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Salon du livre de la gauche bobo parisienne : j’ai testé pour vous !

Le salon du livre de Paris est l'événément incontournable du monde de l'édition. Enseignant reconverti dans la documentation, il m'était proposé d'assister gratuitement à la matinée professionnelle du lundi 18 mars 2019. Equipé de mon sac à dos, je me suis donc rendu dans la capitale pour l'occasion.

Un salon littéraire ne se refuse pas, en principe. C'est censé être le monde de l'ouverture, des débats, de l'intelligence. Hélas, ce que j'ai constaté n'est que l'illustration de l'excellent essai d'Ingrid Riocreux, les marchands de nouvelles (voir mon article sur agoravox). Conformisme et pensée unique. D'ailleurs, l'éditeur de Mme Riocreux, l'artilleur, n'était pas présent. Ni le Point, ni Valeurs actuelles, Ni Eric Zemmour (pourtant très vendu en librairie), ni la dame que j'ai cité. Les espaces de débats portaient sur la diffusion et la démocratisation du numérique, sujet consensuel, sans polémiques.

Toute la planète, ou presque, était invitée, pour bien montrer que la littérature n'a pas de frontières. Les pays du Golfe, en faisant abstraction des fameux "droits de l'homme", les pays d'Europe de l'est, l'Afrique dont l'Algérie. Hormis les excellents petits biscuits proposés au stand de l'émirat d'Oman, rien de bien original à signaler. Des bouquins sur les crimes du colonialisme, de l'OAS pour le pays des fennecs, qui ne proposait aucun ouvrage sur la présidence de M.Bouteflika. La charme slave au rayon slovaque, où j'évoquais ma visite de Bratislava avec le gars en chemisette qui tenait la boutique. Nous avons tenté de discerter sur le calme de l'immense cité HLM par où arrive le quidam en provenance de Vienne. Quand je lui ait fait remarquer qu'ils en avaient de la chance, les slovaques, de n'avoir pas eu les problèmes d'immigration et d'intégration dans leurs immeubles de l'époque communiste, mon interlocuteur s'est crispé puis est resté bouche bée ! Politiquement correct de l'endroit oblige, c'est la ligne Libération qui règne sur les lieux.

D'ailleurs le quotidien phare de la presse Rothschild est à l'entrée. Distribué gratuitement par des méméres élégantes et peu loquaces. Cet organe vendu deux euros l'unité en kiosque résume à lui-seul tout le salon : du bénéfice avec quelques bons sentiments. Les migrants, les féministes, les minorités sexuelles associés à la logique du fric. Il est clair que les valeurs morales et le patriotisme n'avaient pas leur place dans ce contexte. Notons toutefois un excellent petit débat dans un espace BD, où un éditeur autodidacte narrait son combat pour vendre des titres de qualité, ses coups de coeur, tout en tentant de gagner sa vie correctement. C'était la minute "gilet jaune", en quelques sortes.

Au milieu de ce public BCBG aux manières un peu gauche (il faut faire comprendre à ces gens bien nés qu'on laisse les gens sortir avant de rentrer par les portiques), quelques stands ont toutefois relevé le niveau. Dans le cadre de la diversité, les chrétiens (de gauche avec la croix) et les musulmans étaient présents. Ces derniers étaient représentés par la Soddil, organisme diffusant des livres de théologie et des oeuvres de l'incontournable René Guénon, qui aurait eu quelques difficultés à trouver sa place dans cet univers libéral-libertaire. 

A 11h, les espaces caféterie étaient bien remplis pour le café-croissant. Deux euros et trente centimes pour un kawa (à ce prix-là j'ai un cappucino dans les brasseries de Chartres). Les conversations entendues étaient édifiantes. Un libraire se plaignait de son loyer à "1000 balles" et de ses difficultés à boucler ses fins de mois. Pauvre loulou, qui doit logiquement tourner à 3000 euros de revenus nets, trois fois le montant du loyer pour accéder à la location en agence, et qui se force à demeurer à Paris pour vendre aux bobos. Il est vrai que la France profonde était ailleurs : pas de stands des régions culturellement pauvres (Auvergne par exemple). 

Plus loin, au stand de l'Europe, distribution de tracts et de dossiers sur les "bienfaits" de la construction européenne et pour encourager au vote du mois de mai prochain. Promis, j'irai voter, mais pas pour des "européistes". Ce milieu du fric, du mauvais goût, des valeurs inversées... Très peu pour moi.

Pour conclure, si vous avez douze euros à claquer, placez-les ailleurs que dans une visite de ce salon destiné à un clan de militants libéraux. Préférez le marché aux livres d'occasion de la Porte de Vanves (les week-ends), où tous les courants d'idées sont représentés ainsi que toutes les catégories socio-professionnelles. Fréquentez les petits libraires indépendants. Inutile de perdre votre temps chez des "marchands de nouvelles", comme dirait Ingrid Riocreux !

 


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11 réactions à cet article    


  • Paul Leleu 19 mars 2019 20:12

    mouhais... encore un article sur les insaisissables bobos... on les croque à toutes les sauces ! c’est si bon le bobo à point ! ... et tout le monde est persuadé que le bobo c’est l’autre.

    sur les « valeurs morales et le patriotisme », je serais très curieux de vous voir fréquenter le peuple... c’est pas vraiment son dada non plus...

    en fait, les bobos ne sont que la variante bourgeoise de la déculturation générale de l’Occident... dans le peuple, vous aurez exactement la même chose, mais avec un vernis prolo au lieu d’un vernis bobo... mais faudra m’expliquer la différence.

    vous savez, mieux vaut être lucide... les bobos ne sont pas une classe à part de la société... ils sont partie intégrante de notre société... et ils sont tout à fait à l’image des valeurs partagées (chacun selon ses modalités) par toutes les classes de la société.


    • dr.jambon-beurre dr.jambon-beurre 20 mars 2019 02:19

      @Paul Leleu

      dans le peuple, vous aurez exactement la même chose, mais avec un vernis prolo au lieu d’un vernis bobo... mais faudra m’expliquer la différence.

      Le prolo déculturé se fout de tout et est hédoniste, bien qu’il ne le sache pas. C’est une personne peu intéressante, mais ça lui passe au dessus. De toute façon, de par sa position sociale, peu de gens s’intéressent à ce qu’il dit ou ce qu’il pense si par mégarde cela devrait se produire. Il est rustre et peut se montrer violent, tout dépend de son degré d’alcoolémie.

      Le bobo par contre, lui ne se fout pas de tout, il est hédoniste et l’assume pleinement, il est donc tout à fait corruptible. C’est aussi une personne peu intéressante mais comme il lit tout un tas de cochonneries de bobo gauchiste, il se sent instruit et ne manque pas de le faire remarquer dès qu’il le peut car après tout, être de gauche procure un sentiment de supériorité intellectuelle et culturelle, anti-racisme, tolérance et toutes ces conneries lgbt. Le bobo a fait des études car il n’est pas allé dans l’école publique défavorisée du prolo déculturé, ses parents ayant choisi pour lui le meilleur, un quartier calme et bourgeois, et pour éviter toute dissonance cognitive, les parents bobos votent à gauche tout en imitant les bourgeois votant à droite. Le bobo est une couille molle, il a une peur viscérale du danger et des coups, ses parents l’ayant toujours protégé, il fuie les altercations et se réfugie derrière sa prétendue supériorité intellectuelle, mais en fait il est lâche, veule. 

      Sacrée différence quand même ! Tiré de mes rencontres personnelles de ma modeste expérience.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 mars 2019 08:11

      @Paul Leleu

      Vous dites : Les bobos ne sont que la variante bourgeoise de la déculturation générale de l’Occident

      Juste remarque. Mais en France cette déculturation est clairement, depuis quelques années, le résultat de l’action militante de la fausse Gauche.


    • hunter hunter 20 mars 2019 11:50

      @dr.jambon-beurre

      Excellente analyse sociologique ! Bien plus pertinente, que de nombreuses élucubrations savantes sur France Q par exemple !

      Merci à vous.

      Be seeing u.

      H/


    • Franchounet 19 mars 2019 23:03

      Essayez de trouver les titres suivants dans votre bibliothèque municipale  : les Territoires perdus de la République., Bas les voiles, INCH ALLAH iSLAMISATION A VISAGE DECOUVERT, Islamisation française, 40 ans de soumission médiatique, La Conquête de l’Occident. Le projet secret des islamistes, La France interdite, LE GRAND ABANDON, Le grand détournement.

      Si vous les avez, bravo !


      • dr.jambon-beurre dr.jambon-beurre 20 mars 2019 03:11

        @Franchounet
        Intéressant, il y a aussi toute une liste de livres interdits par la loi. Il y a à boire et à manger mais certains sont de vrais perles pour comprendre pourquoi on est dans cette merde jusqu’au cou. Quant à la liberté d’expression, cela a toujours été une vue de l’esprit.

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_livres_censur%C3%A9s_en_France


      • Désintox Désintox 20 mars 2019 10:30

        Bobo bobo bobo bobo bobo... Un jour, les historiens se pencheront peut-être sur ce tic de langage inepte.

        Que dit-il de notre société ?


        • ZenZoe ZenZoe 20 mars 2019 11:16

          Les bobos ou les prolos, autrement dit les élites mondialisées et les victimes de la mondialisation.

          Qu’il y ait un antagonisme entre les deux n’est pas surprenant. Les uns ont le fric et le pouvoir mais ont perdu leur repères, d’où un certain vague à l’âme. Les autres ont des repères solides, mais le portefeuille qui se vide de plus en plus hélas.


          • Buzzcocks 20 mars 2019 11:50

            Allez au salon organisé par la ville de Bézier, vous y trouverez toutes vos idoles. La vie est quand même simple... en espérant que le café soit moins cher qu’à Chartres.


            • Buzzcocks 20 mars 2019 11:53

              Sinon, rien ne vous empêche de créer votre propre salon, vous inviterez Ramauly Granguignol et Zemmour.


            • Traroth Traroth 20 mars 2019 15:43

              Quand on vous parle de culture, vous sortez votre revolver ?

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