Petits cons, petits malins, salopards et génies
Une drôle d’idée me vient à l’esprit, comme en d’autres temps une drôle de guerre a enfumé les esprits avant le grand cataclysme. La France des années 30 était contrastée, bigarrée et faite d’individus de qualité morale à peu près équivalente à celle de notre 21ème siècle. On retrouve les mêmes. Les petits cons qui sous l’Occupation ont servi de masse corvéable, soumis à l’occupant, serviles au possible, certains avec un plaisir que n’aurait pas ignoré La Boétie. Alors que d’autres, bien dans leur âme mais fragiles dans leur tête, ont du composer avec le cours des choses. Les petites gens à l’âme généreuse. Les petits malins se sont enrichis grâce au marché noir avec les notables du coin mais aussi en faisant des affaires avec l’occupant, n’hésitant pas à trahir leur pays pour gagner un peu plus d’argent. Les salopards sont identifiables, ce sont les collabos, pas ceux qui faisaient des affaires avec les Allemands mais ceux qui supplantaient les nazis pour mener des tâches policières contre les Français. Pendant ces temps de cataclysme, les génies de la philosophie, la littérature, l’art et la science poursuivaient leur quête. Partout en Europe et surtout aux Etats-Unis, pays qui a accueilli de grosses pointures savantes ayant fui l’Allemagne, notamment des physiciens. La science et la philosophie ont été d’une étonnante vitalité pendant des années de chaos, entre 1930 et 1945.
80 ans après, on retrouve les mêmes au 21ème siècle. Les petits cons, ces abrutis abreuvés de télévision et de culture geek pour blaireaux, ou plutôt les zombies arpentant les supermarchés et cette stupidité culturelle des choses préjugées avec les lieux communs et autres propagandes pour sous-hommes distillées par les politiciens populistes relayés par les amuseurs publics dans les médias et les émissions de culture de masse véhiculant les goûts de merde. Le petit con obéit et aboie contre celui qu’on lui présente comme étant le fauteur de trouble, l’immigré, une certaine Europe et surtout l’assisté ou je ne sais quoi, bref, il existe des tas de choses pour énerver les petits cons. Et des tas de divertissements pour entretenir leur connerie, de Drucker, Ruquier et Sébastien à Nagui et Dechavanne. Ceux qui contribuent au développement de la connerie sont dix fois plus payés de nos professeurs qui s’efforcent de faire progresser les élèves vers l’intelligence.
Les petits malins savent se faufiler dans le système. Dès lors qu’ils ont un point d’appui. Ce peut-être dans la position professionnelle, souvent dans la fonction publique. Comme à l’Université où des maîtres de conférences sans envergure finissent par passer professeur et même première classe, sans avoir fait des travaux remarquables, surtout quand ils siègent dans les commissions du CNU. Je ne donne pas de noms, j’en connais quelques-uns et vu leurs publications, je peux vous dire que c’est consternant et scandaleux mais transparent auprès de la Cour des comptes. Les petits malins, c’est un peu une mafia de fonctionnaires qui s’enkyste dans le système et s’arroge les meilleures places en faisant obstacle à des individus très compétents et même quelques génies et autres visionnaires. Les petits malins, on les trouve aussi dans les rouages du népotisme que je ne dénoncerai pas parce que les initiés savent de quoi je parle et que si je disais les choses crûment, je risquerais les tribunaux, alors je me tairai mais ma parole est suffisamment claire pour que les bons entendeurs comprennent. Le système est parasité par cette racaille de petits malins qui au fond, sont utiles au système, réalisant quelques tâches techniques et sociales. Les petits malins gagnent plus que ce qu’ils méritent. Ils jouent sur les réseaux d’influence et n’ont aucun scrupule pour prendre la place de quelque un plus compétent.
Les salopards, c’est certain, il y en a quelques uns mais je ne me hasarderai pas à les nommer car les salopards ont les moyens avec eux et la loi qui empêche de les nommer sauf à risquer des dommages et intérêts. Les salopards, ils sont peu nombreux. On les trouve dans quelques milieux professionnels où ils ont la possibilité d’exercer leur pouvoir. Ils sont aguerris, intelligents et rendent souvent service au système mais leur âme est pourrie et leur chemin d’existence est parsemé de cadavres. Il y a parmi eux les pervers narcissiques mais aussi quelques élus crapuleux que le système laisse en place parce que ces crapules sont comme les maîtres du crime organisé des facteurs d’ordre que les autorités tolèrent. On en connaît à Marseille, Nice, Lille ou ailleurs. Ils sont de l’UMP ou du PS et même parfois du PC. Ou parfois des opérateurs dans les cabinets, sorte de mercenaires d’Etat à l’âme d’Eichmann. Cadres du système, terreur pour leurs subordonnés et bien vus par la suprême hiérarchie hélas.
Et puis dieu merci, comme dans les années 30, des honnêtes sages, savants, chercheurs, professeurs, honnêtes hommes, font leur chemin. Ils avancent dans la lumière malgré le peu de reconnaissance de la société. Ils sont les découvreurs du futur, les hérauts et héros de la civilisation à venir, porteur du meilleur de l’humain en devenir. Mais si le système les ignore, le système ira à sa perte. La société tient parce que les individus ne se réduisent pas aux petits cons, aux petits malins et aux salopards. Si le système devient instable, il y aura peut-être insurrection ou révolution sinon, une lente progression dans une société déclinante. Peut-être que comme en 40, les belles pointures savantes ignorées en France auront un avenir aux Etats-Unis. N’en déplaise à tous ces connards qui traînent dans nos ministères.
C’était juste une manière de voir les choses. D’autres ont un autre point de vue qui est tout aussi fondé. Mais qui n’est peut-être pas d’une égale valeur. Vaste débat philosophique.
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