Sarkozy passe le Kärcher... à sa droite !
Des concurrents potentiels, faisons table rase...

Puisqu’il n’a pas été capable de nettoyer les cités sensibles de La Courneuve, de Marseille ou d’ailleurs, le futur ex-président de la République a décidé de changer son Kärcher d’épaule… Ces dernières semaines, tout entier tendu vers une improbable réélection, Nicolas Sarkozy a remis en œuvre une stratégie qui lui avait réussi en 2007 : faire en sorte d’être le seul candidat de sa famille politique… Voire au-delà, si possible ! Menace de candidatures UMP face à des élus amis lors des prochaines législatives, pressions en tous genres – financières, politiques, diffusion de dossiers gênants –, promotions de fin de mandat, promesses de postes rémunérateurs, bons sentiments et appel à l’Union sacrée : tout y est passé !
Exit, donc, la candidature de Jean-Louis Borloo, lequel a benoitement avoué ne pas avoir le sens du drame ; au placard, les ambitions du fade Hervé Morin, pas même capable de rassembler ses micro-troupes ; retour express dans le giron après un vrai-faux départ, pour Dame Christine Boutin ; refuge dans un silence révélateur d’une stratégie de renoncement, du côté de Dominique de Villepin, le poète chiraquien…
Reste à séduire, ou écraser, Nicolas Dupont-Aignan, dont l’hypertrophie de l'ego constitue finalement la seule arme anti-ralliement ; contre lui, Sarkozy use d’une arme plus complexe à manier, mais redoutablement efficace – et déjà utilisée en 2007 : la privation de parrainages. Consigne formelle donnée à tous les élus UMP de donner leur promesse au Chef de l’Etat, incitation aux maires apparentés ou divers-droite de ne pas soutenir les candidatures dissidentes, rappel aux mêmes de l’intérêt qu’ils ont à ménager les représentants d’un parti susceptible d’allouer diverses subventions à leur municipalité, etc. Pour l’heure, il manquerait à NDA une cinquantaine de signatures, soit un chiffre équivalent à celles restant à conquérir par Marine Le Pen et son équipe. Etonnant, non ?
Dans ses rêves les plus fous, sans doute Nicolas Sarkozy espère-t-il que cette tactique de la terre brûlée lui permettra d’écarter également de la course la présidente du Front national et… d’empocher l’ensemble des voix du peuple de droite ! Ce serait sous-estimer l’intelligence des électeurs potentiels de Marine Le Pen, qui ne comptent pas voter FN par défaut, mais bien par conviction.
Dans ces conditions, leurs suffrages n’iraient aucunement au Président de la dette, et pourraient au contraire, dès le premier tour, se retourner contre celui-ci. Nicolas Sarkozy osera-t-il prendre un risque relevant du suicide politique ? Les deux semaines à venir nous le diront.
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