Commençons au jeu du cherchez l’erreur. Prenez deux élections majeures dans les deux pays connus pour avoir propulsé les valeurs démocratiques dans le monde entier. D’un côté les Etats-Unis et de l’autre la France. Deux présidents, l’un, Barack Obama, achevant son mandat avant un éventuel renouvellement pour janvier 2013, qui sera décidé dans les urnes en novembre 2012. L’autre, Nicolas Sarkozy, achevant lui aussi son mandat qui prendra fin début mai 2012, juste après le vote des Français, et… et ? Eh bien, si l’on en croit les supputations et les fausses vraies indiscrétions divulguées dans les dîners en ville et en off à l’usage de la tuyauterie médiatique, Sarkozy devrait se représenter. Mais il ne l’a pas encore annoncé. Et donc, cherchez l’erreur. Au Etats-Unis, Obama avait déclaré en avril 2011, soit un an et demi avant le scrutin, qu’il briguerait un second mandat. Alors qu’en France, à 80 jours du premier tour, Sarkozy n’a toujours pas dit s’il allait se représenter. Pourtant c’est maintenant certain. Ce serait assez désinvolte que d’attendre le mars pour annoncer aux Français un renoncement et surtout l’apprendre aux copains de l’UMP en leur disant, démerdez-vous, en quinze jours, vous devez trouver mon remplaçant et organiser la campagne !
Quelle différence, entre un Obama déclaré candidat 18 mois avant le scrutin et un Sarkozy qui attendra un mois avant le vote du premier tour pour annoncer sa volonté de briguer un second mandat. Un mois, ou peut-être deux. Mais c’est peu. La session parlementaire s’achevant le 22 février, on peut s’attendre à une entrée officielle du président quelques jours après cette échéance, à moins qu’il ne cherche à rester le président qui préside et qui ne laisse pas tomber les Français, avec dans son agenda un ou deux sommets de plus avec Angéla, de quoi soigner son image, poser pour la photo et se placer dans la posture du super président qui reste aux commandes. La Grèce n’étant pas tirée d’affaire, c’est sûr, il y aura de quoi causer dans ces sommets et le calendrier de la dette grecque s’y prête bien puisque des décisions doivent être prises fin mars. Sarkozy pourrait être tenté de se déclarer fin mars. Ce qui ne manquerait pas de sel, vu que le 16 mars les 500 parrainages doivent être déposés au conseil constitutionnel et que le 19 mars la liste officielle des candidats sera publiée. Avouons que ça aurait de la gueule, laisser le conseil constitutionnel annoncer la candidature de Sarkozy pour 2012. Mais c’est bien improbable car notre président n’a pas assez d’humour pour jouer ainsi avec les médias et les Français. Sarkozy devrait donc se déclarer entre le 22 février et le 16 mars 2012. Les paris sont ouverts. Rappelons que Mitterrand s’était déclaré le 22 mars 1988 au JT de 20 heures mais ce n’était qu’un détail de forme, comme ce le sera pour Sarkozy en 2012.
C’est ce qui fait dire à certains que Sarkozy puisse s’inspirer de Mitterrand en adoptant la stratégie de la campagne éclair. Mais le contexte était tout autre puisque Mitterrand avait comme adversaire Jacques Chirac qui n’était autre que le premier ministre en poste depuis deux ans. Enfin, disons qu’il y a un point commun par le fait que Sarkozy s’est comporté en premier ministre depuis qu’il a été élu et son intervention récente sur six chaînes de télé en atteste. Le principal adversaire de « Nicolas Sarkozy le candidat à la réélection », c’est « Nicolas Sarkozy le premier ministre » au bilan très contrasté pour ne pas dire maigre. L’annonce retardée de sa candidature ressemble donc à un tour de magie visant à faire disparaître le Sarkozy premier ministre contesté et contestable pour ne laisser subsister que le président candidat dont on verra quelques images dans les rencontres internationales.
En un mois, Sarkozy devra aussi faire disparaître le président ex-bling-bling omniprésent dans les médias pour jouer la stratégie de celui qui, born-again, est nouveau, a changé, considérablement, et se prépare à gouverner, dans la continuité, avec plus d’audace, des mesures nouvelles et une nouvelle image. C’est un peu comme dans un tour de magie, on fait entrer dans un sarcophage une chèvre, on baisse le rideau face aux spectateurs, on le relève et de ce sarcophage en ressort une splendide top model. L’important, dans un tour de magie, c’est de bien réaliser les trucages. L’équipe de campagne devrait peut-être penser à écarter Nadine Morano et miser sur Henri Guaino, un expert plus doué qu’Houdini, qui en un tour de passe-passe, vous fait disparaître les Africains de l’Histoire où ils ne sont jamais entrés. Les Français sont des grands enfants, ils apprécient les tours de magie. Est-on pour autant certain que la stratégie de Garcimore puisse convenir à l’élection présidentielle ?
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Bernard, le lapin qui sort du chapeau, tout le monde s’en
lasse. Avec saint Nicolas, les aveugles verront, les tétraplégiques marcheront
et le bonheur se répandra sur tous les comptes bancaires supérieurs à 6 chiffres.
Mais le plus grand et le plus impressionnant des miracles, c’est que 20% de
personnes aux revenus très modestes vont encore le croire et voteront encore
pour lui. Quand un gourou a du bagou les gnous sont à ses genoux et sont prêt à
servir de repas aux crocodiles de la finance …
« Le principal adversaire de « Nicolas Sarkozy le candidat à la réélection », c’est « Nicolas Sarkozy le premier ministre » »
Remarque intéressante
Le problème de Sarkozy , c’est lui-même et le paradoxe est que son engagement , son implication ne sont pas une mauvaise chose ( il a pris un coup de vieux en 5 ans le bougre ) mais il n’y a pas de cohérence , ni de politique sociale , ni de respects des engagements , beaucoup de mensonge , beaucoup de blabla pour séduire et au delà du tour de magie il es trop discrédité , il n’a pas su concrétiser les espoirs qu’il a fait naître en 2007 et son attitude immédiate après les résultats et ensuite le fait de favoriser uniquement ses soutiens , amis , les affaires judiciaires qui vont arriver ( Karachi etc ...) ne le rendent plus crédible et surtout il est détesté par une majorité des Français pour l’ensemble de son bilan fortement négatif
Sarkozy s’identifiant à Shroeder c’ est encore un tour de passe-passe au cas où il ne serait pas réélu,------------- ce serait, comme Shroeder( très admiré aujourd"hui ) à cause des réformes qu’il met en place - bien joué !!
Campagne éclair ou pas, Sarkozy est dans de bien mauvais draps. Où il s’est d’ailleurs très largement mis tout seul. Et l’on ne voit pas, sauf énorme faute socialiste, ce qui pourrait lui permettre de remonter la pente, tant il est devenu inaudible et insupportable aux Français par son omniprésence médiatique et cette arrogance qu’il reproche aux autres.
Depuis le début décembre, et la succession d’évènements sur lesquels Sarkozy comptait fermement pour se « refaire », il ne s’est rien passé : ni le G8 et G20, ni la longue séquence des voeux, ni l’intervention télévisée de dimanche, malgré une mainmise soviétique sur les chaînes, n’y ont fait quoi que soit : Hollande creuse l’écart comme le montre le sondagde Ifop-Fiducial du jour. Avec un score de 24,5 % contre 31 à son adversaire au 1er tour, et une gamelle de 42 % contre 58 à Hollande au 2e tour, c’est à la gueule de bois que sont confrontés les élus UMP.
Gageons que l’officialisation de l’entrée en camapgne de Sarkozy n’y changera rien : les Français intègrent progressivement, et de plus en plus nombreux, l’idée qu’il est temps de changer cap et surtout de capitaine !
Sauf événement exceptionnel de type « Sofitel de New-York » ou « fin tragique à la Bob Kennedy », je ne vois pas comment Sarkozy peut se faire réélire.
Si l’abominable Sarkozy reste accroché au pouvoir telle la moule à son rocher c’est, peut-être, parce qu’il est attaché aux avantages de la fonction. J’ai le sentiment qu’il craint de perdre son « Air Sarko One » plus rapidement que prévu.