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Accueil du site > Tribune Libre > Si l’on parlait révolution !

Si l’on parlait révolution !

 Je lis ça et là, j’entends les amis, les copains, les camarades s’impatienter devant une réaction sociale apathique. Si, il y a eu les deux grands shows pour lesquels les syndicats avaient demandé à l’exploité de venir faire voir aux caméras, aux journalistes de tous poils comment il tirait la langue en faisant un pied de nez « gentillet » au pourvoir. Et puis, chacun a remis sa langue en bouche, et c’est la mine réjouie que tous sont rentrés à la maison. Et après…

 Alors on voit par ci par là quelques mouvements de grèves, des patrons qui téléphonent à leur femme pour dire qu’ils sont retenus au bureau, ce qui pour une fois est vrai car habituellement c’était l’argument dont ils se servent pour cacher qu’ils sont dans le bras de leurs maîtresses, bref, des actions éparses. A la vérité pas de mouvement de fond et généralisé.

 Les impatients trépignent, haussent le ton, mais ce n’est finalement que peine perdu. Il est évident par contre que le malaise dans les couches populaires, celles qui sont particulièrement touchées par le chômage, croît jour après jour, mais quand est-ce que cela fédérera les colères pour emmener le peuple dans la rue afin d’assumer sa souveraineté ? Probablement pas de suite… Et il y a plusieurs raisons à cela.

 Je ne les développerais pas toutes, mais si on prend le cas des chômeurs, même si le choc est rude en un premier temps, ils s’apercevront véritablement de la précarité de leur situation le jour où il auront dépensé la prime de licenciement et seront en chômage de longue durée avec environ 400 Euros par mois pour vivre. D’ici un an à peu prés, le printemps prochain pourrait voir tous ceux privés d’emplois prendre véritablement conscience de leurs situations s’ils ne retrouvent pas du boulot.

 C’est l’une des raisons, mais la principale et la véritable cause de cette situation, beaucoup d’entre nous n’en ont pas conscience sur le fond puisqu’ils sont une majorité à penser que le capitalisme est ce qui leur a amené un certain confort, la bagnole, le frigo, la télé et le canapé qui va avec. A défaut d’avoir été confronté à d’autres systèmes, j’exclus naturellement le raté du communisme productiviste de l’URSS, le bien-être n’est donc que le fait de la société capitaliste pour le quidam lambda. Comme nous baignons dans un monde où les hommes politiques inféodés à l’ultra libéralisme ont cadenassé le débat idéologique au profit de la pensée unique, peu de gens envisagent autre chose et en particulier un système où le capital monnaie ne sera plus le moteur de nos sociétés. A fortiori on peut considérer que seulement dix pour cent de la population de la France est véritablement anti-capitaliste, et par conséquence croit au capital humain, à la vraie reconnaissance du capital travail, à une société de partage.

 Pourtant ce ne sont pas les anomalies, la lente désagrégation du principe capitaliste qui peut donner fière allure à celui-ci et empêcher la mise en cause du système, au contraire, on croirait même que l’ultra-libéralisme s’ingénie à accumuler les mauvaises actions pour ce faire mal voir, mais rien n’y fait, la majorité des gens engluée dans la pensée unique n’imagine même pas que l’on puisse voir le monde autrement.

 Comment faire pour démontrer que le changement ne peut être que bénéfique. Comment expliquer que l’on peut nationaliser véritablement les banques, faudra-t-il attendre que le pouvoir autorise à décompter des intérêts négatifs sur les livrets A dans le cas de déflations pour que quelques-uns commencent à se rebeller. Comment expliquer qu’il faut se battre bec et ongle pour défendre le service public, voire même à demander à ce que le nombre de fonctionnaires soit augmenté. Comment expliquer que l’on peut se réapproprier les moyens de production en s’emparant de la propriété privée de l’actionnariat et en répartissant le bénéfice du travail aux vrais travailleurs. Se ne sont là que quelques pistes, mais il y en a d’autres à développer, comme la relocalisation, et pour finir il faut commencer à aborder le débat de fond, de réelles discussions sur la décroissance des pays développés qui sera dans le temps, malheureusement, probablement la seule solution pour sauver la planète de son auto destruction.

 C’est donc là qu’est le véritable enjeu car le problème de fond reste le capitalisme. Est-ce par la révolte populaire ayant au départ un but essentiellement revendicatif qui pourrait en être le déclencheur de l’abolition de l’esclavagisme capitaliste, je ne suis pas du tout convaincu. D’autant que les mouvements de grève sont suffisamment dispersés et disparates qu’il est peu probable que cela se fédère en grève générale, néanmoins, je n’espère qu’une chose, c’est avoir tort. Mais je reste persuadé que la majorité de ceux qui ont défilé n’est pas particulièrement opposés au capitalisme, ou si peu ! Donc tout reste à faire pour arriver à la notion d’un peuple conscient de sa souveraineté.

 J’avais déjà dit que le débat idéologique, que l’investissement humain pour que la parole révolutionnaire soit propagée au jour le jour, étaient parmi les solutions pour apporter une vision autre afin d’en persuader beaucoup, et sont surtout des moteurs incontournables et efficaces pour faire avancer le mouvement. Je reste donc convaincu que les prises de positions électoralistes de certains partis pour les européennes sont néfastes au débat de fond. Y participer est déjà se donner une bonne figure consensuelle en faisant allégeance à un semblant de démocratie, et faire croire que réunir les partis de gauches en cette circonstance est productif à la mise en place d’une révolution est une foutaise inutile et contre productive.

 On pourrait donc conseiller, à ceux qui vont de meeting en meeting de provoquer le débat essentiellement sur l’anticapitalisme et non venir avant tout défendre ou promouvoir sa chapelle, ce qui est souvent le cas. D’ailleurs, dans ce genre de réunion il y a beaucoup plus de convaincus à la cause que dans la moyenne nationale, ce qui a un impact moindre. Donc, c’est avant tout à la sortie des usines, dans la rue, et surtout sur les médias qu’il faut porter la parole et surtout insister sur le fait que le capitalisme est le seul véritable fléau. Ce genre d’optique révolutionnaire intéresse et concerne aussi l’ensemble des exploités européens, beaucoup plus sans doute que quelques députés n’ayant aucun pouvoir. Il est évident que le vote à ces élections n’aura aucune incidence, si ce n’est de comptabiliser et d’avoir un aperçu de l’espace politique européen, et encore, ce genre de scrutin semble tellement faussé d’emblée qu’il est plus que probable qu’il ne soit pas significatif.

 Pour finir par une note optimiste découlant d’une situation pessimiste car pour la France, la dictature qui se met en place pourrait, elle, par contre accélérer les choses…. Si seulement cela pouvait émoustiller suffisamment le peuple pour qu’il assume sa souveraineté en chassant le valet du capitalisme qu’est « Moi-Je », et par la même occasion raser la bourse afin de finir de réduire en cendre le capitalisme.

 Comme on le voit, si cela peut paraître spontané, avant tout, ça se prépare aussi une révolution…

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Si l'on parlait révolution !

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19 réactions à cet article    


  • Elson Elson 21 avril 2009 11:30

    @ l’auteur

    Merci à toi d’apporter la bonne parole. Il est vrai que le niveau de conscience politique des populations est voisin de zéro, grâce effectivement au zèle de nos médias à propager la pensée unique.
    Je suis de ce fait très pessimiste pour l’avenir : même si une révolution avait lieu, il y a beaucoup de chances pour qu’elle soit portée par la simple conjugaison d’intérêts particuliers sans aucune réflexion sur l’intérêt général...


    • Fergus fergus 21 avril 2009 16:21

      Le problème, Elson, vient du fait que c’est précisément cette « conjugaison d’intérêts particuliers » qui bloque actuellement la cristallisation des mécontentements !


    • Alpo47 Alpo47 21 avril 2009 13:20

      Aucune chance du coté des syndicats.
      Ceux ci ne sont là que pour faire tomber la tension en exprimant, de manière édulcorée, le mal vivre ambiant et ... obtenir quelques dizaines d’euros. Ils font partie du système en étant un exutoire à la population défavorisée.
      Je dirais la même chose pour les partis, groupuscules, d’extrême gauche. Autre exutoire...

      Quand à la colère générale, elle ne s’exprime pas (encore) car elle n’est nulle part représentée, n’a aucun leader, aucun moyen de se fédérer...
      Or, c’est là, à la fois l’avantage du pouvoir, diviser pour régner, mais aussi sa plus grande crainte. Une révolte non canalisée, qui s’exprime par le refus, le blocage, l’affrontement. Celle ci, véritablement issue de leaders nouveaux et non inféodés, est le plus grand danger pour le système.
      Le plus gros risque serait de déraper vers la violence, offrant ainsi au pouvoir la possibilité de répondre par une violence d’Etat. Lorsqu’on voit les ’robocops" de la police, on peut être inquiet pour la suite. Hélas, on peut compter sur le pouvoir pour utiliser ses habituels moyens de provocation pour amener cette violence.


      • dapeacemaker911 21 avril 2009 13:44

        y a bien pire que les robocop de la police... y a les textes qui sont derriere :

        http://www.echr.coe.int/NR/rdonlyres/086519A8-B57A-40F4-9E22-3E27564DBE86/0/FrenchFrançais.pdf

        Titre I, Article 2, point 2, C.


        Si on combine ce texte avec ca :
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Article_16_de_la_Constitution_de_la_cinqui%C3%A8me_R%C3%A9publique_fran%C3%A7aise#La_r.C3.A9forme_constitutionnelle_du_23_juillet_2008

        On obtient.... on obtient.... la Democrtatie ?


      • dapeacemaker911 21 avril 2009 13:38

        Idem...
        pourtant, et vous en etes la preuve, il existe des citoyens qui pensent a une echelle superieur a l individu.

        Aujourdhui ce qu il faut, c est du courage, de l intelligence et de la comm.

        Les mecontants sont nombreux, les raisons du mecontentement le sont tout autant.
        Pourtant la logique demontre facilement l interdependance de toutes ces « causes ».

        C est la qu il faut travailler. La convergence.


        • Julius Julius 21 avril 2009 15:34

          L’homme est intrinsèquement agressif. Dans les circonstances normales, l’agressivité est constructif, l’agressivité permet d’organiser la société.

          Il ya un problème aujourd’hui, l’agressivité ne peut pas être exprimé. Notre société ne le permet pas. Il n’y a pas de guerres (directement connu), pas de gladiateurs, pas d’exécutions publiques. Comme Conrad Lorenz a observé, si l’instinct (par exemple l’agressivité), ne peut pas trouver un moyen naturel d’expression, son niveau de déclenchement sera plus faible.

          Un effet déjà visible est la croissance de l’acte de la violence gratuite.

          Un autre effet sera le prochain conflit majeur. Très petit déclencheur sera suffisant pour lancer la prochaine révolution ou guerre. Et ce sera catastrophique, car l’accumulation de l’agressivité (qui n’a pas été évacués à ce jour) est énorme.


          • Fergus fergus 21 avril 2009 16:24

            En cela Sarkozy (c’est pratiquement sa seule qualité) est salutaire à la société française car il offre une possibilité de défoulement inédite jusque là. Problème : il engendre également de terribles frustrations !


          • morice morice 21 avril 2009 18:29

            « Il ya un problème aujourd’hui, l’agressivité ne peut pas être exprimée »


            on comprend mieux les forums là... en effet....

          • morice morice 21 avril 2009 18:28

            qu’on les pende !! à la lanterne !!! ah mince, il n’y va plus....


            • lolet lolet 21 avril 2009 19:06

              Le genre d’article qui m’énerve mais avec lequel je suis d’accord à 100% ! smiley
              Une populace molle du bulbe ! Des « individus » qui gueulent mais n’agissent jamais et surtout se justifient toujours de leur passivité !!!
               je les hais !
              Juste aussi un truc, ce n’est pas dans un an que les chomeurs vont faire face à la réalité mais dans 2-3 ans.
              C’est en 1932 qu’il y a eu le plus de suicides !


              • J. Thonnelier J. Thonnelier 21 avril 2009 19:21

                A en croire Tocqueville, les temps de crise ne sont en rien facteurs de mouvements révolutionnaires au sens large... de ce fait, ce sont bien plutot les avancées sociales et la montée des égalités entre les citoyens qui les suscitent et les nourrissent.


                • Marc Bruxman 22 avril 2009 01:48

                  Tocqueville n’a pas tord comme souvent. Le mec qui est dans la merde, il pense à bouffer pas à se révolter. Et d’un certain coté, tant qu’il parvient à effectuer cette fonction vitale, même difficilement, il reste tranquille. Et il aura bien trop peur qu’une grêve ou autre nuise à sa famille. C’est d’ailleurs à cela que sert le RMI. A tenir au calme les échecs de la société pour ne pas qu’ils se révoltent.

                  Il faut au contraire une certains insouciance pour se lancer dans une révolution. Je crois qu’elle aurait paradoxalement plus facilement avoir eu lieu durant la période 1996-2000 ou une euphorie et une insouciance baignait la jeunesse que maintenant.

                  Mais en l’an 2000 d’une certaine façon tout allait bien et quelque part le monde changeait dans le sens que voulaient la plupart des gens. Plus de consommation, plus de voyages, plus de contacts avec l’étranger... Et du fric qui coulait à flot ainsi que le champagne en boite. Bref, pas de raisons de se révolter. C’était comme si on changeait le monde autour d’une bouteille de champ’ ! Mais si à l’époque il y avait eu une cause forte de mécontentement alors que l’économie était favorable, le gouvernement aurait sauté très rapidement ! 

                  En 2009, le monde est plus ou moins devenu ce que d’autres ont révé en 2000. Mais dans leur rêves, les jeunes de cette période bizarre que fut 1996-2000 avaient oubliés que si l’on changeait le monde trop vite celui ci risquait de devenir incompréhensible. C’est fait maintenant. Et il n’y a pas de regrets à avoir. C’était amusant, fun et les objectifs ont presque été atteints. Il ne reste plus qu’à gérer et consolider.


                • JONAS JONAS 21 avril 2009 23:12

                  @ L’Auteur  :

                  Vous voulez faire une révolution avec des gens qui ont pour devises  : «  On a qu’une seule vie, il faut en profiter  !  » ou bien  : «  On n’y peut rien  !  ».

                  On ne fait pas une révolution avec des lopes, qui laissent les coucous envahir leur pays et leur piquer leurs boulots et leur pognon…  !

                  Mais, encore un peu de patience, lorsque les gamelles seront vides et qu’ils n’auront plus rien à bouffer, ils la risqueront leur peau, comme les immigrés qui viennent chez nous aux périls de leurs vies, car comme eux, ils n’auront plus rien à perdre.

                  C’est juste une question de temps, et les dérèglements climatiques vont précipiter les évènements.

                  Cambrioler des banques vides ne sert à rien  ! Si ce n’est à risquer sa vie pour rien 


                  • Bois-Guisbert 21 avril 2009 23:40

                    Le problème, c’est que le prolo d’aujourd’hui sait que s’il y avait révolution, pour lui, ce serait encore pire qu’avant. 

                    Les nouveaux maîtres (de gauche) prendraient sur le peu qu’il a pour distribuer à ceux qui ont bien moins que lui, à savoir les foireux du tiers monde
                    .

                    Du coup, Prolo, il est plus bon pour affronter les balles « pour de vrai » des CRS, des gendarmes mobiles, des parachutistes et des Légionnaires.


                    • Julius Julius 22 avril 2009 00:29

                      > Le problème, c’est que le Prolo d’aujourd’hui sait que s’il y avait révolution, pour lui, ce serait encore pire qu’avant.

                      Cela a toujours été comme ça. Chaque révolution frappe plus fortement les pauvres.
                      Seuls les criminels peuvent tirer profit de la révolution. Tous les autres souffrent plus que avant.


                    • Marc Bruxman 22 avril 2009 01:32

                      Oui la dernière remarque est pertinente. Effectivement, une révolution, cela signifie dans un premier temps l’arrêt de l’état et de toutes ses structures existentes.

                      Ce qui autrement dit signifie à court terme le chaos. Concrétement, une révolution cela veut dire que l’économie « classique » s’arrête net, de même que la collecte des impôts bref tout se stoppe net. Et la eh bien la plupart des gens « normaux » sont bloqués. Par contre les gens un petit peu louches qui avaient l’habitude de tout faire en contournant le système sont comme des poissons dans l’eau. Le marché noir, l’argent au black et les coups tordus, ils connaissent.

                      Et le paradoxe c’est que les forces révolutionnaires se retrouvent elle mêmes désorganisées par cet arrêt de l’économie. Elles sont alors affaiblies et c’est le meilleur moment pour lancer une contre-révolution. Non seulement l’arrêt du système mécontente une partie des gens et fait peur mais en plus la désorganisation temporaire est problématique.

                      A ce moment la, les forces révolutionnaires vont accepter le fric ou le soutient de n’importe qui pas trop voyant qui fera amende honorable. La les mafieux n’ont qu’a sortir du bois, filer un peu de leur frics ou de leurs moyens (armes, hommes) et ils obtiennent un contrôle stratégique voir un bon poste dans la nouvelle administration. Je peux ainsi vous garantir que si révolution il devait y avoir vous verriez rapidement tous les p’tits caids qui terrorisaient leurs quartiers embauchés et convertis à la révolution.

                      C’est pour cela que très souvent les révolutions ne bénéficient pas au peuple. Parce que la désorganisation immédiate de l’intégralité de l’appareil d’état a un coût social et économique exorbitant.

                      Il faut le rappeler, une évolution naturelle d’un système vers un autre est TOUJOURS préférable ! ! !


                      • Marianne Marianne 22 avril 2009 11:13

                        Continental, Caterpillar, Molex, la colère monte et les évènements se précipitent.

                        Aussi, est-il prématuré d’affirmer que cette année 2009 ne sera pas celle d’une Révolution tant le ras-le-bol grandit.

                        Après avoir endommagé la sous-préfecture de Compiègne pour protester contre l’inaction du gouvernement dans cette affaire et sa complicité tacite avec la multinationale, les 1128 salariés de l’usine de Clairoix se rendent jeudi à Hanovre pour manifester avec leurs collègues allemands devant le siège du groupe où se tiendra l’assemblée générale des actionnaires.

                        Dans les universités où la mobilisation s’amplifie de jour en jour contre la loi Pécresse et les projets de privatisation de l’université - et ce malgré le silence assourdissant des médias dominants -, les assemblées générales se multiplient et la ronde infinie des obstinés n’en finit pas de tourner dans de nombreuses villes de France...

                        L’Appel des appels regroupe quant à lui de nombreux professionnels de la santé, de la justice, de l’éducation qui en ont assez des restrictions budgétaires et des choix gouvernemantaux allant à l’encontre de la qualité des services publics.et qui recherchent depuis plusieurs semaine la convergence nécessaire pour se faire entendre des décideurs :

                        http://karimsarroub.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/01/09/appel-des-appels.html

                        La journée du 1er mai pour laquelle 8 syndicats appellent à manifester de façon unitaire sera sans aucun doute historique.

                        Un éclairage intéressant  : celui de Sophie Wahnich ,historienne au CNRS, chercheuse au CNRS-Laboratoire d’anthropologie des institutions et des organisations sociales (Laios-IIac), parue dans le Monde du 4 avril sous le titre :

                        « Après 1789, 2009 ? »  : 

                        http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/04/04/apres-1789-2009_1176699_3224.htmlous

                        Extrait :

                        « Le mot d’ordre qui circule »nous ne paierons pas votre crise«  met en évidence cette division sociale entre un »nous« , les opprimés, et un »vous », les oppresseurs. Mais elle a surgi également dans l’enceinte de Sciences Po Paris. Des étudiants de l’université étaient venus chercher des alliés dans cette maison. Ils ont été éconduits et parfois insultés, qualifiés de futurs chômeurs dont les étudiants de Sciences Po auraient à payer le RMI. Cette violence symbolique traverse déjà donc différents segments de la société et ne peut qu’attiser la rébellion de ceux qui se sentent ainsi bafoués par une nouvelle morgue aristocratique. Les étudiants venaient chercher des alliés, ils ont rencontré des ennemis.

                        Mais le « nous » des opprimés n’est pas constitué uniquement des précaires, chômeurs, ou futurs chômeurs, il est constitué des classes moyennes qui sont précarisées, des classes lettrées qui manifestent et se mettent en grève pour défendre une certaine conception de l’université et des savoirs. Il est constitué de tous ceux qui, finalement, se sentent floués et réclament « justice ». A ce titre, les mouvements sociaux de cet hiver et de ce printemps sont déjà dans la tentation naturelle de refaire 1793. Ils veulent plus de justice et pour l’obtenir affirment que, malgré les résultats électoraux, ils incarnent le souverain légitime.

                        Une loi, aujourd’hui, a été votée pour agrandir cette classe d’ilotes, mais le gouvernement refuse que l’impôt sur les immenses richesses puisse venir en aide aux « malheureux ». Le pacte de la juste répartition des richesses prélevées par l’Etat semble avoir volé en éclats quand les montants des chèques donnés aux nouveaux bénéficiaires du paquet fiscal ont été connus : les 834 contribuables les plus riches (patrimoine de plus de 15,5 millions d’euros) ont touché chacun un chèque moyen de 368 261 euros du fisc, « soit l’équivalent de trente années de smic ». Une dette de vies.

                        Lorsque Jérôme Cahuzac, député du Lot-et-Garonne, affirme qu’il est « regrettable que le gouvernement et sa majorité soient plus attentifs au sort de quelques centaines de Français plutôt qu’aux millions d’entre eux qui viennent de manifester pour une meilleure justice sociale », il retrouve en effet le langage révolutionnaire. Ainsi le cahier de doléances du Mesnil-Saint-Germain (actuellement en Essonne) affirme : « La vie des pauvres doit être plus sacrée qu’une partie de la propriété des riches. »


                        • plancherDesVaches 22 avril 2009 11:43

                          Bon article et de bons commentaires.

                          J’ajoute juste la vision que j’ai face au US qui se font grignoter la suprématie du dollar par les Chinois et les Pays du Golfe. US ne pouvant bientôt plus aider l’Angleterre qui n’a pas la masse monétaire qu’ont les US et l’Europe.
                          Je vois ainsi plus une révolution dans leur pays dont l’économie industrielle et les services publics sont quasi-inexistants.
                          Et parallèlement l’arrivée de plusieurs dictateurs dans d’autres pays, nous pourrions refaire un 1939.
                          Cela donnerait une excellente excuse aux US pour « faire régner leur paix ».
                          Comment dit-on, « Pax Romana » en anglais.. ?? smiley Ha oui : freedom.


                          • barbouse, KECK Mickaël barbouse 22 avril 2009 12:16

                            bonjour,

                            cet été, partout en France, des soirée barbecue se feront entre chômeurs, exclues, et autres blessés de guerre économique, parfois dans des villages quasi entier.

                            La température sera bonne pour échauffer les esprits du feu de la rancune, quelque cannettes dénouerons les langues, la colère et l’envie d’en découdre trouverons une tribune naturelle, loin des caméras et des discours de propagandes, loin des syndicats considérée comme des traitres obsolètes,

                            oh bien sur on cherchera des coupables, pour les uns se sera un coup des sionisto américains, pour les autres l’omni décevevant « sarko », l’UMPS, les sois disantes élites, experts, tous corrompu ou vendu aux américains.

                            et nouveauté interressante, la classe moyenne, prise entre les banlieues et leur courants sympathiques ( anti français, anti blanc, toutes des putes, etc...) et qui ne resterons pas sans participer a la fête,

                            et une presque élite qui la méprise tout en se dédouanant ( c’est la faute a l’europe, aux immigrés, à la crise, mais pas à nous, nous on est comme vous....)

                            la classe moyenne qui se voit divisée en deux avec la baisse du pouvoir d’achat, aprés avoir naïvement crue qu’on allais la privilégiée, enfin reconnaitre sa valeur travail...

                            pour finalement constater qu’elle n’est une classe de fonctionnaires à sous fonctionnaire pour banquiers, vivant sur l’endettement qui sera bien plus surement l’héritage collectif qu’ils laisserons a leur enfants que celui issue de leurs efforts.

                            la classe moyenne, qui lit encore un peu, surf, regarde les vidéo en ligne, est moins encline a se laisser prendre pour une conne deux fois, va faire cet été une crise de conscience, c’est hautement probable,

                            et a partir de là, les jeux sont ouverts, soit elle considére, selon moi a juste titre, qu’elle y perd plus qu’elle n’y gagne a ne pas poussé vers la révolte, non pas pour « cassé le systeme » mais forcé les rouages de la société a faire ce qu’il faut pour la rendre vivable, et pour chaque secteur de ces attentes, elle appuiras les plus radicaux, car elle a besoin d’actes.

                            si on prend les domaines habituelles qui sont tués par les concensus mous et la réunionite, on arrivera a des logiques de conflits, exemple l’éducation nationale,

                            on va vouloir imposer un quota d’hommes profs pour être au 50/50 et y retrouver un semblant d’ordre, virer les pédagogistes et les tenants de la méthodes globales, semi globales, et autres criminelle de la pensée, virer les "amoureux des enfants qui négocient avec lui ce qu’ils veut apprendre", etc... les virer par la force si il le faut, les virers en promettant de changer le statut des fonctionnaires pour les rendre eux aussi licenciables avec contrainte de résultats et expertise extérieurs a leur service quand à la qualité de leur travail.

                            Pour l’économie, on va finir par exiger une caisse de dynamisation économique pour chaque secteur géographique, bien plus nourrie que maintenant.

                            de quoi manager la crise, notament permettre la création d’entreprise a un rythme plus accèlerer, même si elle ne dure qu’un a 3 ans, c’est ça ou la putréfaction du tissu économique,

                            c’est aussi garder un levier en local pour racheter une partie d’une entreprise encore viable mais démantelée pour raison spéculative, ce qui permet d’avoir des repreneurs moins carnaissier pour achever la bête, puisque la localité en détiens une partie.

                            revenir a la logique des grands chantiers, des plans claires et précis, de ceux qui durent et confortent une stabilité,

                            et sortir de la hausse de la violence, notament en banlieue, par une réponse violente qui n’est plus proportionnée par la police, de celle qui dissuade une bonne fois pour toute de continuer sur cette pente et de vivre avec l’impression d’une france coloniser par le crime et des mafias étrangères qui se nourrissent sur la bête.

                            ( on reparlera sans doute des BMW des dealers, du bling bling, et de sa voiture que l’on ne peut pas faire réparer ce mois ci avec son chomage et les impots qui tombent)

                            voilà mon pronostic pour cet été, la rancune, la colère, le sentiment d’avoir plus rien a perdre, va l’emporter sur la confiance envers les politiques, leur relais médiatiques désavoués, et on aura beau leur proposer du pain et des jeux, ce n’est pas la roue de la fortune ni interville qui vont y changer grand chose.

                            amicalement, barbouse.

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