 1949 le régime de retraite des agents non titulaires de l'Etat est mis en place et celle ci deviendra "l'Ircantec". Elle sera suivie en 1956 du Fond National de Solidarité. L'Etat crée le minimum vieillesse, toute personne de + de 65 ans a droit à un montant minimum. L'ordonnance de 1967 prévoit la création de 3 caisses autonomes dont la caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV)

Les grosses réformes commencent en 82, où la retraite passe de 65 à 60 ans pour 37.5 ans de cotisation, les partenaires sociaux décident d'harmoniser les régimes complémentaires sur les mêmes bases. 1991 le livre blanc : premier rapport posant les grands enjeux de la reforme des retraites.

Avec la reforme Balladur de 1993 la durée de cotisation pour le privé passe de 37.5 à 40 ans. Le salaire moyen de référence est calculé progressivement sur les 25 meilleures années au lieu des 10 meilleures. L’indexation est maintenant basée sur les prix et plus sur les salaires. Cette réforme met en place le fonds de solidarité vieillesse. Une 2ième vague de réforme est faite en 2003, par le biais de la loi Fillon, cette nouvelle réforme concerne l'ensemble des régimes, sauf les régimes spéciaux.

A partir de 2009 la durée de cotisation augmente pour la totalité des salariés (public et privé) d'un trimestre par an jusqu'en 2012. Les fonctionnaires s'alignent progressivement sur le régime général, soit 40 ans ou 160 trimestres en 2008. Seules les personnes ayant commencé à 14 et 16 ans peuvent prétendre à partir avant 60 ans, si bien sûr ils ont cotisé suffisamment. La loi introduit le système de décote et de surcote.

En 2007 l'harmonisation de la durée de cotisation est portée pour le public de 37.5 à 40 d'ici 2012, et comme pour le privé, un système de décote et surcote est également mis en place, et les pensions sont indexées sur le niveau des prix. Le salaire de référence des pensions sera fixé sur celui des 6 derniers mois d'activité. La possibilité de prolonger son activité jusqu'à 70 ans est instaurée en 2008. En 2013, le gouvernement socialiste au pouvoir prévoit de nouvelles reformes et notamment pour le public de passer de 6 mois à 10 ans…

Le travail de sape commencé par Balladur en 1993 et poursuivi sans relâche par tous les gouvernements a visiblement porté ses fruits et a détruit même dans "les têtes" l'idée de retraite pour tous, les caisses sont vides on ne peut plus payer ! En vingt ans on est passé de 70% des richesses produites pour les travailleurs (ceux qui produisent la richesse) et 30 % pour le capital (ceux qui fournissent les outils de production) à la répartition d’aujourd’hui de 60% et 40% (ce qui représente approximativement 200 milliards par an qui disparaissent dans les poches des actionnaires). Ajoutons à cela les "exonérations de charges patronales ", la politique systématique de bas salaires, d'emplois précaires, les plans de licenciement entraînant un chômage massif : le manque à gagner pour les cotisations est là !

Selon Médiapart, cette nouvelle réforme "va conduire à l'asphyxie financière des grands régimes par répartition" et sera donc "propice à l'éclosion de ces grands fonds de pension qui n'étaient pas encore parvenus à s'acclimater en France, à quelques rares exceptions près". L'enjeu n'est pas mince. Le marché pourrait représenter "40 à 100 milliards d'euros" en fonction de l'aspect final de la réforme. En effet, les Français connaîtront une baisse plus ou moins considérable du taux de remplacement, c'est-à-dire du montant de la pension rapporté au salaire, et donc se précipiteront sur les systèmes de retraites complémentaires. Médiapart publie notamment un "business plan" confidentiel, qui fixe pour objectif une part de marché de "17%" d'ici dix ans. 

Cela confirme bien les déclarations, déjà anciennes, de Denis Kessler, ex-numéro 2 du MEDEF : « La liste des réformes ? C'est simple : prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »

Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/

Lire : RETRAITES, ON NE NOUS DIT PAS TOUT…

Et : RETRAITES : LE GRAND BLUFF !!!

Et : RETRAITE ET FINANCEMENT

Ou voir ce PPS : PPS RETRAITES


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25 réactions à cet article    


  • tutti frutti tutti frutti 18 juin 2013 08:55

    Il est temps de sortir du moyen-âge . 


    Les privilèges en 1789 ont été abolis .

    Alors qu’ il reste des millions de privilégiés encore en 2013 
    touchant , pour des cotisations dérisoires des montagnes d’ argent 
    au détriment de petites gens crevant la gueule ouverte . 

    L’ égalité , la vraie , celle qui veut dire la même somme pour chacune 
    et chacun .

    NI plus pour un sénateur ministre ou fonctionnaire Européen 
    ni moins pour l’ éboueur la femme de ménage ou la fille de salle .

    Un gâteau partagé pour tous comme on partage un repas en famille .

    Il n’ y a aucune raison justifiant le moindre écart entre deux personnes .

    Le contraire d’ égalité s’ appelle , au choix :

    Discrimination 

    Inéquité 

    Ségrégation 



    • Denzo75018 18 juin 2013 14:52

      Vous faites une grave erreur Historique ! Les privilèges n’ont jamais été abolis en1789, ils ont été transféré de la noblesse à la bourgeoisie ......Enfin vous mélangez la notion d’égalité de traitement avec la notion d’équité de traitement ......Pas étonnant qu’avec ce genre de confusion, les Français soient en décalage avec les révolutions successives !


    • Daniel D. Daniel D. 18 juin 2013 16:40

      Tu as raison tutti frutti,

      personne a la retraite ne mérite de recevoir plus qu’un autre.

      Que certains retraité doivent faire les poubelles alors que d’autres touchent des retraites astronomiques est une injustice a plusieurs niveaux, mais la grande masse espère naïvement qu’eux auront assez et s’en foutent des plus faibles. C’est la société du moi-je.

      Ce sont les jeunes travailleurs qui amènent les liquidités a redistribuer aux retraités, ce n’est pas l’argent qu’ils ont cotisé qu’on leur reverse ! et aucun retraité n’amène de plus a la société qu’un autre, ils sont égaux !
      A la différence prés que celui qui as toujours eu de gros salaires a pu s’acheter sa maison, et se constituer une épargne solide alors que l’éternel smicard qui as eu du chômage as eu peu de chance de se construire un patrimoine.

      Les gens veulent bien de l’égalité mais il ne faut pas toucher a ce qu’ils ont, même si c’est illégitime...

      Allez les jeunes esclaves, allez donc bosser pour payer des retraites injustement reparties aux profits de ceux qui ont profité des 30glorieuses, faites vous raser vos salaires en cotisation pour vos vieux et pensez en même temps a vous constituer des réserves pour votre retraite car le système des retraites seras détruits au profit des fonds de pensions qui eux ne font pas dans la social du tout.

      Pays de tarés qui se sabordent sous les ordres d’une pseudo élite qui n’as d’autre but que de domestiquer le peuple et en faire un esclave corvéable a merci.

      La masse est si conne que quand on leur dit la même retraite pour tous ils imaginent tous qu’ils vont y perdre et ne pensent qu’a cela.


    • Dolores 18 juin 2013 17:53

      On ne sort pas du Moyen Age, on y retourne à marche forcée.

      Tout ce qui pouvait nous en faire sortir a été balayé par le profit et la politique.


    • devphil30 devphil30 18 juin 2013 09:50

      Si longtemps pour obtenir des acquis sociaux , tant de lutte pour obtenir un minimum de retraite , de sécurité sociale , de chômage et nous laissons partir ces acquis par manque de courage.


      Philippe 


      • tutti frutti tutti frutti 18 juin 2013 10:20

        Pour certains des acquis pour d’ autres non . 


        Egalité pour tous .

        • tutti frutti tutti frutti 18 juin 2013 11:25

          L’ Egalité , sur ce site c’ est pas sa tasse de thé , dirait-on .


          C ’est plutôt moi d’ abord les autres après comme dans la jungle .

          Le plus fort bouffe le plus faible .

          • Captain Marlo Pilou Camomille 19 juin 2013 05:36

            tutti frutti,

            Ce qui nous attend c’est l’égalité PAR LE BAS, l’alignement sur le moins disant.

            Si vous vous imaginez que ce qu’on va enlever aux uns, va apporter aux autres, c’est que vous n’avez rien compris au capitalisme...

            On a monté les Français contre les fonctionnaires. Maintenant quand les Français veulent entrer dans la fonction publique, ils se retrouvent en CDD. Voilà le brillant résultat de vos élucubrations !

            Il faut un alignement par le haut, pas par le bas.


          • titi titi 18 juin 2013 11:39

            @L’auteur

             

            « Cela confirme bien les déclarations, déjà anciennes, de Denis Kessler, ex-numéro 2 du MEDEF : « La liste des réformes ? C’est simple : prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! » »

            Vos références SVP ?


            • Captain Marlo Pilou Camomille 19 juin 2013 05:40

              titi,

              Référence dans le Journal « Challenge » du 4 octobre 2007 ;

              Denis Kessler, idéologue au MEDEF a écrit un article « Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! »

              Il propose de liquider tous les acquis du CNR qui ont fondé le modèle social français, rien de moins.


            • titi titi 18 juin 2013 11:43

              « En vingt ans on est passé de 70% des richesses produites pour les travailleurs (ceux qui produisent la richesse) et 30 % pour le capital (ceux qui fournissent les outils de production) à la répartition d’aujourd’hui de 60% et 40% (ce qui représente approximativement 200 milliards par an qui disparaissent dans les poches des actionnaires). »

              Vous oubliez le 3ème larron de l’histoire : l’Etat.

              Le gâteau ne se partage pas entre les ouvriers et le capital. Il se partage entre les ouvriers, l’Etat et le capital (dans cet ordre).
              Il y a 20 ans la CSG n’existait quasiment pas. Aujourd’hui elle représente 13% de tous les revenus.
              Ce n’est pas une variable que vous pouvez déduire magiquement de votre démonstration parce que ca vous arrange.


              • Francis, agnotologue JL 18 juin 2013 12:03

                titi,

                quand vous comptez les recettes de l’État, vous devez aussi compter ses dépenses, et regarder où elles vont. La part qui retourne au Capital sous l’appellation pudique de ’politique de l’offre’ n’a rien à envier à celle qui va à la politique sociale. Bon, je sais que la grande majorité des élus ne produit pas grand chose. Mais c’est un autre pb.

                Vous mélangez comptabilité interne (ou analytique) et comptabilité générale. Un peu comme un chef d’entreprise qui dirait que ses dépenses se répartissent entre les achats, les salaires et charges versés, et le coût du Service de production, quand ledit coût est déjà comptabilisé dans les salaires.


              • Captain Marlo Pilou Camomille 19 juin 2013 05:47

                titi,

                Mais c’est justement l’ Etat qui en France assure la redistribution d’une partie des richesses par les aides sociales, la politique familiale et les services publics.

                C’est ainsi que le programme du CNR avait conçu le modèle social français pour assurer la solidarité.
                Vous êtes ignorant de l’histoire de votre propre pays.

                Ce que veut le système libéral, c’est ce qui se passe aux USA, aucune protection, chacun se débrouille, et ce sont les Églises qui assurent la charité, comme chez nous avant la Révolution.
                Vous parlez d’un progrès !! 


              • titi titi 19 juin 2013 17:52

                @Pilou @JL

                Ce n’est pas la question posée.


              • popov 18 juin 2013 12:57
                @l’auteur

                Un des petits retraités sur votre photo ressemble très fort à morice !

                • tutti frutti tutti frutti 18 juin 2013 13:21

                  Oui il ressemble à un prof d’ histoire connu .


                  • joelim joelim 18 juin 2013 13:24

                    On a enfin identifié la morice Team.


                    • urigan 18 juin 2013 15:55

                      Le deuxième a ancien militaire devenu historien.

                       : smiley


                    • berry 18 juin 2013 18:16

                      On a maintenant la preuve qu’ils sont plusieurs sous la même appellation !!!


                    • joelim joelim 18 juin 2013 16:54

                      Pour maintenir les acquis du CNR il faut sortir de l’UE, de l’Euro et de l’Otan, et les seuls partis qui en ont la volonté sont l’UPR, le MPEP, le PRCF et le POI. Les autres partis sont au mieux des bouffons mais plus probablement les authentiques fachos de l’histoire (contemporaine).


                      • Captain Marlo Pilou Camomille 19 juin 2013 05:59

                        Joelim,
                         Il serait plus juste de dire qu’en dehors de ces 5 organisations, toute la classe politique française, du FDG au FN, sont des européistes.

                        Il faut faire une analyse politique, pas insulter en traitant les gens de fachos.

                        C’est avec une large unité autour des seuls Partis qui veulent que la France soit libre et indépendante de cette Europe des banksters, que nous pourrons remettre le pays en état de marche, comme on su le faire les 17 organisations du CNR.

                        J’ignorais que le POI en faisait partie, dont acte. Je cite régulièrement la liste des organisations qui veulent sortir la France, de l’ UE, de l’euro et de l’ OTAN car elles sont blacklistées par les médias aux ordres.

                        Je redonne la liste complète, allez sur leurs sites et rejoignez-les en fonction de vos sensibilités politiques :

                        * le PRCF Pôle Renaissance communiste en France
                        * L’ UPR de François Asselineau
                        * Le Front Syndical de classe
                        * Les Clubs « Penser la France »
                        * Le M’PEP Mouvement politique d’éducation populaire.
                        * Le POI

                        Vive le CNR, vive la France Libre et indépendante !


                      • joelim joelim 19 juin 2013 14:35

                        Pour moi ce n’est pas une insulte mais un état de fait. Ce n’est pas comme s’il n’y avait pas eu de référendum en 2005. J’aurais pu parler de totalitarisme mais à partir du moment où eux nous traitent souvent de fascistes, il me parait sain de montrer qui l’est, objectivement parlant.


                        Pour le POI je n’ai pas recroisé l’info, je me suis basé sur ça, obtenu par la recherche « upr mpep prcf » ce qui est un peu léger. Cordialement.

                      • ffi ffi 19 juin 2013 00:24

                        La première caisse de retraite pour fonctionnaires date de 1768 (et non 1789...).
                         
                        Les retraites des travailleurs étaient prises en charge par les caisses de bienfaisance des corporations (caisses qui furent saisies sous la Révolution lors de la dissolution des corporations).


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Robert GIL

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