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Accueil du site > Tribune Libre > Pourquoi la Russie n’a d’autres alternatives que (...)

Pourquoi la Russie n’a d’autres alternatives que l’annexion déguisée de la Crimée ? Que « veut » l’Europe en Ukraine ?

  1. Les ombres de la Russie et de l’Europe sur le destin Ukraine-Crimée

 Tout d’abord, regardons le monde aujourd’hui ? Que se passe-t-il ? L’islamisme ne fait pas seul l’actualité l’internationale. Les événements qui se passent au Venezuela, en Corée du Nord, en Mer de Chine, au Xiang en Chine, en Syrie, en Libye, en Egypte sont aujourd’hui relayés voire supplantés conjoncturellement par les événements en Ukraine, comme l’Ossétie en 2012. Un peu comme si la nature a horreur du « vide du temps » dans chaque parcelle de terre de notre monde. Le monde étant constamment en évolution. Des grands événements se jouent depuis la crise de 2008 dans le monde. Et ce qui se passe en Ukraine peut s’assimiler à un événement majeur dans l’histoire de l’humanité, qui vient lui aussi en droite ligne de la crise financière de 2008.

 Les crises et les guerres, comme on l’a dit, font avancer l’humanité. Il y a un sens dans les tragédies que vivent les peuples. Et le mal qui finit par emporter des pays, des empires, et des peuples est le tribut à payer les hommes pour le progrès du monde. Qu’on le veuille ou non c’est ainsi, et pas autrement.

 Que se passe-t-il alors en Ukraine ? L’histoire du divorce de deux peuples issus d’un même peuple ? Avec le partage des biens et patrimoines, i.e. le territoire, l’Ukraine pour les ukrainiens, et la Crimée pour les « russophones ». Et si on regarde l’histoire, cette construction historique était engagée depuis longtemps, depuis exactement la date même où l’Union soviétique avait cessé d’exister. L’ex-URSS avait certes cessé d’exister mais ne pouvait se séparer de son « poumon-sud » qui lui donnait accès à la Mer Méditerranée, et aux Océans du monde. Ce qui fait de la Crimée une région-enjeu hautement stratégique pour la Russie en premier, et pour l’Union européenne ensuite. C’est pourquoi le destin de la Crimée restait à faire et à défaire. Et l’ombre de l’ex-Union soviétique planait déjà sur le nouvel Etat qui en est sorti, i. e. l’Ukraine, et la région de Crimée, objet de convoitise de l’« ex-numéro deux mondial ». Sauf qu’il n’y avait pas une ombre, mais deux ombres. L’ombre de la Russie et de l’Union européenne !

 

  1. Le sens du progrès - Tout peuple renvoie sa propre image à l’autre

 Une question. Pourquoi l’Union européenne ? L’Europe, et toujours l’Europe, qui s’immisce dans les affaires du monde ? Est-elle « prédestinée à cette destinée » ? Pour ce « droit de regard » sur les affaires du monde ? A-t-elle besoin de territoires pour son expansion ? Ne lui suffisent-ils pas les 27 ou 28 nations européennes qui existent en son sein ? Une véritable énigme dans ce déploiement de forces politique, diplomatiques voire même militaires de l’Europe. Est-elle comme le laisse supposer cette « croyance politique » que l’Europe opère dans un cadre géopolitique et géostratégique atlantiste ? Qu’elle n’est finalement que le « bras politique, diplomatique et militaire » de l’Empire dans l’Eurasie. Un peu comme Israël est un poste avancé de l’Empire dans le monde arabo-musulman.

 Il est évident que comparaison n’est pas raison. Et cette hypothèse ne tient pas la route pour la simple raison que l’Europe, en réalité, fonctionne indépendamment de l’Empire. Et que c’est l’Empire qui fonctionne en fonction de l’ex-Empire, qui est bien plus ancien que les empires russe, américain et chinois d’aujourd’hui. Et si on veut comprendre l’herméneutique de l’évolution du monde, il faut « historiciser » l’histoire. Et seule l’historicisation de l’Histoire peut permettre d’établir les « vérités cachées de l’histoire ». Elle peut même mettre en projet un « devenir en puissance » du monde. C’est pourquoi l’historicisation revêt une importance essentielle dans la compréhension du monde. Et les événements historicisés en témoignent.

 Si, entre l’Europe et les États-Unis s’est tissée au fil du temps une alliance géostratégique majeure, cela incombe essentiellement aux conjonctures internationales qui ont suivies les deux guerres mondiales. Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, la réorganisation du monde était nécessaire, inéluctable. C’est ainsi que l’Occident s’est trouvé conforté par des institutions internationales, tels l’OTAN, l’OSCE… et le FMI, la BM et autres structures économiques et financières dont ils sont les initiateurs et qui ont vu l’ensemble des pays du monde s’y joindre à la plupart de ces structures internationales.

 Contrairement à ce que l’on croit, l’acteur principal en Eurasie n’est pas l’Amérique mais l’Europe. Sans l’Europe, les États-Unis n’auraient d’intérêt ni assez de puissance pour influer sur le destin du monde. Par conséquent, dans la crise ukrainienne, l’acteur principal n’est pas l’Amérique, mais l’Europe elle-même. De plus, combien même l’Europe est taxée de trouble-fête ou d’ingérence dans les affaires du monde, en particulier sur son monde proche, en l’occurrence la crise ukrainienne, l’Europe n’a fait que se projeter naturellement sur son versant Est. Un versant qui la concerne « géo-stratégiquement ». Et cette projection sur l’Ukraine, qu’il ne faut pas oublier, s’est faite à la demande d’une grande partie du peuple ukrainien. Et ce point est d’une importance capitale. Ce serait trop simple de parler de subversion européenne dans la crise ukrainienne. C’est comme dire que les peuples ne voient pas leurs intérêts politiques et sont à la merci des menées subversives des pays hostiles. Pour l’Ukraine, ce n’est pas le cas.

 En réalité, les peuples agissent le plus souvent par « mimétisme », tout progrès dans une région est « aspiré légitimement » par les autres peuples. Ceci pour dire qu’aucun peuple ne se projette sur une région, sur un régime politique ou sur une intégration sans qu’il ne voie une raison valable, un intérêt à retirer. Tout peuple, comme on l’a déjà dit, est mû par son essence d’être, par une essence renvoyée par les progrès de l’autre.

 Pour comprendre, si par exemple, c’est en Russie que les peuples envoient une image d’un pays réellement démocratique, « où il fait bon de vivre », où les hommes ont des droits bien plus grands que ceux que les Européens ont en Europe, il est à parier que le peuple ukrainien dans toutes ses composantes n’aurait jamais eu à se désolidariser du peuple russe. Plus important encore, les pays d’Europe centrale et orientale n’auraient jamais quitté la Russie, et l’ex-Union soviétique d’Etat n’aurait pas disparu. Ce serait les Européens qui auraient à aspirer à la gouvernance soviétique, ce qui a existé d’ailleurs un certain temps en Occident, durant la « Guerre froide ». Mais cette aspiration n’a été qu’en surface puisque le soviétisme prometteur s’est écarté à ce qu’avaient été « pensé » par Marx, Lénine… puisqu’il est devenu une dictature d’Etat. Le socialisme était dévoyé par l’élite au pouvoir, et fut remplacé par un socialisme-nomenklatura-goulag à la place de la « lutte des classes » et l’instauration d’un régime socialiste auquel auraient bénéficié toutes les classes sociales. Donc victime de son propre succès et surtout de l’utopie du projet qui ne pouvait être que transitoire. On comprend pourquoi ensuite les événements se sont précipités. Evidemment, tout événement majeur a sa place dans l’évolution de l’humanité, et le soviétisme, même s’il s’est délité à la fin, a vis-à-vis du monde constitué un tournant dans l’histoire humaine. Il a été un des moteurs dans le développement du monde.

 

  1. Le destin unique de l’Europe dans l’arène du monde

 On comprend pourquoi les pays d’Europe centrale et orientale, à la fin de la Guerre froide, ont rejoint l’Union européenne. Tout peuple aspire à la démocratie, à la liberté d’expression, à une sécurité sociale, et cela ne peut passer que par une « gouvernance démocratique » loin des « luttes d’appareils » où les peuples sont des « peuples-objets, des peuples non matures ». Les peuples dans ces situations, comme on le croit faussement, ne sont pas naïfs, impuissants, ils se réfugient dans l’indifférence, dans le silence, ce qui amène la classe politique, i.e. les décideurs à raisonner en termes d’hégémonie et de rivalités, et aussi de conservatisme avec tous les avantages que le système politique leur offre en termes de pouvoir. Il y a donc une logique interne dans tout système politique. Comme d’ailleurs ce qui se passe en Occident, sauf que le processus politique est différent. En Occident, le système politique est plus évolué, plus avancé parce qu’il place le peuple au centre du pouvoir politique. Pour n’en donner que trois exemples, l’alternance politique gauche-droite, la nomination de représentants des minorités, en particulier en France, à des postes très élevés (ministères de souveraineté) et la nomination d’Obama, un afro-américain de père musulman, à la présidence de la nation la plus puissante du monde montrent si besoin est le grand écart qui existe entre la gouvernance en Occident et la gouvernance en Russie, en Chine où tout reste à apprendre. Et les deux mandats présidentiels au lieu d’un montrent que la nomination d’Obama n’a pas été un accident de l’histoire. Contrairement en Russie qui est une grande puissance, mais où deux présidents se relaient sans critique et opposition interne, dans le silence le plus total de la classe politique. Ou en Chine où la présidence se fait par cooptation par une assemblée au pouvoir.

 On comprend alors pourquoi l’Europe dérange. On ne peut alors s’étonner de la marche du monde. La Russie, dans son déploiement militaire en Crimée et le référendum organisé en Crimée, le 16 mars 2014, et qui a donné 95% de la population qui a exprimé son souhait de rejoindre la Russie, ne doit pas tromper. C’est un moyen déguisé d’annexer la Crimée. Comme d’ailleurs ce qui s’est passé en Ossétie du Sud, en août 2008.

 Cependant, l’histoire est un éternel recommencement. Rien n’est acquit de manière certaine, le monde est toujours en évolution. La Russie sait qu’elle n’a pas gagné la partie. Et même, elle a peur de l’avenir. Que serait cet avenir « avec une Europe qui ne veut pas lâcher prise » ? « Que veut cette Europe ? » En fait, et cela peut paraître étrange même pour les Européens qui raisonnent européen, ne comprennent pas souvent l’histoire de l’Europe, cela dit sans offenser les Européens, l’Europe n’est pas l’Amérique, et ne peut être l’Amérique. Et dans un certain sens, c’est l’Amérique qui dépend de l’Europe.

 Les États-Unis, malgré leur puissance militaire et économique, n’ont pas l’envergure de l’Europe sur nombre de plans. On peut même dire que l’Europe s’érige un peu en « centre du monde ». Et c’est cela qui n’est pas bien compris. Pour cause, toutes les grandes puissances qui sont autour, à l’Ouest l’Amérique, à l’Est, la Russie, au Sud-Est la Chine, au Sud, le continent africain, au Sud-ouest l’Amérique latine, érige l’Europe, par sa position géographique, en un pays-centre du monde. 

 Et pas seulement. Sur le plan historique, aucun pays du monde n’a vécu ce qu’a vécu l’Europe. Deux guerres mondiales et une multitude de guerres intérieures durant des siècles où tout y était, guerres de religion, guerres hégémoniques, révolutions sanglantes, etc. Qui a colonisé le monde ? L’Europe. Qui a été le plus grand esclavagiste du monde ? L’Europe. Qui a détruit les structures féodales du monde, dans une bonne partie du monde ? L’Europe. Quant aux génocides perpétrés de par le monde, l’Europe l’a chèrement payé par un « retour de l’histoire » qui l’a ravagé par deux fois, avec une orgie de morts.

 Quant aux deux Amériques, ils doivent leur naissance à l’Europe, aux Européens qui ont peuplé les deux Amériques. Donc, l’Europe a « donné » les États-Unis, le Canada, et les pays latino-américains. Comme l’Islam a été un des moteurs qui a « donné », depuis quatorze siècles, l’Europe. Qu’on le veuille ou non, on ne peut effacer l’histoire. Quant à la « Russie soviétique » et la « Chine communiste », elles doivent leurs régimes politiques aux idées qui sont nées en Europe. Et c’est la raison pour laquelle on dit de l’Europe, le « Vieux continent ». Même les découvertes sur l’atome se sont produites en Europe, l’étape finale, i.e. l’expérimentation même de l’arme nucléaire qui a été faite aux États-Unis a été supervisée par des savants européens. Y compris la transmission indirecte des données à l’Union soviétique et la Chine.

 Ce sont ces forces émanant du « vieux continent » qui sont en train de changer le cours de l’Histoire. L’Europe ne se sait pas, comme les Européens ne se savent pas davantage dans ces bouleversements de l’histoire. Et l’étape aujourd’hui de la Crimée rattachée à la Russie n’est qu’une étape dans l’histoire. Et ni le Conseil de sécurité ni une quelconque décision et encore moins une guerre qui est désormais interdite aux grandes puissances sous peine de périr – la destruction mutuelle –, ne changeront l’évolution du monde.

 Ce qui est intéressant dans ces événements historiques aujourd’hui, en Ukraine, en Russie, dans le monde arabo-musulman, au Venezuela, en Colombie, en Thaïlande et ailleurs, c’est le système politique européen qui fascine les peuples. D’autant plus qu’avec la mondialisation, les systèmes politiques autoritaires peinent à démarrer leur économie. La Chine n’est qu’une exception d’autant plus qu’en épousant le système économique occidental ne signifie pas que son système est performant. Son système de gouvernance est biaisé, il ne fonctionne que sur une seule jambe. On comprend mieux pourquoi les grandes puissances prennent très au sérieux l’Europe. C’est dire le destin unique de l’Europe dans l’arène du monde.

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.

www.sens-du-monde.com


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18 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 18 mars 2014 11:49

    en tous les cas , la Russie tremble devant le osionuste fabius

    Fabius : Russia’s participation in G8 meetings suspended

    ce qui ne va faire que renforcer l’aura internationale de ce pays auprès des peuples de la terre...


    • sirocco sirocco 18 mars 2014 12:05

      @ l’auteur

      Vous confondez intentionnellement annexion et rattachement. Dans le cas de la Crimée, les habitants ont tranché la question par un référendum aux résultats indiscutables. Il s’agit bien d’une volonté populaire de rattachement.


      • millesime 18 mars 2014 12:16

        « l’Europe qui s’immisce dans les affaires du monde » ou avez-vous vu çà ? vous voulez peut-être parler de l’ OTAN  ? quelle erreur ! ce machin comme dirait un grand homme ne devrait plus exister ...
        C’est l’Europe qui est piégé dans cette affaire ukrainienne hélas, et aucun leader européen ne réagit, ahurissant !
        Ashton et O’Sullivan deux pro-USA ont oeuvré pour l’oncle SAM, et ont donc commis des dégâts considérables pour l’ Europe. Ils ont réussi à reconstruire le rideau de fer en 2014, et à isoler l’ Europe de toutes les dynamiques en cours dans les pays émergents auxquels la Russie nous relie, comme l’Ukraine nous reliait à la Russie ; Quel échec politico-diplomatique !
        qui est vivement intéressé ?
        lire :
        http://millesime57.canalblog.com


        • foufouille foufouille 18 mars 2014 12:21

          « En Occident, le système politique est plus évolué, plus avancé parce qu’il place le peuple au centre du pouvoir politique. »

          ha ?
           smiley


          • aimable 19 mars 2014 09:41

            ce système !
            il s’appelle le miroir aux alouettes !


          • tchoo 18 mars 2014 12:23

            Un tissu de contre vérité scandaleux
            le niveau de vie Russe est 4 fois plus élevé que celui des ukrainiens et l’UE n’a à proposer à l’Ukraine qu’un traitement à la grecque
            et la majorité des ukrainiens que vous dites favorables à l’UE n’a jamais dépassé 45%
            la Crimée est russe depuis très longtemps, les russes n’avaient aucunes velléités de l’annexer, c’est la bêtise crasse amerloque relayé par nos pantins européens qui est en train de leur offrir le retour de la Crimée dans leur poche, sachant que cette région est d’une importance stratégique pour la Russie et que celle-ci ne laissera jamais s’installer un dispositif anti-missiles (de l’OTAN USA) s’installer à ses portes, annihilant ses dispositif de dissuasion nucléaire. L’impérialisme est américain, l’UE et notre président nous entraine dans un suivisme honteux et extrêmement dangereux complètement contraire aux intérêts de notre pays


            • Laurent 47 18 mars 2014 12:31

              Pourquoi déteste-t-on à ce point la Russie ?

              Est-ce parce que les russes ont payé de 20.000.000 de morts le luxe d’anéantir les troupes d’élite nazies, afin que nous ne soyons pas obligés de parler allemand ?
              Est-ce parce que le gouvernement putschiste de Kiev est composé d’une majorité de néo-nazis de Svoboda, des Bandéristes, et que les russes, sachant par expérience quel danger cela représente pour la démocratie, osent critiquer le flirt indécent des gouvernements « occidentaux » avec ces fascistes ?
              Est- parce que l’ordre nous en a été donné par les mégalomanes paranoïaques des Etats-Unis, qui ne peuvent voir leur hégémonie remise en question ?
              Dans son histoire récente, la Russie s’est surtout défendue contre des agressions multiples et n’a fait que soutenir les peuples qui voulaient se libérer du joug de l’impérialisme, comme l’a fait le Vietnam, et tentent de le faire actuellement l’Amérique Latine.
              L’Oncle Sam peut-il en dire autant ?

              • HELIOS HELIOS 18 mars 2014 16:25

                ...... Comme l’Islam a été un des moteurs qui a « donné », depuis quatorze siècles, l’Europe. ......

                P... celle là, on ne l’avait pas encore entendue !

                L’islam, c’est comme la varicelle, cela donne des boutons, de le fievre et il faut en guerir rapidement !
                Est-ce la peine de vous en dire plus sans vous blesser ?


                • Laurent 47 18 mars 2014 19:17

                  En tout cas, lors des élections européennes, je ne vais sûrement pas donner ma voix au parti socialiste qui a soutenu, et qui continue à soutenir les néo-nazis de Kiev, au nom de ce qu’il appelle la « démocratie » !

                  J’ai vu suffisamment de drapeaux à croix gammée dans la salle de réunion du parlement fantoche ukrainien, pour voir la différence qui existe entre cette notion de la liberté qu’on essaie de nous enfoncer dans la gorge, et la liberté qu’a demandé le peuple de Crimée, qui lui a vite compris d’où venait le danger.
                  Résultat : pas un seul coup de feu tiré, pas de chars dans les rues de la capitale de Crimée, un résultat de référendum sans équivoque et sans truquage, aux dires des 150 observateurs internationaux dépêchés sur place, et une foule en liesse au vu du résultat : 83 % de participation et 97,6 % de oui au rattachement à la Russie.
                  J’ai vu les images de cette joie sur la chaîne Russia Today version en espagnol ( satellite Astra 19,2 Est, celle qui diffuse la TNT ).
                  Et ce soir, les fascistes de Kiev en remettent une couche : ils se préparent à la guerre !
                  Jamais la Russie n’attaquera l’Ukraine, mais je suis sûr qu’elle saura répondre aux provocations qui vont sûrement se produire, sur ordre des Etats-Unis, et de notre cher président « socialiste » ( il est déjà casqué ).

                  • AmonBra AmonBraQ 18 mars 2014 22:13

                    @ l’auteur


                    Désolé de vous le dire aussi abruptement, mais j’ai rarement lu un article contenant un tel nombre d’inepties.

                    Autre chose : Transcrit en français, votre pseudo prénom ne s’écrit pas comme cela, cette grossière erreur me fait douter sérieusement de votre réelle origine culturelle.

                    Troll $ioniste s’activant pour "l’amitié’ entre les civilisations ?

                    • Fanny 18 mars 2014 22:34

                      Article intéressant car il suscite la réflexion. L’Europe centre du monde ? Sauf à poser la question à un Chinois, on peut le dire sans rougir. L’Europe reste la première puissance économique du monde. Elle abrite aussi le patrimoine culturel le plus riche de l’humanité (par avance pardon à ceux qui seraient d’un avis différent).

                      Que l’Europe attire les pays anciennement soviétiques est tout sauf surprenant, ne serait-ce qu’en raison de ce mouvement général du pauvre vers le riche. Dans le cas de l’Ukraine, ce motif ne vaut pas car les régions russes voisines de l’Ukraine sont plus riches. C’est pourquoi le pays est divisé sur une base plutôt culturelle/linguistique, attiré à la fois vers l’Ouest et vers l’Est, comme on vient de le voir en Crimée : mon premier désaccord avec l’auteur de l’article.

                      Mais c’est l’avenir qui est intéressant. L’Europe est à la croisée des chemins. A la fois réussite exceptionnelle dans la seconde moitié du XXème siècle, elle entre actuellement dans une crise d’identité, une crise économique (sa monnaie) dont il est difficile de prévoir le dénouement. Comment échapper à la logique écrasante de l’Euro (le mark), à la dictature de la dette (le poids écrasant de la Finance), à l’option implicite d’un libéralisme non maîtrisé, aux tendances à la fois centralisatrices et centrifuges affaiblissant les Etats qui composent l’UE, Etats encore et toujours garants de la démocratie et fondements des identités (Bruxelles, Catalogne, Ecosse …) ?

                      On entend de toutes parts parler du monde multipolaire qui vient. Il vient en effet après une phase unipolaire suite à l’effondrement de l’URSS. Il convient alors d’imaginer ce que sera le pôle Europe. Et l’on se heurte immédiatement à une difficulté majeure : peut-on concevoir un pôle sans une puissance militaire centralisée en proportion de sa surface économique ? Je ne le pense pas. Aussi longtemps que l’Europe restera sous autorité et parapluie nucléaire américains, elle ne pourra constituer un pôle majeur. Les Van Rompuy resteront des nains guidés à chaque pas par des Obama (mon 2ème désaccord avec l’auteur de l’article)

                      Alors quoi ? L’Europe plus grand supermarché, plus grand musée du monde, plus grande usine touristique de la terre où chaque oligarque mondialisé aura sa propriété, modèle de paix, de bien-être et de douceur pour l’humanité ? Je ne parviens pas à imaginer cet eldorado. Les peuples européens n’auront pas disparu. Ils se réveillent, malgré le poids d’une oligarchie qui a pour vocation la tyrannie. Pour qui a la chance de pouvoir lire la presse de certains BRICS, à l’Est ou à l’Ouest, la plus grande liberté/diversité de pensée, d’écriture et de parole n’est pas où l’on croit (mon 3ème désaccord avec l’auteur de l’article). Il va se passer des choses surprenantes en Europe, dont je n’ai pas la moindre idée. 


                      • Stof Stof 18 mars 2014 22:37

                        Parceque les Russes ont mis une branlée à Napoléeon. Sans eux, le monde serait à nous !


                        • ETTORE ETTORE 18 mars 2014 23:15

                          Et notre va t’en guerre de Ministre que dirait t-il d’un « envahissement » de la France par des troupes révolutionnaires venues libérer les Français d’un président plafonnant à 16% ., ?
                          Et on se moque d’une éléction « à la Russe » à 96% , ? en ne voulant pas reconnaitre la légitimité d’un référendum sois disant placé sous la menace des armes ?
                          Comment peut on préférer une annexion placée sous l’ombre des drapeaux fascistes ?
                          Nous avons vraiment des politiques de M..... !


                          • Dwaabala Dwaabala 19 mars 2014 00:10

                            Heureusement que l’article est suivi de commentaires...
                            On sent cependant chez son auteur comme un profond patriotisme européen qui est bien unique en son genre.


                            • cathy30 cathy30 19 mars 2014 08:05

                              Hamed ne connait ni l’histoire tout court, ni celle de la Maurétanie avec les maures qui était un pouvoir romain avec une armée mahométane pour combattre les chrétiens, ni celle de l’empire ottoman qui avait un pouvoir saxon pour combattre les chrétiens. 


                              • cathy30 cathy30 19 mars 2014 08:15

                                Au fait, l’empire Russe est l’empire grec, elle fait tampon entre l’Europe et l’empire du Milieu.


                                • BA 19 mars 2014 10:01
                                  Ukraine : le parti politique Svoboda est un parti néo-nazi. 

                                  Le nom Svoboda signifie « Union Panukrainienne Liberté ». Son président est Oleg Tyahnybok, un néo-nazi qui s’est depuis longtemps illustré pour ses prises de position antisémites.

                                  En automne 2011, le parti Svoboda avait organisé un défilé contre l’arrivée massive de juifs hassidiques, qui effectuent chaque année en Ukraine un pèlerinage sur la tombe d’un célèbre rabbin. L’ambassadeur d’Israël en Ukraine a notamment reproché à Oleg Tyahnybok d’avoir tenu des propos antisémites en 2012. La même année, le leader du mouvement Svoboda s’est opposé à la tenue de l’organisation d’une Gay Pride à Kiev.

                                  De même, l’organisation Svoboda a souvent été pointée du doigt pour la glorification du passé collaborationniste d’une partie du peuple ukrainien avec l’Allemagne nazie, et pour avoir organisé la commémoration en 2013 du 70e anniversaire de la création de la division SS Halychyna, qui a combattu dans les rangs des Allemands lors de la bataille de Brody en 1944.


                                  En Ukraine, le nouveau gouvernement compte 6 ministres néo-nazis sur 19. 

                                  Dans sa jeunesse, un septième ministre fréquentait diverses organisations néo-nazies, dont le « Trident » (Trizub).

                                  En tout, un tiers des ministres sont des néo-nazis.

                                  1- Le vice-premier ministre est Oleksandr Sych. 
                                  Membre du Comité exécutif de Svoboda (en charge de l’idéologie…). Il est connu pour ses interventions virulentes au Parlement, sa croisade « anti-avortement », son anti-communisme fervent (sa région Ivano-Frankisvk a fait interdire le PC). Depuis sa nomination, il a déjà proposé une loi sur l’avortement avec une interdiction pure et simple, complète même dans les cas de viol. Il a ajouté une petite phrase :
                                  « Les femmes feraient mieux d’apprendre à mener un genre de vie pour éviter le risque de viol, y compris éviter la consommation d’alcool et d’être en mauvaise compagnie. »

                                  2- Le Secrétaire du Conseil national de Sécurité et de Défense (organe qui chapeaute le ministère de la Défense et les Forces armées) est désormais Andrei Parubiy. 
                                  Il est avec Oleg Tyahnybok le cofondateur du Parti national-social, ancêtre de Svoboda, dont il fut le leader de sa jeunesse para-militaire. Il a dirigé les forces d’auto-défense à Maidan, gagnant le surnom de “commandant”.

                                  « L’attente du peuple ukrainien est de sortir de la corruption pour entrer dans l’Union européenne par la grande porte, tous ensemble. Les révolutionnaires de Maïdan sont le cœur et l’esprit de cette résistance qui veut en finir avec ce gouvernement qui refuse l’Europe. » [Andrei Parubiy, 19/02/2014, Interview pour Métro]

                                  3- Le ministre de la Défense est Ihor Tenyukh, membre de Svoboda, 55 ans. 
                                  Formé aux États-Unis, il dirigea les manœuvres conjointes de l’Ukraine et de l’OTAN. Vice-amiral et ancien commandant de la Marine ukrainienne, il a provoqué l’animosité de la Russie en 2008 quand il a ordonné à des navires de bloquer l’entrée de la marine russe dans la baie de Sébastopol pendant la guerre russo-géorgienne. 
                                  Deux ans plus tard, il a été démis de ses fonctions par M. Ianoukovitch. Tenyukh joué un rôle actif lors des manifestations Euromaidan, appelant les membres des forces armées à refuser les ordres « illégaux » des autorités. Sa nomination comme ministre de la Défense a convaincu une partie de la Marine ukrainienne de ne pas reconnaître le nouveau gouvernement et de hisser le pavillon russe.

                                  4- Le ministre de l’Écologie est Andreï Mokhnyk, député de Svoboda, 41 ans.
                                  Il n’a aucune compétence en écologie, et est un farouche opposant des énergies renouvelables.
                                  Cela va peut-être décevoir – comme le notent les médias ukrainiens – les multi-nationales qui avaient signé des accords pour ce type d’énergie, mais cela va rassurer par contre les multi-nationales du gaz, de l’électricité, du pétrole (qui peuvent être les mêmes…).

                                  « En Égypte, le régime de Moubarak a duré 30 ans. L’Ukraine est dirigée par des personnes qui sont entrées en politique à l’époque de Brejnev – Shcherbytsky. Nous vivons une sorte de période “Moubarak collective”, y compris après les révolutions “orange” et “bleu-blanc”. Ainsi, il existe aujourd’hui en Ukraine les conditions de brassage pour une « troisième révolution » : elle sera à la fois sociale et nationale. » [Andrei Mokhnyk, 2011]

                                   5- Le ministre de l’Agriculture est Ihor Shvaika, député de Svoboda, 38 ans.
                                  Avocat, il a été accusé par sa femme au moment de son troisième divorce d’avoir enlevé leur fils.
                                  Il a également comparé la communauté vietnamienne de Kharkiv à une “tumeur maligne” qui absorbe les quartiers et les entreprises ukrainiennes. (Source : ONG ukrainienne Chesno)

                                  6- Le ministre de l’Éducation et de la Science est Serhiy Kvit.
                                  Il a fréquenté dans sa jeunesse diverses organisations néo-nazies, dont le « Trident » (Trizub), organisation se revendiquant des groupes collaborateurs pendant la dernière guerre.

                                  7- Le ministre de la Jeunesse et des Sports est Dmitri Boulatov, membre d’Autodéfense ukrainienne (UNA-UNSO), 35 ans.
                                  Héros des indignés à crânes rasés pour avoir organisé la logistique sur la place Maidan, il est aussi connu pour ses liens très étroits avec le groupe ultra-fasciste « Secteur Droit ».
                                  Dommage, Libération a oublié de nous parler de son parti : UNA-UNSO est un petit parti néo-nazi créé à Lviv en 1990 ; il se revendique du nationalisme ukrainien qui avait collaboré avec les nazis, et maintient des relations très proches avec le parti néo-nazi NDP.



                                  • Stanis 19 mars 2014 11:04

                                    Ainsi, ce serait l’Europe qui aurait le plus à perdre dans ce conflit ? Comment expliquer alors que les sanctions américaines soient beaucoup plus importantes que celles de leurs valets européens ?
                                    Ce sont bien les américains (et l’Otan) qui sont presque « mat » dans cette nouvelle partie d’échec sur la Crimée.
                                    Au fait, savez-vous que le parlement européen n’a aucune bribes d’information sur les négociations transatlantiques. Et l’on nous demande d’élire prochainement de nouveau députés européens... Et pour quoi faire ?
                                    A mon petit niveau, je prône « l’abstention citoyenne » !
                                    Ce ne sont pas quelques élus anti-européens qui changeront la donne faute de majorité conséquente.

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Hamed


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