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Accueil du site > Tribune Libre > Scènes d’individualisme quotidien

Scènes d’individualisme quotidien

Scène de vie à la Poste d’un quartier chic parisien et réflexion sur les dangers de l’individualisme !

La scène se déroule un après-midi de novembre, à la Poste de la rue de Rennes, à St Germain-des-Prés à Paris. Un quartier chic de la capitale, pour ceux qui ne le situent pas. C’est là, colis à poster à la main, que je patiente, huitième dans une queue de quinze personnes. Le rythme est plutôt bon. Aux guichets ni les fonctionnaires ni la clientèle ne perdent de temps, j’ai bon espoir que mon tour arrive d’ici cinq à six minutes.

D’un coup, nous entendons tous - cette personne s’exprimant suffisamment fort - un monsieur pestant contre l’appareil permettant de faire de la monnaie (l’appareil automatique dans lequel on introduit un billet changé ensuite en monnaie, ce qui peut nécessiter plusieurs essais si on n’a pas le coup de main !). Agacé de ne pas y arriver, ce monsieur - la cinquantaine, très "propre sur lui" - s’approprie un guichet occupé et pose sans aucune politesse cette question :

- Votre appareil ne marche pas ?

La guichetière, très poliment, lui répond que l’appareil est capricieux, parfois il convient d’essayer encore, et plaisante en ajoutant qu’aucun humain ne pourra lui faire entendre raison ! Le Monsieur y retourne, n’y arrive pas, re-peste et se réapproprie le même guichet. La guichetière, se rendant à l’intérieur des bureaux, lui indique qu’elle va se renseigner. Elle revient, et lui annonce toujours très poliment :

- La cellule de l’appareil est sensible, mais en principe, tout le monde y arrive au bout de dix à douze essais au maximum.

Il y retourne, n’y arrive pas encore, se réapproprie le guichet et exige, ordonne, qu’on lui fasse de la monnaie. Bien sûr il y a toujours la queue en parallèle qui augmente et la même cliente qui reste au guichet sans sourciller qu’on accapare sa guichetière... Toujours très polie, mais ferme, la guichetière lui répond que l’appareil fonctionne (c’est vrai) et qu’elle ne peut donc rien faire de plus pour lui. Il répond :

- Vous vous foutez du monde ? J’exige de voir le directeur !

- Bien, Monsieur, je vais prévenir quelqu’un.

Au même moment une cliente jeune, aux doigts de fée, est en train d’introduire son propre billet, et arrive à faire fonctionner l’échangeur de monnaie. Il lui confie son billet, elle réussit également sans aucune difficulté.

J’ajoute qu’entre-temps, une femme - la trentaine très "je ne travaille pas et suis cliente des boutique chics du quartier" - un enfant de cinq ans environ dans les bras, sachant donc marcher, arrive directement à un guichet sans faire la queue, ni demander quoi que ce soit à personne, pour poster sa lettre.

J’ai été assez attristé par ces deux scènes, me demandant comment expliquer ces conduites, ce manque d’éducation. Tout devrait s’arrêter pour soi, uniquement parce qu’on le veut, ignorant par la même occasion tous ceux qui ont les mêmes droits et devoirs, et décidant qu’on est la seule personne qui compte et que tout nous est dû ?

Car c’était une démonstration de plus de l’individualisme et de l’irrespect qu’il engendre, désormais logé au plus profond de la société française, toutes classes sociales confondues. Du fonctionnaire qui réclamera encore la retraite à cinquante-cinq ans même si un jour on vit tous au moins jusqu’à cent vingt ans, au jeune qui vandalisera le bien d’autrui ou le bien public sans raison, en passant par le BCBG qui traite les gens comme on traitait du personnel de maison au XVIIIe siècle... Bien sûr, je caricature, et ne veux pas généraliser.

Cependant, force est d’admettre que le phénomène s’amplifie, ces scènes deviennent courantes. Elles se produisent dans notre vie quotidienne, dans le métro, en voiture, au supermarché, sur les sites où l’on s’exprime et communique, comme AgoraVox. Un rien, un agacement, et hop.

Le contexte, l’éducation, la classe sociale de départ déterminent finalement quelle violence sera utilisée : mots, insultes ou coups. Mais hors de question de considérer un seul instant le point de vue de l’autre, ou de remettre en question la justification de sa propre conduite.

Est-ce logique ? Comment le droit, le devoir, et d’une certaine façon la justice et l’égalité se sont-ils affaiblis au profit d’autres notions ? Qui est responsable ? Que faire ? Nous avons tous plus ou moins des réponses à ces questions, car nous sommes tous en principe capables de réflexion. Et surtout capables de constater que ce n’est pas l’évolution normale ou du moins souhaitable pour une société. Par extension, j’englobe évidemment le racisme, l’homophobie, la xénophobie et également la discrimination envers les seniors, les jeunes et les personnes peu qualifiées dans le monde du travail, phénomènes contre lesquels il est impératif de lutter.

Et du comportement à la Poste aux décisions politiques, c’est vraiment à chacun de s’employer pour faire progresser les relations. Car, sans combattre l’individualisme et accepter les différences, sans comprendre définitivement, en expliquant s’il le faut, que chacun a certes des droits mais aussi des devoirs, l’avenir social de notre pays me semble vraiment fragile.


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35 réactions à cet article    


  • Viper (---.---.44.138) 22 novembre 2006 12:53

    hmmmmmmmmmmmmmmmm...

    je réagirais sur le premier bonhomme celui qui va voir 3 fois la guichetière...

    est ce que les personnes dans la queue ne sont pas un peu trop individualites elles aussi pour ne pas tenter de faire elle même de la monnaie à ce brave monsieur, qui apparement ne s’en sort pas avec l’état...


    • Yann (---.---.31.124) 22 novembre 2006 13:09

      Et pourquoi si une telle machine fonctionne quand elle a le temps ou au bout de x essais ne pas la supprimer tout simplement, ce qui evitera de l’enervement et ce genre de scene ? Je peux comprendre la réaction de ce monsieur, qui a une « excuse » pour gueuler. Par contre, que quelqu’un passe devant sans raison alors là, je suis totalement contre. Mais allez savoir ce qu’une remarque à cette dame aurai donné ?


      • Laurent (---.---.147.236) 22 novembre 2006 13:12

        Un changement de mentalités est peu probable, car on en est arrivé au point où celui ou celle qui est sympa se fera avoir jusqu’à plus soif ( par exemple, si vous êtes piéton et que vous bourrez pas le passage, vous serez toujours là 3 heures après ), du coup c’est l’escalade, la course aux armements, et travaillant avec des gens de toute la France, je peux vous dire que c’est partout pareil, à part dans quelques villages


        • Grouik (---.---.72.26) 22 novembre 2006 13:14

          @Auteur

          Si je constate dans ma vie quotidienne le même genre de comportements et que j’y porte le même regard que vous, je ne suis pas d’accord sur le vocable employé : il s’agit d’égoïsme et non d’individualisme.

          http://fr.wikipedia.org/wiki/Individualisme

          4ème et 5ème phrase : « Il ne faut cependant pas confondre individualisme et égoïsme à courte vue. Car si l’égoïste ne considère que ses intérets personels, l’individualiste considère l’interet des individus et non le sien uniquement. »

          Donc un individualiste fera la queue comme tout le monde, sauf s’il est égoïste smiley


          • (---.---.37.70) 22 novembre 2006 14:06

            Aucun rapport avec l’individualiste (car qui est collectif, à part les nazi et les fourmies ?), mais au contraire avec l’égalité et le socialisme, qui est la guerre de tous contre tous pour dépouiller l’Etat (qui lui même depouille pour vous votre voisin, en toute bonne conscience). D’ailleur, c’est bien pour se débarraser d’autruit que l’on invoque à tout bout de champs la « solidarité ». C’est parce que l’Etat se charge de ce fardeaux que nous n’avons plus à être solidaire, ni à respecter les autres (c’est la faute à la société, de toute façon). D’ou les comportements antisocials que nous observons, mais qui sont normal.


            • (---.---.3.30) 22 novembre 2006 15:07

              tout ceci n’a rien à voir avec le socialisme et je pense qu’il est temps de faire soigner votre haine viscérale.


            • (---.---.37.70) 27 novembre 2006 08:50

              L’égalité, c’est la guerre.

              Or, le socialisme ne lutte t il pas contre le réel pour l’égalité ?


            • (---.---.37.70) 27 novembre 2006 08:55

              Je trouve tout de même que ces bien que les valeurs bourgeoise réactionnaires aient tendance à disparaitre de nos vies pour faire place à la spontanéité populaire. On a libéra le peuple de cet asservissement, il n’est plus au ordre à tacher de plaire aux bourgeois exploiteurs, à s’humilier pour respecter la culture du bourgeois au lieu d’assumer son identité propre. Chacun doit vivre dans sa culture, et refuser la colonisation de son esprit par la classe dominante bourgeoise, catholique et blanche. Car tout est politique.


            • antoine (---.---.237.22) 22 novembre 2006 14:15

              Vas faire un tour en Chine, tu verras ce que c’est que le vrai individualisme.

              Malgré quelque égoïste, en france les gens font une file d’attente spontanément, en chine les gens pousse pour que le plus fort passe en premier...

              Sans vouloir faire du racisme primaire, il y a vraiment pire ailleurs.


              • Nicolas (---.---.38.148) 24 novembre 2006 19:26

                Et allez faire un tour en Angleterre. La bas, les gens font la queue spontanément pour rentrer dans un bus ou dans un train. Ils laissent descendre les gens pour monter après. On dirait qu’en France certaines personnes ont leur vie qui dependent du fait de monter avant d’autre dans les transports en commun...

                Dire « c’est pire ailleurs » ne mene à rien. Il faut viser l’excellence, ou chuter.


              • UGH (---.---.29.83) 22 novembre 2006 15:00

                Je l’ai remarqué, souvent les gens n’osent plus réagir dans une situation comme celle-ci. Les personnes qui font la queue et laissent faire sont autant fautives. Cet été, je faisais la queue dans un magasin de glaces. Un homme d’origine libanaise, avec sa famille, s’est mis à traiter la vendeuse comme une malpropre pour une histoire ridiculement bête de boule trop petite ! Dans la queue, certains faisaient mine d’en rire, d’autres de s’en offuscer, mais j’ai été le seul à dire à ce monsieur de se calmer et de ne pas faire une histoire pareille pour une glace. Son fils de 20 ans a bien essayé de m’intimider, mais je m’en suis sorti avec un doigt d’honneur ... J’essaie d’être dans une bulle zen à Paris, mais je n’hésite pas à intervenir quand il faut, sinon, c’est l’histoire de la fille qui se fait violer dans le RER avec 20 personnes qui plongent leur nez dans le journal...


                • Artefact (---.---.184.233) 22 novembre 2006 16:16

                  Bravo à toi, et c’est certain que cela doit être pour chacun d’entre nous une leçon : Sous la pression de normes sociales (qui poussent effectivement au « chacun pour sa peau ») nous avons perdu l’habitude de vivre ensemble. Exemple qui vaut ce qu’il vaut, un mome mal élevé dans la rue, qui se comporte mal, je considère qu’il est de la responsabilité de chacun de le lui faire remarquer, que c’est un service à lui rendre. On dit parfois que l’éducation est du ressort de l’école et des parents, j’aimerais qu’on puisse y ajouter le tout un chacun.

                  Pour en revenir à l’article, ce monsieur que défini l’auteur comme « bien sous tous rapports » n’est en fait rien de plus qu’un mal elevé. Avec du pognon, soit, mais cela ne remplace rien, un sale type. Parler, exiger d’un ton d’autorité comme il le fait est une démission de l’esprit d’altérité, une négation d’autrui, point n’est besoin de le regarder autrement.

                  Pour mettre le doigt sur une certaine forme de discrimination (j’avoue, c’est pour le plaisir de la contradiction), objectivement injuste : l’auteur semble considérer qu’étant dans une poste de quartier chic, les gens devraient être forcément polis et gentils. Doit on en conclure que dans une poste de quartier fauché, il s’attendrait à n’être entouré que d’agressifs impolis ? Le critère pognon me semble faiblard pour induire cette différence. Encore que nous soyons tous sujets à ce type d’erreurs. smiley

                  Pour le commentaire qui disait « parler comme à un domestique », qu’il sache que chez les gens sinon « bien nés », du moins humainement éduqués, les domestiques n’ont jamais été vus comme des larbins ou des esclaves, mais comme quasiment des membres de la famille...


                • (---.---.156.241) 22 novembre 2006 16:16

                  > Scènes d’individualisme quotidien par UGH (IP:xxx.x12.29.83) le 22 novembre 2006 à 15H00 [....] J’essaie d’être dans une bulle zen à Paris, mais je n’hésite pas à intervenir quand il faut, sinon, c’est l’histoire de la fille qui se fait violer dans le RER avec 20 personnes qui plongent leur nez dans le journal...

                  Le pb si je me retrouve dans cette situation, c’est que je ne saurai me controler et j’aurai la tentation de démonter definitivement « l’adversaire » (oué je le mets entre parenthese l’adversaire hein smiley) mais bon en meme temps je suis tellement costaud que je me recoit une claque et au lit.... Maintenant, je dis ca je dis rien... Premierement je me suis jamais retrouver dans une telle situation... Ha si une fois .... J’etais avec deux amis encore moins costaud que moi dans un train de banlieue et une fille toute seule se faisait embeter par 4 racailles (3 a peu pres de ma taille mais dix kilos en plus et le quatrieme qui devait approché des 1m90 et plus de 30Kg de plus que moi)...je ne sais pas pkoi j’ai été pris d’heroisme (ben oué la fille elle etait meme pas belle smiley smiley) mais je me suis levé et je leur ai demandé de la laisser tranquille puisque visiblement elle n’avait pas envie de parler avec eux... Resultat ils l’ont laissé tranquille, mais je me suis retrouvé les quatre pattes en l’air avec un bel oeil au beurre noir et je vous passerait les nombreuses insultes dont je ne soupsonnait meme pas l’existence... Pire, lorsque je me suis rendu chez les flics pour porter plainte on m’a clairement fait comprendre que cela ne servait a rien ....

                  Ceci dit depuis un certains temps, je ne prends plus les transports en commun, et je ne sors plus trop en ville, donc ca limite ce genre de situation...


                • Francois (---.---.201.204) 22 novembre 2006 15:25

                  @antoine

                  Va faire un tour aux Etats Unis, tu verras ce que c’est de faire une vraie queue ou tout le monde n’essaye pas de marcher sur le voisin pour gagner une place. Le coup de la file d’attente qui se cree spontanement en France, je voudrais bien voir ca, surtout dans les aeroports...


                  • Mars (---.---.29.223) 22 novembre 2006 17:14

                    Même remarque pour la Canada ou les pays nordiques. J’ai eu maintes fois l’occasion d’être dans une file d’attente à l’aéroport de Montréal et je peux vous assurer que ça se passe beaucoup mieux qu’à Roissy ou à Orly où, parfois, les gens n’hésitent à piétiner vos enfants pour arriver les premiers.


                  • Isold (---.---.162.39) 27 novembre 2006 11:32

                    Heu, pas à la Poste centrale de New York alors ! Parce que j’ai bien cru me trouver dans une de nos bonnes vieilles postes françaises... En plus j’étais l’étrangère de service, qui, c’est bien connu, ne comprend rien à ce qu’on lui raconte. Ceci dit, les anglo-saxons sont effectivement un peu plus doués que nous pour faire la queue en toute civilité.


                  • JB Robert 22 novembre 2006 15:38

                    >Bien sûr, je caricature, et ne veux pas généraliser.

                    Pourquoi ne pas généraliser ? L’époque génère ce type de comportement, mis en valeur partout depuis 20 ans. TPMG : tout pour ma gueule est le cris de ralliement des donneurs de leçons de tout poil, et de ringardiser tout type de comportement un tant soit peu collectif. Vous meme n’etes pas exempt .... dans ce meme article. Je ne parle meme pas des commentaires qui purent passer pour ahurissant il y a seulement 10 ans.


                    • adebisi (---.---.2.36) 22 novembre 2006 16:07

                      le probleme des files d attentes est courant ds les banques et les postes ! c est normal puisque ils se foutent de la gueule de leurs clients depuis des années !

                      on ne retrouve pas le meme genre de probleme ds les supermarchés ou les cinemas !!

                      ce n est qu un avis perso !


                      • Cram (---.---.56.195) 22 novembre 2006 16:13

                        Peut-être est-ce une question d’éducation ? Qui éduque les enfants aujourd’hui ? Leurs parents sont visibles quelques heures par jour, crevés, ils n’oseront pas élever la voix pour une impolitesse de son rejeton. La politesse rentre dans le crâne des enfants avec des technique ancestrales (la carotte et le baton) mais ils faut être avec eux. Les aimer et leur donner des limites. Nous crevons du manque d’éducation...


                        • loga (---.---.199.148) 22 novembre 2006 17:33

                          Bonjour,en premier

                          il y a un décalage de société entre le progrés des automates et certaines générations qui regrettent le temps ou il y avait du personnel pour servir et pour dire un petit bonjour.

                          On pousse les gens a être individualiste et a ne plus respecter les autres car ils doivent gagner dans la société actuelle et être les meilleurs au moins on leur fait croire(rentabilité,dynamisme,perfomances, productivité... )

                          L éducation est un frein car quelqu un de bien éduquer ne se met pas en avant .

                          On se moquait des files d attentes des camarades russes on avait de la pitié pour eux car c était le régime maintenant on a l air fin.

                          L évolution de l agressivité ne vient elle pas du fait qu on ne sent plus écouté en haut niveau (boulot,politque,administrations,assurances,banques ....)et petit à petit on devient aigre car on ne peut faire évoluer les choses nous sommes devant parfois des murs et il faut se facher pour aboutir .

                          On n a plus le temps de communiquer et de se respecter .Sourire devient suspect dans les transports en commun céder sa place à quelqu’ un on vous regarde .

                          On a séparé l humain des gens :on n a que des gens.

                          La politesse s apprenait avec les anciens maintenant on se retrouve qu en été et encore .

                          Bonsoir aux lecteurs


                          • iXav (---.---.92.46) 22 novembre 2006 18:10

                            Je partage l’opinion de l’auteur, avec les termes de Grouik (le terme egoïste est plus approprié qu’individualiste).

                            Maintenant je vis au Québec, mais à chaque fois que je rentre en France, et surtout à Paris, je suis effaré par l’egoPisme des gens ! Ça me rend vraiment triste, c’est toujours déprimant de se balader en ville et quand je rentre au Québec, je perçois le retour au pays des neiges comme une bouffée d’air.

                            Ici les gens sont polis et courtois, ils n’ont pas peur de donner un peu de leur temps et de leur émergie pour aider une personne. smiley


                            • CAMBRONNE (---.---.125.182) 22 novembre 2006 19:32

                              BIEN VU MAIS QU’Y FAIRE ?

                              Nous ne sommes pas les pires et nous ne sommes pas les meilleurs serait ce que je retiendrais de l’article et des commentaires .

                              Les spécialistes de la queue étaient les habitants des pays de l’Est . Je dis étaient car je ne me tiens pas au courant de l’évolution . Pour avoir fait la queue en Pologne j’ai pu constater que c’est un métier que les pères apprenaient à leurs enfants . Supporter d’attendre pendant des heures pour un résultat incertain , ça forme les caractères .

                              Mais attention il n’y a pas d’altruisme la dedans . Gare au tricheur , il risque au minimum de se faire casser la figure .

                              J’ai fait la queue en afrique du Nord ! l’horreur .

                              Le problême du français est que même retraité il ne supporte pas d’attendre .

                              Moi ce qui me gonfle le plus ce sont les gens qui stationnent devant l’entrée de mon garage et qui ne s’excusent pas si on va les chercher et si on montre un léger mécontentement .

                              « Je fais ce que je veux et je vous emmerde » semble être le mode de fonctionnement du français de base tous ages et conditions sociales confondus .

                              Vive la république quand même .


                              • Internaute (---.---.200.149) 22 novembre 2006 20:56

                                Eh oui, c’est la France d’aujourd’hui.

                                Dans une Poste suisse on aurait trouvé un panier plein de pièces posé par terre avec à côté un panier plein de billets, et le soir il ne manquerait pas un centime.


                                • Bruno de Beauregard (---.---.36.94) 22 novembre 2006 22:34

                                  Et pourquoi en Californie les gens sont d’une politesse et d’une prévenace incroyable, sauf rares exceptions ?

                                  Je n’y ai pas rencontré un français fraîchement débarqué qui ne m’en ai pas fait la remarque, héberlué, avant toute autre.

                                  Désolé de le dire sur un journal citoyen « made in France », mais les californiens sont bien plus « civilisés » que les français d’aujourd’hui.

                                  Et visiblement ça ne nuit pas à leur économie, loin de là ...


                                  • (---.---.121.76) 27 novembre 2006 07:25

                                    je viens de voir le film crash qui parle de Los angeles et décrit une ambiance très tendue ou beaucoup de monde a un révolver et pour un mot plus haut que l’autre tu peux tomber sur quelqu’un qui pête les plombs et qui te braque smiley. Forcément, ca force la politesse smiley


                                  • (---.---.121.76) 27 novembre 2006 07:38

                                    Une pensée pour toutes les personnes qui travaillent aux guichets ou qui sont en contact avec le grand public. Ils doivent gérer des gens en colére, stressés, malpolis. Il parrait qu’a force on finit par être « vacciné contre les cons », mais ca doit etre usant. Chapeau bas.


                                  • Wama (---.---.153.51) 23 novembre 2006 01:45

                                    Monsieur est choqué par si peu je dirai...Il faut sortir un peu et voir le monde qui évolue. Cette scène est vraiment soft et à priori sans conséquences. A bon entendeur !!!! smiley


                                    • nickzenick (---.---.130.226) 23 novembre 2006 10:34

                                      Le jour où on ne fera plus la queue à la poste, SNCF, sécu, etc. Les gens seront beaucoup plus courtois et moins énervés. Ce mec était surement très vénère (avant d’y aller) d’aller poireauté à la poste une fois de plus ... alors qu’il n’a pas de temps à perdre .

                                      Pour moi, le vrai individualisme c’est que les autres personnes ne soient pas allés l’aider spontanément ou qu’il n’ai pas demandé à quelqu’un de l’aider tout simplement avant de faire chier la postière et tout le monde ... :-P


                                      • simbad (---.---.198.18) 23 novembre 2006 11:51

                                        Combien d’entre nous ont lu a leur chers bambins des istoires en se privant le la tele ? combien les ont grondé quand ils ont fait des betises ? Combien de fois on s"est enerve devant nos enfants combien de fois on a pris position contre quelqun mal poli ou agresive dans le publique ? On est tous responsables. La tele le jeux electroniques et maintenant l’internet nous eloignent de plus en plus un des autre. Le comfort individuel le bien-etre personnel on nous a ammené a ne pas tenir compte de l’autre a oublier la valeure fondamentale. Le respect d’autrui, le juste et le vrai.


                                        • simbad (---.---.198.18) 23 novembre 2006 11:54

                                          excueze l’ecriture. je prometes de m’y mettre a aprendre


                                        • (---.---.229.136) 23 novembre 2006 12:22

                                          Je partage ce constat : clairement les incivilitées ne sont pas l’oeuvre d’une seule categorie sociale et en plus tendent a se generaliser. J’irai meme plus loin en disant :

                                          - on nous apprend a etre incivilisé. On voit quoi a la tele ? des pompiers qui casse du flics, des agriculteurs qui deversent du purin sur des bureaux de ministres

                                          - on nous apprend a etre individualiste : des syndicalistes qui menacent a tout bout de champ pour tirer la couverture a eux et ce au detriment des autres categories sociales qui ne peuvent pas se permettre de menacer qui que ca soit. Bah oui moi si j’arrete de travailler, mon patron sera pas gené un instant et le gouvernement encore moins. Alors pour ma retraite, je fais comment pour menacer et l’avoir a 55 ans comme ceux qui ont un pouvoir de nuisance ?

                                          Alors un jeune qui a pas de boulot, pas d’avenir, si il voit qu’un paysan se permet de degrader la voie public sans rien risquer, a votre avis il fait quoi ? Il brule des voitures et il ne fait que reproduire ce qu’il voit et ce qu’on lui apprend : c’est le plus fort qui gagne et si besoin il faut passer aux actes et gener le plus possible les autres.

                                          Pour en revenir a nos exemples a la poste, pourquoi ces gens se permettent de tels comportement ? parce qu’ils savent que personne ne leur dira rien. Alors que si il avait dans le domaine du possible que quelqu’un dans la file se rebelle et les envoie promener, ils n’auraient pas agit ainsi.

                                          Je ne fais la lecon a personne, je suis une poule mouillée comme les autres. J’ai un exemple simple qui le montre. Mon pere (55ans) marchait dans la rue et a vu un vol a la portiere : il s’est jetté sur le type pour le plaquer au sol et ensuite rendre le sac de la personne qui se faisait voler. Moi (25 ans), j’ai a peu de chose pres assisté a la meme scene quelques temps apres : je n’ai rien fait ...

                                          Le constat : on est dans une societe individualiste et ca n’est pas pret de changer. Du coup je vote quoi ? Surement pas pour celui ou celle qui va me faire croire qu’il veut reduire les inegalites. C’est faux : chaque syndicat va tirer la couverture vers ses adherents a lui a mon detriment des qu’il le pourra.

                                          Alors a defaut de pouvoir vivre dans une societe ou l’egalité entre tous serait le maitre mot, je vais assumer mon individualisme et voter en consequence.


                                          • Anto (---.---.178.10) 23 novembre 2006 14:52

                                            Votre exemple de la poste sert mal votre propos.

                                            Vous dites vous même que près de 15 personnes faisaient la queue pendant que ces deux individus (seulement deux) étaient impolis. De même vous dites bien que la demoiselle a aidé le cinquantenaire et que la guichetière est restée polie tout du long. Alors effectivement les deux ont fait preuve d’incivilité mais est-ce une raison de généraliser. Ca reflete bien cette habitude TF1tistes de s’attarder sur des faits divers sordides pour en déduire que tout fout le camp.

                                            Moi je vois plus de personnes qui se sont bien comportées dans dans cet exemple.

                                            C’est comme quand on fait la queue dans un supermarché. On retient plus facilement les fois on ça n’avance pas que les fois on passe rapidement.

                                            C’est toujours la même chose : on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide. A quelle catégorie pensez vous appartenir ?


                                            • arnes (---.---.131.51) 24 novembre 2006 10:27

                                              Cela a toujours existe en france selon mon epouse anglaise vivant ici depuis plus de 30 ans.

                                              Dans les pays anglo saxons-j’y inclus le quebec !!- les gens se considerent citoyens responsables (du peu) des moyens des sevices publics et les queues aux bus ou a la poste sont donc respectees.

                                              Les francais sont immatures en tant que citoyens et se considerent toujours comme des sujets attendant tout de l’etat omnipotent et tentent a chaque fois de profiter de la moindre faille : queues, mais aussi « oublis » de declaration de revenus... Ils sont confortes dans cette attitude par leurs dirigeants : depenses somptuaires, non respect des regles(vitesses des voitures ministerielles)a suivre pour les sujets, mais pas pour les puissants.

                                              Ce n’est pas en triplant les cours d’education civique mais en montrant l’exemple d’en haut que l’on peut changer les comportements comme cela a ete fait au canada ou en europe du nord.


                                              • Plus robert que Redford (---.---.136.240) 26 novembre 2006 16:49

                                                Je suis assez d’accord avec les commentaires qui mettent en avant le côté plus policé et respectueux des anglo-saxons : J’ai rencontré en grande bretagne un panneau reoutier tout à fait impensable chez nous : Il s’agit, en ville, du signal « Filter In Turn » apposé sur chacune des deux voies à l’endroit où elles confluent pour n’en former qu’une seule. Il convient à chaque automobiliste « responsable » de s’engager alternativement et chacun à son tour sur la voie unique après avoir marqué un temps d’arrêt ! C’est une merveille que de voir ceci fonctionner là bas. Je vous laisse imaginer une telle innovation sur le sol français !

                                                Force est de constater que de manière générale, ces gens sont beaucoup plus courtois au volant que nous.

                                                Alors, l’auto comme baromètre du degré de citoyenneté des habitants ?


                                                • violette 13 décembre 2006 23:36

                                                  Bonsoir ! Cet article m’a fait sourire... en effet j’ai quitté Paris pour la Belgique voici bientôt 4 ans. Pleine d’idées en tête : moins d’égoïsme, plus de politesse, de respect, de savoir vivre, etc. Quel désenchantement lorsque finallement, je me suis apperçue que ce n’était pas mieux ici ! Pourtant je vis dans un coin de « campagne » (enfin de ma vue d’ex-parisienne). Les gens ont ici au mieux plus de temps (et encore). Je pense que tout est une question d’éducation et je suis navrée de voir comment beaucoup de parents élèvent leurs enfants. J’ai une fille de 2 ans et demi, je travaille à temps plein, mais je mets un point d’honneur à éduquer ma fille, la nourrir correctement (légumes, viande, poisson, féculents...) et surtout à lui apprendre la politesse, le respect de l’autre et lui imposer des limites. Le plus triste c’est qu’elle est rentrée en maternelle il y a 1 mois et qu’en cotoyant d’autres enfants moins bien élevés, je dois redoubler d’efforts. Cela me peine de voir des bambins de 3 ans mal élevés : ils sont les citoyens de demain. Bien sûr cela prend du temps ! Je sacrifie mon temps personnel pour ma fille, c’est un choix, ce devrait être celui de chaque parent. Bien sûr certains soir je suis fatiguée et je n’ai pas envie de me battre, de l’entendre hurler car elle ne veut pas obéir. Mais tant pis, lorsque je dis non, c’est non. Je tiens bon, je supporte et je me dis que ces petits désagréments que je supporte aujourd’hui me permettront certainement d’être plus sereine plus tard, quand elle saura que je ne reviens pas sur une parole. Je ne suis pas rigide pour autant, je joue beaucoup avec elle, la console, lui explique le pourquoi des choses, lui lit une histoire tous les soirs mais un enfant a besoin de bases solides et de parents attentifs. Je ne dis pas détenir la clef, loin de là ! Mais je fais de mon mieux. La société manque cruellement de savoir vivre !

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