Retraite : un rapport à COR et à critiquer
Le rapport annuel 2016 du COR (format Flipbook), « Évolutions et perspectives des retraites en France » , s'inscrit dans le cadre du processus de suivi et de pilotage du système de retraite français mis en place par la loi retraite du 20 janvier 2014, qui confère au Conseil la mission « de produire chaque année, au plus tard le 15 juin, un document public sur le système de retraite, fondé sur des indicateurs ».
Et si vous continuer à lire la page, vous verrez comment en modifiant certains paramètres, vous pouvez constater de l'impact de vos réformes sur la situation financière du système de retraite et sur la situation des retraités actuels et futurs, avec le simulateur de pilotage du COR :
- Situation financière du système de retraite
- Niveau de vie des retraités par rapport à l’ensemble de la population
- Durée de la vie passée à la retraite
- Récapitulatif des valeurs des trois leviers selon votre simulation
Le rapport du Conseil d'Orientation des Retraites rappelle la situation actuelle. Le système de retraite dépend de plusieurs facteurs :
- la population – qui détermine le nombre de personnes en âge de travailler et celui des personnes en âge d’être retraitées ;
- les comportements d’activité et le chômage – qui déterminent le nombre de cotisants du système ;
- et la productivité – qui détermine le niveau des salaires et, partant, les masses de cotisations.
Dès le début, je m'insurge.
Le deuxième point est incohérent avec le monde dans lequel nous vivons.
Il pose comme loi intangible que les pensions sont basées uniquement sur le nombre de cotisants. Passons sur le secteur public pour lequel c'est faux puisque c'est le budget de l'état qui règle la facture.
Pour le secteur privé, l'environnement s'est complètement transformé depuis la Libération.
Le protectionnisme a succombé devant le libéralisme, avec pour conséquences :
- la déportation du travail à l'étranger, sans aucune cotisation à nos caisses de retraite,
- le chomage, accompagné d'une baisse des cotisations.
Le troisième point postule que la productivité augmente les salaires.
Je m'insurge à nouveau.
La productivité s'est accrue grâce entre autres au remplacement de l'homme
- par la mécanisation, par exemple, dans l'agriculture, avec la moissonneuse batteuse et les autres machines qui ont vidé les campagnes en divisant le nombre de travailleurs,
- par l'automatisation, qui a carrément supprimé l'agent, comme dans la banque, avec le distributeur automatique de billets qui a tué le métier de caissier,
La productivité n'a pas augmenté le salaire des paysans et des agents bancaires.
Pour l'un, dont le père était paysan, il est devenu agriculteur, et son fils chômeur ou candidat au suicide.
Pour l'autre, je vous laisse en discuter avec votre conseiller bancaire, tant que votre agence n'est pas encore fermée pour cause de profit insuffisant et de versement de dividendes trop faible au regard des actionnaires.
L'automatisation a supprimé des emplois, tout en augmentant la quantité de richesse produite qui a été distribuée en partie de plus en plus importante aux détenteurs du capital.
C'est bien la preuve qu'il faut repenser le financement des pensions, non plus à partir des cotisants, mais à partir de la richesse créée.
Il existe déjà un outil fiscal mis en place depuis des décennies et qui s'appelle la TVA, Taxe sur la Valeur Ajoutée.
La suppression des cotisations retraites sur les salaires permettrait de baisser les coûts de production, de contribuer à baisser le chômage (bien que ce ne soit pas mon objectif), et d'aider à s'aligner sur les pays qui ignorent la composante retraite dans le calcul du prix de vente. Pour mémoire, la TVA est appliquée aussi sur les produits importés.
La consécration d'une partie de la TVA aux pensions, tant publiques que privées, permettrait de répartir harmonieusement la création de richesses.
Elle permettrait aussi de rectifier le débat que répètent les commentateurs télévisuels :
- le chomage est un problème : c'est faux
- le chomage est un problème de société : c'est une erreur
- l'emploi (le contraire du chomage) est une obligation économique : c'est archi faux
Du point de vue économique à l'échelle d'une nation, ce qui compte c'est la création de richesse, quel que soit l'acteur, humain ou machine.
Du point de vue social, ce qui compte, c'est la répartition de la richesse produite :
- avec ou sans égalité
- avec ou sans la satisfaction des besoins élémentaires des individus.
Répéter que le chomage est un mal, c'est lui attribuer une valeur morale, et cela implique que le travail est une valeur positive, du seul fait que ce travail procure un emploi à quelqu'un.
L'objectif d'un travail est de créer une richesse, quel que soit le nombre d'humains concernés.
Procurer un emploi n'en est qu'une conséquence. Si le travail peut être remplacé par un automate, c'est mieux. Si vous en doutez, discutez avec la caissière de votre hypermarché de son épanouissement personnel lors de ses tâches routinières.
Chomage, emploi, travail.
Trois mots que le libéralisme a traduits en maux.
Il nous a écrit une autre bible.
Mais les préceptes restent identiques à celle de la Genèse (chapitre 3, verset 19) : le travail est une fatalité et s'y soustraire, même involontairement, est un péché.
C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.
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